Groupe interparlementaire d'amitié

France-Maroc (1 ( * ))

Le Maroc, marché porteur et hub eurafricain

Actes du colloque Sénat du 3 février 2017

Sous le haut patronage de
M. Gérard LARCHER, Président du Sénat

Palais du Luxembourg

Salle Clemenceau

Au centre, M. Christian Cambon, sénateur du Val-de-Marne,
Président du groupe interparlementaire d'amitié France-Maroc,
entouré, à sa gauche, de M. Philippe-Edern Klein, Président de la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc (CFCIM)
et, à sa droite, de M. Arnaud Fleury, journaliste

Mme Catherine Morin-Desailly, Présidente de la commission de la culture,
de l'éducation et de la communication
et M. Olivier Cadic, sénateur représentant les Français établis hors de France

De gauche à droite : M. Frédéric Rossi, Directeur général délégué export, Business France, SE. M. Chakib Benmoussa, Ambassadeur du Maroc en France,
M. Arnaud Fleury, M. Christian Cambon et M. Philippe-Edern Klein

Salle Clemenceau

OUVERTURE

Message de M. Gérard LARCHER,
Président du Sénat

lu par M. Christian CAMBON,
Sénateur du Val-de-Marne,
Président du groupe interparlementaire d'amitié France-Maroc

Monsieur l'Ambassadeur du Maroc en France,

Monsieur le Directeur général délégué export,

Monsieur le Président de la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc,

Mes chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais vous souhaiter la bienvenue au titre du groupe d'amitié France-Maroc du Sénat et vous dire combien nous sommes heureux de vous accueillir au Palais du Luxembourg pour cette rencontre. Celle-ci montre une fois de plus l'importance de développer la relation entre la France et le Maroc.

Avant de vous lire le message du Président du Sénat, je voudrais vous rappeler que le groupe d'amitié France-Maroc est le deuxième plus important du Sénat et que ce groupe, particulièrement dynamique, facilite les rencontres parlementaires et soutient les échanges économiques et culturels. Bien évidemment, nous soutenons le développement de la relation privilégiée entre la France et le Maroc, à un moment où la sécurité dans cette région du monde paraît particulièrement menacée. J'y reviendrai dans un instant.

Je vais donc vous donner lecture du message du Président Larcher, qui vous prie de bien vouloir excuser son absence :

« Le Sénat se félicite d'accueillir ce matin, en partenariat avec Business France, un grand colloque économique consacré au Maroc.

Cet événement me donne l'occasion de rappeler l'ancienneté et l'excellence des relations entre nos deux pays, et en particulier entre nos parlements qui ont en commun le bicamérisme.

Un accord de coopération interparlementaire entre la France et le Maroc existe depuis 1999, mais il a été profondément remanié le 16 avril 2015, à l'occasion du second Forum de coopération entre nos deux Assemblées, pour donner une nouvelle impulsion à nos relations

Lors du Forum de 2015, deux thèmes avaient dominé nos débats : les enjeux croisés de sécurité et de coopération, d'une part ; les enjeux environnementaux (tels que le dérèglement climatique, les énergies renouvelables, ou encore la lutte contre la désertification), d'autre part.

Ces sujets restent d'actualité ! Le Maroc, exemple de stabilité politique dans une région marquée par diverses menaces, s'est doté en 2011 d'une nouvelle Constitution visant à renforcer le pluralisme politique, les droits de l'homme et les libertés individuelles. C'est un acteur majeur pour l'équilibre dans cette partie du monde.

En matière d'environnement, en adoptant un cadre législatif précurseur et en investissant résolument dans les nouvelles énergies, notamment l'éolien et le solaire, le Maroc fait figure de référence en Afrique, et au-delà. La monde entier a salué la parfaite organisation à Marrakech, en novembre 2016, de la COP 22, la 22 e Conférence des parties à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

Il convient de souligner aussi l'ampleur des investissements, notamment en matière d'infrastructures, qu'il s'agisse du grand port de Tanger, de la plateforme aéronautique de Casablanca ou encore de l'immense centrale solaire de Ouarzazate. Le Sénat a eu à maintes reprises l'occasion de souligner et de faire connaître ces évolutions qui ont fait du Maroc, à bien des égards, un modèle en matière de développement.

