SEANCE DU 17 JANVIER 2002


M. le président. « Art. 43 C. - I. - Afin de renforcer le rôle des collectivités régionales dans le développement des infrastructures aéroportuaires, une loi définira, après une phase d'expérimentation qui débutera un an au plus après la promulgation de la présente loi, les modalités de transfert des aérodromes civils à vocation régionale ou locale appartenant à l'Etat.
« II. - Pour cette expérimentation, la compétence pour aménager, entretenir et gérer, dans les conditions prévues au code de l'aviation civile, l'ensemble des aérodromes civils à vocation régionale ou locale appartenant à l'Etat dans une région, autres que ceux visés à l'alinéa suivant, est transférée à toute collectivité régionale dont l'organe délibérant en fait la demande.
« Sont exclus de ce transfert les aérodromes dont les biens ont été mis à la disposition d'une collectivité territoriale ou d'un groupement de collectivités publiques avant la date d'entrée en vigueur de l'expérimentation dans la région concernée.
« Sur demande d'un conseil départemental, d'un conseil municipal ou de l'organe délibérant d'un groupement de collectivités publiques adressée à la collectivité régionale bénéficiaire de l'expérimentation, et avec son accord, la compétence à l'égard d'un ou plusieurs aérodromes situés sur le territoire de la région concernée est transférée à ce département, à cette commune ou à ce groupement concerné.
« Le transfert entraîne de plein droit la mise à disposition, dans les conditions prévues aux articles L. 1321-1 et suivants du code général des collectivités territoriales, des biens des aérodromes concernés, à l'exception de ceux réservés à l'Etat pour les besoins de la défense nationale, de la police et de la sécurité de la circulation aérienne.
« La collectivité bénéficiaire du transfert est subrogée dans les droits et obligations de l'Etat au regard des tiers.
« III. - Une convention passée entre l'Etat et la collectivité bénéficiaire du transfert définit les modalités de l'expérimentation et, notamment :
« - la durée de l'expérimentation, qui ne sera pas inférieure à trois ans ;
« - les conditions d'application de l'article L. 213-3 du code de l'aviation civile ;
« - la compensation financière des charges transférées pendant la durée de l'expérimentation pour les aérodromes que l'Etat gérait en régie directe ;
« - les modalités selon lesquelles la collectivité concernée peut prendre des actes susceptibles de produire des effets, notamment financiers, au-delà de la date de clôture de l'expérimentation ;
« - les modalités selon lesquelles les biens attachés à la compétence transférée font retour à l'Etat au terme de l'expérimentation, si la loi n'a pas prononcé, à cette date, le transfert définitif des aérodromes concernés.
« IV. - L'expérimentation sera close le 31 décembre 2006.
« Avant le 30 juin 2006, le Gouvernement, après consultation des collectivités concernées, présentera au Parlement un rapport d'évaluation de cette expérimentation. »
Je suis saisi de trois amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion commune.
L'amendement n° 237, présenté par Mme Gisèle Gautier est ainsi libellé :
« Rédiger comme suit l'article 43 C :
« I. - Afin de renforcer le rôle des collectivités régionales dans le développement des infrastructures aéroportuaires, une loi définira, après une phase d'expérimentation qui débutera un an au plus après la promulgation de la présente loi, les modalités de transfert des aérodromes civils à vocation régionale ou locale appartenant à l'Etat.
« I bis. - Une commission nationale, composée, en nombre égal, de représentants de l'Etat, de représentants des collectivités régionales et des représentants des chambres de commerce et d'industrie en tant qu'opérateurs historiques sera constituée dès le début de la phase d'expérimentation. Cette commission tripartite aura pour tâches :
« 1° D'une part, d'assurer le suivi de la phase d'expérimentation et, à son achèvement, d'en déduire les propositions du Gouvernement pour la future loi devant régir les transferts définitifs ;
« 2° D'autre part, de préparer dès le début de la phase d'expérimentation les propositions au Gouvernement pour établir un projet de loi destiné à moderniser le régime de gestion aéroportuaire actuellement en vigueur. A cet effet, la commission tripartite examinera l'opportunité de mettre en place des sociétés aéroportuaires.
