Environnement politique,
économique et financier

André FERRAND, Sénateur

En l'absence du Président Jean FAURE, pour le motif que vient de nous rappeler le Président PONCELET, je remercie le Président du Sénat de l'honneur qu'il me fait en me chargeant de le suppléer dans la présidence de ce colloque.

Intervention

Zaza RAMANDIMBIARISON
Vice-Premier Ministre chargé des Programmes économiques,
Ministre des Transports, des Travaux publics et de l'Aménagement du territoire

Monsieur le Président du Sénat de Madagascar, Messieurs les Sénateurs, Vos Excellences les Ambassadeurs, honorables invités, c'est un plaisir pour moi d'intervenir devant vous aujourd'hui.

Je ne reviendrai pas plus avant sur le contexte favorable dont nous bénéficions, Messieurs Poncelet et Trotignon l'ayant déjà fait.

Pour favoriser le développement durable et rapide, nous sommes en train de mettre en place un système de gouvernement dont les effets bénéfiques seront immédiatement palpables pour nos concitoyens et permettront de relancer notre économie. A la fin de l'année 2003, les niveaux d'activité observés en 2001 pourraient être atteints. Pour y parvenir, il conviendra donc que nous développions de nouvelles méthodes de travail, en vue de réduire de moitié d'ici à dix ans, la pauvreté de notre pays.

Ce développement rapide passe par trois axes fondamentaux.

· une croissance soutenue alimentée par les entreprises privées ;

· une équité sociale ;

· un volet environnemental.

J'insisterai - si vous en êtes d'accord - sur le premier point.

Au plan économique, il s'agit notamment de dynamiser le secteur privé en donnant un rôle déterminant aux investisseurs étrangers et en favorisant une porte d'accès au marché mondial. Cette politique économique s'appuie sur la bonne gouvernance, le développement des ressources humaines et un programme d'investissements visant à renforcer la diversité et l'efficacité de notre économie. Ce plan économique ne saurait aboutir sans un partenariat fort avec le secteur privé.

J'évoquais à l'instant la notion de bonne gouvernance ; celle-ci passe avant tout par la lutte contre la corruption - et vous savez combien notre Président y est attaché. Dans cette optique, nous devons travailler pour rattraper le retard et améliorer le fonctionnement de l'administration. D'ores et déjà des mesures importantes ont été prises. Ainsi, nous avons initié une refonte de notre administration, afin qu'elle devienne plus lisible pour les opérateurs privés. Par ailleurs, en favorisant la déconcentration, nous nous attacherons à rapprocher les centres de décisions de nos concitoyens. Par ailleurs, comme vous le savez, nous avons récemment voté une loi sur la concurrence. Il appartient désormais que nous travaillions à sa mise en oeuvre.

Dans notre tâche, nous nous appuierons également sur les fonds internationaux. Toutefois, nous ne saurions faire fi de nos forces internes et en premier lieu de notre administration qui élaborera le cadre réglementaire du développement. Il s'agira de créer un environnement propice aux entrepreneurs privés qui assureront l'exploitation et la gestion de la production. Les opérateurs privés joueront également un rôle important dans le développement des infrastructures. Par le passé, nous avons bénéficié de plusieurs projets de coopération. Pour optimiser ces appuis, le Gouvernement a l'intention, sous l'égide du Président de la République, d'oeuvrer à une meilleure coordination.

Le Gouvernement malgache entend également mettre en place un cadre monétaire stable propice aux investissements étrangers. Il a par ailleurs consacré 400 millions d'euros à différents grands secteurs de l'économie : aménagement du territoire, domaine du transport (réhabilitation du réseau routier), etc. De manière générale, pour tirer la croissance du pays, le Gouvernement entend s'appuyer sur cinq secteurs prioritaires.

· Les industries manufacturières

Dans ce domaine, seul un rééquilibrage de la chaîne de valeur ajoutée de la filière textile malgache avec la création de conditions incitatives au développement de capacités additionnelles sur l'ensemble de la filière, et en particulier sur l'amont, permettra de profiter des opportunités offertes par le marché. Le Gouvernement examine plusieurs points pour une relance effective des industries manufacturières : la réforme des procédures douanières, l'accélération du délai d'octroi des agréments et des visas de séjour, la révision du coût de l'énergie industrielle, la suspension définitive de la TVA et la défiscalisation.

· Le tourisme

Madagascar est un pays qui accueille de plus en plus de touristes. Nous ferons donc en sorte que cet attrait ne faiblisse pas. Malgré la crise de 2002 et eu égard aux demandes de destinations nouvelles, les trois principaux transporteurs aériens longs-courriers ont prévu un nombre de sièges vers Madagascar au départ de Paris au moins égal à celui de 2001. Une réorganisation des transports aériens intérieurs est en cours de préparation pour faire face à ces arrivées et l'année 2003 devrait susciter l'émergence de nouveaux projets hôteliers.

· La pêche et l'aquaculture

Dans ce domaine, nous comptons, entre autres, sur les retombées de la coopération avec nos partenaires. Je tiens à souligner qu'avec ses 5 000 kilomètres de côtes, Madagascar offre une grande richesse en produits halieutiques (cf. crevettes...). Son exploitation a d'ailleurs permis à la pêche de se placer en deuxième rang en matière de recettes d'exportations, après l'industrie textile. Le Gouvernement a ainsi fixé trois objectifs à ce secteur : l'augmentation des recettes du pays, la participation à la satisfaction aux besoins alimentaires de la population et la contribution à la lutte contre la pauvreté.

· Les mines

En 2002, nous avons voté une loi favorisant les gros investissements en vue d'une valorisation du secteur minier. En effet, le secteur minier n'entre encore que pour une part insignifiante dans le PIB, essentiellement du fait qu'il est organisé de façon informelle. Sa structuration fait donc partie des objectifs conjoints des nouvelles autorités et des bailleurs de fonds.

· L'agriculture

Comme vous le savez, 80 % de la population travaille dans le secteur agricole qui avait repris sa croissance en 2001, après les dégâts cycloniques du début de l'année 2000. En 2002, la production de vanille et de café s'est accrûe, mais le premier obstacle au développement des régions agricoles reste l'isolement. Nous ferons donc en sorte de créer un environnement favorable au développement de ce secteur. Notre activité économique devra, en outre - je l'indiquais précédemment - s'intégrer dans l'économie mondiale. Bien évidemment, tous ces efforts ne pourront porter leurs fruits qu'avec une lutte, en parallèle, contre la pauvreté. Nous oeuvrons d'ores et déjà à la rédaction du texte sur la réduction de la pauvreté. Comme vous pouvez le constater, le nouveau Gouvernement travaille d'arrache-pied à créer les conditions d'un développement durable et rapide. En six mois, sous l'égide du Président de la République, il a déjà élaboré un programme précis à destination des différents secteurs de l'économie. Le Gouvernement entend également respecter ses engagements politiques, tout particulièrement en termes de démocratie. Madagascar a jeté les bases de sa réussite et j'espère que les investisseurs français participeront à cette relance de l'économie. Je ne doute pas que les 500 entreprises déjà présentes sur notre territoire oeuvreront pour la compétitivité de Madagascar. Je vous remercie pour votre attention.

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