Je tiens à saluer ici le rôle éminent joué par le groupe interparlementaire d'amitié France-Maroc, l'un des plus anciens et des plus nombreux du Sénat, présidé par notre collègue Christian Cambon.

Ce groupe 2 ( * ) est aussi l'un des plus actifs comme en témoignent les nombreuses visites croisées et les manifestations tenues au Palais du Luxembourg. En 2016, il a ainsi parrainé trois conférences traitant de sujets ambitieux tels que : « La femme en islam, l'exemple marocain» ; « les enjeux climatiques » ou encore « la coopération décentralisée ». Et dans quelques jours, la commission de la culture du Sénat proposera ici même, avec l'ambassade du Maroc en France, une conférence sur « l'éducation et la culture au coeur du développement de la relation France-Maroc ».

Nous nous réjouissons que le thème du présent colloque permette d'explorer les potentialités économiques de ce pays idéalement situé au carrefour à la fois de l'Europe et de l'Afrique, de la Méditerranée et de l'Atlantique. Je tiens à remercier de cette heureuse initiative M. Frédéric Rossi, Directeur général, délégué export de Business France, S.E. M. Chakib Benmoussa, Ambassadeur du Maroc en France et M. Philippe-Edern Klein, Président de la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc.

À juste titre, les organisateurs ont prévu d'insister sur la dimension européenne. Le Maroc dispose depuis 2008 du « statut de pays avancé » et entretient le partenariat le plus approfondi existant entre l'Union européenne et un État tiers. La treizième session du conseil d'association UE - Maroc s'est tenue à Bruxelles, le 14 décembre 2015. Lors de cette session, l'Union européenne a confirmé son engagement envers le partenariat avec le Maroc, qui joue un rôle clé au sein du voisinage Sud. Par ailleurs, les autorités marocaines ont exprimé le souhait que le Maroc réintègre l'Union africaine. Grâce aux relations étroites tissées entre le Maroc et l'Union européenne, et particulièrement avec la France, cette décision ne peut que resserrer le partenariat économique et politique entre les deux rives de la Méditerranée, et au-delà entre l'Europe et l'Afrique.

Votre présence nombreuse, ce matin, témoigne de l'intérêt tout particulier que nos entreprises accordent à ces perspectives très prometteuses et qu'avec mes collègues nous souhaitons accompagner. À tous, je souhaite donc de très fructueux travaux ! »

M. Christian CAMBON - Je pense que ce message est suffisamment explicite pour ne pas avoir à le compléter. Je voudrais simplement insister sur l'événement majeur que représente le retour du Maroc au sein de l'Union africaine et que d'autres actualités ont quelque peu occulté. Le groupe d'amitié a eu l'occasion de faire savoir publiquement combien il demeure attentif à cette démarche.

Je salue également le rôle personnel de Sa Majesté le Roi, dont l'engagement personnel, la multiplicité des missions qu'il a conduites dans les différents pays africains, a véritablement changé la donne. Je crois que dans ces temps de grande difficulté et d'incertitude sur le plan de la sécurité, le travail du Maroc et l'exemple qu'il donne en termes de développement et de sécurité, est absolument extraordinaire. Un tel exemple ne peut qu'être salué et encouragé. La mission que nous nous fixons, et que je tente d'assumer en tant que président du groupe d'amitié France-Maroc, est historique, amicale et très importante pour notre sécurité et notre développement économique mutuel.

M. Arnaud FLEURY - Je vous remercie Monsieur le Président. Il sera en effet fortement question du développement économique tout au long de cette matinée, ainsi que cet après-midi lors des entretiens individuels que les entreprises pourront avoir avec les experts sur le Maroc.

