B. DES OBSTACLES QUI SUBSISTENT ET ENTRAVENT LE DÉVELOPPEMENT DU SERVICE CIVIQUE

1. Une forme d'engagement encore trop souvent méconnue par les jeunes

Si le service civique a fait ses preuves depuis sa création, son développement ne pourra être assuré sans que des efforts soient mis en oeuvre pour mieux faire connaître cette forme d'engagement.

Intégré au sein du plan « 1 jeune 1 solution », le service civique est parfois confondu avec d'autres dispositifs en faveur de la jeunesse. Il est essentiel de mieux communiquer sur les objectifs remplis par cette forme d'engagement en rappelant en quoi elle se distingue d'un stage, d'une activité salariée ou du bénévolat, mais aussi d'un dispositif d'insertion sociale et professionnelle.

2. Une indemnité dont le montant constitue parfois un frein pour les jeunes en situation précaire

Depuis le 1er janvier 2024, les missions de service civique sont indemnisées à hauteur de 620 euros net par mois. L'indemnité est versée en partie par l'État, à hauteur de 505 euros par mois ; l'organisme d'accueil verse un complément de 115 euros. Une majoration de 115 euros sur critères sociaux est accordée aux boursiers des échelons 5 à 7 et aux bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA).

Malgré cette hausse, son montant peut s'avérer être un frein pour certains jeunes en situation précaire pourtant désireux de s'engager dans une mission de long terme.

3. Des missions de qualité à préserver et à valoriser davantage

L'équilibre du service civique repose sur sa capacité à mobiliser les jeunes sur les défis sociaux et environnementaux en leur proposant un cadre d'engagement dans lequel ils pourront mûrir, gagner en confiance et en compétences.

Le volontaire bénéficie d'un encadrement par un tuteur au sein de l'organisme d'accueil pour l'accompagner tout au long de sa mission. Par ailleurs, et dès l'origine du dispositif en 2010, un accompagnement dans la réflexion du volontaire sur son projet d'avenir ainsi qu'une formation civique et citoyenne obligatoire de deux jours relative aux institutions et aux valeurs de la République sont prévus pour chaque volontaire et en constituent une spécificité.

Pour autant, cette obligation de formation n'est pas entièrement satisfaite puisqu'un quart des jeunes engagés n'en bénéficie toujours pas et seulement la moitié d'entre eux font deux journées effectives de formation. Cette situation s'explique pour plusieurs raisons : difficultés d'accès et coût du transport pour rejoindre le lieu de formation, manque d'information des jeunes, absentéisme, méconnaissance du dispositif par les tuteurs... Consciente de ces enjeux, l'Agence du service civique a accru depuis septembre 2023 son contrôle sur ce point.

Il est indispensable de renforcer l'accompagnement des structures d'accueil dans l'élaboration des missions de service civique, afin que celles-ci tiennent compte à la fois de leurs projets et de celui des volontaires et répondent pleinement aux objectifs de cohésion nationale, d'engagement et de renforcement de la citoyenneté fixés par le service civique.

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