SEANCE DU 10 JANVIER 2002


M. le président. L'amendement n° 245 rectifié ter , présenté par MM. Joyander, Esneu, Goulet, Gouteyron, Guené, Lardeux, Lassourd, de Richemont, Schosteck, Larcher et les membres du groupe du RPR et apparentés, est ainsi libellé :
« Après l'article 11 quater , insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - La seconde phrase de l'article L.5216-1 du code général des collectivités territoriales est ainsi rédigée :
« Les seuils démographiques de 50 000 et 15 000 habitants ne s'appliquent pas lorsque la communauté d'agglomération comprend le chef-lieu du département. »
« II. - Cet article est complété in fine par un alinéa ainsi rédigé :
« Toutefois un établissement public de coopération intercommunale regroupant à la date de sa création moins de 50 000 habitants, dans la mesure où il comprend le chef-lieu du département ou la commune la plus importante du département, peut également faire le choix de se constituer en communauté de communes conformément aux dispositions des articles L. 5214-1 à L. 5214-29. »
« III. - La perte de recettes pour l'Etat résultant des I et II ci-dessus est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
La parole est à M. Schosteck.
M. Jean-Pierre Schosteck. Cet amendement vise à remédier à une situation qui nous paraît avoir été négligée.
En effet, la loi avait prévu de réserver les communautés d'agglomération aux zones urbaines, puisque seuls les groupements de plus de 50 000 habitants peuvent prétendre à ce statut, encore faut-il qu'il existe en leur sein une commune pilote dénombrant plus de 15 000 habitants.
La loi avait prévu toutefois une dérogation à ce seuil lorsque la commune pilote est également le chef-lieu du département ; il faut observer que cela touche peu de communes puisque ne sont concernées que quatre villes-préfectures : Guéret, Mende, Privas et Foix.
Il semble dès lors utile de prévoir que le seuil de 50 000 habitants ne s'applique pas non plus lorsque la commune chef de file est une ville-préfecture - douze créations éventuelles de communautés d'agglomération seraient ainsi rendues possibles - ou la ville la plus importante du département, pour les rares cas où il ne s'agirait pas de la ville-préfecture.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Ce débat me rappelle celui que nous avons eu en 1999, ...
M. Jean-Jacques Hyest. Certes !
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. ... lors de la discussion de la loi relative à l'intercommunalité.
A l'époque, on avait décidé de créer trois catégories de communautés : les communautés urbaines pour les agglomérations de plus de 500 000 habitants, les situations acquises n'étant pas remises en cause ; les communautés d'agglomération pour les ensembles rassemblant une population allant de 50 000 à 500 000 habitants, à condition que ceux-ci comprennent une ville-centre d'au moins 15 000 habitants ; enfin, les communautés de communes pour un ensemble de population inférieur à 50 000 habitants.
Il avait cependant été décidé, en ce qui concerne les communautés d'agglomération, de créer une exception pour les départements dans lesquels le chef-lieu n'atteignait pas le seuil de population de 15 000 habitants. Ainsi, dans quatre départements, il est possible de créer des communautés d'agglomération bien que le chef-lieu n'atteigne pas les 15 000 habitants ; ce qui est le cas de Guéret, Mende, Privas et Foix.
Par l'amendement n° 245 rectifié ter , il nous est proposé de prévoir une dérogation supplémentaire qui, cette fois, ne concernerait pas la population de la ville-centre de la communauté d'agglomération, mais viserait le plancher de 50 000 habitants. Elle s'appliquerait lorsque le chef de file serait une ville préfecture ou la ville la plus importante d'un département.
Concrètement, ces dérogations tendent à octroyer à ces départements, qui ont généralement une faible densité de population et ne sont pas économiquement les plus favorisés, la possibilité de se doter d'un pôle de développement éligible à la dotation intercommunale de 250 francs par habitant en moyenne.
Ayant été rapporteur, ici même, voilà deux ans, de la loi sur l'intercommunalité, je devrais en être le gardien scrupuleux, au moins l'un d'eux, mais il faut bien admettre que, dans certaines circonstances, s'impose la nécessité de favoriser le développement, autour d'un pôle, d'un certain nombre de départements qui ne sont pas parmi les plus favorisés.
