RAPPEL AU RÈGLEMENT

Mme Nicole Borvo. Je demande la parole pour un rappel au règlement.
M. le président. La parole est à Mme Borvo.
Mme Nicole Borvo. Mon intervention se fonde sur l'article 11 du règlement du Sénat relatif aux commissions d'enquête.
Le rejet aujourd'hui par la majorité sénatoriale de la proposition du groupe communiste républicain et citoyen de réunir une commission d'enquête qui avait pour objectif, d'une part, d'établir les responsabilités quant à la situation actuelle du Crédit foncier et, d'autre part, d'envisager les solutions économiques permettant le maintien et le développement des activités de l'établissement est révélateur du malaise qui règne actuellement dans ce domaine et dans le secteur bancaire en général.
Les sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen sont, depuis le début, solidaires de la lutte des salariés du Crédit foncier et de leur objectif de sauvegarder les emplois et de rechercher de véritables solutions alternatives permettant à cet établissement de poursuivre et de développer son activité.
Dès le début de l'année 1996, ils ont interpellé le Gouvernement sur l'avenir du Crédit foncier et du secteur bancaire public et semi-public, demandé le maintien de la mission de service public, de tous les emplois, et souligné la nécessité d'un véritable débat sur l'avenir de ce secteur.
Lundi, une délégation comprenant mes amis Marie-Claude Beaudeau et Daniel Colliard, respectivement sénateur et député communiste, s'est rendue au siège occupé du Crédit foncier par les grévistes, pour s'entretenir avec eux de la situation et pour leur apporter le soutien de leur groupe respectif.
Ce matin même, les salariés ont fait un pas en libérant le gouverneur M. Meyssonnier, mais je crois qu'il appartient maintenant aux pouvoirs publics d'en faire un.
Le retrait du plan Arthuis de cette banque est une condition indispensable si l'on veut trouver des solutions pour que le Crédit foncier joue de nouveau un rôle moteur dans la relance d'une grande politique nationale du logement social dont le pays a grand besoin.
Comment expliquer que, malgré des résultats pour le moins encourageants, compte tenu des contraintes que je viens d'évoquer, les pouvoirs publics tiennent absolument à appliquer le plan Arthuis, qui prévoit de transférer au Crédit immobilier de France une partie des activités du Crédit foncier ainsi que 1 500 salariés sur 3 200, c'est-à-dire la moitié ?
Comment l'expliquer si ce n'est par un refus des pouvoirs publics de mettre en oeuvre une grande politique de logement social et la volonté de remplir les critères de convergence imposés par la course à la monnaie unique ?
Cet acharnement du Gouvernement est d'autant moins acceptable que le Crédit foncier dispose aujourd'hui d'un encours de prêts hypothécaires de 400 milliards de francs dans le seul domaine de l'accession sociale et que son réseau de proximité peut permettre sur la durée, le maintien et le développement des activités de l'établissement.
Une commission d'enquête constitue le moyen de répondre à l'exigence forte de transparence des salariés du Crédit foncier. Elle nous semble encore plus appropriée et nous maintenons et renforçons donc cette exigence qui répondrait au souci des salariés. (Applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain et citoyen.)
M. le président. Acte vous est donné de votre rappel au règlement, madame Borvo.

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