S.E. M. Chakib BENMOUSSA,
Ambassadeur du Maroc en France

Tout d'abord, j'adresse tous mes remerciements au Président du Sénat, qui nous accueille dans cette magnifique enceinte, ainsi qu'à M. Christian Cambon, Président du groupe d'amitié France-Maroc, pour sa mobilisation depuis de nombreuses années en faveur du renforcement des liens entre la France et le Maroc. Je voudrais aussi remercier tout particulièrement Business France et la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc pour l'organisation de ce colloque, et pour l'intérêt qu'ils portent à nos deux pays. Il s'agit d'une occasion particulière pour échanger, aussi bien sur les opportunités d'affaires au Maroc qu'en Afrique.

Si vous me le permettez, compte tenu de l'actualité de cette semaine marquée par le retour du Maroc au sein de l'Union africaine, je m'arrêterai plus particulièrement sur cet événement, sa signification et ses implications économiques, ainsi que sur les opportunités ainsi ouvertes à la collaboration entre la France et le Maroc.

Depuis le début des années 2000, l'action économique du Maroc en Afrique est devenue une réalité qui s'appuie, en premier lieu, sur une vision royale s'inscrivant dans la durée. Cette vision, qui s'est exprimée dans plusieurs discours de Sa Majesté le Roi, est optimiste pour l'Afrique. Elle croit en une Afrique qui possède un fort potentiel et toutes les ressources nécessaires pour réussir son décollage économique, en répondant aux besoins de sa population. Cette même vision croit dans la capacité à construire ensemble une Afrique dynamique et développée, en mesure de relever tous ses défis de stabilité, de sécurité et de lutte contre la pauvreté, le tout dans une dimension d'intégration régionale, de croissance et de co-émergence.

Cette vision a été déclinée sur le terrain et est suivie de manière particulière. Le Président du groupe d'amitié, M. Christian Cambon, citait tout à l'heure les multiples tournées de Sa Majesté le Roi en Afrique. Nous en sommes à la quarante-sixième visite royale dans plus de vingt-cinq pays africains, et à près d'un millier d'accords de coopération signés. Tout ceci crée un cadre adéquat pour encourager l'investissement dans ces pays et promouvoir la coopération Sud-Sud. Pour cela, le Maroc s'appuie sur des atouts tels que la diversité de son économie, l'expertise acquise dans un certain nombre de secteurs, son infrastructure de connexion à l'Afrique ou encore son système financier.

La troisième mesure qui porte cette action du Maroc depuis 2000 est une implication très forte du secteur public et du secteur privé, avec des résultats effectifs. Aujourd'hui, le Maroc est le deuxième investisseur africain en Afrique, le premier en Afrique de l'Ouest. Des investissements importants ont été réalisés dans le domaine de la finance, des télécommunications, de l'énergie, des infrastructures, des mines, de la cimenterie, de l'aménagement urbain, du logement social, de l'agriculture et de l'élevage, ou encore du transport aérien. Le Maroc dispose d'un réseau financier, assurantiel et bancaire implanté dans plus de vingt-cinq pays. Au cours des dernières années, il a développé Casafinance City, une plateforme financière qui se situe aujourd'hui parmi les premières places africaines.

Le retour du Maroc dans l'Union africaine annonce, à mon sens, une nouvelle étape dans cette dynamique. Tout d'abord, l'approche est dorénavant plus continentale. Les relations du Maroc avec l'Afrique subsaharienne étaient longtemps cantonnées à l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale. Aujourd'hui, un intérêt particulier est porté à l'Afrique de l'Est et à d'autres régions du continent.

