Séance du 21 octobre 1999






ORDRE DU JOUR

M. le président Voici quel sera l'ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée au mardi 26 octobre 1999, à neuf heures trente :
1. Questions orales sans débat suivantes :
I. - M. Yann Gaillard rappelle à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité qu'un décret n° 82-453 du 28 mai 1982 a indiqué que les médecins candidats à une fonction de médecin de prévention devaient être titulaires du certificat d'études spéciales de médecine du travail. Toutefois, le décret précise que le certificat n'est pas obligatoire pour le médecin se trouvant déjà en fonction dans les administrations avant la date d'entrée en vigueur dudit décret. Ensuite, un décret n° 95-680 du 9 mai 1995 a modifié le décret du 28 mai 1982 en reprenant exactement les mêmes articles. C'est-à-dire qu'il précise que les dispositions en cause ne s'appliquent pas aux médecins se trouvant déjà en fonction dans les administrations avant la date en vigueur du décret, soit en conséquence le 9 mai 1995. Plus récemment, une loi n° 98-535 du 1er juillet 1998 dans son article 28 a repris les termes des décrets du 28 mai 1982 et du 9 mai 1995 mais en modifiant les dérogations. Il précise qu'à titre exceptionnel les docteurs en médecine exerçant en tant que médecin de prévention ou médecin du travail pouvaient poursuivre leur activité à condition de suivre un enseignement théorique sanctionné par des épreuves de contrôle. Par circulaires, diverses autorités ministérielles ont indiqué que le loi du 1er juillet 1998 ne s'appliquait pas aux médecins recrutés avant le 9 mai 1995 - c'est-à-dire que ceux-ci pouvaient poursuivre leurs activités de médecin de prévention ou du travail sans avoir à reprendre des études spéciales. Il lui demande donc de bien vouloir confirmer cette interprétation qui a pour conséquence d'éviter à des médecins exerçant dans l'administration des fonctions de médecin de prévention ou du travail depuis de nombreuses années de reprendre des études, dans des conditions au demeurant encore mal organisées dans les universités, en vue d'obtenir un certificat spécial qui n'était nullement exigé au moment de leur prise de fonction. (N° 575.)
II. - Mme Dinah Derycke souhaite appeler l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur l'application relative à la lutte contre les exclusions et, en particulier, sur les dispositions de ce texte destinées à éviter les coupures d'eau des usagers dont les paiements sont défaillants.
Dans le département du Nord, les partenaires qui négocient le plan départemental d'action pour le logement des plus démunis souhaitent légitimement intégrer à ce texte un dispositif juridique global permettant à la fois de régler les dettes des usagers en matière de fourniture d'énergie, d'eau et de téléphone et d'assurer un minimum de ces services pour les plus démunis, comme la loi contre les exclusions le dispose.
Toutefois, les discussions relatives à l'élaboration de ce plan ne s'achèveront qu'au printemps 2000 et une année environ nous sépare de sa mise en application.
S'il est vrai que la multiplicité des intervenants et les statuts différents de ceux-ci sont facteurs d'inertie, il existe d'ores et déjà en matière de fournitures téléphonique et d'énergie des conventions consacrant un service minimum au bénéfice des populations exclues.
Dans certains départements même, des chartes de solidarité liant fournisseurs et organismes sociaux autorisent une fourniture d'eau minimum pour chacun.
Elle souhaiterait donc savoir quelles mesures transitoires vont être engagées afin d'assurer dans les départements non munis de dispositifs adéquats une distribution minimum d'eau aux ménages en difficulté et de répondre ainsi à des situations d'urgence sociale inacceptables. (N° 600.)
III. - M. Michel Teston appelle l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur la demande d'autorisation et d'exploitation d'un imageur par résonance magnétique nucléaire à Montélimar, demande qui est présentée par le secteur sanitaire n° 3, qui correspond à la partie sud des départements de l'Ardèche et de la Drôme.
En effet, l'installation de cet équipement apparaît comme une urgente nécessité. Le dossier, qui est soumis à l'agence régionale d'hospitalisation et au prochain CNOSS, met en exergue les différents éléments qui plaident pour une autorisation rapide d'installation.
