ARTICLE 20

Réduction du taux de l'allocation de garde d'enfant à domicile

Commentaire : Cet article tend à réduire de 100 % à 50 % le taux de prise en charge des cotisations familiales par l'AGED, tout en maintenant un taux de 75 % pour les ménages aux revenus inférieurs à 300.000 francs.

I. LA MESURE PROPOSEE


L'allocation de garde d'enfant à domicile (AGED) a été créée en 1986 afin d'apporter une aide financière aux parents exerçant une activité professionnelle et employant à domicile une personne pour assurer la garde de leur enfant.

Cette allocation consiste dans la prise en charge directe par la CNAF, selon un système de tiers payant, des cotisations sociale afférentes au salaire de la personne employée à domicile, dans la limite d'un montant maximal.

Créée dans les limites de 50 % des cotisations sociales et de 2.000 F maximum, l'AGED a été étendue par la loi du 25 juillet 1994 relative à la famille sur les deux points suivants :

- extension aux enfants âgés de 3 à 6 ans ;

- relèvement à 100 % du taux de prise en charge des cotisations sociales par l'AGED.

Au 1 er janvier 1997, le montant maximal de l'AGED s'élève à 12.836 francs par trimestre, soit environ 4.000 francs par mois, pour la garde d'un enfant de moins de trois ans. Si l'enfant est âgé de plus de trois ans, ou si l'AGED est cumulée avec l'allocation parentale d'éducation à taux partiel, ce plafond est diminué de moitié pour atteindre 6.418 francs par trimestre.

Le paragraphe I du présent article modifie l'article L. 842-2 du code de la sécurité, qui détermine le montant de l'AGED, en disposant que celui-ci est égal "à une fraction, fixée par décret, du montant des cotisations patronales et salariales".

Ce plafond serait donc fixé à 50 % des cotisations.

Le paragraphe II, introduit par l'Assemblée nationale dans le texte initial, prévoit que le taux de prise en charge de l'AGED et son montant maximal seront majorés pour les ménages dont les ressources sont inférieures à un plafond fixé par décret, lorsque l'enfant est âgé de moins de trois ans.

Il s'agit d'une atténuation demandée par la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l'Assemblée nationale. Pour les familles dont les ressources sont inférieures à 300.000 francs, l'AGED serait ainsi maintenue au taux de 75 %. Le Gouvernement, en acceptant cet amendement, a ainsi implicitement reconnu les inconvénients de la mesure qu'il proposait.

Le paragraphe IV prévoit l'indexation des plafonds de l'AGED sur l'indice des prix hors tabac.

II. LA POSITION DE VOTRE COMMISSION

Le Gouvernement propose de rogner une prestation familiale qui a rencontré, depuis son extension en 1994, un succès qui a dépassé les prévisions des promoteurs de la loi relative à la famille : alors que le surcoût lié à l'extension de l'AGED avait été à l'époque estimé à 264 millions de francs pour 1997, il devrait atteindre en fait cette année 964 millions de francs, sur un coût total de 2,145 milliards de francs .

Votre commission des finances estime néanmoins que ce dépassement des prévisions n'est pas un signe de dérive, mais simplement le révélateur du fait que l'AGED répond parfaitement à une demande des familles qui n'était pas jusqu'alors satisfaite . Comme pour la mise sous condition de ressources des allocations familiales, le Gouvernement invoque des arguments d'équité et de solidarité, alors qu'il cherche simplement à réaliser des économies, ce qui n'est pas en soi honteux, à condition de bien cibler celles-ci. Or, tel n'est pas le cas avec la mesure proposée.

Certes, l'AGED est réservée aux familles aisées, puisque le niveau de revenu moyen de ses allocataires était en 1995 de 327.000 francs, à comparer avec un revenu moyen pour l'ensemble de la population de 141.000 F. Mais elle répond aux besoins spécifiques d'une certaine catégorie de femmes actives, dont les responsabilités professionnelles s'accordent mal avec les contraintes horaires des modes de garde collectifs. La richesse du système français de prestations familiales réside précisément dans cette diversité - parfois excessive - qui lui permet d'offrir une prestation adaptée pour chacune des catégories de mères.

Enfin, l'argument du taux excessif de prise en charge de la dépense n'apparaît pas pertinent. Dans son rapport sur la sécurité sociale de septembre 1996, la Cour des comptes avait observé que le cumul de l'AGED avec la réduction d'impôt pour emplois à domicile pouvait aboutir, dans certains cas limites, à ce que la collectivité prenne en charge jusqu'à 70 % du coût total de l'emploi, dont 50 % du salaire net.

Ce taux de prise en charge sera déjà sensiblement réduit par la diminution de 45.000 francs à 22.500 francs de la réduction d'impôt pour emplois à domicile proposée par l'article du projet de loi de finances pour 1998. Par ailleurs, l'AGED devient moins coûteuse que les modes de garde collectifs, dès lors qu'il y a plus d'un enfant à garder.

Décision de la commission : votre commission vous propose la suppression de cet article.

ARTICLE 23

Validation de la nomenclature applicable aux actes de scanographie

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page