« La composition de la commission prévue au présent article est fixée par décret. Le même décret détermine les conditions dans lesquelles la commission est informée des modalités et des résultats de l'expérimentation.
« La période d'expérimentation sera si nécessaire prolongée jusqu'à la promulgation de la loi de modernisation de la gestion aéroportuaire et des décrets correspondants.
« II. - Pour cette expérimentation, la compétence pour aménager, entretenir et gérer, dans les conditions prévues au code de l'aviation civile, l'ensemble des aérodromes civils à vocation régionale ou locale appartenant à l'Etat dans une région, autres que ceux visés à l'alinéa suivant, est transférée à toute collectivité régionale dont l'organe délibérant en fait la demande.
« Sont exclus de ce transfert les aérodromes dont les biens ont été mis à la disposition d'une collectivité territoriale ou d'un groupement de collectivités publiques avant la date d'entrée en vigueur de l'expérimentation dans la région concernée.
« Sont également exclus de cette expérimentation les aérodromes d'importance nationale ou internationale suivants : Bordeaux, Fort-de-France, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Pointe-à-Pitre, Saint-Denis, Strasbourg, Toulouse.
« Sur demande d'un conseil départemental, d'un conseil municipal ou de l'organe délibérant d'un groupement de collectivités publiques adressée à la collectivité régionale bénéficiaire de l'expérimentation, et avec son accord, la compétence à l'égard d'un ou plusieurs aérodromes situés sur le territoire de la région concernée est transférée à ce département, à cette commune ou à ce groupement concerné.
« Le transfert entraîne de plein droit la mise à disposition, dans les conditions prévues aux articles L. 1321-1 et suivants du code général des collectivités territoriales, des biens des aérodromes concernés, à l'exception de ceux réservés à l'Etat pour les besoins de la défense nationale, de la police et de la sécurité de la circulation aérienne.
« La collectivité bénéficiaire du transfert est subrogée dans les droits et obligations de l'Etat au regard des tiers.
« II bis. - Ce transfert est sans influence sur les droits que les chambres de commerce et d'industrie tiennent, le cas échéant, des concessions d'exploitation des aérodromes qui leur ont été consenties. Les contrats de concession et autres autorisations y afférents sont prorogés jusqu'à leur terme, et au moins jusqu'à la promulgation de la loi portant transfert définitif des aérodromes prévue au I ci-dessus, dans les conditions prévues par les lois et règlement en vigueur.
« III. - Une convention passée entre l'Etat et la collectivité bénéficiaire du transfert définit les modalités de l'expérimentation et, notamment :
« - la durée de l'expérimentation, qui ne sera pas inférieure à trois ans ;
« - les conditions d'application de l'article L. 213-3 du code de l'aviation civile ;
« - la compensation financière des charges transférées pendant la durée de l'expérimentation pour les aérodromes que l'Etat gérait en régie directe ;
« - les modalités selon lesquelles la collectivité concernée peut prendre des actes susceptibles de produire des effets, notamment financiers, au-delà de la date de clôture de l'expérimentation ;
« - les modalités selon lesquelles les biens attachés à la compétence transférée font retour à l'Etat au terme de l'expérimentation, si la loi n'a pas prononcé, à cette date, le transfert définitif des aérodromes concernés ;
« - les modalités selon lesquelles la collectivité bénéficiaire est substituée à l'Etat dans son rôle de concédant d'exploitation d'un aéroport lorsque celui-ci est géré dans le cadre d'une concession et autre autorisation d'exploitation accordée à une chambre de commerce et d'industrie.
« IV. - L'expérimentation sera close le 31 décembre 2006.
« Avant le 30 juin 2006, le Gouvernement, après consultation des collectivités concernées, présentera au Parlement un rapport d'évaluation de cette expérimentation. »
Les deux amendements suivants sont identiques.
L'amendement n° 103 rectifié est présenté par M. Hoeffel, au nom de la commission des lois.