Tout d'abord, il faut souligner qu'un seul IRM est actuellement utilisé pour les patients des deux départements de la Drôme et de l'Ardèche. Il est situé à Valence.
L'indice de population des secteurs 2 et 3 réunis est de 750 000 habitants. S'il est admis que l'installation d'un nouvel IRM dans un secteur donné est subordonnée à un indice de population d'au moins 400 000 habitants, il faut néanmoins prendre en compte que l'IRM de Valence se situe au-delà de l'indice minimal, avec 500 000 habitants. Il est donc concevable que les secteurs 2 et 3 soient dotés d'un nouvel appareil.
Ensuite, outre l'éloignement géographique de cet équipement, qui oblige les usagers de l'Ardèche et de la Drôme méridionales à parcourir dans certains cas plus de 100 kilomètres, il est démontré que l'IRM de Valence arrive à saturation. En effet, un délai de deux mois est actuellement nécessaire aux patients du secteur 3 pour obtenir un rendez-vous, même en cas d'urgence.
Troisièmement, l'IRM de Valence n'est utilisable par ces patients que six heures par semaine, sur soixante heures d'utilisation hebdomadaires, ce qui représente seulement un dixième des consultations.
Enfin, très préoccupés par l'urgente nécessité d'installer dans leur secteur un nouvel IRM, l'ensemble des professionnels de santé concernés se sont regroupés au sein d'une structure nouvelle, le groupement d'intérêt économique « Association pour l'IRM Drôme-Ardèche ». Ce GIE regroupe les centres hospitaliers de Montélimar et d'Aubenas, les deux cliniques de Montélimar, la clinique d'Aubenas et les radiologues libéraux. Il faut souligner l'importance de ce regroupement, qui est exemplaire.
Pour toutes ces raisons, il lui demande que toutes les dispositions soient prises pour permettre l'installation dans les meilleurs délais de cet équipement sanitaire indispensable à sa région pour conforter et renforcer l'offre sanitaire du secteur n° 3. (N° 561.)
IV. - M. Joseph Ostermann attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur l'activité funéraire.
Celle-ci est régie par la loi n° 93-23 du 8 janvier 1993 qui met fin au monopole communal en matière d'opérations funéraires et définit, par ailleurs, le service extérieur des pompes funèbres.
Elle garantit le libre jeu de la concurrence entre opérateurs funéraires.
En outre, la circulaire n° 18 du 14 janvier 1999 relative aux chambres mortuaires des établissements de santé stipule que « les établissements de santé qui, accueillant sans restriction dans leurs chambres mortuaires le corps de personnes non décédées en leur sein, assureraient ainsi, de fait, les fonctions de chambre funéraire » et seraient par conséquent passibles de sanctions pénales.
Le terme « sans restriction » est peu précis.
Il lui demande donc d'en préciser la définition et la portée.
Cette précision est importante, notamment en milieu rural, où de nombreuses petites entreprises artisanales de pompes funèbres ne disposent pas de chambres funéraires et sont contraintes de déposer les corps dans les chambres mortuaires des établissements de santé.
Il est donc primordial pour ces établissements de savoir s'ils sont en contravention avec la réglementation et s'ils sont, à ce titre, susceptibles d'être sanctionnés. (N° 587.)
V. - M. René-Pierre Signé appelle l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur le dialogue ou la négociation en cours, avec l'ensemble des professions paramédicales.
Il leur est proposé de sortir du strict rôle de sous-traitants en leur donnant la possibilité de prescrire leur intervention, voire certaines médications en rapport avec l'affection traitée.
Est envisagé, en outre, de créer un ordre des professions paramédicales. On peut comprendre que cette autonomie accrue est accordée en échange de l'engagement à de bonnes pratiques et aussi pour éviter des consultations médicales supplémentaires qui ne seraient pas toujours justifiées.
Mais les médecins perçoivent ces mesures comme une atteinte à leur monopole de prescription. Déjà très inquiets par l'ordonnance qui concerne la médecine ambulatoire, ils verraient là une atteinte forte à leur compétence médicale et peut-être un risque de prescription non adaptée, quelquefois excessive ou insuffisante, donc dangereuse.
Quant à la création d'un ordre pour les professions paramédicales, on peut se demander si elle se justifie. Un organisme rassemblant toutes professions paramédicales n'est-il pas difficile à gérer, car ces professions sont disparates sur bien des points ?
