SEANCE DU 16 JANVIER 2002


QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Recrutement des jeunes chercheurs du CNRS

1251. - 15 janvier 2002. - Mme Marie-Christine Blandin interroge M. le ministre de la recherche sur le recrutement des jeunes chercheurs au CNRS. Le CNRS vient de décider de modifier la règle d'usage qui voulait que les jeunes chercheurs puissent concourir au poste de chargé de recherche de 2e classe s'ils avaient 31 ans dans l'année du concours, même s'ils avaient dépassé de quelques mois 31 ans au 31 décembre de l'année. Pour 2002, selon l'usage, les candidats nés entre le 31 décembre 1970 et le 31 décembre 1971 auraient pu se présenter. Ils ne le pourront plus cette année au vu de la décision suivante de la direction du CNRS : « Les candidats nés avant le 31 décembre 1971 ne seront pas admis à se présenter au concours de recrutement de chargés de recherche de 2e classe. » Cette décision brutale provoque le désarroi de très nombreux jeunes chercheurs, brillants, motivés, bien classés l'an dernier par les diverses commissions et qui se trouvent aujourd'hui interdits de concours. Ce changement abrupt lèse de nombreux post-doctorants, hypothèque la carrière de nombreux jeunes chercheurs au moment où le Gouvernement semble vouloir réactiver l'ambition d'une recherche française qui souhaite prendre pleinement sa place au plan européen et international. Elle n'ignore la proposition récente du CNRS de création de contrats à durée déterminée, mais en aucun cas, les forces vives de la recherche française ne sauraient être précarisées par des montages palliatifs et peu respectueux de la progression des carrières. Elle attire son attention sur les possibilités de surseoir à la modification de la règle et pense qu'il serait souhaitable d'adopter rapidement une mesure transitoire pour l'année 2002.

Statut de la langue provençale

1252. - 16 janvier 2002. - M. André Vallet attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le statut de la langue provençale. Il lui rappelle que la reconnaissance de plus de 70 langues régionales de la métropole et des DOM-TOM est toujours envisagée, mais que la langue provençale en est exclue. Il lui rappelle, par ailleurs, qu'au terme de la circulaire n° 2001-106 du 5 septembre 2001, le provençal est exclu de la liste des langues régionales susceptibles de bénéficier des dispositions visant au développement de leur enseignement à l'école et au lycée. Il lui indique pourtant que l'enseignement du provençal aurait le mérite d'éviter l'enseignement d'un occitan « standard », artificiel, qui éviterait les parlers régionaux et se couperait du patrimoine littéraire qui leur est propre. Dès lors, il lui demande si cette absence de reconnaissance du provençal constitue l'amorce d'un revirement politique, allant à l'encontre des démarches de décentralisation culturelle et de soutien effectif aux langues régionales, ou si les autorités légales de notre pays entendent donner au provençal sa reconnaissance comme langue de culture et de civilisation.

Contributions des communes
au financement du logement social

1253. - 16 janvier 2002. - Mme Jacqueline Gourault attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat au logement sur la situation créée pour certaines communes par l'application de la loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains, en particulier en son article 55. Cet article impose, sous peine de sanctions financières, aux communes membres d'une agglomération de plus de 50 000 habitants, l'existence de plus de 20 % de logements sociaux. A titre d'exemple, la commune de La Chaussée-Saint-Victor se trouve en situation de régler, en 2002, une contribution de plus de près de 35 000 euros liée au non-respect de cette disposition. Or cette commune, comme bien d'autres, ne peut se mettre en conformité avec cette loi compte tenu de sa faible superficie et de la nature de son plan d'occupation des sols. En effet, La Chaussée-Saint-Victor ne compte que 663 hectares dont 32,8 %, soit 218 hectares, sont inconstructibles du fait de leur classement en zone inondable. Compte tenu de ces éléments, la commune n'est pas, et ne sera pas, en mesure d'atteindre le taux de logements locatifs sociaux fixés par la loi et ce, malgré les efforts prévus en ce domaine dans les prochaines années. La non-prise en compte des contraintes physiques de ces zones paraît être une injustice pour des communes qui se trouvent déjà pénalisées par des risques naturels d'importance. En outre, cette même commune est adhérente d'un programme local de l'habitat (PLH) et contribue à hauteur de plus de 7 500 EUR aux investissements réalisés par les communes pour la réalisation de logements sociaux. Or, cette dépense, prélevée sur les ressources fiscales de la commune, ne paraît pas, d'après les services de la préfecture, devoir être prise en compte et ne peut donc diminuer la contribution qui sera demandée dès cette année à La Chaussée Saint-Victor. Elle lui demande quelles solutions elle entend proposer pour répondre aux situations spécifiques de ces communes, situations que la loi SRU n'a, semble-t-il, pas suffisamment prises en compte.