b) Les montants proposés par la Commission

Le tableau ci-après, extrait de la proposition E 1049, présente les futures perspectives financières proposées par la Commission (les montants sont fixés en euros constants). Ce tableau est appelé à devenir partie intégrante de l'accord interinstitutionnel sur la discipline budgétaire (proposition E 1128).

Tableau des perspectives financières

Millions d'euros - prix 1999

Crédits pour engagements

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

1. AGRICULTURE (*)

dont aide préadhésion

45.205

46.050

520

46.920

520

47.820

520

48.730

520

49.670

520

50.630

520

51.610

520

2. ACTIONS STRUCTURELLES

Fonds structurels

Fonds de cohésion

Instrument structurel de

préadhésion

adaptations passées (**)

39.025

32.731

3.000

3.294

36.640

32.600

3.000

1.040

37.470

33.430

3.000

1.040

36.640

32.600

3.000

1.040

35.600

31.560

3.000

1.040

34.450

30.410

3.000

1.040

33.410

29.370

3.000

1.040

32.470

28.430

3.000

1.040

3. POLITIQUES INTERNES

6.386

6.390

6.710

6.880

7.050

7.230

7.410

7.600

4. ACTIONS EXTÉRIEURES

dont aide préadhésion

6.870

6.870

1.560

7.070

1.560

7.250

1.560

7.430

1.560

7.610

1.560

7.790

1.560

7.900

1.560

5. ADMINISTRATION

4.723

4.730

4.820

4.910

5.010

5.100

5.200

5.300

6. RÉSERVES

Réserve monétaire

Réserve pour aides

d'urgence

Réserve pour garanties

1.192

500

346

346

850

500

200

150

850

500

200

150

600

250

200

150

350

0

200

150

350

0

200

150

350

0

200

150

350

0

200

150

PLAFOND DES CRÉDITS POUR ENGAGEMENTS

103.401

101.530

103.840

104.100

104.170

104.410

104.790

105.230

PLAFOND DES CRÉDITS POUR PAIEMENTS

96.380

98.800

101.650

102.930

103.520

103.810

104.170

104.560

Plafond des crédits pour paiements (en pourcentage du PNB)

Marge

Disponible pour l'adhésion

Plafond des ressources propres

1,23 %

0,04 %

1,27 %

1,24 %

0,03 %

1,27 %

1,24 %

0,03 %

1,27 %

1,22 %

0,03 %

0,02 %

1,27 %

1,20 %

0,03 %

0,04 %

1,27 %

1,18 %

0,03 %

0,06 %

1,27 %

1,15 %

0,03 %

0,09 %

1,27 %

1,13 %

0,03 %

0,11 %

1,27 %

Source : proposition E 1049

(*) Le plafond correspond à la ligne directrice agricole.

(**) y compris le montant relatif au mécanisme financier " Espace économique européen " et la proposition d'adaptation présentée par la Commission suite aux conditions d'exécution du budget 1997.

Les dépenses agricoles

Avec 51,6 milliards d'euros en 2006, soit 6,4 milliards de plus qu'en 1999, les dépenses de la rubrique 1 progresseraient au rythme de 1,9 % par an en termes réels.

Dans sa communication " Agenda 2000 ", la Commission avait déjà annoncé une augmentation des dépenses agricoles, laquelle devait résulter de deux séries de facteurs :

• La réforme de la PAC qui, pour les Quinze, devait entraîner chaque année environ 8 milliards de dépenses supplémentaire, conséquence des évolutions suivantes :

- une diminution des dépenses d'intervention sur les marchés et des restitutions à l'exportation de l'ordre de 3,7 milliards d'euros (1,4 milliard dans le secteur des céréales, 1,2 milliard dans celui de la viande bovine et 0,9 milliard dans le secteur laitier) en raison du rapprochement des prix communautaires des cours mondiaux ;