L'amendement n° 167 rectifié est présenté par M. Lassourd, au nom de la commission des affaires économiques.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
« Rédiger comme suit l'article 43 C :
« I. - Une expérimentation est engagée dans un délai d'un an à compter de la promulgation de la présente loi, afin de renforcer le rôle des collectivités territoriales dans le développement des aérodromes. Elle est close au 31 décembre 2006.
« II. - Dans le cadre de cette expérimentation, l'Etat transfère aux collectivités territoriales qui en font la demande ses compétences pour aménager, entretenir et exploiter les aérodromes civils. Sont toutefois exclus de ce transfert les aérodromes dont les biens ont été mis à la disposition d'une collectivité territoriale, d'un établissement public de coopération intercommunale ou d'un syndicat mixte avant la date d'entrée en vigueur de l'expérimentation.
« L'Etat et la collectivité territoriale ayant opté pour l'expérimentation déterminent conjointement les aérodromes concernés. Ils signent, le cas échéant après un audit financé à parité, une convention définissant les conditions du transfert des crédits correspondant au transfert de charges et de mise à disposition, à titre gracieux, des biens et des personnels de l'Etat. Sont exclus de cette mise à disposition les biens réservés à l'Etat pour les besoins de la défense nationale, de la police et de la sécurité de la circulation aérienne. La convention prévoit également les conditions d'application de l'article L. 213-3 du code de l'aviation civile.
« La collectivité territoriale est subrogée dans les droits et obligations de l'Etat à l'égard des tiers. Elle devient l'autorité concédante pour l'aménagement, l'entretien et l'exploitation du ou des aérodromes concernés. Dans ces aérodromes, les concessions arrivant à échéance pendant la durée de l'expérimentation sont prorogées jusqu'au 1er juin 2007.
« III. - Avant le 30 juin 2006, un rapport dressant le bilan de l'expérimentation est établi par l'Etat et les collectivités territoriales intéressées. Il est présenté par le Gouvernement au Parlement. »
L'amendement n° 103 rectifié est affecté de cinq sous-amendement.
Le sous-amendement n° 711, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :
« I. - Dans le premier alinéa du II de l'amendement n° 103 rectifié :
« 1° Remplacer les mots : "collectivités territoriales" par le mot : "régions".
« 2° Après les mots : "et exploiter", insérer les mots : "dans les conditions prévues au code de l'aviation civile, l'ensemble des aérodromes civils à vocation régionale ou locale lui appartenant".
« 3° Après les mots : "aérodromes civils", ajouter les mots : "à vocation régionale ou locale".
« II. - Après le premier alinéa du II de l'amendement n° 103 rectifié, insérer un alinéa ainsi rédigé :
« Sur demande d'un conseil départemental, d'un conseil municipal ou de l'organe délibérant d'un groupement de collectivités locales adressée à la région bénéficiaire de l'expérimentation, et avec son accord, la compétence à l'égard d'un ou plusieurs aérodromes situés sur le territoire de la région concernée est transférée à ce département, à cette commune ou à ce groupement. »
« III. - Dans le deuxième alinéa du II de l'amendement n° 103 rectifié :
« 1° Rédiger comme suit les deux premières phrases :
« L'Etat et la région ayant opté pour l'expérimentation signent, le cas échéant après un audit financé à parité, une convention définissant, pour la durée de l'expérimentation, les conditions du transfert des crédits correspondant au transfert de charges et de mise à disposition à titre gracieux des biens et des personnels de l'Etat. »
« 2° Ajouter in fine les mots : "ainsi que les modalités selon lesquelles la région concernée peut prendre des actes susceptibles de produire des effets, notamment financiers, au-delà de la date de clôture de l'expérimentation".
