Séance du 17 novembre 1999






RAPPEL AU RÈGLEMENT

M. Patrice Gélard. Je demande la parole pour un rappel au règlement.
M. le président. La parole est à M. Gélard.
M. Patrice Gélard. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, nous pouvons légitimement nous demander si nous sommes encore dans un Etat de droit.
Je m'explique.
Depuis quand une circulaire, qui n'est pas une circulaire d'interprétation mais une circulaire normative, peut-elle se substituer à un décret adopté en Conseil d'Etat avec l'avis de la Commission nationale de l'informatique et des libertés ?
Depuis quand une circulaire peut-elle outrepasser les décisions du Conseil constitutionnel, qui, selon les termes mêmes du deuxième alinéa de l'article 62 de la Constitution, « s'imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles » ?
Depuis quand peut-on obliger le Parlement à valider a posteriori une circulaire, qui aura été déclarée contraire à la loi par le Conseil d'Etat, pour tenir compte des situations personnelles ?
Nous ne sommes plus dans un Etat de droit lorsque le garde des sceaux se permet de faire de telles choses ou lorsqu'il autorise le personnel placé sous son autorité à rédiger de telles circulaires.
Enfin, depuis quand une circulaire peut-elle être adressée avant que la loi ait été promulguée et publiée au Journal officiel ?
Ces graves atteintes à la hiérarchie des normes m'amènent à m'adresser solennellement à M. le président du Sénat pour qu'il demande à M. le Président de la République, gardien de la Constitution en vertu de son article 5, de veiller à ce que le texte constitutionnel et la hiérarchie des normes soient respectés. (Applaudissements sur les travées des Républicains et Indépendants, du RPR et de l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
M. Christian de La Malène. C'est un scandale !
M. le président. Conformément à votre souhait, mon cher collègue, votre intervention sera transmise à M. le président du Sénat.

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