2. Le rapport d'activité du Bureau et de la Commission permanente (y compris situation en Russie et crise tchéchène) (Lundi 23 septembre)

Le rapporteur indique que le 28 juin, le Bureau a accordé le statut d'Invité spécial au Parlement de l'Azerbaïdjan. Les trois républiques caucasiennes ont présenté une demande d'adhésion au Conseil de l'Europe.

En matière de procédure de surveillance des engagements pris par les Etats membres, la Commission du règlement a préparé un rapport sur la création d'une Commission ad hoc qui devrait être composée de 40 membres proposés par les groupes politiques et les Présidents des trois Commissions générales concernées. Le Bureau a demandé que, en attendant toute décision, aucune nouvelle procédure de monitorage ne soit ouverte.

Le Bureau a traité de diverses questions politiques, notamment le respect des engagements pris par la Turquie. Deux rapporteurs se rendront dans ce pays en octobre. Des membres du Bureau se sont rendus en Tchétchénie au mois d'août. Cette visite fait l'objet d'un rapport annexe, de même d'ailleurs que les questions relatives à l'Albanie. D'autre part, le Bureau a décidé le report de l'audition concernant la Tchétchénie initialement prévue ce soir.

Le Bureau a tenu un premier échange de vues sur la demande de statut d'observateur du Parlement canadien.

Il a décidé qu'une Commission ad hoc surveillerait les élections municipales en Albanie, le 20 octobre. Il est demandé au greffier de prévoir les mesures logistiques nécessaires. D'autre part, le Conseil de l'Europe a pris note du rapport de la Commission relatif au deuxième tour des élections présidentielles en Russie ainsi que des élections en Bosnie le 14 septembre. Il sera également attentif au bon déroulement du processus électoral en Roumanie.

Cette session verra un débat sur l'organisation d'un deuxième sommet du Conseil de l'Europe. L'orateur espère que cette initiative sera appuyée.

Enfin, en ce qui concerne la Turquie, la directive n° 508 assure le suivi des engagements. Le Bureau est attentif à cette question.

Le rapporteur, sur les élections présidentielles russes, constate, pour avoir été deux fois observateur lors des élections, que la Russie a pris le chemin de la démocratie.

Le rapporteur, qui rappelle qu'il vient d'un très ancien pays démocratique, se réjouit de voir que les Russes sont venus en masse aux urnes et ont pris plaisir à participer à cette consultation. Il est exact que, en vertu de la Constitution, le Président dispose de beaucoup de pouvoirs, voire même de pouvoirs excessifs, et cela rend son élection selon des règles démocratiques d'autant plus importante. Cependant, siège à la Douma un parti qui représente une opposition également forte et avec laquelle le Gouvernement doit apprendre à vivre. En outre, le Conseil de la Fédération, qui rassemble les 89 pays membres de la Fédération, apporte un correctif au centralisme naturel de la Russie.

L'orateur souligne que, comme il est normal dans une société démocratique, plusieurs partis luttent pour le pouvoir, que l'information s'exerce normalement, même si, pendant la campagne électorale, le parti au pouvoir dispose d'une influence considérable grâce aux médias. Il considère en tout cas que l'observation du déroulement des élections vient heureusement compléter le suivi d'un nouveau membre, et il estime que le Conseil de l'Europe doit prendre l'habitude de veiller à la manière dont se déroulent les élections après une adhésion. Il conclut en disant que les résultats de l'élection présidentielle russe sont positifs.

Ensuite, il présente son rapport d'information sur la Tchétchénie en notant que celui-ci est plus problématique que le précédent. Il rappelle que l'Assemblée avait été choquée de voir que, après le deuxième tour de l'élection présidentielle, les promesses faites n'avaient pas été tenues. Une délégation s'est rendue en Tchétchénie où elle a pu observer le cessez-le-feu et où elle a eu le sentiment qu'une solution acceptable par toutes les parties était possible. Qui a rompu ce cessez-le-feu ? Il est clair que l'armée russe a lancé une offensive dans le Sud du pays, à laquelle les Tchétchènes ont riposté par l'occupation de Grozny.

La Présidente de l'Assemblée a protesté contre cette rupture du cessez-le-feu, avec l'approbation de la Commission. Le 19 août, le Conseil de l'Europe a également protesté lorsqu'un général russe a lancé un ultimatum à la Tchétchénie et il a fait valoir qu'une nouvelle offensive sur Grozny entraînerait la suspension de l'adhésion de la Russie. Heureusement, le général Lebed est intervenu et a trouvé avec son homologue tchétchène une solution réaliste qui permet qu'actuellement le cessez-le-feu se poursuive.

Une délégation s'est rendue à Moscou les 27, 28 et 29 août, où elle a eu des discussions franches avec les dirigeants du Kremlin, de la Douma et du Conseil de la Fédération. Elle en a retiré le sentiment que les Russes cherchaient une issue pacifique au conflit et le général Lebed l'a convaincue qu'il était le général de la paix, comme en Moldavie. La Présidente de l'Assemblée l'a d'ailleurs invité, avec le général tchétchène indépendantiste Maskhadov, à une audition à Strasbourg. Il a accepté mais, très récemment, il a fait savoir qu'il était empêché en raison de problèmes en Tchétchénie et en Russie, notamment à cause de l'état de santé de Boris Eltsine. Il a cependant réitéré son souhait de se rendre à Strasbourg et a souhaité que le processus de paix se poursuive.

L'orateur souligne que le Conseil n'a jamais voulu s'immiscer dans les affaires intérieures russes et que le mandat de ses représentants était de maintenir le contact, de favoriser le dialogue de façon que l'on parvienne à un cessez-le-feu durable, seul moyen de mettre un terme aux violations des droits de l'homme. Actuellement, ce cessez-le-feu, dont on surveille l'application, se passe assez bien, parce que les généraux des deux camps s'efforcent de modérer leurs propres troupes. Le retrait des Russes, le désarmement des milices tchétchènes et l'échange de prisonniers se déroulent tant bien que mal, et le Gouvernement provisoire rencontre des difficultés parce que les clans s'affrontent. Mais le Conseil de l'Europe souhaite continuer à apporter sa contribution à la recherche d'une solution pacifique qui débouche en 2001 sur un statut de la Tchétchénie.

Le rapporteur souligne, pour finir, que la Commission a fait preuve dans cette affaire d'une grande cohésion et qu'il n'y a aucune divergence entre elle et l'OSCE, non plus qu'entre la Présidente Fischer et le chancelier Kohl. L'objectif des uns et des autres est de faire taire les armes et il faut souhaiter que la Russie montre qu'elle a compris le message.

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