- une augmentation des aides directes compensatoires, évaluée à 7,7 milliards d'euros (1,7 milliard pour les céréales, 4,1 milliards pour le boeuf, 3 milliards pour le secteur laitier, et une économie de 1 milliard du fait de la suppression des paiements directs pour le maïs ensilé) ;

- 2,8 milliards d'euros de dépenses supplémentaires pour les mesures d'accompagnement existantes (environnement, reboisement, préretraite) ;

- environ 2 milliards d'euros pour de nouvelles mesures d'accompagnement de développement rural et des mesures dans le secteur de la pêche à porter à la section " Garantie " du FEOGA.

• L'élargissement, dont le coût dans le domaine agricole était estimé à environ 500 millions d'euros par an au titre de l'aide de préadhésion.

En dépit de cette progression attendue des dépenses agricoles, la Commission estime que celles-ci pourront toujours être assurées avec un mode de calcul inchangé de la ligne directrice agricole (LDA), c'est-à-dire en augmentant chaque année celle-ci de 74 % au plus de la croissance du PNB communautaire.

Conformément à ces grandes lignes dégagées dans " Agenda 2000 ", la Commission présente, pour les nouvelles perspectives financières, une estimation de l'évolution des dépenses agricoles que résume le tableau suivant (malheureusement établi à prix courants), extrait de la proposition E 1049.

Estimation de l'évolution des dépenses agricoles
(prix courants)

Millions d'euros

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

Ligne directrice

(prix courants) (*)

45.205

46.940

48.750

50.630

52.600

54.650

56.790

59.020

Dépenses agricoles

(prix courants)

40.400

42.650

45.710

47.515

49.040

49.250

49.270

49.360

Communauté à Quinze

PAC réformée (mesures de marché)

Mesures d'accompagnement de développement rural et mesures horizontales dans le domaine de la pêche

Mesures vétérinaires et

phytosanitaires

40.400

37.800

2.600

42.120

37.275

4.745

100

45.170

40.280

4.790

100

46.965

42.035

4.830

100

48.480

43.510

4.870

100

48.680

43.670

4.910

100

48.680

43.620

4.960

100

48.760

43.670

4.990

100

Aide préadhésion (**)

 

530

540

550

560

570

590

600

Marge

4.805

4.290

3.040

3.115

3.560

5.400

7.520

9.660

Dépenses estimées pour

l'adhésion

 
 
 

1.700

2.200

2.700

3.300

3.900

Source : proposition E 1049

(*) Ligne directrice définie pour les quinze Etats membres.

(**) Soit 520 millions à prix constants de 1999.


Ce tableau met en évidence l'importance de la marge sous la LDA , qui, après une légère diminution en début de période (due à la prise en compte immédiate des nouvelles dépenses), augmenterait sensiblement sous le double effet de la stabilisation des dépenses et de la progression régulière de la ligne directrice.

Cette marge sous la LDA est d'autant plus notable que, selon les propositions de la Commission, la rubrique 1 comprendrait désormais des dépenses qui relevaient auparavant d'autres rubriques, à savoir :

- les mesures vétérinaires et phytosanitaires (environ 100 millions d'euros par an sur la période 2000-2006), financées actuellement par la rubrique 3 ;

- les aides aux zones défavorisées et certaines interventions du FEOGA-Orientation, financées actuellement au titre des objectifs 5a et 5b des fonds structurels. Ces dépenses représentaient plus de 8 milliards d'euros (prix 1999) dans la dernière programmation.

Compte tenu de ces transferts purement comptables vers la rubrique 1 de dépenses relevant jusqu'à présent d'autres rubriques, la progression apparente de 1,9 % par an des dépenses agricoles masque une stabilité de fait, voire une diminution à prix constants .

Parallèlement, l'évolution des autres rubriques, et notamment des crédits des fonds structurels, doit s'apprécier en gardant ces transferts à l'esprit.