Par ailleurs, le Maroc considère qu'il est en mesure d'apporter une inflexion au modèle de développement de plusieurs pays du continent. En effet, nombre d'entre eux ont, à l'heure actuelle, le souci d'un développement plus résilient par rapport aux chocs climatiques ou non-climatiques susceptibles de se produire. Ce développement met l'accent sur l'homme et sur la lutte contre la pauvreté, ainsi que sur la gestion des ressources naturelles valorisées sur place. L'objectif est d'exploiter ces ressources de manière responsable par rapport aux équilibres environnementaux et sociaux. Cette inflexion se retrouve à travers l'organisation par le Maroc, en marge de la COP 22, du Sommet africain de l'action, où les discussions ont porté sur la problématique de l'adaptation et la mobilisation des financements. Un certain nombre d'initiatives ont été lancées à l'occasion du Sommet, telle que l'initiative « Triple A » pour l'adaptation de l'agriculture en Afrique. Cette initiative vise à rendre l'agriculture africaine plus résiliente au changement climatique de manière à participer de manière plus forte à la sécurité alimentaire du continent. Une attention particulière a en outre été portée aux petits agriculteurs, en travaillant sur des projets concrets.

Un autre élément important doit être souligné dans le contexte du retour du Maroc dans l'UA : c'est le lancement de plusieurs grands projets structurants, en plus de la traditionnelle coopération bilatérale existant auparavant. J'évoquerai le projet de gazoduc africain atlantique permettant de relier les ressources gazières du Nigéria à celles de plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, au Maroc et au-delà, à l'Europe. Je rappelle à cet égard que le Maroc est connecté à l'Europe par un gazoduc.

Une commission travaille actuellement à l'étude de faisabilité du projet de gazoduc africain, mais aussi à un certain nombre d'autres projets importants lancés au Nigéria et en Éthiopie, avec une portée régionale et continentale.

La politique africaine du Maroc ne peut être crédible que si elle s'appuie sur une stratégie de développement économique du pays, visant à faire du Maroc une base arrière et un hub (plate-forme) pour les investisseurs qui s'intéressent à l'Afrique.

Je voudrais conclure mon intervention par trois points :

En premier lieu, le développement du Maroc s'appuie sur les atouts de différentes régions. À titre d'exemple, je citerai le développement qu'a connu la région de Tanger-Taitouan, dont les infrastructures sont situées à quatorze kilomètres au Sud de l'Europe et donnent sur la Méditerranée et l'Atlantique. De grands projets tels que le projet Tanger-Med ont permis de relier la région à plus de soixante-sept pays à travers le monde. De la même manière, je voudrais signaler l'intérêt aujourd'hui porté au développement des provinces du Sud. Le Maroc a la conviction que cette région saharienne peut devenir demain un espace de transition entre le Nord du Maroc, l'Europe et une partie de l'Afrique subsaharienne. À ce titre, je rappellerai le programme extrêmement ambitieux lancé par Sa Majesté le Roi, il y a environ un an, représentant plus de sept milliards d'euros d'investissements dans les quelques années à venir. L'objectif est de renforcer les infrastructures et de valoriser les ressources sur place pour les populations locales.

Mon deuxième point concerne l'intérêt porté au développement de l'économie verte. Le Maroc se trouve dans une région aride, dans laquelle les questions d'adaptation de l'économie aux changements présents et futurs sont importantes. De plus, le Maroc estime que l'économie verte peut constituer une filière d'avenir, créatrice d'emplois et de valeur. Je rappelle les engagements très ambitieux pris par le pays dans le cadre de l'Accord de Paris sur le climat afin de participer à la réduction des émissions de gaz à effets de serre.

Enfin, le partenariat économique entre la France et le Maroc peut se renouveler autour d'un certain nombre d'axes qui me paraissent très intéressants. Le Maroc a initié de nombreux grands projets dans le cadre de partenariats public-privé, susceptibles de créer une mobilisation plus forte d'acteurs et d'investisseurs potentiels. Le Maroc s'est en effet doté d'un cadre réglementaire et institutionnel pour accompagner cette dynamique. De plus, le Maroc a cherché à développer des écosystèmes industriels d'entreprises dans des secteurs stratégiques. Ainsi en accompagnement d'entreprises locomotives, des PME et PMI, fournisseurs et sous-traitants, se retrouvent dans un environnement favorable au développement de leurs affaires.

