SEANCE DU 5 OCTOBRE 2000


M. le président. Avant de mettre aux voix l'ensemble du projet de loi, je donne la parole à M. Lassourd, pour explication de vote.
M. Patrick Lassourd. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le Sénat vient d'examiner un projet de loi dont l'adoption permettra à la France de se mettre en conformité avec les exigences communautaires en matière de santé des animaux et de qualité sanitaire des denrées d'origine animale.
La qualité sanitaire des aliments préoccupe de plus en plus nos concitoyens, du fait notamment de la médiatisation d'accidents comme l'encéphalopathie spongiforme bovine, l'ESB, de cas ponctuels de présence de résidus tels que la dioxine dans du poulet, ou encore de maladies d'origine alimentaire liées, par exemple, à des traces de listeria dans des fromages au lait cru.
Les industries agroalimentaires ont pris la mesure de leur responsabilité en la matière : elles ont pleinement conscience que, au-delà de la valeur de l'outil industriel, il importe de préserver leur marque et leur renom et, par conséquent, de veiller à la sécurité alimentaire. Certaines entreprises de ce secteur incitent d'ores et déjà les producteurs avec qui elles travaillent à rejoindre des réseaux disposant de cahiers des charges précis sur l'ensemble des phases de la production.
Dès 1996, à la suite de l'affaire de la « vache folle » et sous l'impulsion du gouvernement d'Alain Juppé, les pouvoirs publics, quant à eux, ont réagi en mettant en place le comité d'experts scientifiques présidé par le professeur Dormont. C'est ainsi que la France a été le premier pays à assurer la protection des consommateurs, la transparence de l'information, la multiplication des contrôles, la mobilisation de la recherche et les mesures de surveillance épidémiologique.
Transparence et, surtout, précaution sont donc les deux principes qui doivent toujours être privilégiés par les pouvoirs publics. Le groupe du Rassemblement pour la République estime que ces deux principes sont essentiels et qu'il faut donc se résoudre à un abattage total des troupeaux aussi longtemps que le comité Dormont n'aura pas jugé satisfaisante la pratique de l'abattage sélectif. A ce titre, nous regrettons que ce procédé soit autorisé en Grande-Bretagne, pays qui a enregistré un nombre élevé d'animaux infectés par l'ESB.
Dans ce contexte, et alors que, plus largement, la France exerce la présidence de l'Union européenne, le groupe du Rassemblement pour la République votera ce texte, qui est conforme au souci affirmé du Président de la République de promouvoir un modèle agricole et alimentaire français garantissant la qualité des produits et la sécurité sanitaire des consommateurs.
M. Alain Gournac. Très bien !
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'ensemble du projet de loi.

(Le projet de loi est adopté.)
M. le président. Je constate que ce projet de loi a été adopté à l'unanimité.

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