Il s'agirait d'une mesure et d'une décision nouvelle qui mérite quelques développements. (N° 594.)
VI. - Mme Nicole Borvo attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur la pratique et l'enseignement de la gynécologie médicale.
A l'occasion d'une question orale avec débat le 15 juin dernier, il a été annoncé qu'un groupe de travail était chargé de résoudre les problèmes qui subsistent dans cette profession. Les propositions issues de ce groupe constituent des progrès. Celle d'introduire un DESC (diplôme d'études spécialisées complémentaires) gynécologie médicale au cours du DES (diplôme d'études spécialisées) se veut un début de réponse à la situation actuelle. Néanmoins, il subsiste concernant l'enseignement de la gynécologie médicale quelques interrogations fortes. Qui enseignera ce DESC, combien de postes seront budgétisés, les étudiants du DESC seront-ils dans l'obligation d'assurer des gardes d'obstétrique et des urgences au même titre que les autres étudiants de la filière, seront-ils répartis sur tout le territoire ? L'éclaircissement de l'ensemble de ces points doit permettre d'avancer vers l'obtention de garanties concrètes pour que la gynécologie soit effectivement enseignée correctement, sanctionnée et validée par un titre de gynécologue médical, et ce en nombre suffisant. Car, si la maquette du DES a déjà été modifiée en 1989, force est de constater qu'elle n'est pas enseignée dans les centres hospitaliers universitaires (CHU). Pour véritablement concrétiser les avancées proposées, il faudrait maintenant que le nécessaire soit fait en vue d'enseigner le nouveau programme dans tous les CHU, à la fois par un enseignement théorique et par des stages validés.
Quant à la garantie que toutes les femmes restent libres de consulter directement leur gynécologue, ne risque-t-elle pas de rester un voeu pieux si la mise en place du médecin référent a pour effet de différer les consultations ou de les encadrer ? Le contrat de fidélité qu'aura signé une femme avec son médecin référent restreindra à coup sûr sa liberté de consulter directement en gynécologie par une minoration du remboursement des actes et des prescriptions découlant de ces consultations directes.
Pour toutes ces raisons, elle lui demande des éclaircissements à ce sujet en vue de prendre les mesures qui débloqueraient la situation. Dans ce cadre, ne serait-il pas essentiel d'aller à l'encontre d'un état de fait où aujourd'hui seulement un tiers des environ 80 gynécologues obstétriciens qui décrochent leur diplôme s'orientent vers la gynécologie médicale pure, alors qu'il y a seulement onze ans on formait 130 gynécologues médicaux et autant de gynécologues obstétriciens ? Par ailleurs, des mesures positives du Gouvernement pour maintenir durablement un nombre suffisant de gynécologues médicaux indispensables à l'écoute et soignant des femmes à toutes les périodes de leur vie satisferaient une forte revendication féminine qui s'exprime notamment à travers les 350 000 signatures en faveur d'une pétition qui a cet objet. (N° 596 rectifié.)
VII. - M. Gérard Delfau attire l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur l'aggravation de la pollution atmosphérique causée par la circulation automobile dans de nombreuses villes, y compris du sud de la France, et de l'impact sur la santé de nos concitoyens de cette politique du « tout-urbain », qu'engendre la course au gigantisme de quelques métropoles régionales. Il attire son attention sur le fait que, désormais, des communes de moyenne importance, voire des villages, sont atteints par les retombées de cette pollution et subissent, ainsi, un dommage consécutif à des décisions prises ailleurs. Il lui demande, donc, quelle corrélation elle compte faire, dans le cadre de la négociation des contrats de plan, entre les préoccupations liées à l'environnement, à l'écologie et au développement durable et sa mission d'aménagement du territoire. (N° 598.)
VIII. - M. Gérard Cornu demande à M. le ministre de l'agriculture et de la pêche de bien vouloir lui indiquer dans quels délais il compte prendre le décret d'application de l'article 10 de la loi n° 99-574 du 9 juillet 1999 d'orientation agricole qui stipule que « toute personne physique ou morale exerçant une activité agricole au sens de l'article L. 311-1 du code rural peut apporter son concours aux communes et aux départements en assurant le déneigement des routes au moyen d'une lame départementale ou communale montée sur son propre tracteur... ». (N° 582.)
