Séance du 18 mai 1999







M. le président. La parole est à M. Vissac, auteur de la question n° 500, adressée à M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement.
M. Guy Vissac. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, ma question porte sur l'un des équipements ferroviaires les plus anciens, et cependant toujours d'actualité dans la desserte du territoire : il s'agit de la ligne SNCF reliant Clermont-Ferrand à Nîmes, en prolongement de la desserte Paris - Clermont-Ferrand, qui permet un trafic vers l'ensemble du bassin méditerranéen grâce à ses trois trains par jour dans chaque sens. Un aller et retour hebdomadaire par train de nuit en fin de semaine vient s'y ajouter, ainsi qu'un trafic entre la Bastide-Saint-Laurent, c'est-à-dire Mende, et Nîmes.
Cet axe ferroviaire comprend neuf arrêts principaux et sept arrêts secondaires. Il dessert le sud du Massif central, pour un nombre de voyageurs constant, qui se maintient sur l'ensemble du parcours.
Le plan Massif central avait, en 1975, ouvert des perspectives de désenclavement. Celui-ci est réalisé en partie par des infrastructures routières : citons les autoroutes A 71 et A 75, Paris - Clermont-Ferrand - Béziers, et A 89, qui reliera Lyon, Clermont-Ferrand et Bordeaux.
Le chemin de fer fait partie des infrastructures que nous devons maintenir et développer dans l'intérêt du Massif central. Outre la partie essentielle Paris - Clermont-Ferrand, deux itinéraires existants irriguent le territoire vers le sud, vers Béziers par le Cantal et l'Aveyron, vers Nîmes, Montpellier et Marseille, par la Haute-Loire, la Lozère et le Gard.
Il est important de rappeler que la longueur de la ligne Clermont-Ferrand - Nîmes est de 303 kilomètres, donc inférieure à celle de l'axe Clermont-Ferrand - Béziers, long de 394 kilomètres et qui, lui, suit le même parcours que l'autoroute A 75.
Par ailleurs, l'essor de cette ligne Clermont-Ferrand - Nîmes n'implique pas d'investissements lourds, hormis des travaux d'entretien. Je ne peux que rappeler que cet axe ferroviaire est exceptionnel du fait des gorges magnifiques qu'il traverse et des paysages somptueux et variés qu'il offre à la vue de ses passagers ; vous les connaissez bien, monsieur le ministre. (M. le ministre acquiesce.)
En outre, pour son fonctionnement, les rampes d'accès par les Cévennes ne rendent pas tributaires de frais d'exploitation complémentaires les transits de voyageurs et de services de marchandises.
En conclusion, cette ligne, qui comprend un nombre de voyageurs supérieur à d'autres - sa fréquentation étant « dopée » par un attrait touristique - et qui rend plus courtes les communications entre Paris et Nîmes, l'Ouest et le bassin méditerranéen, doit être considérée comme une transversale économique pour un aménagement équilibré des voies de communication sur le territoire.
C'est pourquoi nous attendons de vous, monsieur le ministre, la garantie de la pérennité, voire de l'essor de cette ligne SNCF.
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et du logement. Vous le savez, monsieur le sénateur, le Gouvernement a fait le choix du développement du transport ferroviaire, qui dispose d'indéniables atouts en matière de sécurité, de respect de l'environnement, d'aménagement du territoire et grâce à la complémentarité qu'il offre par rapport aux différents modes de transport.
Il y a là, me semble-t-il, un certaine rupture avec les politiques menées jusqu'à présent, qui ont contribué, vous le savez également, à la fermeture de nombreuses lignes ferroviaires.
Ainsi, le Gouvernement a souhaité qu'une somme de l'ordre de 120 milliards de francs soit consacrée aux investissements ferroviaires entre 2000 et 2010.
Je tiens de nouveau à souligner qu'outre la création de nouvelles lignes de TGV, qui sont bien sûr nécessaires - Nîmes sera à moins de trois heures de Paris, en 2001, grâce au TGV Méditerranée -, il s'agira d'assurer la modernisation de l'adaptation des lignes classiques, mais aussi la régénération du réseau existant, à laquelle seront affectés 4 milliards à 4,5 milliards de francs chaque année.
C'est ainsi que, comme vous le soulignez, il est prévu d'améliorer la desserte ferroviaire de l'Auvergne. J'ai bien compris le sens de votre question sur ce point. En ce qui me concerne, je ne souhaite pas opposer la ligne Paris-Clermont-Béziers à la ligne Clermont-Nîmes. La première traverserait, selon vous, le Cantal et l'Aveyron. Elle passe également par la Lozère, vous le savez.
En ce qui concerne plus particulièrement la ligne Clermont-Nîmes, il est clair qu'elle répond à un besoin d'aménagement équilibré du territoire. Sa pérennité doit donc être assurée.
Sur cette ligne circulent quotidiennement plusieurs dessertes nationales : il s'agit du Cévenol, effectuant la relation Paris-Marseille, ainsi que de deux trains assurant la desserte aller-retour entre Clermont et Nîmes.
De plus, deux trains transportent du bois deux fois par semaine entre Langeac et Tarascon, avec les conséquences sur le trafic routier que vous devinez. Les déplacements sur cette ligne correspondent essentiellement à des besoins de transport régionaux et interrégionaux. Il convient à cet égard que le chemin de fer puisse répondre au développement du tourisme sur cette ligne, qui traverse une région ayant fait le choix de faire valoir ses atouts manifestes dans ce domaine. Vous l'avez souligné, et je ne puis que partager votre point de vue.
C'est donc dans la perspective d'un développement accru du tourisme que la SNCF, en collaboration avec les partenaires locaux, notamment avec le département de la Haute-Loire, proposera, pour les mois de juillet et d'août prochains, un produit complet ayant pour vocation de promouvoir le tourisme dans le Haut-Allier. Deux jours par semaine, il sera ainsi possible de prendre un train spécial pour visiter les divers sites touristiques entre Langeac et Langogne, et les sportifs pourront associer au voyage en train une descente de l'Allier en canoë. Ce développement des fonctions touristiques de la ligne est évidemment totalement compatible avec ses fonctions de base.
M. le président. Merci pour ce voyage très agréable, monsieur le ministre !
M. Guy Vissac. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Vissac.
M. Guy Vissac. Je remercie M. le ministre, qui connaît très bien tant le parcours en question que le dossier correspondant.
Il a cité à plusieurs reprises le trafic de transport de bois à partir de Langeac et le flux touristique vers le sud. En tant que maire de cette ville et président du syndicat qui traite de ce dossier, je suis satisfait de la réponse qu'il m'a apportée.

TRAFIC ROUTIER DANS LE LOIRET