Reprenant une observation formulée dans sa communication " Agenda 2000 ", la Commission juge opportune l'existence d'une marge importante sous la LDA : " elle devrait permettre d'abord de couvrir les coûts liés à l'élargissement sans qu'il soit nécessaire, au moment de l'adhésion, de procéder au relèvement de la ligne directrice agricole. La Commission estime aussi qu'une marge importante se justifie pour faire face aux aléas du marché agricole. Elle devrait aussi permettre de mettre fin, le moment venu, au régime transitoire appliqué aux nouveaux Etats membres " . L'existence d'une marge importante sous la LDA, l'expérience l'a prouvé, se revèle en effet indispensable pour faire face aux chocs auxquels est particulièrement sujet le secteur agricole. C'est cette marge qui a permis à l'Union européenne de financer la lutte contre l'encéphalopathie spongiforme bovine, dont le coût, faut-il le rappeler, s'est élevé à 1,7 milliards d'écus pour la seule année 1996. Une marge apparaît d'autant plus nécessaire que les cours des produits agricoles se caractérisent par leur extrême volatilité. A cet égard, rien ne permet d'affirmer que le resserrement entre les prix mondiaux et les prix européens, qui a permis de réduire les dépenses d'intervention au titre de la PAC, se confirmera dans l'avenir. Il semble même que la tendance soit à une augmentation de la différence entre ces prix.

En dépit de ces réserve, la Commission considère, compte tenu de cette marge disponible attendue, " qu'il ne serait pas opportun de revoir dès maintenant le mode de calcul de la ligne directrice, mais que cette question pourrait être réexaminée avant 2005 " .

Les dépenses structurelles

Avec une enveloppe de 247 milliards d'euros (prix 1999) pour les quinze Etats membres sur la période 2000-2006, les dotations des actions structurelles progresseraient à prix constants de 39 milliards par rapport à la période 1993-1999.

Cette forte augmentation n'apparaît point dans le tableau des perspectives financières qui révèle même une diminution par rapport à l'année 1999. En réalité, cette dernière année ne saurait servir de référence pour apprécier l'évolution des crédits des actions structurelles. A la différence en effet des autres rubriques, les montants inscrits à la rubrique 2 des dernières perspectives financières sont aujourd'hui non point des plafonds mais des objectifs de dépenses. Ainsi, compte tenu des retards accumulés au cours des premières années de mise en oeuvre de cette programmation, le statut privilégié des dépenses structurelles a conduit, pour respecter ledit objectif, à augmenter considérablement (d'environ 17 % par rapport à 1998) les crédits des fonds structurels en 1999. Cet impératif juridique de " solder Edimbourg " a donc " gonflé " l'enveloppe consacrée à ces fonds en 1999. Aussi convient-il, pour mesurer la progression des crédits alloués aux actions structurelles, de comparer non pas leur évolution par rapport à la seule année 1999, mais l'évolution de leur enveloppe globale sur la période 2000-2006 par rapport à l'actuelle période, de même durée, des perspectives financières. Ainsi, en dépit d'une diminution moyenne de 1,4 % par an, pour atteindre 32,47 milliards d'euros en 2006, le montant total des crédits de la rubrique 2 serait substantiellement abondé dans les nouvelles perspectives financières. La Commission rappelle d'ailleurs que, en 1993, les dotations des actions structurelles atteignaient seulement, si l'on peut dire, 22 milliards (prix 1999).