IX. - M. Philippe Richert appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les difficultés que rencontre l'Office national des forêts pour assurer financièrement toutes les fonctions qui lui sont dévolues.
La mission de l'ONF ne se limite pas, en effet, à l'exploitation du bois. Il lui appartient également de gérer un patrimoine confié par la nation, en assurant, sur les domaines qui lui sont confiés, la préservation du « capital bois », la protection de l'environnement (eau, sol, espèces et milieux naturels) et l'accueil du public.
Ces multiples fonctions, non rémunératrices et coûteuses, ne peuvent plus être financées de manière optimale par les seules recettes de la vente du bois. C'est le cas, en particulier en Alsace, région dotée d'une grande richesse écologique, et dont les forêts sont très fréquentées par les promeneurs et les randonneurs. Or, l'intérêt général et celui des générations futures commandent de se préoccuper de la gestion à long terme du patrimoine forestier.
L'insuffisance des moyens d'entretien des infrastructures est particulièrement dommageable en ce qui concerne les routes forestières : certaines, très fréquentées, se dégradent en effet, faute d'entretien suffisant, créant un problème de sécurité publique extrêmement sérieux. Les sujétions que leur éventuelle fermeture occasionnerait aux usagers et à l'activité socio-économique de la région excluent par ailleurs le recours à cette solution extrême.
Aussi, afin de permettre à l'ONF d'assurer un entretien suffisant des routes domaniales, il est nécessaire que les crédits qui y seront alloués dans le budget 2000 soient non seulement maintenus, mais augmentés.
Il souhaiterait connaître ses observations sur ces propositions, et savoir si le Gouvernement envisage d'augmenter les crédits d'entretien routier de l'ONF. (N° 585.)
X. - Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la situation scolaire du Val-d'Oise, préoccupante et en continuelle dégradation dans tous les secteurs de l'enseignement. Le Val-d'Oise, département jeune, se situe aujourd'hui au dernier rang au niveau national pour les résultats scolaires. Elle lui demande de lui faire connaître son analyse sur les causes d'une telle situation et les mesures de première urgence pour corriger l'évolution de cette situation. (N° 597.)
XI. - M. Jean-Jacques Robert attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la mise en place du nouveau dispositif d'attribution des aides aux détaillants en carburant par le comité professionnel de la distribution de carburants (CPDC). Dans le cadre de la loi n° 96-588 du 1er juillet 1996 relative à la loyauté et à l'équilibre des relations commerciales, et afin de préserver le réseau des détaillants traditionnels, essentiel au maintien de l'activité, notamment en zone rurale, il était prévu que le CPDC redistribue le produit de la majoration de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat aux petites stations-service en difficulté. En conséquence, la loi de finances pour 1997 (n° 96-1181 du 30 novembre 1996), les décrets du 15 mai 1997 et du 2 mars 1998 ont fixé le taux et les modalités de répartition du produit de cette extension de taxe, collectée par la Caisse nationale de l'organisation autonome d'assurance vieillesse des professions industrielles et commerciales (ORGANIC). Or, pour que le CPDC puisse redistribuer les sommes recueillies, évaluées à 60 millions de francs, le décret n° 98-112 du 2 mars 1998 a imposé qu'un arrêté conjoint du ministre chargé de l'industrie, du ministre chargé du commerce et de l'artisanat et du ministre chargé du budget fixe chaque année le plafond des ressources affectées au CPDC. Cet arrêté ministériel n'est toujours pas paru au Journal officiel . En conséquence, faute de cet arrêté interministériel, une loi votée voici près de trois ans et deux décrets sont privés de toute portée pratique. Plus grave, l'ORGANIC perçoit, depuis ce décret n° 97-59 du 15 mai 1997, le produit d'une taxe spécifique devenue sans objet, puisque la loi est détournée. Ces fonds ne sont toujours pas destinés aux petites stations-service de plus en plus en difficulté, pour qui ils sont prélevés. C'est pourquoi il lui demande de mettre sans délai un terme à cette situation inadmissible, soit en attribuant définitivement à cette taxe sa destination : les petites stations-service, soit en la supprimant puisque sans objet. (N° 580.)