M. Bruno Sido. Très bien !
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Ces deux attitudes se justifiant, après débat, la commission des lois a décidé de s'en remettre à la sagesse du Sénat.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Daniel Vaillant, ministre de l'intérieur. En créant les communautés d'agglomération, la loi du 12 juillet 1999 a entendu doter les zones urbaines d'un outil de coopération adapté aux enjeux de leurs territoires. Elle a en outre - ce qui répond aux attentes des auteurs de l'amendement - accordé aux communautés de communes très intégrées qui se constituent dans les zones rurales des avantages financiers comparables à ceux dont bénéficiaient les communautés d'agglomération. Ces groupements, sous réserve qu'ils remplissent les conditions fixées par le code général des collectivités, reçoivent en effet une dotation globale de fonctionnement bonifiée.
C'est pourquoi le Gouvernement ne souhaite pas rouvrir un débat sur un sujet que votre assemblée avait explicitement traité d'une manière équitable et respectueuse des enjeux propres aux grandes agglomérations. Je ne peux donc pas donner un avis favorable sur cet amendement.
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° 245 rectifié ter.
M. Bruno Sido. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Sido.
M. Bruno Sido. Très sincèrement, monsieur le ministre, je ne vous comprends pas.
Comme l'a relevé le rapporteur de la commission des lois, certains départements peu peuplés et n'abritant que des villes peu importantes n'ont pas pu, étant donné le caractère diffus de leur population, regrouper 50 000 habitants autour d'une même ville, même si cette dernière compte plus de 15 000 habitants. Or la dotation globale de fonctionnement est substantiellement différente pour une communauté d'agglomération et pour une communauté de communes. Dès lors, ces départements qui sont déjà défavorisés le deviennent encore davantage.
Le sous-amendement qui a été intégré dans l'amendement visait, quant à lui, les départements dont le chef-lieu n'est pas la ville la plus importante. C'est le cas de mon département, où la ville la plus importante se trouve être la première ville nouvelle créée en France, et elle le fut sur décision du ministre Edgard Pisani. Or cette ville est située à cheval sur trois départements et sur deux régions. C'est pourquoi, s'il y a bel et bien un bassin d'emplois qui représente 50 000 habitants, administrativement, pour des raisons qui m'échappent quelque peu, on n'a pas réussi à constituer une communauté d'agglomération. Telle est la situation qui m'avait conduit à déposer initialement ce sous-amendement, et je remercie les auteurs de l'amendement d'avoir bien voulu le prendre en compte.
M. le rapporteur, qui est un homme juste et sage, a bien noté qu'il y avait des cas particuliers dont il fallait savoir parfois tenir compte. Je l'en remercie également.
M. le président. Mon cher collègue, les compliments que vous avez adressés à M. le rapporteur sont tout à fait justifiés.
M. Alain Vasselle. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle. J'avoue être assez partagé à propos de cet amendement.
Mais je veux d'abord, à mon tour, remercier notre rapporteur, qui a l'art de rendre clairs des sujets qui ne le sont pas d'emblée. Reconnaissons-le, nous sommes là dans un domaine où il faut être véritablement un initié pour comprendre quelque chose !
Cela étant, je note que cet amendement ajoute une dérogation à une première mesure dérogatoire qui avait été adoptée dans la loi de 1999. Et le dispositif initialement proposé - pour des raisons qu'il a parfaitement exposées et qui tiennent à la situation particulière que connaît la ville la plus importante de son département - par notre collègue M. Sido, puis intégré dans l'amendement de notre collègue M. Joyandet, en ajoute une troisième.
Dans ces conditions, vous n'empêcherez pas les élus d'autres départements français de faire également valoir d'autres spécificités et de demander une extension du régime dérogatoire.
