SEANCE DU 15 JANVIER 2002


M. le président. L'amendement n° 627, présenté par MM. Lagauche et Bel, Mme Blandin, MM. Debarge, Domeizel et Dreyfus-Schmidt, Mme Durrieu, M. Frécon, Mme Herviaux, MM. Le Pensec, Marc, Masseret, Mauroy, Peyronnet, Picheral, Raoul, Sueur, Teston et les membres du groupe socialiste et apparentés, est ainsi libellé :
« Après l'article 15 novodecies , insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Après l'article L. 5211-4 du code général des collectivités territoriales, il est inséré un article ainsi rédigé :
« Art. L. ... . - I. - Le transfert de compétences d'une commune à un établissement public de coopération intercommunale entraîne le transfert du service ou de la partie de service chargé de sa mise en oeuvre.
« Les fonctionnaires territoriaux et agents territoriaux non titulaires qui remplissent en totalité leurs fonctions dans un service ou une partie de service transféré en application de l'alinéa précédent sont transférés dans l'établissement public de coopération intercommunale. Ils relèvent de cet établissement dans les conditions de statut et d'emploi qui sont les leurs.
« Les modalités du transfert prévu aux alinéas précédents font l'objet d'une décision conjointe de la commune et de l'établissement public de coopération intercommunale, prise respectivement après avis du comité technique paritaire compétent pour la commune et, s'il existe, du comité technique paritaire compétent pour l'établissement public.
« Les questions relatives à la situation des fonctionnaires territoriaux exerçant pour partie seulement dans un service ou une partie de service transféré sont réglées par convention entre les communes et l'établissement public de coopération intercommunale après avis des commissions administratives paritaires concernées, dans le respect des conditions de statut et d'emploi fixées par la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale.
« Les agents transférés en vertu des alinéas précédents conservent, s'ils y ont intérêt, le bénéfice du régime indemnitaire qui leur était applicable.
« II. - Lorsqu'un service ou une partie de service d'un établissement public de coopération intercommunale est économiquement et fonctionnellement nécessaire à la mise en oeuvre conjointe de compétences relevant tant de l'établissement public que des communes membres, une convention conclue entre les exécutifs de l'établissement et des communes concernées, après accord des organes délibérants, peut prévoir les modalités de la mise à disposition de ce service ou de cette partie de service au profit d'une ou plusieurs de ces communes. Cette convention prévoit notamment les conditions de remboursement des frais de fonctionnement du service par la commune.
« Le maire de la commune concernée adresse directement au chef du service mis à disposition toutes instructions nécessaires à l'exécution des tâches qu'il confie audit service. Il contrôle l'exécution de ces tâches.
« Il peut donner, sous sa surveillance et sa responsabilité, par arrêté, délégation de signature au chef dudit service, lorsque celui-ci est mentionné à l'article L. 5211-9, pour l'exécution des missions qu'il lui confie en application de l'alinéa précédent. »
« II. - La dernière phrase du deuxième alinéa du III de l'article L. 5211-5 du code général des collectivités territoriales, celle du cinquième alinéa de l'article L. 5211-17 et celle du deuxième alinéa du II de l'article L. 5211-18 du même code sont supprimées. »
Le sous-amendement n° 708, présenté par M. Amoudry, est ainsi libellé :
« Compléter le I du texte proposé par le I de l'amendement n° 627 pour l'article à insérer après l'article L. 5211-4 du code général des collectivités territoriales par un alinéa ainsi rédigé :
« Il en est de même lorsque, à l'inverse, par suite de modifications des statuts de la communauté, des personnels de celle-ci sont transférés à des communes. »
Le sous-amendement n° 721, déposé par le Gouvernement, est ainsi libellé :
« Compléter le I du texte proposé par le I de l'amendement n° 627 pour l'article à insérer après l'article L. 5211-4 du code général des collectivités territoriales par un alinéa ainsi rédigé :
« Les dispositions des troisième, quatrième et cinquième alinéas du présent article s'appliquent lorsque, à l'inverse, par suite de modifications des statuts de la communauté concernant les compétences non obligatoires, des personnels de celle-ci sont transférés à des communes. »
Le sous-amendement n° 705 rectifié, présenté par MM. Lambert et Amoudry, est ainsi libellé :
« Compléter l'amendement n° 627 par un paragraphe ainsi rédigé :
« III. - Le deuxième alinéa de l'article L. 5215-30 du code général des collectivités territoriales est complété par une phrase ainsi rédigée :
« La communauté urbaine peut aussi, dans le cadre d'une gestion unifiée du personnel de la communauté urbaine et des communes qui en ont exprimé le souhait, et dans les conditions fixées par délibération du conseil de communauté, mettre son personnel et ses services à la disposition des communes qui en font la demande. »
La parole est à M. Domeizel, pour défendre l'amendement n° 627.