XII. - M. Jean Chérioux attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur l'urgente nécessité d'un contrôle vigilant par la Commission des opérations de bourse des publicités faites par l'intermédiaire des médias pour assurer le placement des produits proposés par les établissements financiers. (N° 584.)
XIII. - M. Bernard Piras attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les problèmes d'interprétation sur le plan fiscal de la nature des opérations de réhabilitation lourde de logements (près de la moitié des projets de l'opération programmée d'amélioration de l'habitat [OPAH]).
En effet, bien qu'ils soient subventionnés par l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (ANAH), ils peuvent être assimilés à une construction neuve. Un tel classement pose deux problèmes.
Le premier porte sur les projets dont la nature de l'opération (neuf ou réhabilitation) est soumise à interprétation. S'il s'agit d'une opération assimilable à du neuf (article 38 de l'instruction fiscale du 14 septembre 1999), le taux de TVA applicable est celui à 20,6 %, alors que, pour la réhabilitation, le taux applicable est de 5,5 %. Il est impossible aux artisans de savoir s'ils doivent faire des devis à 20,6 % ou à 5,5 %, puisque c'est uniquement l'administration fiscale qui pourra juger la nature de l'immeuble après travaux (au sens de l'article 257-7 du code général des impôts [CGI]). Cette indétermination conduira dans de nombreuses hypothèses à des procédures judiciaires. Dans ces conditions, l'artisan court le risque, s'il facture à 20,6 % par erreur, d'être redressé fiscalement, et s'il refuse de facturer à 5,5 % de perdre des clients. Il faut souligner que ce problème ne concerne pas uniquement les dossiers ANAH.
La seconde difficulté concerne les changements importants à la baisse dans les plans de financement ANAH pour tous ces projets assimilables à du neuf. Dans l'attente d'une instruction fiscale spécifique à l'ANAH, il est à craindre que les logements conventionnés qui seraient subventionnés sur une base de devis à 20,6 % (toutes les opérations assimilables à du neuf) ne puissent plus bénéficier du remboursement de TVA qui a été mis en place depuis le 1er janvier 1999.
La rétroactivité de la mesure serait dans cette hypothèse défavorable à de nombreux propriétaires qui demanderaient le règlement de la subvention ANAH sur la base de factures réelles à 20,6 % (datées après le 14 septembre 1999 sans pouvoir récupérer le différentiel de TVA comme prévu lors de l'accord de subvention ANAH).
Une telle solution serait très grave pour tous les dossiers en cours, mais cela aboutirait par ailleurs à l'abandon de la plupart des projets de création de logements dans des bâtiments existants permis en zone de revitalisation rurale ZRR (par définition, ces projets sont assimilables à du neuf et donc à la TVA de 20,6 %).
Il lui demande s'il a l'intention d'apporter rapidement des précisions sur ces deux points afin de lever toutes ces incertitudes. (N° 610.)
XIV. - M. Xavier Darcos attire l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur la situation de la salle Pleyel, dont l'avenir est compromis à la suite de sa vente par le Crédit Lyonnais en 1998. Construite en 1927 par Gustave Lyon, associé de Camille Pleyel, fils du musicien français, la salle Pleyel contribue au rayonnement de la France dans le monde entier. Centre d'accueil dans le temps d'interprètes prestigieux comme Münch, Haskil, Rampal, André, Argerich ou Luisada..., la salle Pleyel contribue également à la diffusion du répertoire instrumental ou symphonique ; des oeuvres de Berg et de Boulez y ont été données en création mondiale. En outre, la salle Pleyel permet à de jeunes musiciens issus des conservatoires nationaux de musique de Paris ou de Lyon et recrutés sur concours, de pratiquer leur instrument en formation symphonique dans de grandes associations de caractère bénévole : association des concerts Lamoureux, Pasdeloup ou Colonne. Or, depuis un an, ces associations sont confrontées à des charges considérables d'occupation locative que la faiblesse de leurs subventions ne leur permet plus de supporter. Il lui demande, en conséquence, si elle envisage de procéder au classement de la salle Pleyel afin de la préserver d'éventuelles opérations immobilières qui, dans l'avenir, pourraient la transformer en galerie marchande ; il lui demande également si elle envisage de revoir à la hausse les subventions de ces associations afin de leur permettre de poursuivre leur mission pédagogique et de formation professionnelle auprès de jeunes musiciens français. (N° 583.)