« IV. - A la fin de la première phrase du III de l'amendement n° 103 rectifié, remplacer les mots : "et les" par les mots : "après consultation des". »
Le sous-amendement n° 322 rectifié, présenté par MM. Ginésy, Le Grand et Schosteck, est ainsi libellé :
« Compléter in fine le premier alinéa du II du texte proposé par l'amendement n° 103 rectifié par une phrase ainsi rédigée :
« Sont également exclus de cette expérimentation les aérodromes d'importance nationale ou internationale suivants : Bordeaux, Fort-de-France, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Pointe-à-Pitre, Saint-Denis, Strasbourg et Toulouse. »
Le sous-amendement n° 323 rectifié, présenté par MM. Ginésy, Le Grand, Schosteck et Trillard, est ainsi libellé :
« Après la première phrase du dernier alinéa du II du texte proposé par l'amendement n° 103 rectifié, insérer deux phrases ainsi rédigées :
« Ce transfert est sans influence sur les droits que les chambres de commerce et d'industrie tiennent, le cas échéant, des concessions d'exploitation des aérodromes qui leur ont été consenties. Les contrats de concession et autres autorisations y afférents sont prorogés jusqu'à leur terme. »
Le sous-amendement n° 696, présenté par M. de Richemont, est ainsi libellé :
« Après le II du texte proposé par l'amendement n° 103 rectifié, insérer un paragraphe ainsi rédigé :
« ... - Une commission nationale de contrôle de l'expérimentation du transfert de compétences aéroportuaires est créée dans un délai d'un an à compter de la promulgation de la présente loi.
« Elle est composée, en nombre égal, de représentants de l'Etat, de représentants des collectivités régionales et de représentants des chambres de commerce et d'industrie.
« Cette commission établira avant le 1er janvier 2006 un rapport destiné au Gouvernement dressant le bilan de l'expérimentation.
« D'autre part, cette commission établira des propositions adressées au Gouvernement en vue du dépôt d'un projet de loi destiné à moderniser le régime de gestion aéroportuaire en vigueur. A cet effet, la commission examinera l'opportunité de mettre en place des sociétés aéroportuaires telles que proposées actuellement par les chambres de commerce et d'industrie gérant de grands aéroports régionaux.
« Un décret pris en conseil d'Etat déterminera la composition de la commission nationale de contrôle de l'expérimentation du transfert de compétences aéroportuaires et les conditions dans lesquelles la commission est informée des modalités et des résultats de l'expérimentation. »
Le sous-amendement n° 325 rectifié, présenté par MM. Ginésy, Le Grand, Joyandet, Oudin, Schosteck et Trillard, est ainsi libellé :
« Rédiger ainsi le III du texte proposé par l'amendement n° 103 rectifié :
« III. - Une commission nationale de contrôle de l'expérimentation du transfert de compétences aéroportuaires est créée dans un délai d'un an à compter de la promulgation de la présente loi.
« Elle est composée, en nombre égal, de représentants de l'Etat, de représentants des collectivités régionales et de représentants des chambres de commerce et d'industrie.
« Cette commission établira avant le 30 juin 2006 un rapport adressé au Gouvernement dressant le bilan de l'expérimentation.
« D'autre part, cette commission établira des propositions adressées au Gouvernement en vue du dépôt d'un projet de loi destiné à moderniser le régime de gestion aéroportuaire en vigueur. A cet effet, la commission examinera l'opportunité de mettre en place des sociétés aéroportuaires telles que proposées actuellement par les chambres de commerce et d'industrie gérant de grands aéroports régionaux.
« Un décret pris en conseil d'Etat déterminera la composition de la commission nationale de contrôle de l'expérimentation du transfert de compétences aéroportuaires et les conditions dans lesquelles la commission est informée des modalités et des résultats de l'expérimentation. »
L'amendement n° 327 n'est pas soutenu.
La parole est à M. le rapporteur, pour présenter l'amendement n° 103 rectifié.
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Il s'agit d'un amendement rédactionnel fondé sur les mêmes principes que ceux qui ont été évoqués tout à l'heure à propos de la gestion portuaire, mais, cette fois, pour la gestion aéroportuaire. Il vise à donner une durée suffisante à l'expérimentation et à autoriser l'ensemble des collectivités territoriales à demander directement à l'Etat d'en bénéficier ; il prévoit un audit préalable au transfert et le transfert, à titre expérimental, d'un ou de plusieurs aéroports, et non de l'ensemble des aéroports de la région concernée.
