D. UN PANEL DE HAUT NIVEAU SUIVI D'UN DÉBAT SUR LA CONVENTION D'ISTANBUL, DIX ANS APRÈS SON OUVERTURE AUX SIGNATURES

Mercredi 23 juin, un débat exceptionnel a été organisé pour les dix ans de la convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique (convention d'Istanbul).

En ouverture de la discussion, un panel de haut niveau a été invité à s'exprimer. Ce panel comprenait Mme Nadia Murad, militante des droits de l'Homme, lauréate du Prix des Droits de l'Homme Václav Havel 2016 et du Prix Nobel de la Paix 2018, Mme Marija Pejèinoviæ Buriæ, Secrétaire générale du Conseil de l'Europe, M. Alexander de Croo, Premier ministre de Belgique, Mme Anca Dana Dragu, Présidente du Sénat de Roumanie, Mme Elisabeth Moreno, Ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances de la République française, et Mme Dubravka Simonovic, Rapporteure spéciale des Nations Unies sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences.

Au cours du débat, Mme Nicole Trisse (Moselle - La République en Marche), présidente de la délégation française, a rappelé l'importance de la convention d'Istanbul qualifiée de « Gold Standard » par l'ONU. Malheureusement, elle reste un acquis fragile et peine à s'imposer partout. Aujourd'hui, seuls 34 des 47 États membres du Conseil de l'Europe l'ont ratifiée. Au 1 er juillet, le premier signataire, la Turquie, devrait s'en retirer, ce qu'elle a profondément regretté. Détaillant les statistiques de la violence contre les femmes, elle a témoigné de son expérience en tant que parlementaire référente lors du Grenelle contre les violences intraconjugales en France, rapportant que plus de 220 000 femmes sont battues dans l'hexagone. Enfin, elle a conclu en appelant tous les parlementaires et toutes les personnalités politiques à se mobiliser pour que la convention d'Istanbul soit ratifiée par le plus grand nombre de pays.

Ont également assisté à ce débat mais n'ont pas pu prendre la parole, compte tenu de sa durée limitée à deux heures, Mme Nicole Duranton (Eure - Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants), MM. Jacques Le Nay (Morbihan - Union centriste), Alain Milon (Vaucluse - Les Républicains), Jacques Maire (Hauts-de-Seine - La République en marche) et Mme Marietta Karamanli (Sarthe - Socialistes et apparentés) .

E. UN DÉBAT D'ACTUALITÉ SUR LA NÉCESSITÉ D'UN MÉCANISME DE SOLIDARITÉ EFFICACE POUR ATTÉNUER LA PRESSION MIGRATOIRE SUR LES PAYS EN PREMIÈRE LIGNE

L'Assemblée parlementaire a organisé le jeudi 24 juin un débat d'actualité sur la nécessité d'un mécanisme de solidarité efficace entre les pays européens pour atténuer la pression migratoire sur les pays en première ligne.

M. Notis Mitarachi, ministre de la migration et de l'asile de la Grèce, a participé à ce débat. Rappelant que la migration est une question qui touche l'ensemble du continent européen, il a plaidé qu'un mécanisme de solidarité est nécessaire pour éviter que les pays de la Méditerranée ne soient seuls en première ligne.

Il a ensuite détaillé les efforts de la Grèce pour aider les migrants, notamment les mineurs, et souhaité une répartition plus équitable des responsabilités entre États européens, estimant la responsabilité assumée par la Grèce disproportionnée au regard de son PIB.

Il s'est dit préoccupé par les propositions de la Commission européenne qui ne lui semblent pas à la hauteur des enjeux, estimant que l'Union européenne a besoin d'un mécanisme permanent, qui permette de faire preuve de solidarité immédiatement et automatiquement en cas de besoin.

Enfin, il a qualifié la Turquie de pays tiers sûr. En conséquence, les demandeurs d'asile devraient donc y être renvoyés sur la base de la déclaration commune Union européenne-Turquie. Il a malgré tout reconnu la pression que la Turquie subit depuis de nombreuses années en accueillant quatre millions de réfugiés.

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