3. Les magasins de sport

« Pas ou peu de femmes dans les [...] conseils d'administration de Nike, Reebok ou Adidas : [...] le plafond de verre y est encore plus bas qu'ailleurs ! »

A l'heure où la loi du 27 janvier 2011 47 ( * ) , issue de deux propositions de loi, impose aux grandes entreprises une représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d'administration et de surveillance, cette remarque de M. William Gasparini a particulièrement attiré l'attention de la délégation.

La sous représentation des femmes aux postes de direction se retrouve donc, à l'identique, dans l'industrie des biens et services sportifs, et ceci à tous les niveaux. Dans les entreprises et administrations du secteur sportif, les cadres, du public comme du privé, sont majoritairement des hommes.

Quand on sait que les ménages français consacrent 16,4 milliards d'euros à la consommation de biens et services sportifs 48 ( * ) , on mesure l'importance de la représentativité de ce secteur pour l'image du sport en général. Or, d'après les sociologues qui ont travaillé à ce sujet, les stéréotypes y sont particulièrement forts et bien ancrés.

Il est ressorti de l'enquête menée en Alsace en 2004 auprès de 200 magasins d'articles de sport que plus de 85 % des dirigeants ou gérants étaient des hommes, alors qu'à l'intérieur des boutiques, les femmes occupaient des postes de caissières ou de vendeuses : « Ils expliquaient préférer des femmes pour les secteurs à connotation féminine - fitness, vêtements - et celles-ci étaient tenues "d'avoir un beau physique pour attirer les hommes". Mais tout ce qui était technique - en particulier les secteurs du cyclisme ou de la montagne - était le domaine exclusif des hommes » , commente l'auteur de l'enquête 49 ( * ) .

La délégation estime que ces stéréotypes ne sont pas acceptables et doivent être combattus.

Comme pour ce qui a cours dans les industries médiatiques, le ministère des sports pourrait édicter une « charte de bonne pratique » visant à contrecarrer ces stéréotypes, à laquelle souscriraient les professionnels des industries du sport. A l'image de ce qui a été mis en place par certaines fédérations 50 ( * ) , le ministère pourrait décerner un « label » aux sociétés les plus avancées, qui permettraient d'identifier les « marques » associées à une certaine éthique en matière d'égalité des chances entre les hommes et les femmes.


* 47 Loi n° 2011-103 du 27 janvier 2011 relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d'administration et de surveillance et à l'égalité professionnelle.

* 48 En 2007, d'après les chiffres clefs du ministère des sports.

* 49 William Gasparini, extrait de son audition.

* 50 La Fédération française d'escrime a mis en place un label « égalité des chances » en 2008.

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