M. le président. La parole est à M. le ministre, pour présenter le sous-amendement n° 711.
M. Daniel Vaillant, ministre de l'intérieur. Ce sous-amendement vise à rétablir une expérimentation du transfert de certains aérodromes aux régions, ainsi que le prévoyait le texte adopté par l'Assemblée nationale. Les régions paraissent en effet constituer les collectivités les plus à même de prendre en charge la gestion de ces aérodromes participant au développement du territoire et à l'aménagement de l'espace.
Le Gouvernement propose de conserver la logique selon laquelle l'Etat transfère l'ensemble des aérodromes à vocation locale ou régionale à la région candidate. Toutefois, certains aérodromes peuvent être transférés à d'autres collectivités locales avec l'accord de la région concernée.
Ce sous-amendement apporte également des précisions sur les conditions de l'expérimentation, sur les plans tant juridique que financier.
Enfin, parce que le rapport dressant le bilan de l'expérimentation relève de la responsabilité de l'Etat, ce sous-amendement prévoit que le rapport est établi par l'Etat, après consultation des régions ayant participé à l'expérimentation.
M. le président. La parole est à M. Schosteck, pour défendre les sous-amendements n°s 322 rectifié et 323 rectifié.
M. Jean-Pierre Schosteck. Le sous-amendement n° 322 rectifié se justifie par son texte même.
Le sous-amendement n° 323 rectifié entreprend de détailler plus nettement, pour les aéroports objets du transfert, les modalités de l'expérimentation en ce qui concerne la gestion des concessions de l'Etat dont sont titulaires les chambres de commerce et d'industrie. Si la substitution des collectivités régionales à l'Etat dans le rôle du concédant est prévue explicitement, la poursuite jusqu'à leur terme normal des contrats en cause doit également être explicitement garantie.
Une telle disposition est, en outre, rendue nécessaire pour des raisons de clarté et de lisibilité, le code de l'aviation civile ayant, jusqu'ici, distingué le régime de la concession applicable à l'exploitation des aérodromes de l'Etat de celui de la convention applicable dans les autres cas.
M. le président. Le sous-amendement n° 696 n'est pas soutenu.
La parole est à M. Schosteck, pour défendre le sous-amendement n° 325 rectifié.
M. Jean-Pierre Schosteck. Par ce sous-amendement, nous proposons de rédiger de façon différente le paragraphe III du texte présenté par l'amendement n° 103 rectifié afin de prévoir, dès la fin de la phase d'expérimentation, la préparation d'un projet de loi de modernisation de la gestion des aéroports français pour que la régionalisation de tels aéroports puisse s'accomplir dans un cadre modernisé.
A cette fin, on prévoit l'institution d'une commission nationale tripartite : Etat, collectivités régionales, chambres de commerce et d'industrie. Cette commission aurait un triple rôle : assurer le suivi de la phase d'expérimentation, proposer au Gouvernement les dispositions principales du projet de loi de modernisation aéroportuaire et, au terme d'une phase d'expérimentation, proposer également les dispositions principales du projet de loi concernant le transfert définitif des aérodromes.
M. le président. La parole est à M. Lassourd, rapporteur pour avis, pour défendre l'amendement n° 167 rectifié.
M. Patrick Lassourd, rapporteur pour avis. Je vais retirer cet amendement au profit de celui de la commission, qui est identique, mais après avoir insisté, comme je l'ai fait, tout à l'heure, s'agissant des ports - nous sommes dans le même cas de figure - sur le fait que notre dispositif est fondé sur le volontariat et ouvert à toutes les collectivités territoriales.
Ces propositions marquent des avancées importantes.
M. le président. L'amendement n° 167 rectifié est retiré.
Quel est l'avis de la commission sur les sous-amendements n°s 711, 322 rectifié, 323 rectifié et 325 rectifié ?