Peut-être n'en serions-nous pas là si le Sénat avait été un mieux écouté lorsque nous avons eu à débattre de la dotation globale de fonctionnement en faveur des communautés d'agglomération, des communautés de communes et des communautés urbaines. Rappelez-vous : il a été décidé que cette dotation serait substantielle pour les communautés urbaines et très incitative pour les communautés d'agglomération qui optaient pour la taxe professionnelle unique - 250 francs par habitant - mais les communautés de communes, qui concernent plutôt les zones rurales, se sont retrouvées dans la situation du parent pauvre, même si la dotation est passée de 80 francs à 170 francs par habitant, et cela, d'ailleurs, grâce au Sénat. Au passage, je remercie encore le Gouvernement d'avoir accepté la transaction que nous lui proposions.
Quoi qu'il en soit, si le niveau de concours pour les communautés de communes, sous réserve que celles-ci remplissent les conditions requises, se rapprochait de celui des communautés d'agglomération, nul ne songerait à déposer des amendements visant à introduire des dérogations. Et je suis prêt à parier que, si d'autres textes portant sur ces questions viennent en discussion, des amendements de même nature nous seront soumis.
S'il y a, dans mon département, une commune dont le nombre d'habitants est égal à la population de la commune la plus importante d'un département rural, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas demander que cette commune et les communes environnantes bénéficient la DGF de 250 francs par habitant.
Il y a là un problème de fond qui nous renvoie au débat que nous avons eu sur l'élection au suffrage universel des délégués des structures intercommunales. Je crois que cette « carotte financière » cache des effets pervers que nous n'avons pas encore mesurés, mais que nous commençons à voir se profiler à travers le texte qui nous est présenté aujourd'hui. Il me semble que nous allons au-devant de difficultés majeures en ce qui concerne les structures intercommunales et les communes.
M. Jacques Blanc. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Jacques Blanc.
M. Jacques Blanc. Elu d'un département qui compte 73 000 habitants, avec un chef-lieu de moins de 15 000 habitants, je ne peux, chacun le comprendra, qu'être très attentif à ce débat et apprécier comme il convient certains des propos qui ont été tenus.
Cela étant, j'avoue avoir été un peu étonné lorsque M. le ministre nous a dit que communautés de communes et communautés d'agglomération bénéficiaient des mêmes mesures financières. Si tel était le cas, il n'y aurait plus lieu de débattre ! En effet, comme notre collègue M. Vasselle vient de l'indiquer, il n'en est malheureusement rien !
Au contraire, les communautés de communes voient se réduire très fortement les mesures financières en leur faveur. Or ce sont précisément les communautés de communes qui ont besoin, dans la mesure où elles sont situées dans des pays ruraux, de la solidarité nationale pour faire face à leurs problèmes de développement. C'est en fait un problème d'aménagement rural en France. Hélas ! monsieur le ministre, depuis un certain nombre d'années, on a le sentiment que tout est fait pour les villes mais que le pays rural est complètement laissé de côté.
M. Aymeri de Montesquiou. C'est vrai !
M. Jacques Blanc. Bien sûr, je n'ignore rien des problèmes des communes urbaines, d'autant qu'il s'en pose dans ma région comme dans les autres. Mais ne pensez-vous pas qu'il serait temps de réfléchir à une démarche fondamentale ? Va-t-on laisser s'accumuler des populations dans des quartiers urbains où l'on ne maîtrise plus la situation et, parallèlement, laisser se vider des campagnes ou se désertifier des zones de montagne ?
M. Bruno Sido. C'est en effet tout à fait paradoxal !
M. Jacques Blanc. Nous sommes face à un véritable problème de société qui nous concerne tous et qui se pose aussi bien en France que dans les autres pays d'Europe.
Va-t-on enfin définir une politique de maintien de vie dans l'espace rural et d'aménagement équilibré et harmonieux de notre territoire ? Face à l'hyper-concentration d'un côté et à la désertification de l'autre, on n'a pas le droit de ne rien tenter !
Certes, l'amendement qui nous est proposé n'est pas parfait, mais il a au moins le mérite d'offrir un début de parade à la situation que je viens de décrire.