Les 247 milliards d'euros seraient ainsi répartis :

7,28 milliards (soit 1,04 milliard par an) au titre de l'instrument structurel de préadhésion . Cet instrument permettrait le cofinancement de projets dans deux domaines :

- celui des infrastructures de transports, notamment dans le cadre des réseaux transeuropéens ;

- celui de l'environnement, afin que les pays bénéficiaires se conforment à l'acquis communautaire en cette matière ;

environ 218 milliards au titre des fonds structurels , conformément à l'enveloppe annoncée par la Commission dans ses propositions de réforme présentées récemment par M. Yann Gaillard. La dotation de ces fonds atteindrait environ 28,4 milliards d'euros (prix 1999) en 2006, soit une diminution annuelle moyenne de l'ordre de 2 % par rapport à la dotation de base prévue pour 1999 (32,7 milliards). Cette diminution apparente doit cependant être relativisée en raison :

- d'une part, de la spécificité ci-dessus soulignée de l'exercice 1999, dernière année de mise en oeuvre du " Paquet Delors II ". On rappellera à cet égard que, en 1998, les fonds structurels ont été dotés de 30,8 milliards d'écus ;

- d'autre part, de l'abandon du financement de certaines actions par les fonds structurels dont le relais serait pris par le FEOGA-Garantie. Selon la Commission, à périmètre constant, la diminution moyenne par rapport à 1999 serait de l'ordre de 1 % par an.

Au total, comme l'a souligné M. Gaillard dans son rapport précité, l'enveloppe proposée pour les fonds structurels pour la période 2000-2006 " correspond à un effort annuel de 30 milliards, légèrement inférieur à la situation financière des fonds structurels en fin de période de programmation, mais qui affiche un maintien de l'effort global précédemment consenti " . A cet égard, la récurrente sous-exécution des crédits consacrés aux actions structurelles, et tout particulièrement aux fonds structurels, au cours de l'actuelle période de programmation amène à s'interroger sur l'opportunité d'accroître, ou même seulement de maintenir, les dotations de la rubrique 2. Avec plus de 42 milliards d'euros de " reste à liquider " prévus pour la fin de la période, le paquet Delors II a en effet largement surestimé les besoins des collectivités locales ou leur capacité à mettre en oeuvre les projets envisagés. Dans ces conditions, le simple maintien de l'effort global précédemment consenti, surtout s'il devait aller de pair avec la confirmation du statut privilégié des dépenses structurelles, pousserait artificiellement à la dépense, donnerait le sentiment d'un certain laxisme dans la gestion des crédits et, en définitive, nuirait à la crédibilité de l'Union européenne.

20 milliards au titre du fonds de cohésion , soit un maintien de l'effort de cohésion à 3 milliards par an. La Commission précise que seraient éligibles les Etats " dont le PNB par tête est inférieur à 90 % de la moyenne communautaire, indépendamment de leur adhésion ou non à la troisième phase de l'Union économique et monétaire . L'éligibilité à ce critère serait réexaminée à mi-parcours " .

Comme l'a relevé un récent rapport du Conseil de l'Union européenne, les dotations totales des fonds structurels et du fonds de cohésion, s'élevant à près de 240 milliards d'euros, augmenteraient de 15 % à prix constants par rapport aux précédentes perspectives financières (208 milliards).

La dotation des politiques internes

Avec 7,6 milliards d'euros en 2006 contre 6,39 en 1999, la rubrique 3, consacrée aux politiques internes, connaîtrait le taux de progression le plus important dans les nouvelles perspectives financières : 2,5 % par an en moyenne.

Dans sa communication sur " Agenda 2000 ", la Commission avait déjà insisté sur son souci de développer et de rendre plus efficace les politiques internes :

" Le développement des politiques internes au cours de la prochaine période couverte par les perspectives financières devrait répondre à une double préoccupation, concourant à accroître l'efficacité des actions menées à l'échelle communautaire. Il s'agit en premier lieu de concentrer les moyens disponibles au sein des politiques internes, de manière à éviter toute dispersion sur des actions qui ne seraient pas en mesure d'atteindre un impact significatif. En même temps, un certain nombre de programmes, prioritaires en raison de la valeur ajoutée générée par une intervention à l'échelle communautaire, notamment du point de vue de la croissance et de l'emploi ainsi que du développement et de la diffusion de nouvelles technologies, devraient voir leurs dotations progresser plus rapidement que le PNB. Il s'agirait essentiellement des réseaux transeuropéens, de la recherche et de l'innovation, de l'éducation/formation, de la mise en oeuvre de technologies respectueuses de l'environnement, des actions en faveur des PME. "