M. Claude Domeizel. La loi du 12 juillet 1999 relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale ne comporte pas de disposition générale fixant le régime suivi par les personnels communaux concernés par les transferts de compétences lorsqu'un établissement public de coopération intercommunale est créé ou lorsque ce dernier voit son périmètre ou son champ de compétences élargi.
Le présent amendement prévoit un dispositif qui s'inspire, pour partie, de formules déjà utilisées à l'occasion de la mise en oeuvre des lois de décentralisation.
Il dispose de façon générale que, dès lors qu'une compétence est transférée à titre exclusif à un EPCI, le ou les services chargés de sa mise en oeuvre sont également transférés à l'EPCI. Dans ce cadre, les agents communaux exerçant en totalité dans un service ou une partie de service transféré sont eux-mêmes automatiquement transférés à l'EPCI.
Ce transfert des personnels s'accompagne de toutes les garanties nécessaires en termes de statut, d'emploi et de rémunération.
M. le président. La parole est à M. Amoudry, pour défendre le sous-amendement n° 708.
M. Jean-Paul Amoudry. Ce sous-amendement vise à ouvrir aux agents transférés d'une communauté de communes à une commune par suite d'une modification de statut entraînant des transferts de compétences le bénéfice du régime indemnitaire prévu dans le cas inverse, qui est le plus fréquent, où les agents sont transférés de la commune vers l'intercommunalité.
Il s'agit donc de prendre en compte le cas des groupements de communes, d'ores et déjà nombreux à être très intégrés, qui peuvent être amenés à réaménager ou à rééquilibrer certaines compétences. Les mouvements de personnels qui en découlent ne doivent ni pénaliser les agents du point de vue de leur régime indemnitaire, ni être un frein à la libre administration des collectivités locales.
M. le président. La parole est à M. le ministre, pour défendre le sous-amendement n° 721.
M. Daniel Vaillant, ministre de l'intérieur. L'application de l'ensemble des dispositions du I de l'article qu'il est proposé d'insérer dans le code général des collectivités territoriales semble inadaptée en cas de transfert de compétences d'un EPCI vers les communes compte tenu du caractère trop automatique de certaines de ces dispositions.
Il conviendrait de privilégier l'application des troisième, quatrième et cinquième alinéas et de n'appliquer ceux-ci qu'aux compétences non obligatoires.
Le Gouvernement serait, si ce sous-amendement était adopté, favorable à l'amendement n° 627.
M. le président. La parole est à M. Amoudry, pour défendre le sous-amendement n° 705 rectifié.
M. Jean-Paul Amoudry. L'amendement n° 627 vise à proposer des solutions économes des deniers publics à des situations concrètes rencontrées quotidiennement par les praticiens de l'intercommunalité. Il va dans le bon sens, mais son efficacité peut encore être renforcée par le présent sous-amendement.
En s'appuyant sur les dispositions du code général des collectivités territoriales, certaines communautés urbaines, engagées de longue date dans l'intercommunalité, ont, depuis près de trente ans, mis en oeuvre des dispositifs de même esprit que ceux qui sont proposés par l'amendement 627, mais dans un sens encore plus intercommunal.
Il s'agit de ce que l'on appelle la « gestion unifiée » des services et des personnels, par laquelle une commune peut choisir de fusionner son administration avec celle de l'intercommunalité, celle-ci mettant à la disposition des communes les agents nécessaires à l'exercice des compétences communales.
Dans son récent rapport particulier consacré aux communautés urbaines, la Cour des comptes se félicite qu'un tel mode de gestion ait été mis en place dans certaines communautés urbaines. Elle rappelle que l'ensemble des parties, communes et intercommunalité, considère que ce « principe simple » est un « gage d'efficacité et d'économies ».
La gestion unifiée des personnels permet l'efficacité et les économies, car elle évite les doublons entre les communes et l'intercommunalité. Elle permet aussi, en affectant les agents à la fois aux communes et à l'intercommunalité, de rappeler que l'intercommunalité est au service des communes, et non pas une structure concurrente.
