C. RADIO FRANCE : LE PROJET IMMOBILIER AU CoeUR DES PRÉOCCUPATIONS

Radio France voit ses ressources publiques pour 2005 progresser de 2,74 % par rapport à 2004.

Conformément aux exigences de la Préfecture de police et après la mise en oeuvre courant 2004 des premières mesures d'urgence demandées par celle-ci, Radio France se voit ainsi octroyer les moyens d'engager dès 2005 un important chantier répondant aux problèmes de sécurité de l'ensemble de la Maison de la Radio.

La dotation de 7 millions d'euros allouée en 2004 est ainsi renouvelée, afin que la société puisse assumer les charges de fonctionnement liées à l'évacuation des parties centrales et au déménagement de France Inter.

De surcroît, 2,27 millions d'euros supplémentaires lui sont accordés au titre de la redevance d'équipement et permettront le financement des études en cours pour la mise en oeuvre d'une solution aux problèmes de sécurité.

Par ailleurs, Radio France disposera de 3,6 millions d'euros pour mettre en oeuvre les projets de développement visant à lui permettre de mieux répondre à ses missions de service public en renforçant la diversité et la qualité de ses programmes et en poursuivant le déploiement de ses stations locales dans le cadre du « Plan Bleu ».

a) Un chantier de longue haleine : la sécurisation de la Maison de la Radio

Alors qu'il lui était possible de profiter des travaux pour déplacer les rédactions de Radio France dans de nouveaux locaux adaptés à la diffusion de l'information et de la culture, le Gouvernement a souhaité préserver la Maison de la Radio, fleuron architectural des années 60.

(1) Un déménagement inévitable...

A la suite des résultats des études engagées depuis 1999 sur la résistance au feu des bâtiment de la Maison de Radio France, le préfet de Police de Paris a notifié le 10 mars 2003, et confirmé le 16 avril 2003, sa décision de n'autoriser la poursuite de l'exploitation de Radio France qu'à la condition expresse que les parties centrales en structure métallique de l'immeuble soient évacuées (tour, radiales et petite couronne) afin d'y entreprendre des travaux permettant d'utiliser à nouveau ces espaces dans les conditions de sécurité requises.

En outre, des études complémentaires ont révélé une stabilité au feu notoirement insuffisante au regard de la réglementation en vigueur dans toutes les autres parties en structure béton de la Maison de Radio France.

Le conseil d'administration de l'entreprise a pris acte, le 1 er avril 2003, de cette décision préfectorale. Elle obligeait Radio France à évacuer 19 061 m² répartis de la manière suivante :

- 7 222 m² de fonds documentaires ;

- 3 533 m² de locaux de type bureaux ;

- 1 901 m² de studios et cellules techniques ;

(2) ...finalisé au mois de septembre 2004

Quatre types de déménagement pour une évacuation progressive de la zone interdite des hommes et matériaux qu'elle contient sont intervenus. Ils ont commencé dès novembre 2003 et ont été achevés, pour l'essentiel, à la fin du mois de septembre 2004. Conformément au calendrier approuvé par la Préfecture de Police de Paris, l'ensemble de la zone centrale métallique a alors été évacué.

- transfert dans une société spécialisée des archives administratives de Radio France devant légalement faire l'objet d'une conservation ;

- transfert et conservation de 75 % des fonds documentaires se trouvant actuellement dans la zone interdite dans des entrepôts dans le 18 e rrondissement de Paris et gestion à distance de ces fonds (conservation, restauration, acheminements etc.) ;

- déménagement temporaire de directions et services dans un immeuble se situant à proximité de la Maison de Radio France, 17à 21 avenue du général Mangin, dont 7 830 m² ont été loués à compter du 1er août 2003. L'emménagement dans l'immeuble dit « Mangin » est maintenant achevé. 540 postes de travail y sont opérationnels. Ils concernent :

- des directions dites « administratives » (emménagement intervenu en avril 2004) ;

- la phonothèque de l'INA (emménagement en mai 2004) ;

- l'atelier de fabrication de Radio France Publicité (emménagement prévu en septembre 2004) ;

- France Inter dont l'emménagement s'est achevé fin juillet. La prise d'antenne -entièrement numérisée- à partir de ses nouveaux locaux est intervenue le 12 juillet dernier.

- déménagements dans les emprises de la Maison de Radio France non frappées par l'interdiction d'exploitation de la Préfecture, en lieu et place des locaux libérés par les directions ayant emménagé dans l'immeuble du général Mangin ou de surfaces qui auront été réaménagées pour assurer de nouvelles activités : studios et cellules techniques, accueil des fonds documentaires et des collaborateurs devant les exploiter.