La Commission avait également insisté sur les conséquences de l'élargissement sur les politiques internes. Elle avait notamment souligné que :

- certains programmes (tels que ceux concernant les réseaux transeuropéens ou la culture) devraient acquérir une dimension nouvelle dans une Europe élargie ;

- la préparation des pays candidats à certaines politiques internes, dont le programme de recherche et de développement, qui sera tout d'abord financée par la rubrique 4 (actions extérieures) au titre de l'aide préadhésion, serait, après l'élargissement, financée par la rubrique 3.

Compte tenu de ces deux éléments, la Commission prévoit, à partir de 2002, 730 millions d'euros de dépenses supplémentaires liées à l'adhésion pour les politiques internes. En fin de période, ces dépenses supplémentaires atteindraient 850 millions.

Les dotations consacrées aux actions extérieures

Avec 7,9 milliards d'euros en 2006 contre 6,87 en 1999, la dotation des actions extérieures (rubrique 4) augmenterait en moyenne de 2 % par an. Ce plafond comprendrait chaque année 1,56 milliard au titre de l'aide de préadhésion, montant qui serait financé par le biais du programme PHARE.

L'exposé des motifs de la proposition E 1049 affiche trois séries de priorités dont l'objectif est de permettre à l'Union " de s'affirmer davantage sur la scène internationale et d'optimiser ses interventions budgétaires dans la perspective du double processus de globalisation et de régionalisation des économies " :

• renforcer la coopération de la Communauté avec ses voisins les plus proches, qu'il s'agisse des républiques issues de l'ex-Union soviétique, de l'ex-Yougoslavie, de l'Albanie ou des pays tiers méditerranéens. Selon la Commission, il convient, " compte tenu de la proximité de certains de ces pays avec les Etats candidats (...), d'inscrire dès aujourd'hui l'évolution future de l'action extérieure de la Communauté dans la perspective d'une Union élargie " . Elle prévoit notamment la poursuite du programme MEDA en faveur de la Turquie et du programme TACIS pour le financement des infrastructures et le soutien des investissements dans les PME. Elle évoque également la possibilité d'un " soutien accru au processus de paix au Proche-Orient si les circonstances politiques le réclament et le permettent " ;

• conserver à l'aide humanitaire et à la sécurité alimentaire leur caractère de " fonctions essentielles de l'action communautaire " . La Commission, qui prévoit le transfert, pour un montant de 150 millions, de dotations de l'aide d'urgence vers les lignes budgétaires opérationnelles, réclame un accroissement des moyens financiers en ce domaine ;

• accorder le soutien financier nécessaire à la mise en oeuvre de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) puisque le traité d'Amsterdam a posé le principe, sauf décision contraire à l'unanimité du Conseil, d'un financement communautaire des dépenses opérationnelles.

L'appréciation des dotations de la rubrique 4 doit se faire en gardant à l'esprit l'indéniable utilité des actions extérieures qui affirment l'identité de l'Union européenne, lui permettent de faire entendre sa voix sur la scène internationale et donnent corps à l'image de générosité que les pays tiers se font de l'Europe. Encore convient-il que ces dépenses ne donnent lieu à aucune suspiscion qui se retournerait contre l'Europe. Pour ce faire, l'engagement des crédits correspondants devra s'effectuer dans le respect des " bases légales ", c'est-à-dire être autorisé par une décision normative. Ce respect des bases légales constitue, nous le verrons, l'un des impératifs que devra garantir le futur accord interinstitutionnel sur la discipline budgétaire.

