Un pays d'avenir

Nicolae TABACARU
Ministre des Affaires étrangères de Moldavie

Je voudrais avant son départ remercier le Président Poncelet pour son intervention, un discours encourageant et qui fait naître quelques émotions chez nous !

Monsieur le Président, Monsieur le Directeur, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Mesdames et Messieurs, je suis très heureux d'être ce matin votre invité. Merci donc aux organisateurs de cette rencontre. Merci pour l'intérêt que vous témoignez au développement économique de mon pays.

La Moldavie est située à un carrefour de voies économiques et commerciales, entre l'Europe occidentale et l'immense marché de l'Est. En outre, le pays constitue un pont pour les relations commerciales entre l'espace balkanique, celui du bassin de la Mer Noire et les pays nouvellement indépendants. Depuis l'indépendance, nous avons choisi l'économie de marché. Les réformes dépendent en grande partie des investissements étrangers : nous avons donc estimé qu'il était nécessaire de préciser le cadre législatif. En 1992, nous avons par exemple adopté une loi relative aux investissements étrangers. Ce texte est favorable car il prévoit des avantages fiscaux et l'égalité de traitement entre les entreprises moldaves et non-moldaves. Pour la France, il existe, en outre, un accord bilatéral relatif à la protection des investissements. Toutes ces qualités font de la loi moldave sur les investissements, de l'avis de tous les experts, l'une des plus justes existant dans l'espace européen. Des lois existent également sur la franchise, les faillites, les terres, la propriété. Au total, 13 lois réglementent l'économie nationale.

Il fallait prendre d'autres réformes -je pense ici à la réforme agraire, à la libéralisation des prix, au développement du systèmes bancaire...- afin de favoriser la naissance d'un climat favorable aux investissements. C'est aujourd'hui chose faite. En effet, à ce jour, 63 pays sont présents sur notre territoire. Les entreprises de Russie, des Etats-Unis, d'Allemagne, d'Italie et autres sont extrêmement actives.

Cependant, la France occupe certainement une place à part dans la modernisation de notre économie nationale. Votre pays investit 200 millions de francs, pour devenir le troisième investisseur en Moldavie, derrière les Etats-Unis et la Russie. Toutes les conditions sont réunies pour qu'elle occupe bientôt la première place. Les investissements français représentent 17 % des investissements européens.

J'ajoute que les relations entre nos deux pays se renforcent. Fin 1998, la France était le 5 ième investisseur étranger. En 2000, elle occupe la troisième place. En janvier 2000, nous comptions ainsi 22 sociétés moldavo-françaises. Je citerai ici les investissements ou les projets de France Telecom, de Lafarge, de CF Energie du groupe Alstom... J'espère que ces exemples seront suivis.

Par ailleurs, la privatisation se poursuit en Moldavie. D'autres secteurs d'intérêt peuvent donc apparaître pour les investisseurs français. Je pense notamment aux plus importants secteurs économiques du pays : l'agriculture, les machines agricoles, l'équipement médical, l'énergie, les télécommunications, l'industrie du tabac et de la vinification... En outre, la Moldavie compte des entreprises de haute technologie et de main d'oeuvre qualifiée, qui faisaient jadis partie du complexe militaire de l'Est. Ces technologies performantes, y compris pour l'espace, connaissent actuellement une réorientation.

Concrètement, tout n'est pas encore valorisé. Les potentiels demeurent donc. D'autant que les échanges commerciaux ne sont pas encore à la hauteur des investissements français en Moldavie. Reste que nos Etats manifestent la volonté politique d'approfondir nos relations. Le Président Chirac s'est rendu en Moldavie, le Président moldave est venu en visite officielle à Paris. Ces relations devraient être facilitées par l'intégration de notre pays en Europe. Lors de la présidence française, nous espérons d'ailleurs que notre participation au pacte de stabilité sera officialisée.

Pour conclure, je voudrais remercier une nouvelle fois le Sénat et le CFCE, pour leur importante initiative. J'espère que notre coopération, en ce jour de fête de la Musique, se développera aussi bien qu'un orchestre piloté par notre francophonie commune, notre amitié et notre volonté d'aller de l'avant.