SEANCE DU 1ER DECEMBRE 2001


M. le président. L'amendement n° II-51, présenté par M. Fischer et les membres du groupe communiste républicain et citoyen, est ainsi libellé :
« Après l'article 63, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« Le droit aux soins que constitue le remboursement des frais afférents aux cures thermales est rétabli dans son intégralité. »
La parole est à M. Fischer.
M. Guy Fischer. Face au tollé provoqué par la diminution du forfait de remboursement des frais d'hébergement des cures thermales, vous avez, monsieur le secrétaire d'Etat, proposé à l'Assemblée nationale que la différence soit imputée sur les crédits d'action sociale de l'ONAC.
Cette mesure nous semble constituer une dérive tout à fait anormale. Elle est considérée par le monde combattant comme de l'assistanat social et, de plus, elle grève les crédits de l'ONAC. C'est le premier geste significatif d'atteinte au droit à réparation ; il est vécu douloureusement par le monde combattant. M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Jacques Baudot, rapporteur spécial. Favorable.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jacques Floch, secrétaire d'Etat. Je crois m'être déjà expliqué très longuement sur ce point. Il nous faut réécrire le texte législatif du droit à réparation.
Outre les centres de cures thermales, d'autres lieux, les centres de réadaptation, par exemple, exigent hébergement ou déplacement, et certains anciens combattants vont souvent s'y faire soigner. Mais, comme la loi de 1919 ne mentionne pas le mot hébergement - vous, savez très bien, vous législateurs, qu'il faut être précis dans les textes de loi - il va falloir inscrire ce mot dans la loi. Que l'initiative vienne du Sénat ou de l'Assemblée nationale, nous aurons à apporter cette correction afin que le droit à réparation ne puisse être remis en cause en raison d'une simple omission juridique.
Pour cette raison, et bien que j'aie compris votre appel, je souhaiterais, monsieur Fischer, que vous retiriez cet amendement.
Je tiens à évoquer maintenant les crédits sociaux de l'ONAC, qui, je m'en suis aperçu, ne sont pas consommés dans un certain nombre de départements, ce qui m'inquiète beaucoup. Non que je veuille pousser à la consommation, mais je souhaite que les ODAC examinent de plus près la manière dont sont consommés ces crédits et à qui ils sont attribués. Ils le sont souvent de façon restrictive parce que n'a pas eu lieu le recensement des veuves d'anciens combattants qui pourraient en avoir besoin.
Peut-être aussi y-a-t-il une erreur au niveau de l'administration ? En effet, au décès d'un ancien combattant, il arrive que sa veuve reçoive une lettre lui enjoignant de rendre la carte du combattant et, comme il ne lui est remis aucun reçu, elle n'a plus aucun élément matériel de preuve pour établir qu'elle est effectivement la veuve d'un ancien combattant. Il suffit, par exemple, qu'elle change de département pour ne plus être en mesure de faire valoir ses droits.
Au ministère de la défense, il va nous falloir étudier - et nous avons déjà commencé - comment nous pourrions aider les veuves d'anciens combattants à conserver trace du titre pour pouvoir être ressortissantes des ODAC.
Ceux-ci, du même coup, pourront peut-être mieux contrôler la consommation de ces crédits, et notamment éviter de demander des crédits qui ne seront pas consommés. Moins on rend d'argent au ministère de l'économie et des finances, mieux on se porte ; vous le savez - et bien entendu, je ne vous ai rien dit. (Sourires.)
M. le président. Monsieur Fischer, l'amendement est-il maintenu ?
M. Guy Fischer. J'aurais aimé faire plaisir à M. le secrétaire d'Etat.
Mme Marie-Claude Beaudeau. Mieux vaudrait faire plaisir aux anciens combattants !
M. Guy Fischer. Dans la mesure où il s'agit ici d'une question qui est posée avec force par le monde des anciens combattants, je ne peux que maintenir l'amendement.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° II-51, accepté par la commission et repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi des finances, après l'article 63.

Articles 64 et 64 bis