B. LA CROISSANCE

1. Dans le monde

En traversant sans dommage apparent nombre de chocs qui auraient pu la mettre à mal depuis l'éclatement de la bulle Internet en 2000 et, en résistant à l'accumulation des déséquilibres, la croissance mondiale a témoigné d'une étonnante solidité. Le ralentissement de l'économie internationale en 2005 aura été des plus modéré, avec une hausse du PIB mondial de 4,3 % faisant suite à une croissance record de 5 % en 2004. En 2006 et en 2007, la croissance mondiale se poursuivrait à des rythmes voisins de ceux de 2005, avec des hausses du PIB respectivement de 4,7 % et de 4 %.

Le principal évènement à l'horizon 2007 sera le ralentissement de l'économie américaine. Attendue à 3,2 % lors de notre précédente prévision, la croissance américaine s'établirait à 1,9 % en 2007. Le retournement du marché immobilier explique largement cette erreur d'anticipation, mais le coup de frein porté à l'expansion outre-Atlantique serait peu visible sur la croissance mondiale. Il serait amorti par le maintien d'une croissance favorable en zone euro, au Japon et en Chine. Depuis l'éclatement de la bulle Internet et en comparaison à la phase d'expansion de la fin des années 1990, la croissance mondiale accélère. La redistribution est nette entre les zones, puisque les Etats-Unis et la zone euro contribuent négativement à cette accélération, alors que l'Asie, mais également les pays producteurs de pétrole et l'Amérique latine en sont les nouveaux moteurs. Cette redistribution traduit le découplage de la croissance mondiale et explique sa résistance aux ratés de l'économie « locomotive ».

4. Perspectives de croissance mondiale

Taux de croissance annuels, en %

Poids 1

PIB en volume

dans le total

2005

2006

2007

Allemagne

4,4

1,1

2,3

1,9

France

3,2

1,3

2,3

2,2

Italie

3,1

0,1

1,6

1,4

Espagne

1,8

3,5

3,6

2,7

Pays-Bas

0,9

1,5

2,8

3,1

Belgique

0,6

1,5

2,8

2,3

Autriche

0,5

2,6

2,8

2,1

Finlande

0,4

3,0

5,0

2,5

Portugal

0,4

0,4

1,6

1,3

Grèce

0,3

3,7

3,4

3,2

Irlande

0,3

5,5

5,2

4,9

Zone euro

15,7

1,4

2,5

2,2

Royaume-Uni

3,1

1,9

2,7

2,5

Suède

0,5

2,7

4,0

3,0

Danemark

0,3

3,4

2,6

2,1

Union européenne à 15

19,7

1,6

2,6

2,2

10 nouveaux pays membres

1,8

4,3

4,8

4,3

Union européenne à 25

21,5

1,7

2,7

2,3

Suisse

0,4

1,8

3,0

1,9

Norvège

0,3

3,4

2,4

2,8

Europe

22,2

1,5

2,4

2,0

Etats-Unis

21,2

3,2

3,2

1,9

Japon

7,1

2,3

2,8

2,5

Canada

2,0

2,9

2,9

2,7

Pays industriels

54,2

2,3

2,7

2,0

Pays candidats à l'UE 2

1,4

4,4

5,0

4,7

Russie

2,7

6,3

6,3

5,2

Autres CEI 3

1,2

6,5

6,9

6,4

Chine

12,7

9,9

10,3

9,0

Autres pays d'Asie

13,5

5,8

5,9

5,8

Amérique latine

7,9

3,9

4,9

4,1

Afrique

3,2

5,4

5,4

5,4

Moyen-Orient

3,1

5,7

5,8

5,2

Monde

100

4,3

4,7

4,0

1. Pondération selon le PIB et les PPA de 2002.

2. Bulgarie, Croatie, Roumanie et Turquie.

3. Communauté des Etats indépendants.

Sources : FMI, OCDE, sources nationales, calculs et prévision OFCE octobre 2006.

Les zones en développement - Asie, Amérique latine, pays de l'Est - continueront à croître plus vite en 2007 que les grandes économies de la planète. Le ralentissement sera à peine perceptible en Chine, la croissance passant de 10,3 % en 2006 à 9 % en 2007. Elle sera stable dans le reste de l'Asie hors Japon à 5,8 % en 2007 et se maintiendra en Amérique latine et en Russie au-dessus de 4 % et 5 % respectivement. Le Japon, sorti de la déflation, et même la zone euro, qui a longtemps fait figure de lanterne rouge de la croissance mondiale, croîtront plus vite que les Etats-Unis. Le ralentissement américain reste toutefois relatif puisque avec une croissance de 1,9 % en 2007 elle ne sera que légèrement inférieure à celle de la zone euro.

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