SEANCE DU 18 NOVEMBRE 2002


M. le président. « Art. 1er ter. - L'article L. 134-1 du code des juridictions financières est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« La Cour des comptes examine également la gestion des centres hospitaliers régionaux mentionnés au deuxième alinéa de l'article L. 6141-2 du code de la santé publique. »
Je suis saisi de deux amendements identiques.
L'amendement n° 6 est présenté par M. Vasselle, au nom de la commission des affaires sociales.
L'amendement n° 37 est présenté par M. Gouteyron, au nom de la commission des finances.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
« Supprimer cet article. »
La parole est à M. Alain Vasselle, rapporteur, pour défendre l'amendement n° 6.
M. Alain Vasselle, rapporteur. Voici une autre initiative de l'Assemblée nationale, qui s'est cette fois intéressée aux centres hospitaliers régionaux, les CHR, plus particulièrement à leur gestion : elle a considéré que la Cour des comptes était mieux placée pour vérifier les comptes et assurer le contrôle de la gestion des établissements régionaux que les chambres régionales des comptes.
Il n'a pas paru très opportun à la commission des affaires sociales du Sénat qu'une telle intiative soit confirmée.
Il apparaît, en effet, assez paradoxal de recentraliser le contrôle des CHR au moment où nous venons de réformer ou de compléter la Constitution pour accélérer le mouvement de décentralisation.
En outre, les CHR sont, je le rappelle, des établissements publics locaux généralement présidés par des maires. Il paraît donc assez logique que les chambres régionales des comptes continuent à assurer le contrôle de leur gestion.
J'ajouterai un autre élément important : l'article, tel qu'il nous vient de l'Assemblée nationale, laisse aux chambres régionales des comptes a compétence du jugement des comptes. Or l'on voit mal comment la Cour des comptes évaluerait, de son côté, la gestion sans s'appuyer sur l'examen des comptes. Les deux fonctions que sont le jugement des comptes et l'évaluation de la gestion doivent nécessairement aller de pair.
La Cour des comptes travaille d'ailleurs déjà étroitement avec les chambres régionales sur la gestion des hôpitaux. Les développements consacrés à l'hôpital dans son rapport du mois de septembre 2002 sont ainsi le fruit des observations qui lui ont été transmises par les chambres régionales des comptes.
Enfin, de l'adoption de cette disposition tendant à modifier les champs de compétence respectifs de la Cour des comptes et des chambres régionales des comptes résulteraient des problèmes pratiques, d'ordre purement matériel.
Je rappelle, en effet, que plusieurs chambres régionales des comptes sont organisées pour assurer cette mission - c'est le cas dans la région Ile-de-France -, et le transfert à Paris d'une cinquantaine de magistrats inamovibles ne se ferait certainement pas sans difficulté. Vous objecterez que ce n'est peut-être pas une bonne raison, puisque les fonctionnaires doivent se soumettre aux desiderata de la représentation nationale et du Gouvernement.
Cela étant dit, un autre aspect me paraît important : le contrôle de la gestion et celui des comptes doivent être menés de pair. Conduire séparément ces deux types de contrôles compliquerait davantage encore la tâche des uns et des autres et engendrerait des problèmes d'une autre nature.
C'est la raison pour laquelle la commission des affaires sociales propose la suppression de l'article 1er ter .
M. le président. La parole est à M. le rapporteur pour avis, pour présenter l'amendement n° 37.
M. Adrien Gouteyron, rapporteur pour avis. La commission des finances cherche à atteindre le même but que la commission des affaires sociales et ses arguments sont identiques.
Monsieur le ministre, il me semble vous avoir entendu affirmer votre volonté de régionaliser la politique de la santé. Or le texte voté par l'Assemblée nationale ne va pas dans ce sens. Je crois qu'il faut rendre aux chambres régionales des comptes ce qui leur revient tout naturellement.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-François Mattei, ministre. Favorable.
M. le président. Je mets aux voix les amendements identiques n°s 6 et 37.

(Les amendements sont adoptés.)
M. le président. Je constate que ces amendements ont été adoptés à l'unanimité des suffrages exprimés.
En conséquence, l'article 1er ter est supprimé.

Article additionnel après l'article 1er ter