XV. - M. Pierre-Yvon Trémel souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur l'avenir des phares.
En effet, on assiste à la détérioration continue, à des rythmes divers, de ce qui constitue l'un des plus beaux témoignages du génie scientifique de la France du xixe siècle, en même temps que l'un des patrimoines les plus admirés des citoyens d'aujourd'hui.
Il s'agit, qui plus est, d'un ensemble toujours fonctionnel dans son rôle d'aide à la navigation, puisque le GPS ne pourrait que fort difficilement le supplanter totalement, ce dernier n'étant fiable ni au ras des cailloux, ni pour les entrées de ports et d'estuaires, ni d'une manière générale en cas de perturbation des émissions par satellite.
Le problème est complexe car il n'est pas possible de faire reposer le poids d'une telle préservation exclusivement sur le ministère de l'équipement ou sur celui de la culture, ou uniquement sur les pouvoirs locaux, qui pour autant pourraient tirer partie d'une meilleure mise en valeur de ces sites.
Les phares, ces nouvelles cathédrales, ne méritent pas de disparaître dans les années à venir sous les assauts des intempéries, et plus l'attente sera longue plus les travaux à faire et les moyens à dégager devront être importants. Au prix d'un investissement qui reste raisonnable si l'on ne tarde pas trop, bien des monuments irremplaçables pourraient être préservés d'une destruction déshonorante aux yeux des générations futures.
Aussi, afin de dégager des solutions concrètes et pertinentes à la préservation de ce patrimoine maritime, il lui demande s'il envisage de conduire une réflexion d'ensemble sur ce dossier. (N° 595.)
XVI. - M. Pierre Jarlier attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur les incidences du recensement en cours de la population sur le montant des dotations attribuées par l'Etat aux collectivités locales.
Le Gouvernement devrait en effet prendre un décret déterminant la population légale de chaque collectivité locale au début de l'an 2000, et d'ores et déjà il apparaît dans les premières estimations que de très nombreuses communes rurales et, par voie de conséquence, certains départements ruraux ont connu une forte baisse de leur population depuis 1990.
C'est le cas du Cantal, dont le nombre d'habitants aurait chuté d'au moins 8 %, et de certaines de ses collectivités locales, dont la baisse de la démographie risque d'atteindre jusqu'à 25 %.
Ce nouveau constat de dépopulation est de nature à provoquer une réduction très sensible des contributions de l'Etat au budget de ces collectivités, notamment une forte baisse de la dotation globale de fonctionnement (DGF) dont plusieurs critères de calcul sont directement liés à la population.
De ce fait, ces départements et ces communes, qui assument aujourd'hui des charges croissantes dans leur action sociale quotidienne ou dans leur mission de gestion des équipements et services publics de leur compétence (notamment dans le domaine de la sécurité des personnes ou de l'environnement), subiront une perte de ressources particulièrement préjudiciable.
Il souhaiterait donc savoir dans quel délai exact le recensement de 1999 devrait être pris en compte dans le calcul des dotations de l'Etat aux collectivités et, par ailleurs, quelles mesures concrètes le Gouvernement entend prendre afin d'atténuer les effets de l'exode rural sur le montant de ses dotations dans le cadre de l'enveloppe normée. (N° 567.)
