SEANCE DU 4 DECEMBRE 2000


M. le président. Le Sénat va examiner les dispositions du projet de loi concernant les services du Premier ministre : III. - Conseil économique et social.
La parole est à Mme le rapporteur spécial.
Mme Maryse Bergé-Lavigne, en remplacement de M. Claude Lise, rapporteur spécial de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation. Des obligations urgentes nécessitant sa présence dans son département géographiquement lointain, la Martinique, M. Claude Lise, rapporteur spécial des crédits du Conseil économique et social, vous demande, monsieur le président, madame la secrétaire d'Etat, mes chers collègues, de bien vouloir excuser son absence. Il m'a confié le soin de rapporter ces crédits, ce que je fais avec plaisir.
L'an dernier, notre collègue Claude Lise vous avait fait part des intentions du nouveau président du Conseil économique et social, M. Jacques Dermagne, de donner à cette institution un nouveau souffle. Comme l'on pouvait s'y attendre, le projet de budget pour 2001 reflète cette volonté, qui justifie l'attention toute particulière dont il fait l'objet. Le budget s'élève à 205 millions de francs et progresse de plus de 8 %.
A la suite de l'étude réalisée par M. Raphaël Hadas-
Lebel, le Conseil économique et social a, le 15 mars dernier, débattu en séance plénière de ses nouveaux projets.
Parmi les réformes engagées, certaines ont des traductions budgétaires importantes, d'autres relèvent de l'organisation et des méthodes.
Le bureau du Conseil économique et social a souhaité créer deux services supplémentaires : un service de la communication, afin d'accroître la notoriété de ses travaux - il bénéficiera de deux nouveaux emplois budgétaires - et un service des relations internationales, afin, d'une part, d'assurer le secrétariat exécutif de la toute nouvelle Association internationale des conseils économiques et sociaux et institutions similaires, et, d'autre part, de répondre aux nombreuses demandes de ses homologues étrangers en matière de formation des cadres et d'accueil de délégations. Ce service nécessitera la création de trois emplois.
Les nouvelles dépenses consacrées au personnel s'élèveront à 3,4 millions de francs.
Ces nouvelles entités administratives auront besoin d'équipement et de locaux. C'est pourquoi les dépenses de matériel se voient dotées de 20,08 millions de francs, soit une augmentation de près de 80 % par rapport aux crédits pour 2000. Outre l'équipement des services, l'accent sera mis sur le développement des moyens informatiques et d'impression.
S'agissant de l'équipement administratif, la demande de crédits s'élève à 5,4 millions de francs - en autorisations de programme comme en crédits de paiement - et ne retrouve pas son niveau de 1999, ce qui est regrettable.
Du point de vue des méthodes de travail, certaines décisions n'ont pas d'incidence budgétaire, mais sont néanmoins importantes.
Le Conseil a décidé de pratiquer la « transversalité », c'est-à-dire de faire travailler plusieurs sections ensemble sur un même sujet. Il a déjà mis en oeuvre, avec succès, cette pratique au cours de l'élaboration de son rapport consacré au naufrage du pétrolier Erika. Il a, en outre, été décidé d'établir pour l'avenir un programme de travail qui regroupera les « orientations prioritaires » du Conseil. Ainsi, la nature des travaux du Conseil offrira une plus grande lisibilité.
Par ailleurs, il a été décidé de renouer les liens, depuis longtemps distendus, avec les conseils économiques et sociaux régionaux, les CESR. A cette fin, un réseau Intranet sera mis en place et les CESR seront désormais régulièrement consultés dans le cadre de la préparation des rapports et des avis.
En conclusion, je tiens à me féliciter des nouveaux projets de cette institution. Le Sénat doit se montrer attentif à son évolution. Il est aussi de son devoir de prendre l'habitude de consulter plus fréquemment les rapporteurs du Conseil économique et social.
Au vu de ces éléments, la commission des finances vous propose, mes chers collègues, d'adopter les crédits de ce budget. (Applaudissements sur les travées socialistes et sur celles du groupe communiste républicain et citoyen. - M. Delfau applaudit également.)
M. le président. La parole est à Mme le secrétaire d'Etat.
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat au budget. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, je souhaite d'abord rendre hommage au rapport de M. Lise, que Mme Bergé-Lavigne a bien voulu présenter en son nom.
M. Jacques Dermagne, président du Conseil économique et social, avait en effet présenté au Premier ministre un plan ambitieux de modernisation impliquant un accroissement des moyens de fonctionnement de l'assemblée du palais d'Iéna.
Le projet de budget pour 2001 qui vous est soumis aujourd'hui, traduit clairement cette demande. En effet, les crédits du Conseil économique et social augmentent de plus de 8 % par rapport à la loi de finances pour 2000 et atteindront 205 millions de francs. Ce budget regroupe l'ensemble des moyens qui permettent au Conseil économique et social d'accomplir ses missions.
Ainsi, 14,4 millions de francs de mesures nouvelles sont prévues au titre des dépenses ordinaires.
L'essentiel des mesures nouvelles porte sur le chapitre relatif aux moyens matériels de fonctionnement, qui passe de 11,3 millions de francs en 2000 à 20 millions de francs en 2001. Environ un quart de ces crédits supplémentaires seront consacrés aux équipements informatiques, le reste étant principalement destiné à développer la politique de communication ainsi que l'action internationale, comme l'a rappelé à l'instant Mme Bergé-Lavigne. Le Conseil économique et social assure en effet le secrétariat permanent de l'Association internationale des conseils économiques et sociaux et institutions similaires, instaurée en 1999. Les cinq emplois créés sont destinés aux services de la communication et des relations internationales.
L'ensemble des formations du Conseil économique et social bénéficieront de moyens de fonctionnement plus modernes sur le plan informatique et bureautique, en particulier grâce à une mise en réseau des installations préalable à la création d'un réseau Intranet.
Enfin, une dotation de 5,4 millions de francs en autorisations de programme et en crédits de paiement est prévue pour la poursuite du programme d'entretien et de rénovation du Palais d'Iéna.
Le renforcement des moyens mis en place dans le cadre du projet de budget pour 2001 permettra à cette assemblée de renforcer, conformément au voeu de son président, sa participation au débat public, en faisant mieux entendre le point de vue de la société civile organisée.
Le Gouvernement apprécierait infiniment que les crédits du Conseil économique et social soient adoptés par le Sénat. (Applaudissements sur les travées socialistes et sur celles du groupe communiste républicain et citoyen. - M. Delfau applaudit également.)
M. le président. Nous allons procéder à l'examen et au vote des crédits concernant le Conseil économique et social et figurant aux états B et C.

ÉTAT B

M. le président. « Titre III : 14 807 641 francs. »
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix les crédits figurant au titre III.

(Ces crédits sont adoptés.)
M. le président. Je constate que ces crédits ont été adoptés à l'unanimité.

ÉTAT C

« Titre V. - Autorisations de programme : 5 400 000 francs ;
« Crédits de paiement : 5 400 000 francs. »
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix les crédits figurant au titre V.

(Ces crédits sont adoptés.)
M. le président. Je constate que ces crédits ont été adoptés à l'unanimité.
Nous avons achevé l'examen des dispositions de projet de loi de finances concernant le Conseil économique et social.
Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à vingt et une heures quarante-cinq.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à dix-neuf heures quarante-cinq, est reprise à vingt et une heures quarante-cinq, sous la présidence de M. Jean Faure.)