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. En ce qui concerne le sous-amendement n° 711, que la commission n'a pas pu examiner, je relève que notre dispositif est plus souple, car il permet à l'Etat de transférer directement aux départements ou aux communes ses compétences à l'égard de certains aérodromes. Par ailleurs, il prévoit que les aérodromes concernés seront désignés conjointement par l'Etat et la collectivité territoriale intéressée.
De surcroît, la notion d'« aérodrome civil à vocation régionale ou locale », visée par le sous-amendement n° 711 est trop peu précise et, de ce fait, nous paraît risquée. Je ne puis, en l'état actuel de la situation, qu'émettre un avis défavorable.
S'agissant du sous-amendement n° 322 rectifié, présenté par M. Schosteck, je rappellerai, comme pour le sous-amendement précédent, que l'amendement n° 103 rectifié de la commission prévoit que les aérodromes concernés par l'expérimentation seront désignés conjointement par l'Etat et les collectivités territoriales intéressées. Compte tenu de cette exigence, il ne semble ni nécessaire ni souhaitable d'exclure a priori du champ du transfert de compétences un certain nombre d'aérodromes qui se caractérisent par l'importance de leur trafic. Je crois savoir que, sur certains secteurs géographiques concernés par tel ou tel aérodrome, il n'y a pas forcément identité de vues entre les responsables des collectivités qui peuvent, à un titre ou à un autre, être intéressées.
Je souhaiterais, de ce fait, monsieur Schosteck, que vous retiriez le sous-amendement n° 322 rectifié.
En ce qui concerne le sous-amendement n° 323 rectifié, nous estimons qu'il est satisfait par l'amendement de la commission.
S'agissant du sous-amendement n° 325 rectifié, la commission forme le même souhait de voir M. Schosteck le retirer.
M. le président. Monsieur Schosteck, vos sous-amendements sont-ils maintenus ?
M. Jean-Pierre Schosteck. C'est si gentiment demandé, monsieur le président, que j'accède volontiers aux souhaits de M. le rapporteur ! (Sourires.)
M. le président. Les sous-amendements n°s 322 rectifié, 323 rectifié et 325 rectifié sont retirés.
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 103 rectifié ?
M. Daniel Vaillant, ministre de l'intérieur. L'amendement de la commission modifie le dispositif initial du Gouvernement en ouvrant la possibilité de transfert d'aérodromes à toute collectivité locale ou groupement de collectivités locales.
Par ailleurs, la prorogation de la durée de concessions au-delà de la durée de l'expérimentation a pour conséquence de limiter la portée de l'expérimentation et l'exercice de nouvelles compétences par les régions. Cependant, elle permet d'assurer une continuité du service jusqu'à ce que les régions soient en mesure d'exercer pleinement leurs compétences en la matière. Le Gouvernement peut donc se rallier à cet amendement, sous réserve, cependant, de l'adoption du sous-amendement n° 711, qui a pour objet de rétablir le dispositif initial de transfert aux régions et d'apporter quelques précisions d'ordre rédactionnel.
J'émets donc un avis favorable sur l'amendement de la commission, monsieur le rapporteur, sous réserve de l'adoption du sous-amendement du Gouvernement.
M. le président. Je vais mettre aux voix le sous-amendement n° 711.
M. Eric Doligé. Je demande la parole contre le sous-amendement.
M. le président. La parole est à M. Doligé.
M. Eric Doligé. Je pense, comme M. le rapporteur, qu'il faut jouer sur la souplesse et le volontariat et qu'il faut se fier à la réaction et au sentiment du terrain. Aujourd'hui, des partenariats initiés par l'intercommunalité, par les départements et par les régions, se passent fort bien, et adopter le sous-amendement serait plus susciter des difficultés qu'en résoudre, compte tenu, notamment, des différences de situation.
M. le président. Je mets aux voix le sous-amendement n° 711, repoussé par la commission.

(Le sous-amendement n'est pas adopté.)
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 103 rectifié, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'article 43 C est ainsi rédigé.

Demande de réserve