Ce sous-amendement vise à consacrer, dans les communautés urbaines, la pratique de la gestion unifiée. Evidemment, celle-ci ne peut être mise en oeuvre qu'à la demande des communes, et ne peut s'appliquer que dans les communes qui le souhaitent.
Dans vos observations sur le rapport de la Cour des comptes, monsieur le ministre, vous soulignez que, « pour l'avenir, la mise en commun de moyens et notamment de certains services administratifs ne doit pas être écartée car elle peut, ainsi que le relève la Cour, être de nature à procurer des économies et à assurer une meilleure efficacité ».
Ce sous-amendement vous permet d'exaucer dès aujourd'hui ce voeu que vous formuliez pour l'avenir, un voeu que partagent ardemment l'ensemble des présidents de communautés urbaines, à commencer par celui qui exerce la haute responsabilité de président de la commission des finances de la Haute Assemblée.
M. le président. Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 627 ainsi que sur les sous-amendements n°s 708, 721 et 705 rectifié ?
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. La commission est favorable à l'amendement n° 627.
En ce qui concerne le sous-amendement n° 708, elle émet un avis de sagesse positive.
Le sous-amendement n° 721 va dans le même sens que le sous-amendement n° 705 rectifié. Elle préfère cependant ce dernier, dans la mesure où elle n'a pu examiner le sous-amendement du Gouvernement.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 627 et sur les sous-amendements n°s 708 et 705 rectifié ?
M. Daniel Vaillant, ministre de l'intérieur. Plus de deux ans après la promulgation de la loi du 12 juillet 1999 relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale, l'expérience montre bien que les établissements publics de coopération intercommunale et les communes concernées par le regroupement intercommunal sont à la recherche de formules permettant une meilleure organisation de leurs services en l'absence de dispositions spécifiques, celles de la loi du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale ne répondant pas complètement à ces attentes.
L'amendement n° 627 apporte des réponses adaptées aux différentes situations qui peuvent se présenter, et j'y suis favorable.
Concernant le sous-amendement n° 708, présenté par M. Amoudry, j'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer en défendant le sous-amendement n° 721, dont la rédaction me paraît plus satisfaisante.
En ce qui concerne le sous-amendement n° 705 rectifié, l'amendement n° 627 prévoit déjà la possibilité d'une mise à disposition des communes de certains services ou parties de services communautaires, tout en la limitant à certaines situations bien définies.
Le Gouvernement est favorable à la souplesse ainsi introduite, qui peut s'appliquer à l'ensemble des établissements publics de coopération intercommunale, et donc aux communautés urbaines.
Compte tenu de sa rédaction, le sous-amendement - si j'en comprends bien le sens - supposerait une fusion des services de la communauté urbaine et des communes membres, puis la mise à disposition des communes de ces services unifiés, lesquels seraient placés sous l'autorité d'un seul employeur, le président de la communauté urbaine, qui en assurerait la gestion, les agents étant par ailleurs sous l'autorité fonctionnelle des maires des communes membres.
Ce dispositif, dont on perçoit l'intérêt en termes de rationalisation des moyens, pose néanmoins deux types de problèmes.
D'une part, il risque de soulever des difficultés de gestion des personnels lors de chaque échéance municipale en cas de changement de majorité dans les différentes collectivités et établissements concernés.
D'autre part, l'existence même de services communs en vue de réaliser des prestations de services peut susciter des difficultés dans l'application du droit de la concurrence, qu'il soit national ou communautaire. Si je suis favorable à des dispositions qui entraînent une souplesse parfois nécessaire en vue de réaliser des économies de gestion, j'estime qu'il faut conserver et respecter les principes de l'intercommunalité et les droits des personnels - je le dis en réponse au rapport de la Cour des comptes - et qu'il serait donc nécessaire de bien préciser l'intérêt, voire la nécessité d'une convention.
Pour ces raisons, qui méritent réflexion, je ne peux que m'en remettre, à ce stade, à la sagesse du Sénat.
