PROFESSIONNALISATION DES ARMÉES

Adoption des conclusions
d'une commission mixte paritaire

M. le président. L'ordre du jour appelle la discussion des conclusions du rapport (n° 113, 1996-1997) de la commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi relatif aux mesures en faveur du personnel militaire dans le cadre de la professionnalisation des armées.
Dans la discussion générale, la parole est à M. le rapporteur.
M. Nicolas About, rapporteur pour le Sénat de la commission mixte paritaire. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la commission mixte paritaire est parvenue sans difficulté à élaborer un texte commun sur les trois articles restant en discussion du projet de loi relatif aux mesures en faveur du personnel militaire dans le cadre de la professionnalisation des armées.
Lors de la première lecture, notre Haute Assemblée a confirmé les modifications introduites par nos collègues députés. Toutefois, outre quelques améliorations rédactionnelles, elle a apporté au texte les principales modifications suivantes.
D'abord, elle a voulu faire figurer dans la loi le principe d'un véritable droit à la reconversion des militaires en l'inscrivant à l'article 6 A au nombre des principes fondamentaux consacrés par le statut général des militaires.
Ensuite, par souci de cohérence avec la durée du congé de reconversion et afin de permettre au militaire d'aborder cette reconversion dans des conditions décentes, elle a porté de deux mois à six mois le délai de préavis avant dénonciation du contrat d'engagement.
La commission mixte paritaire a été l'occasion de constater l'absence de divergence entre les deux assemblées sur l'économie générale du texte.
La commission mixte paritaire a cependant apporté deux précisions. En premier lieu, à l'article 1er, elle a réaffirmé le caractère temporaire du pécule ; en second lieu, elle a inscrit, à l'article 6 A, le caractère consécutif des douze mois au maximum ouverts par les congés de reconversion ; quant à l'article 6, il a été adopté dans la rédaction initiale du Sénat.
C'est donc un texte de consensus que je soumets à présent à votre approbation. Après la loi de programmation et avant le projet de loi sur le service national et celui sur les réserves, il constitue le deuxième jalon important sur le parcours de la professionnalisation.
Officiers et sous-officiers disposent désormais des éléments précis de nature à orienter leur choix de quitter les armées ou d'y demeurer. Je crois qu'il convient, à cet instant de notre débat, de rappeler ce que ce choix comporte de gravité pour nombre d'entre eux.
J'ai la conviction que l'objectif visé par ce texte, qui est de faciliter la transition de la communauté militaire en lui permettant de préserver son indispensable cohésion, sera atteint.
Qu'il me soit enfin permis, monsieur le ministre, de relever les excellentes conditions de coopération avec vos services dans lesquelles le travail de préparation a été effectué.
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Charles Millon, ministre de la défense. Monsieur le président, monsieur le président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, monsieur le rapporteur, mesdames, messieurs les sénateurs, permettez-moi tout d'abord de me féliciter de l'excellent travail que nous avons fourni ensemble, Gouvernement et Sénat, afin de permettre à nos armées d'entrer dans l'an I de la professionnalisation. Il convient de souligner qu'après la promulgation de la loi de programmation militaire il était nécessaire, sinon indispensable, de voter ces mesures qui permettront cette professionnalisation.
Elles seront adoptées dans quelques instants et croyez bien que je suis très sensible aux apports tant de l'Assemblée nationale que du Sénat, qui ont permis, par exemple, de souligner le droit à la reconversion. M. le rapporteur vient d'attirer notre attention sur ce droit. Il est vrai que la qualité de l'engagement sera proportionnelle à la possibilité de reconversion.
Dans quelques années, les jeunes Françaises et les jeunes Français s'engageront dans nos armées en pensant non seulement au service de la nation sous les drapeaux, mais aussi à la reconversion qu'ils pourront effectuer avant d'entrer dans la société civile.
Ma deuxième observation concerne les engagements qui seront proposés durant les années à venir. Doit-on rappeler que l'armée de terre vient de lancer une grande campagne d'information afin de présenter les possibilités d'épanouissement que peut offrir l'engagement dans l'armée de terre ?
Doit-on aussi rappeler que, jusqu'en 2002, l'armée de terre proposera 10 000 contrats d'engagement aux jeunes Français et qu'aujourd'hui - comme je l'ai dit l'autre jour en réponse à une interpellation de M. Rouvière - l'armée recrute, l'armée engage, l'armée est sans doute le premier employeur à recruter sur le marché de l'emploi ?
Enfin - ce sera ma troisième et dernière observation - je voudrais vous dire, mesdames, messieurs les sénateurs, combien votre assemblée a témoigné, grâce à la qualité de son débat et à ses votes, de la reconnaissance à l'égard de la communauté militaire. Je veux me faire l'interprète de cette communauté pour vous en remercier et pour souhaiter qu'à travers ce texte nous donnions à notre armée les moyens d'entrer dans l'an I de la professionnalisation et, parallèlement, nous affirmions la nécessité du lien armée-nation. C'est mon voeu le plus cher et je vous remercie de votre coopération. (Applaudissements sur les travées de l'Union centriste, du RPR et des Républicains et Indépendants.)
M. le président. Personne ne demande plus la parole dans la discussion générale ?...
La discussion générale est close.
Nous passons à la discussion des articles.
Je rappelle que, en application de l'article 42, alinéa 12, du règlement, lorsqu'il examine après l'Assemblée nationale le texte élaboré par la commission mixte paritaire, le Sénat se prononce par un seul vote sur l'ensemble du texte.
Je donne lecture du texte de la commission mixte paritaire :