Colloque Europe centrale du 5 février 2004


Facteurs de croissance et réformes structurelles, Aude HAPIOT


Equipe du « Tableau de bord »

Je souhaite vous présenter les conclusions issues du Tableau de bord du CERI, à propos de la République tchèque et de la Slovaquie, tout en réagissant aux propos qui viennent d'être tenus.

Il est intéressant tout d'abord de constater qu'un colloque puisse être organisé à la fois sur la République tchèque et la Slovaquie, ces deux pays étant ainsi placés sur un pied d'égalité. Cela n'a pas toujours été le cas, dans la mesure où la Slovaquie a longtemps bénéficié d'une image moins favorable. Pour autant, le potentiel de la Slovaquie n'est pas moindre que le potentiel des autres pays d'Europe centrale et orientale. Ces potentiels concernent l'industrie, le tourisme, le commerce, à la fois dans un développement des relations économiques avec l'Europe, mais également avec les autres pays d'Europe centrale et orientale.

D'un point de vue macroéconomique, la République tchèque et la Slovaquie sont en bonne forme. Ils ont bien résisté au ralentissement de la conjoncture européenne. Si la consommation interne est le principal moteur de la croissance, le commerce prend une place de plus en plus importante. En ce qui concerne le déficit commercial de ces deux pays, il faut bien avoir à l'esprit qu'il permet l'importation de produits et de machines nécessaires au bon développement économique.

La question des dépenses publiques trop élevées et celle du chômage doivent être réglées. La pauvreté, importante en Slovaquie, et les déséquilibres internes demeurent des points d'interrogation.

Par ailleurs, la mise en place du processus d'adhésion a clairement accéléré les réformes institutionnelles et structurelles dans ces deux pays. L'Union européenne, par la reprise de l'acquis communautaire, a permis de grandes avancées. Dans ce domaine, les deux pays se trouvent dans la même situation. La nécessaire stabilisation des dépenses publiques est en outre en cours en République tchèque et en Slovaquie. De grandes réformes ont été engagées à ce titre, leur avancement dépendant directement de la volonté des Gouvernements. Nous remarquons à ce titre que la Slovaquie est entrée dans un processus de réforme particulièrement rapide. Cela ne va pas sans poser de problèmes, notamment face aux besoins existant en matière d'infrastructures, de financement des restructurations, du nécessaire soutien de l'activité économique et du maintien de la qualification et la qualité de la main d'oeuvre.

D'importantes dépenses doivent donc être consenties dans tous ces domaines, mais la République tchèque et la Slovaquie se trouvent face à une difficulté évidente : il faut en effet trouver des ressources. République tchèque et Slovaquie se trouvent dans une position complexe, dans la mesure où ces pays ne disposent pas de la capacité de financement suffisante. Les investissements directs étrangers (IDE) et les aides européennes, représentent dans ce cadre un apport de financement pertinent, en dépit de déséquilibres régionaux particulièrement forts. Les IDE, comme les fonds structurels, pourraient les renforcer à court terme.

Les progrès réalisés par la République tchèque et la Slovaquie sont remarquables. Pour autant, les réformes demandées par l'Union européenne sont très lourdes. L'adhésion à l'Union européenne, si elle est bénéfique, posera probablement de nouvelles difficultés de gestion au niveau national.

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