SEANCE DU 12 FEVRIER 2002


M. le président. Je suis saisi, par M. Jacques Pelletier et les membres du groupe du Rassemblement démocratique et social européen, d'une motion n° 1, tendant au renvoi à la commission.
Cette motion est ainsi rédigée :
« En application de l'article 44, alinéa 5, du règlement, le Sénat décide qu'il y a lieu de renvoyer à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale, la proposition de loi tendant à rendre imprescriptibles les crimes de guerre et incompressibles les peines en matière de terrorisme (n° 440 rectifié, 2000-2001). »
Je rappelle que, en application du dernier alinéa de l'article 44 du règlement, ont seuls droit à la parole sur cette motion l'auteur de l'initiative ou son représentant, pour quinze minutes, un orateur d'opinion contraire, pour quinze minutes également, le président ou le rapporteur de la commission saisie au fond et le Gouvernement.
Aucune explication de vote n'est admise.
La parole est à M. Pelletier, auteur de la motion.
M. Jacques Pelletier. Les auteurs de la motion considèrent que la portée de ce texte et les ressources qu'il offre à la lutte contre le terrorisme n'ont pas été suffisamment prises en considération et nous le regrettons vivement. Afin d'attendre un moment plus favorable, nous demandons le renvoi de ce texte à la commission.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. René Garrec, président de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale. Monsieur Pelletier, le débat que nous avons eu en commission était d'une telle clarté que je crains que nous ne répétions les mêmes arguments. En effet, l'évolution du droit, à la suite de la mise en place de la Cour pénale internationale, ne peut nous conduire à modifier notre position dans les jours qui viennent.
Au contraire, Mme le garde des sceaux évoquait à l'instant le fait que la position différente des Etats-Unis puisse évoluer dans notre sens.
Il faut poser le problème. Il a été posé. Le Sénat en a débattu. Cela étant, si vous demandez le renvoi du texte à la commission, j'y suis favorable sous les réserves que je viens d'évoquer.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Marylise Lebranchu, garde des sceaux. Le Gouvernement partage bien évidemment l'avis du président de la commission des lois. Il ne se permettrait pas d'aller contre même si, pour ma part, je reste persuadée qu'en l'état actuel des débats, la proposition de loi ne peut pas cheminer. Toutefois, je souligne que j'aurais préféré qu'un vote intervienne aujourd'hui.
M. le président. Je mets aux voix la motion n° 1, acceptée par la commission et par le Gouvernement.

(La motion est adoptée.)
M. le président. En conséquence, le renvoi en commission est ordonné.
Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à seize heures.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à douze heures cinq, est reprise à seize heures, sous la présidence de M. Daniel Hoeffel.)