SEANCE DU 1ER DECEMBRE 2001


M. Alain Lambert, président de la commission des finances. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le président de la commission des finances.
M. Alain Lambert, président de la commission des finances. Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, je souhaite donner les raisons pour lesquelles la commission des finances demande au Sénat de rejeter les crédits qui nous sont proposés.
Il s'agit d'un budget et non de la « grande fresque » de la politique menée par un ministère ! Il convient toujours de rappeler à quoi servent les débats que nous avons.
En outre, les compétences de la commission des finances sont d'abord des compétences budgétaires, que nous essayons, au nom du Sénat, d'assumer de notre mieux, de même que nous nous efforçons d'éclairer le Sénat sur les imperfections - surtout lorsqu'elles sont grandes - de l'utilisation des crédits.
A ce propos, l'analyse qui a été faite par notre rapporteur spécial, M. Yann Gaillard, illustre la dérive générale qui a été constatée en matière de politique budgétaire au cours de cette législature et qui consiste à laisser filer les moyens de fonctionnement au détriment des investissements, qui sont pourtant si urgents.
Madame Pourtaud, à plusieurs reprises, vous en avez appelé à notre bonne foi. Personnellement, je ne doute nullement de la vôtre et je vous remercie de vouloir bien ne pas douter de la nôtre. (Mme Pourtaud fait une moue dubitative.)
M. Louis de Broissia. Mme Pourtaud ne le peut pas !
M. Alain Lambert, président de la commission des finances. En effet, chacun se détermine en conscience et notre rôle de parlementaire - c'est presque un préalable ! - nous impose de respecter les convictions des uns et des autres.
Je m'adresserai maintenant à vous, monsieur le secrétaire d'Etat et, à travers vous, à Mme Catherine Tasca, qui a dû partir.
Nous avons tout de même constaté les problèmes liés à la consommation des crédits consacrés à nos monuments historiques. Franchement, pour les sénateurs de la France entière, cette situation est incompréhensible et montre les difficultés que vous avez à assumer votre mission.
S'agissant de l'accroissement des dépenses ordinaires, dont j'ai parlé tout à l'heure, nous avons constaté - je parle sous le contrôle de M. Gaillard - une dérive d'un milliard de francs entre 1997 et 2000, alors que les dépenses en capital ont régressé de 500 millions de francs.
Les crédits de paiement du patrimoine servent de variables d'ajustement, et ces procédures - je vais employer un euphémisme pour vous le dire de façondistinguée, cher secrétaire d'Etat et ancien collègue - font peu de cas de l'autorisation parlementaire à laquelle nous procédons au moment de la discussion budgétaire et pour laquelle le Parlement a été institué, mes chers collègues. S'il n'en est tenu aucun compte, où est la démocratie dans notre pays ?
Disons alors franchement que c'est le Gouvernement qui est souverain et non plus le peuple français, incarné dans sa représentation nationale !
Monsieur le secrétaire d'Etat, les pratiques de votre ministère ne sont pas acceptables du point de vue budgétaire. Ne serait-ce que pour cette raison, je souhaite, monsieur le président, que le Sénat s'exprime par un scrutin public, lequel confère à la sanction d'un acte budgétaire la solennité qui s'impose.
Mes chers collègues, je vous remercie de bien vouloir suivre l'avis de la commission des finances. (Applaudissements sur les travées de l'Union centriste, du RPR, et des Républicains et Indépendants.)
M. le président. Je mets aux voix les crédits figurant au titre III.
Je suis saisi d'une demande de scrutin public émanant de la commission des finances.
Il va être procédé au scrutin dans les conditions réglementaires. (Le scrutin a lieu.)
M. le président. Personne ne demande plus à voter ?...
Le scrution est clos.

(Il est procédé au comptage des votes.)

M. le président. Voici le résultat du dépouillement du scrutin n° 24:

Nombre de votants 313
Nombre de suffrages exprimés 313
Majorité absolue des suffrages 157
Pour l'adoption 112
Contre 201

M. le président. « Titre IV : 49 167 114 euros. »