M. le président. Je vais mettre aux voix le sous-amendement n° 708.
M. Alain Vasselle. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je vais approuver à la fois le sous-amendement et l'amendement, mais je rappelle à nos collègues et au Gouvernement que, dans un souci de cohérence, il aurait été souhaitable d'adopter une démarche similaire, lorsque nous avons voté les lois de décentralisation, en ce qui concerne les transferts de compétences de l'Etat vers les régions et les départements. En effet, lorsque de tels transferts ont été opérés dans le secteur de l'éducation nationale, les moyens dont disposaient les rectorats pour le calcul des dotations des lycées et des collèges sont restés dans les rectorats, sous la dépendance du ministère de l'éducation nationale, et n'ont jamais été transférés aux départements et aux régions.
Le Gouvernement, qui se vante d'avoir été à l'origine des lois de décentralisation, approuve donc des dispositions dont je me réjouis concernant l'intercommunalité, mais il « traîne des pieds » face à des amendements qui prévoient un transfert des personnels de la fonction publique d'Etat vers les collectivités territoriales pour permettre à ces dernières d'assumer les compétences qui leur ont été transférées.
Là encore, il va y avoir simplement substitution d'une fiscalité communale à une fiscalité intercommunale. C'est donc une opération qui devrait être blanche pour les contribuables. Mais, en ce qui concerne les transferts de compétences de l'Etat vers les régions et les départements, l'opération n'est pas blanche, parce que l'Etat a gardé les personnels, pesant ainsi sur la fiscalité nationale, tandis que nous, départements et régions, avons dû faire supporter à nos contribuables un effort fiscal supplémentaire pour faire face aux charges nouvelles qui nous avaient été transférées.
En conséquence, j'aimerais que le Gouvernement, qui avait annoncé une clarification des compétences, procède à cet exercice le plus rapidement possible.
M. le président. Je mets aux voix le sous-amendement n° 708, repoussé par le Gouvernement et pour lequel la commission s'en remet à la sagesse du Sénat.

(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, le sous-amendement n° 721 n'a plus d'objet.
Je vais mettre aux voix le sous-amendement n° 705 rectifié.
M. Philippe Marini. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Marini.
M. Philippe Marini. La question posée est effectivement importante car l'intercommunalité « à la française » est contractuelle. Il est possible d'inciter à l'intercommunalité sans pour autant faire disparaître les communes membres.
Les auteurs de ce sous-amendement souhaitent rationaliser les moyens que les communes sont prêtes à engager ensemble. Cette gestion unifiée des services et des personnels permet en effet de pousser très loin l'intégration.
M. le ministre a raison d'appeler notre attention sur cet aspect des choses et de bien faire remarquer qu'une intercommunalité ayant choisi un tel mode d'organisation est une intercommunalité dont les procédés, les méthodes et le dispositif sont irréversibles.
Dès lors que cette faculté est offerte aux communes et que ces dernières sont susceptibles de bien réfléchir à leur situation et de transférer dans l'établissement public de coopération intercommunale l'ensemble des personnels, il ne faut pas les en dissuader, tout en attirant leur attention sur le caractère très important de ce choix.
Etant donné qu'il est bien précisé dans le sous-amendement qu'il s'agit d'une simple faculté offerte à la communauté urbaine - rappelons que seules sont concernées les communautés urbaines et non les autres formes de coopérations - et même si l'on va très loin dans l'intégration des moyens, je ne suis pas, pour ma part, opposé à une gestion unifiée, car le fait d'éviter des doublons entre les communes et l'intercommunalité permettra de diminuer les frais de structure.
En outre, ce mode d'organisation permettra de rappeler que l'intercommunalité est au service des communes, qu'elle n'est pas en concurrence avec les communes.
Mes chers collègues, dans bien des cas aujoud'hui, les communes ont conservé leurs services alors que l'intercommunalité a développé les siens ! Nous connaissons, dans un certain nombre de départements ou d'agglomérations, ce type de déviation.
Le sous-amendement dont M. Alain Lambert est l'auteur et qu'a défendu de manière très précise notre collègue M. Amoudry vise à consacrer la pratique de la gestion unifiée dans les seules communautés urbaines.
La Cour des comptes, comme il est logique, a salué les expériences de cette nature, notamment celle qui se déroule à Strasbourg depuis près de trente ans, monsieur le rapporteur.
Pour sa part, dans ses réponses aux observations de la Cour des comptes, le Gouvernement a estimé que, pour l'avenir, la mise en commun de moyens, notamment ceux de certains services administratifs par le biais des EPCI, tout au moins pour les plus intégrés d'entre eux, ne devrait pas être écartée, puisqu'elle permet de réaliser des économies et d'assurer une meilleure efficacité.