Ce qui m'inquiète néanmoins, c'est que, dans les agglomérations, trahissant peut-être la volonté du législateur, on a donné un pouvoir à mon sens excessif au préfet en permettant à celui-ci - nous l'avons vu en Languedoc-Roussillon - d'arrêter la création de communautés d'agglomération éventuellement contre la volonté de certaines communes, y compris de communes périphériques.
M. Aymeri de Montesquiou. Tout à fait !
M. Jacques Blanc. A Montpellier, monsieur le ministre, vous le savez, on a violé la volonté exprimée à travers des référendums ou par la voix d'élus responsables pour imposer une communauté d'agglomération. Le tribunal administratif a d'ailleurs cassé un premier arrêté.
A l'inverse, pour les communautés de communes, la procédure permet quand même de respecter davantage la volonté des élus.
Je me permets de vous interpeller sur ce point, monsieur le ministre : la pensée de M. Chevènement n'a-t-elle pas fait l'objet, ici où là, d'une interprétation déviée lorsque des préfets ont pu, sous l'effet de pressions sur lesquelles je n'ai pas besoin d'insister, obliger des communes à entrer dans une communauté d'agglomération alors qu'elles ne le voulaient pas ?
Il serait vraiment navrant que, grâce à cette dérogation, on retrouve la même situation dans l'espace rural.
M. Jean-Claude Peyronnet. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Peyronnet.
M. Jean-Claude Peyronnet. Je suis un peu étonné par ce débat.
En son temps, une loi a été votée, par laquelle il a été décidé qu'il existerait trois types de communautés : les communautés urbaines, les communautés d'agglomération et les communautés de communes.
La différence entre ces trois structures ne tient pas seulement à un problème d'argent. Il ne s'agit pas seulement de 250 francs ! Il y a aussi des procédures de constitution différentes, un rôle différent du préfet, des compétences différentes : c'est l'essentiel ! On ne nous parle ici que de la carotte, mais il y a le contenu !
Chers collègues, si vous voulez plus d'argent, créez donc une communauté de communes à taxe professionnelle unique, avec un coefficient d'intégration fiscale très fort ! Vous aurez alors une DGF majorée, même si vous n'arriverez pas tout à fait aux 250 francs par habitant.
Quoi qu'il en soit, outre que des dérogations ont déjà été adoptées dans la loi initiale, il faudrait au moins prévoir un seuil. Peut-on vraiment constituer une communauté d'agglomération avec 16 000 habitants ? Il faut au moins qu'on ait affaire à quelque chose qui ressemble un peu à une agglomération !
Ce n'est donc pas seulement un problème d'argent : c'est aussi un problème de degré et de nature. C'est pourquoi nous ne pourrons voter cet amendement.
M. Paul Girod. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Girod.
M. Paul Girod. J'aurais pu être sensible aux arguments qui ont été développés contre l'amendement si nous ne voyions pas se dérouler ce phénomène qui fait que, d'année en année, les dotations globales de fonctionnement des communautés de communes, c'est-à-dire celles qui intéressent le milieu rural,...
M. Jacques Blanc. S'amenuisent.
M. Paul Girod... baissent progressivement, du fait d'un basculement au profit des communautés d'agglomération. (M. Dreyfus-Schmidt manifeste son désaccord.)
Je suis président d'une communauté de communes, et je sais bien ce que nous touchons en moins tous les ans !
M. Michel Dreyfus-Schmidt. Pas avec la loi de finances pour 2002 !
M. Paul Girod. Moi, je suis comme saint Thomas : je ne crois que ce que je vois, ou plutôt ce que je « touche » !
Nous sommes peut-être aujourd'hui à un palier, mais l'évolution reprendra un jour !
En tout cas, dans l'état actuel des choses, il serait dommage de priver un certain nombre de départements de la possibilité d'obtenir pour leur chef-lieu un véritable statut de « centralité », même si ces villes n'ont pas la « chance » - c'est une façon de parler compte tenu des inconvénients qui s'attachent à cette situation - de se trouver au milieu d'une authentique agglomération.