XVII. - M. Bernard Plasait attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur les événements qui se sont produits dans le 6e arrondissement de Paris, à l'occasion des fêtes du 14 juillet. En effet, comme chaque année, il était prévu, pour les soirées des 13 et 14 juillet, un bal dans la cour de la caserne des sapeurs-pompiers de la rue du Vieux-Colombier, bal traditionnel, annoncé par la presse, et qui se déroule sous surveillance constante, les entrées étant filtrées. Aucune autre manifestation festive n'était apparemment prévue, ni, surtout, portée à la connaissance du maire du 6e arrondissement et encore moins des habitants. Or, un bal a été organisé sur la place Saint-Sulpice avec l'autorisation de la préfecture de police, pour les deux soirées des 13 et 14 juillet, de 22 heures à 4 heures du matin. Le commissariat principal du 6e arrondissement en a été avisé à la dernière minute ; et la mairie d'arrondissement qui, faut-il le souligner, est implantée dans le même bâtiment, n'en a jamais été informée. Organisé par la coordination des étudiants communistes, ce bal était, en réalité, une manifestation de propagande politique, pour laquelle les organisateurs avaient planté alternativement des drapeaux tricolores et des drapeaux rouges, ce qui, en la circonstance, est pour le moins choquant. Mais il était aussi une opération commerciale. Deux tentes avaient été dressées, l'une destinée aux frites, merguez, etc., et l'autre, pour les boissons. Dans cette dernière, étaient distribués, sans licence, non seulement de la bière, mais aussi du punch, de la vodka, du rhum pur et du whisky ; tout cela sans restriction aucune, et à des prix « cassés » - 20 F le verre de whisky ou de vodka. Les consommateurs étaient principalement des mineurs, et même de jeunes adolescents. Pendant toute la première soirée, des pétards ont éclaté dans la foule, dont, après deux heures du matin, certains de très forte intensité, au début de la rue Férou et devant l'hôtel Récamier. Dans la nuit, des jeunes ont franchi les grilles de l'église Saint-Sulpice et sont montés très haut dans l'énorme échafaudage qui couvre toute la tour nord, pour y chahuter. A aucun moment la police n'est intervenue étant donné qu'elle avait reçu l'ordre général de ne pas intervenir. Au petit matin, d'autres incidents ont émaillé la dispersion de ces jeunes, censés célébrer la fête nationale ; ils ont tagué en rouge un certain nombre d'immeubles aux alentours du métro Saint-Sulpice et essayé de forcer les serrures de plusieurs commerces. Par conséquent, il lui demande de bien vouloir lui indiquer, d'une part, les raisons pour lesquelles aucune sanction n'a été prise contre les infractions à la législation relative à la distribution de boissons alcoolisées sur la voie publique - en l'espèce, absence de licence et vente à des mineurs - et, d'autre part, s'il lui paraît normal de ne communiquer aucune information aux élus de la capitale, et a fortiori, au maire du 6e arrondissement, sur la tenue d'un bal susceptible de donner lieu à tant de débordements. Ce bal n'ayant aucun lien avec le 6e arrondissement et lui rappelant la promesse faite, il y a quelques années, par le président du groupe communiste au Conseil de Paris, de lui trouver une autre localisation, il lui demande également de bien vouloir lui confirmer que cette manifestation ne sera pas autorisée en juillet 2000 et que, dès à présent, les démarches incessantes du maire de l'arrondissement seront prises en considération. (N° 577.)
A seize heures et, éventuellement, le soir :
2. Discussion en deuxième lecture du projet de loi (n° 478, 1998-1999), adopté avec modifications par l'Assemblée nationale en deuxième lecture, portant réforme du code de justice militaire et du code de procédure pénale.
Rapport (n° 23, 1999-2000) de M. René Garrec, fait au nom de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale.
Délai limite pour le dépôt des amendements : lundi 25 octobre 1999, à dix-sept heures.
3. Suite de la discussion du projet de loi (n° 470, 1998-1999), adopté par l'Assemblée nationale, relatif à l'action publique en matière pénale et modifiant le code de procédure pénale.
Rapport (n° 11, 1999-2000) de M. Pierre Fauchon, fait au nom de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale.
Aucun amendement à ce projet de loi n'est plus recevable.

Délais limites pour les inscriptions de parole
et pour le dépôt des amendements

Proposition de loi, adoptée par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence, portant diverses mesures relatives à l'organisation d'activités physiques et sportives (n° 443, 1998-1999) :
Délai limite pour le dépôt des amendements : mardi 26 octobre 1999, à dix-sept heures.
Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence, relatif à la réduction négociée du temps de travail (n° 22, 1999-2000) :
Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : mardi 2 novembre 1999, à onze heures.
Délai limite pour le dépôt des amendements : ouverture de la discussion générale.
Personne ne demande la parole ?...
La séance est levée.

(La séance est levée à dix-neuf heures vingt.)

Le Directeur
du service du compte rendu intégral,
DOMINIQUE PLANCHON