Le surcoût global des opérations liées à ces déménagements est, pour 2003/2004, de 13,8 millions d'euros, Radio France ayant bénéficié d'une redevance de fonctionnement supplémentaire de 7,2 millions d'euros en loi de finances 2004.

(3) Près de 180 millions d'euros de travaux

Un cabinet d'architectes, entouré d'un économiste du bâtiment, d'un bureau de contrôle, assisté de bureaux d'études techniques spécialisés et des services compétents de Radio France a été commandité pour élaborer le schéma directeur de mise en sécurité du bâtiment du 116 avenue du président Kennedy, demandé par la Préfecture de Police. Ses conclusions ont été remises au mois de janvier dernier. Radio France et son actionnaire disposent d'un document de travail présentant divers scénarios de réhabilitation de l'ensemble du siège social de l'entreprise et de son coût prévisible.

Ce schéma prévoit une mise en sécurité du bâtiment par tranches, chantier dont la durée est estimée à 8 ans (phases de choix d'une maîtrise d'oeuvre et d'études préalables comprises) et dont le coût prévisionnel global est estimé à 179 millions d'euros (valeur janvier 2004).

A la demande conjointe du nouveau président de Radio France et du Gouvernement, deux expertises du schéma directeur proposé par Radio France ont été conduites entre mai et fin juillet : d'une part, une expertise immobilière conduite par l'ICADE mandaté par l'Agence des Participations de l'Etat ; d'autre part, une mission conduite par l'Inspection générale des Finances, sollicitée également dans sa lettre de mission pour émettre un avis sur des propositions complémentaires à ce schéma directeur.

Compte tenu de l'ampleur des travaux à réaliser, votre rapporteur souhaite que l'Etat, à l'occasion de la signature du contrat d'objectifs et de moyens, garantisse le financement de tout ou partie du chantier.

b) Une nécessaire modernisation des programmes

Malgré un léger tassement de l'audience en 2004, Radio France est aujourd'hui le premier groupe radiophonique français avec 27,4 % d'audience cumulée et 22 % de part d'audience. Pourtant, Radio France souffre d'un vieillissement de l'auditoire de ses chaînes.

Dans ce contexte, le groupe radiophonique public doit poursuivre sa politique basée sur l'intégrité de ses sept chaînes. Cette stratégie, qui fidélise les auditeurs en leur permettant de s'identifier à leur station, ne doit pas générer de concurrence entre les chaînes publiques (les auditeurs de Radio France écoutent en moyenne 1,7 chaîne publique).

Avec sa gamme de sept chaînes positionnées sur des formats complémentaires, Radio France remplit de manière globalement satisfaisante sa mission au service de tous les publics. En 2005, l'évolution des programmes se fera donc simplement par petites touches.

France Inter s'est attachée, dès la rentrée de septembre 2004, à modifier sa grille pour maintenir sa durée d'écoute à un niveau élevé, mais aussi pour réagir face à la légère baisse d'audience sur le « prime-time » matinal et au vieillissement de son auditoire. La chaîne généraliste apporte donc plus de fluidité à l'antenne, s'ouvre davantage à l'information internationale et à l'économie, tout en lançant de nouveaux jeunes producteurs.

France Info , première chaîne touchée par l'évolution de l'audience du média radio, va accentuer la diversification de ses contenus en diminuant encore la répétitivité de ses chroniques. L'objectif de la station est de proposer, à terme, un véritable service d'informations 24 h sur 24 h.

France BLEU , seul réseau national conçu par 45 antennes locales, va renforcer ses programmes sur les tranches 12h-14h et 16h-19h. Il lui faut aussi viser une meilleure continuité géographique, notamment dans les régions Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes.

France Culture , chaîne de référence, va poursuivre sa politique d'ouverture aux nouvelles tendances culturelles pour enrichir encore sa grille : ouverture sur l'Europe, accent mis sur les musiques contemporaines et les musiques du monde, développement des partenariats, ...

France Musiques va laisser une plus grande place à la musique tout en donnant davantage la parole à ceux qui la font. Un effort de régionalisation sera entrepris, en liaison avec France BLEU et en partenariat avec des festivals.

FIP , diffusée en FM sur quatre villes, a su maintenir une politique de programmes de qualité basée sur la variété musicale au sens le plus étendu. Ce positionnement, particulièrement adapté à la diffusion sur le Web, laisse entrevoir des possibilités de développement, notamment dans le contexte de l'évolution des supports de diffusion numérique.

Le Mouv' , dernière station lancée par Radio France, est certainement aussi la chaîne qui possède le plus fort potentiel de développement. Elle dispose d'une antenne bicéphale (studios partagés entre Toulouse et Paris) qui devrait lui permettre de mieux coller à l'actualité musicale et politique (au sens large).

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page