Dans le cas qui a été évoqué et que je connais bien, on se heurte davantage, me semble-t-il, à des difficultés administratives ou psychologiques qu'à une réalité juridique. Mais en ce qui concerne les chefs-lieux de département, nous devrions suivre la suggestion qui nous est faite.
M. Pierre Laffitte. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Laffitte.
M. Pierre Laffitte. Je voudrais mettre ici en avant l'impératif d'aménagement du territoire.
A l'occasion d'un tout récent CIADT, a été affirmée une volonté très forte d'utiliser le télétravail pour stimuler la vitalité des campagnes.
La position soutenue avec talent par notre rapporteur me paraît sage et, personnellement, je voterai cet amendement.
M. Claude Domeizel. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Domeizel.
M. Claude Domeizel. Elu d'un département de 140 0000 habitants qui se trouve un peu dans la situation qui a été exposée par certains de nos collègues, je peux dire qu'il est pratiquement impossible d'atteindre le seuil de 50 000 habitants dans un petit département.
Cela étant, l'amendement ne prévoyant aucun seuil, tout devient possible !
Pour ce qui est de l'aménagement du territoire, notamment dans un département peu peuplé, il faut toujours se demander si l'on ne risque pas, dès lors que l'on concentre les dotations sur une certaine zone, d'amplifier le phénomène de désertification dans le reste du territoire départemental. C'est ainsi que, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le développement de la vallée de la Durance a eu et continue d'avoir pour effet de vider le reste du terrioire. Il faut donc être très prudent !
C'est la raison pour laquelle je ne voterai pas cet amendement dans sa rédaction actuelle.
Mme Marie-France Beaufils. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à Mme Beaufils.
Mme Marie-France Beaufils. Le souci des collectivités de disposer des capacités financières suffisantes pour assurer leur fonctionnement est légitime. Mais, si elles sont organisées en communauté de communes, elles ne reçoivent pas la même dotation globale de fonctionnement. On peut donc comprendre leur volonté de trouver des solutions différentes. Je ne suis toutefois pas sûre que, comme on nous le propose aujourd'hui, l'option de la communauté d'agglomération soit la plus pertinente.
Par ailleurs, lors de l'examen du projet de loi de finances pour 2002, nous avons évoqué le financement de l'intercommunalité. Nous nous sommes notamment interrogés sur la difficulté à laquelle nous sommes confrontés aujoud'hui : si, au départ, la communauté d'agglomération perçoit 250 francs par habitant, la baisse engendrée par le changement de statut va être très importante, sauf à avoir des coefficients d'intégration fiscale très importants, c'est-à-dire à inciter à des transferts de compétences en abandonnant la coopération de projet qui seule permet de répondre véritablement aux besoins de nos populations.
Je regrette donc que les propositions que notre groupe a formulées lors de l'examen de la loi de finances pour améliorer le financement de l'intercommunalité n'aient pas été retenues. En effet, elles auraient fourni des réponses aux questions que nous nous posons aujourd'hui.
M. Jean-Pierre Schosteck. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Schosteck.
M. Jean-Pierre Schosteck. Nous comprenons une partie des craintes exprimées par les uns et les autres. Dans ces conditions, nous ne serions pas opposés au fait d'ajouter un élément de sécurité à notre amendement, en admettant, par exemple, un plancher de 40 000 habitants. Cela permettrait peut-être de lever quelques inquiétudes...
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Je demande la parole.
M. le président. La parole est M. le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. M. Schosteck nous propose un troisième seuil qui viendrait s'intercaler entre deux autres.
Dans la mesure où l'on me démontrerait que cela va dans le sens de la simplification, je serais enclin à l'accepter, mais mieux vaut, selon moi, ne pas improviser dans un tel domaine.
M. Paul Girod. Tout à fait !
M. le président. Monsieur Schosteck, rectifiez-vous votre amendement ?
M. Jean-Pierre Schosteck. Je m'en remets à la sagesse de M. le rapporteur.
M. le président. Qui est grande !
Je mets aux voix l'amendement n° 245 rectifié ter, repoussé par le Gouvernement et pour lequel la commission s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 11 quater .

Chapitre III

Conseils économiques et sociaux régionaux

Article 12