De même, le Maroc se trouve dans une démarche de coopération triangulaire avec des entreprises françaises intéressées par le hub vers l'Afrique.

Ensemble, le Maroc et la France peuvent donner une nouvelle dimension au concept de co-localisation et de co-développement qu'ils ont développé entre eux, pour l'élargir à l'Afrique subsaharienne.

Je voudrais enfin signaler qu'il y a deux semaines, j'étais en visite à Dreux dans une entreprise marocaine fortement implantée au Maroc, mais qui a également créé de l'emploi dans plusieurs sites français et d'Afrique subsaharienne, notamment au Sénégal et au Cameroun. Ce schéma et ce scénario peuvent être reproductibles sous certaines conditions, et représentent un axe de renouvellement du partenariat entre la France et le Maroc.

Je vous remercie de votre attention.

M. Frédéric ROSSI,
Directeur général, délégué export de Business France

Monsieur l'Ambassadeur du Maroc en France,

Monsieur le Président du groupe d'amitié France-Maroc,

Monsieur le Président de la Chambre française de commerce et d'industrie au Maroc, notre partenaire pour cet événement,

Chers amis du Maroc et de la France,

Bonjour à tous,

C'est une joie pour Business France de vous réunir en ce lieu prestigieux. Vous avez tous souligné l'excellence des relations entre la France et le Maroc, tant au niveau politique qu'économique et culturel. Ces relations sont approfondies et variées, très amicales également.

Sur le plan économique, le Maroc est aujourd'hui l'un des tous premiers partenaires de la France en Afrique. L'objectif est qu'il le reste. Notre présence économique au Maroc est forte, diversifiée. Cependant, elle fait face aujourd'hui à un contexte de plus en plus compétitif et concurrentiel. Il faut que nos entreprises répondent aux défis lancés par la nouvelle politique industrielle et de développement économique du Maroc et parviennent à saisir les opportunités favorables. Tel est le souhait des autorités marocaines, nombreuses parmi nous aujourd'hui.

Nos entreprises sont déterminées à conquérir de nouveaux marchés et à développer des partenariats compétitifs avec les acteurs marocains. Ce colloque a pour but de les y aider d'une part, en les informant sur les nombreuses opportunités offertes par le marché et, surtout, en promouvant une nouvelle logique de partenariat commercial et industriel innovant, sous un angle gagnant-gagnant pour le Maroc, la France et l'Afrique. La participation de nombreuses personnalités à notre rencontre doit convaincre les PME françaises ici présentes que leurs projets de développement au Maroc sont soutenus par ce pays. C'est donc un encouragement clair pour tous.

Un autre objectif de ce colloque est de rappeler l'excellence des relations et de la collaboration entre Business France et la Chambre française de commerce et d'industrie au Maroc. Nous avons fêté l'année dernière les dix ans de notre partenariat, qui nous a permis d'accompagner près de 3 000 entreprises françaises depuis 2009 sur le marché marocain - soit plus de 200 par an - avec un taux de réussite très positif de 50 %.

Ce chiffre signifie qu'une entreprise sur deux que nous accompagnons ensemble au Maroc (généralement une PME) réussit à faire des affaires dans ce pays à plus ou moins brève échéance. Nous devons donc poursuivre cet effort d'accompagnement.

