RAPPEL AU RÈGLEMENT

Mme Hélène Luc. Je demande la parole pour un rappel au règlement.
M. le président. La parole est à Mme Luc.
Mme Hélène Luc. Monsieur le président, madame le ministre, mes chers collègues, mon rappel au règlement se fonde sur l'article 36 de notre règlement.
Moins d'un an après une grève de plusieurs jours, les routiers de notre pays sont à nouveau mobilisés afin que soient respectés les engagements pris alors.
Ce matin même j'apportais mon soutien aux routiers du barrage de la SOGARIS au marché de Rungis, dans le Val-de-Marne. Une chose fonde leur détermination aujourd'hui : ils n'accepteront plus d'être trompés.
M. René-Georges Laurin. Cela n'a rien à voir avec notre ordre du jour !
Mme Hélène Luc. Avec un salaire net moyen de 7 000 francs par mois, les chauffeurs gagnent trente francs de l'heure. Disposer d'un tel salaire rend la vie difficile, voire impossible.
Le mouvement des routiers interpelle l'ensemble des acteurs sociaux de notre pays et illustre le devenir d'une profession au sein d'une Europe qui devient de plus en plus celle de la régression sociale.
« Aujourd'hui ce sont les routiers, demain ce seront les sous-traitants de l'industrie étant donné l'absence d'Europe sociale » : cette opinion n'est pas celle d'un responsable de centrale syndicale ouvrière mais celle de « jeunes dirigeants d'entreprise ».
L'attitude du patronat routier, notamment le refus de l'UFT, l'union des fédérations de transport, de négocier alors même que les représentants des PME-PMI des transports acceptent de le faire, est inacceptable.
Tout doit être fait pour sortir de ce conflit par la concertation. L'UFT doit revenir immédiatement à la table des négociations et satisfaction doit être donnée aux justes revendications des routiers pour vivre dignement. A charge pour le Gouvernement de veiller au respect des accords pris, comme il s'est engagé à le faire alors que celui qui l'a précédé n'a, hélas ! rien fait.
Cet après-midi même d'ailleurs, Lionel Jospin et Jean-Claude Gayssot ont concrétisé un certain nombre d'engagements sous forme d'incitation financière afin de parvenir à une solution négociée applicable à l'ensemble du secteur, afin aussi que les différents représentants syndicaux et patronaux renouent le dialogue. C'est là une attitude constructive que nous soutenons.
C'est en effet par la négociation et en évitant l'usage de la force que l'on parviendra à résoudre un conflit prêt de tourner à la révolte et dont l'enjeu est au coeur des menaces que font peser sur notre pays le libéralisme et l'absence d'un volet social européen. (Applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain et citoyen, ainsi que sur les travées socialistes.)

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