II. LES PERSPECTIVES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE ET DES TERRITOIRES D'OUTRE-MER

A. LA NOUVELLE-CALÉDONIE

1. Un ralentissement de la croissance économique

La situation économique a subi les conséquences du ralentissement de l'économie mondiale et des attentats du 11 septembre, qui ont respectivement pesé sur les cours du nickel et le développement touristique.

D'une part, l'effet s'est surtout traduit sur les cours du nickel, orientés à la baisse toute l'année, jusqu'à un point bas en fin 2001. Le maintien simultanément de cours relativement élevés pour les produits pétroliers ont contribué à dégrader les comptes des opérateurs miniers en fin d'année. Le redressement enregistré depuis le début 2002, limité mais que l'on peut considérer comme satisfaisant au regard de l'évolution de l'économie mondiale, a permis à la plupart des sociétés de passer sans trop de difficultés le creux ; d'autres cependant ont eu à faire face à des problèmes commerciaux qui les ont relativement déstabilisées.

Le caractère limité de la crise a permis que ne soient pas remis en cause ni les grands projets d'investissement, ni leur calendrier. Ils ont apporté déjà un élément de soutien à l'activité, qui s'est amplifié depuis le démarrage des travaux préliminaires du projet Goronickel d'INCO.

D'autre part, l'impact des attentats du 11 septembre 2001 est venu s'ajouter à des difficultés du secteur touristique indéniables, qui ne permettent pas à celui-ci de prendre la place que le potentiel touristique de la Nouvelle-Calédonie lui permettrait d'occuper.

Les problèmes de desserte aérienne, déjà signalés l'année dernière, ont continué à se poser en s'amplifiant ce qui a conduit à une nouvelle réduction des capacités, qui n'a pas été sans conséquences sur l'activité touristique.

2. Les différents secteurs d'activité

Sur le plan agricole, les productions commerciales traditionnelles -café, coprah- ont connu une évolution divergente : le café a enrayé son déclin en 2001, sa production remontant d'un minimum de 18 tonnes en 2000 à 49 en 2001; la production de coprah en revanche a baissé de 184 tonnes à 114 tonnes, pour l'essentiel à cause de problèmes de débouchés. L'élevage bovin, première spéculation de l'agriculture calédonienne, est surtout orienté vers la production de viande et s'est maintenu à 4.037 tonnes, assurant la couverture des besoins locaux en viande.

Le développement du secteur de la pêche s'est poursuivi en 2001 et 1.119 tonnes de poissons ont été exportées, soit + 17 % en volume et + 33 % en valeur. L'essentiel (5,2 % millions d'euros sur un total de 6,5 millions d'euros) étant constitué par du thon frais expédié au Japon.

Inexistante il y a seulement 15 ans, l'aquaculture de crevettes tropicales est devenue l'une des premières activités économiques de Nouvelle-Calédonie. D'importants investissements publics et privés, ainsi qu'un appui scientifique et technique de l'IFREMER, ont permis un doublement de la production depuis 1995. Les sites de production, répartis entre 10 fermes et 4 écloseries, sont pour l'essentiel situés en milieu rural. Cette filière emploie plus de 500 personnes et constitue la seconde activité exportatrice de la Nouvelle-Calédonie après le nickel.

S'agissant du nickel, la Nouvelle-Calédonie est restée le troisième producteur mondial avec une production de 7,2 millions de tonnes de minerai, en baisse de 3 %, représentant 118.000 tonnes de métal contenu. La production mondiale est de l'ordre de 1.100.000 tonnes de métal contenu. Concernant l'activité métallurgique, SLN reste la seule entreprise de transformation de minerai, de garniérites, en semi-produits dans son usine de Doniambo, près de Nouméa. Ce site occupait 1.300 personnes fin 2001. Le premier semestre 2002 voit les volumes de minerai orientés à la baisse, les exportations de métal se maintenant.

Le bilan du tourisme en 2001 est négatif et les flux touristiques ont diminué de 8,5 %. Les problèmes de desserte après le retrait de Corsair et d'AOM, la fermeture du complexe du Club Méditerranée ont concouru à peser sur l'activité du secteur. Celle-ci montre cependant des signes d'amélioration au début du deuxième semestre 2002 mais il est certain que les incertitudes qui pèsent sur la desserte avec le transfert de la liaison Tokyo-Nouméa à Aircalin et la recherche de nouveaux partenariats rendent plus difficile le développement d'une activité touristique déjà handicapée par des coûts élevés.

En ce qui concerne le secteur du bâtiment, l'activité a été soutenue, les ventes de ciment stabilisées à bon niveau et les effectifs ont augmenté. Le démarrage des premiers travaux sur le site de Goronickel ont constitué un appel de main d'oeuvre significatif qui devrait se confirmer même si un recours temporaire à une main d'oeuvre étrangère s'avère inévitable compte tenu des compétences requises et de la durée limitée des emplois requis.

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