Les dotations consacrées aux dépenses administratives

Avec 5,3 milliards d'euros en 2006 contre 4,73 en 1999, les dotations des dépenses administratives augmenteraient en moyenne de 1,7 % par an. La Commission observe toutefois que près de la moitié de cette augmentation correspondrait à une forte progression des pensions qui, à régime inchangé, conduirait à l'horizon 2006 à un montant supplémentaire de 260 millions, soit un taux de croissance supérieur à 6 % par an.

Hors pensions, la progression des dépenses administratives ne devrait donc pas dépasser 1 % par an en moyenne :

- les dépenses de personnel devraient légèrement progresser, non pas en raison d'une politique plus active de recrutement (puisque les effectifs devraient rester stables), mais en raison des glissements catégoriels et statutaires ;

- les dépenses immobilières se stabiliseront dans la mesure où les programmes engagés ces dernières années par le Conseil et le Parlement européen sont achevées ou le seront en 1999. La Commission estime à environ 50 millions d'euros le montant des dépenses supplémentaires, lesquelles concerneront en particulier l'extension de l'immeuble de la Cour de justice et celui de la Cour des comptes ;

- les autres dépenses de fonctionnement administratif devraient rester stables en termes réels sur toute la durée de la période.

L'élargissement entraînerait une augmentation supplémentaire des dépenses administratives (que la Commission évalue à 450 millions pour l'année 2006) liée à la nécessité de travailler dans de nouvelles langues ou à l'accueil des ressortissants des nouveaux Etats membres.

Les réserves

La Commission prévoit une diminution des réserves en début de période, celles-ci passant de 1 192 millions d'euros en 1999 à 350 en 2003 en raison de la suppression progressive de la réserve monétaire. La suppression de cette réserve (dont le montant sera, en 1999, de 500 millions d'euros), annoncée dans la communication " Agenda 2000 ", est expliquée par la réforme de la PAC qui devrait progressivement aligner les prix communautaires sur ceux des marchés mondiaux et donc réduire rapidement la part des restitutions dans les dépenses agricoles ; de ce fait la sensibilité de la dépense agricole totale aux variations du dollar par rapport à l'euro serait, selon la Commission, quasiment inexistante.

En ce qui concerne la réserve pour aide d'urgence, la Commission propose de la réduire dès l'an 2000 à 200 millions d'euros (contre 346 en 1999), montant qui demeurerait inchangé à prix réel sur l'ensemble de la période. Dans sa communication " Agenda 2000 ", comme dans l'exposé des motifs de la proposition E 1049, la Commission considère que cette réserve " s'est avérée très utile pour répondre à des besoins urgents d'aide humanitaire " mais regrette qu'elle se soit " de fait ajoutée aux dotations disponibles des actions extérieures au détriment de la discipline budgétaire " . En effet, " compte tenu de son montant relativement élevé, son utilisation a été anticipée lors de l'élaboration du budget et les lignes opérationnelles ont eu tendance à être sous-budgétisées " .

La Commission propose donc de réduire cette réserve afin de lui faire retrouver sa vocation première (à savoir faire face à des besoins réellement nouveaux et imprévisibles). Cette réduction a pour contrepartie un renforcement correspondant des lignes budgétaires opérationnelles dans le cadre de la rubrique 4.

Quant à la réserve pour garanties, elle passerait dès l'an 2000 de 346 à 150 millions d'euros, montant qui demeurerait inchangé en termes réels jusqu'en 2006. Cette réduction fait suite à une proposition de la Commission sur le fonds de garantie : le montant de celui-ci correspond aujourd'hui à 10 % de l'encours total des prêts garantis alors que ledit fonds n'a jamais été appelé à intervenir pour un montant supérieur à 5 % de cet encours. Aussi la Commission a-t-elle proposé de baisser le taux de provisionnement à 6 % des prêts garantis et de baisser à 150 millions d'euros le montant de la réserve pour garanties (dont l'objet est d'approvisionner ledit fonds).

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