Aussi, bien que ces choix soient à la limite de ce que l'on est en mesure de faire dans le respect du principe de l'identité et de l'autonomie communales, dans les cas très spécifiques tels que définis par le sous-amendement et s'agissant d'une simple faculté, il semble possible de les admettre et de soutenir le vote de ce dispositif.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 705 rectifié, accepté par la commission et pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président. Je mets aux voix, modifié, l'amendement n° 627, accepté par la commission et par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 15 novodecies.
M. Jacques Blanc. Je demande la parole pour un « rappel au règlement » : je crois que c'est la formule qui convient.
M. le président. La parole est à M. Jacques Blanc.
M. Jacques Blanc. Nous avons voté l'article 15 novodecies et je vous prie de m'excuser de revenir en arrière, mais je crois qu'il ne faut pas laisser se développer un quelconque malentendu.
A cette occasion, M. le ministre nous a dit et, pour ma part, j'en ai pris bonne note, qu'en aucun cas on ne diminuerait le nombre des vice-présidents qui était de quatre à dix indépendamment du nombre d'élus siégeant au conseil général.
Je voudrais parler d'un cas tout à fait précis : celui du département de la Lozère où M. le ministre nous a assurés que les vice-présidents pourraient rester au nombre de dix, ce qui nous a conduits à voter le texte qui nous était soumis.
Je pense que la déclaration de M. le ministre correspondait à un sous-amendement précisant que dix vice-présidents sont autorisés, y compris si ce chiffre dépasse les 30 % de l'effectif de l'assemblée départementale.
M. le président. Voyons, monsieur Jacques Blanc !
M. Jacques Blanc. C'est un point capital, monsieur le président !
M. le président. Vous utilisez là un subterfuge, monsieur Jacques Blanc.
M. Jacques Blanc. Mais non !
M. le président. Nous avons débattu du sujet, le texte a été adopté et nous ne ferons pas machine arrière !
M. Jacques Blanc. Je ne demande pas que l'on fasse machine arrière, j'attends une simple confirmation de M. le ministre.
M. Daniel Vaillant, ministre de l'intérieur. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le ministre, pour clore le débat sur ce point.
M. Daniel Vaillant, ministre de l'intérieur. Si un problème particulier se pose, il doit pouvoir être résolu soit lors de la suite de la discussion, soit en commission mixte paritaire. Mon propos contribuera peut-être à rassurer M. Jacques Blanc.
M. Jacques Blanc. Je vous remercie, monsieur le ministre.
M. le président. L'amendement n° 626, présenté par MM. Lagauche et Bel, Mme Blandin, MM. Debarge, Domeizel et Dreyfus-Schmidt, Mme Durrieu, M. Frécon, Mme Herviaux, MM. Le Pensec, Marc, Masseret, Mauroy, Peyronnet, Picheral, Raoul, Sueur, Teston et les membres du groupe socialiste et apparentés est ainsi libellé :
« Après l'article 15 novodecies , insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« Après le premier alinéa de l'article L. 5214-21 du code général des collectivités territoriales, est inséré l'alinéa suivant :
« Dans le cas prévu à l'alinéa précédent, ainsi que dans celui où un syndicat de communes se trouve inclus en totalité dans le périmètre d'une communauté de communes appelée à exercer l'ensemble des compétences de cet établissement public, l'ensemble du personnel du syndicat est réputé relever du nouvel établissement public dans les conditions de statut et d'emploi qui sont les siennes. »
La parole est à M. Domeizel.
M. Claude Domeizel. Les articles L. 5211-41, L. 5211-21 et L. 5213-6 du code général des collectivités locales ont pour objet de faciliter les transferts de personnels titulaires et contractuels et d'assurer la continuité des services en cas de substitution d'une communauté urbaine ou d'une communauté d'agglomération à un syndicat. Mais ces dispositions sont limitées aux communautés urbaines et d'agglomération.
Le présent amendement prévoit le même type de dispositif en cas de substitution d'une communauté de communes à un syndicat.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Favorable
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Daniel Vaillant, ministre de l'intérieur. Favorable.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 626, accepté par la commission et par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Je constate que l'amendement a été adopté à l'unanimité.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 15 novodecies.

Articles additionnels après l'article 15 novodecies
ou après l'article 15 septvicies