Cette année, la France sera à nouveau très présente au Maroc au travers de nombreux événements. Cette présence sera tout d'abord importante sur les salons marocains, dont le retentissement sur les pays voisins est fort. Je pense au SIAM, le Salon international de l'agriculture au Maroc, où nous accompagnons collectivement plus de trente-cinq entreprises, mais également à POLLUTEC, le Salon international des équipements, des technologies et des services de l'environnement, pour tous les secteurs métiers liés à l'environnement (plus de soixante entreprises) et au MIDEST, le Salon mondial de tous les savoir-faire en sous-traitance industrielle. Nous nous focaliserons également sur d'autres secteurs d'activité tels que les énergies renouvelables, pour lesquelles d'importants projets sont en cours actuellement au Maroc. De même, une mission sur le secteur ferroviaire sera menée en octobre ainsi qu'une mission dans le secteur du sport, qui sera nouvellement abordée cette année. À la fin de l'année, des rencontres d'affaires de haut niveau entre des entreprises françaises et marocaines constitueront le point d'orgue de ces relations fructueuses. Finalement, il est important de mettre en adéquation l'offre française avec les besoins engendrés par les nouvelles stratégies de développement économique au Maroc. Je donnerai l'exemple de quatre domaines dans lesquels nous souhaitons véritablement encourager nos entreprises :


• les nouvelles infrastructures portuaires de Kenitra Atlantique et Nador West Med ;


• le chantier hors norme de la première ligne ferroviaire à grande vitesse en Afrique ;


• l'installation de transports collectifs durables dans les villes marocaines, notamment les projets de tramway et de lignes de bus à haut niveau de services ;


• le développement urbain de nouvelles éco-cités telles que celle de Zenata, les quartiers urbains de Casa Anfa, de Mazagan etc...

Le deuxième aspect sectoriel important pour notre action commune concerne le domaine de la transition énergétique. Le Maroc s'est en effet doté d'objectifs extrêmement ambitieux en la matière : plus de 42 % d'électricité d'origine renouvelable à horizon 2020, 52 % à l'horizon 2030.

Le troisième point a trait au Plan de création et d'accélération industrielle du Maroc, avec la constitution d'écosystèmes pour une meilleure intégration industrielle. Le principal objectif vise à un positionnement du Maroc dans la chaîne de valeur mondiale sur trois grands secteurs industriels : l'aéronautique, l'automobile et l'industrie électronique.

Enfin, j'évoquerai le programme agricole. Nous avons parlé de l'initiative « Triple A » pour l'agriculture en Afrique. À cet égard, je noterai surtout la volonté d'aller vers davantage de valeur ajoutée et de productivité pour l'agriculture marocaine. Il s'agit également d'accompagner les petits fermiers vers une agriculture plus solidaire. Ici encore, les sociétés françaises ont des atouts à faire valoir.

Pour conclure, je souhaite remercier tous nos partenaires sans lesquels cette opération n'aurait pu voir le jour : l'Agence marocaine de développement des investissements, représentée par M. Younès Lahrichi, Royal Air Maroc, le Crédit agricole et le Crédit du Maroc, et enfin l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED), représenté par M. Jean-Louis Guigou.

Je tiens également à remercier nos collaborateurs de Business France, en particulier M. Michaël Ehrlich du service Événements spéciaux dirigé par Mme Christelle Labernède, et les équipes du Sénat avec lesquelles Business France coopère depuis de très longues années. Cette coopération exceptionnelle nous relie au caractère déjà très international de ce lieu.

M. Philippe-Edern KLEIN,
Président de la Chambre française de commerce et
d'industrie du Maroc (CFCIM)

Monsieur le Président du Sénat,

Monsieur le Président du groupe interparlementaire France-Maroc,

Mesdames et Messieurs les Sénateurs,

Monsieur l'Ambassadeur du Maroc en France,

Madame la responsable du service économique de l'ambassade de France au Maroc,

Monsieur le Directeur général, délégué export de Business France,

Mesdames et Messieurs les Présidents et Directeurs, chefs d'entreprise,

Chers partenaires et chers amis,

Tout d'abord permettez-moi de remercier Business France, la Direction Générale du Trésor, les conseillers du commerce extérieur de la France, le Conseil français des investisseurs en Afrique, l'Agence marocaine de développement des investissements, le Crédit agricole, le Crédit du Maroc et Royal Air Maroc qui nous accompagne dans cet événement.

La Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc (CFCIM) est membre du réseau des Chambres de commerce et d'industrie françaises (CCI) à l'international. Elle représente au Maroc les CCI françaises, assurant ainsi un véritable continuum consulaire aux entreprises françaises. Notre Chambre est la plus importante des 115 CCI françaises à l'international. Cette première place, que nous nous efforçons de conforter, est due notamment aux relations séculaires et exceptionnelles entre le Maroc et la France. La CFCIM occupe la première place en termes de gammes de services d'appui aux entreprises, de nombre d'entreprises adhérentes - près de 3 700 à ce jour, sur la base du volontariat - et de nombre de collaborateurs, dont le total s'élève à plus de cent aujourd'hui. La CFCIM regroupe des entreprises du monde économique franco-marocain afin d'oeuvrer au développement des relations commerciales entre les deux pays. Il est important de constater que 80 % de nos entreprises ont des capitaux majoritairement marocains, ce qui confère à la CFCIM une dimension binationale et biculturelle, et facilite les contacts d'affaires entre les entreprises des deux pays.

La CFCIM est présente sur l'ensemble du territoire marocain grâce à des délégations régionales dans les principales villes du royaume. Elle dispose également d'un bureau à Paris. La CFCIM propose toute la gamme de services d'appui aux entreprises. Nos publications analysent le potentiel du marché pour tous les secteurs porteurs du Maroc : études de marché et missions de prospection avec la réalisation de programmes de rendez-vous d'affaires personnalisés et sur mesure, conseil et assistance à la création d'entreprise (appui dans toutes les démarches administratives, hébergement de sociétés, accueil de volontaires internationaux en entreprise - VIE) dans notre centre d'affaires de Casablanca, organisation de salons professionnels et de forums d'affaires au Maroc...

Dans l'ADN de la CFCIM, l'innovation et l'ouverture vers l'Afrique subsaharienne sont des spécificités qui lui sont propres et qu'elle tient à maintenir. À cela, s'ajoutent trois parcs industriels, bientôt quatre, dans la région de Casablanca, avec à terme 500 entreprises implantées, la création de 25 000 emplois directs, un modèle locatif innovant et foncier, des bâtiments industriels prêts à l'emploi ainsi qu'un campus de formation avec une offre Bac+2 en partenariat avec la CCI de Seine-et-Marne. L'ouverture d'une licence professionnelle aura lieu à la rentrée prochaine dans le domaine de la distribution moderne, avec la mise en oeuvre de l'alternance et de la validation des acquis de l'expérience. De plus, la mise en place d'un centre de formation professionnelle continue a pour objectif de répondre aux besoins des entreprises modernes. De même, un centre de médiation a été institué afin d'aider à la résolution des conflits commerciaux à l'amiable pour éviter le passage devant les tribunaux. Enfin, l'accompagnement des entreprises implantées au Maroc pour les marchés d'Afrique subsaharienne se traduit par la réalisation de missions individualisées multisectorielles sur mesure. Et je salue ,à ce titre, le fait que sous le règne de sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc ait rejoint l'Union africaine. Cette démarche ne peut être que bénéfique pour l'ensemble des parties.

La CFCIM travaille en lien étroit avec Business France, dont elle est un délégataire de service public exclusif au Maroc. À ce titre, elle assure l'accompagnement et le conseil aux investisseurs français dans leurs démarches à l'exportation et à l'occasion de leur implantation sur le marché marocain, ce dont ont bénéficié plus de cent entreprises chaque année. 50 % des entreprises concrétisent leur projet d'implantation en moins d'un an. Notre Chambre travaille également en parfaite synergie avec l'ambassade de France au Maroc, en particulier avec son service économique, ainsi qu'avec les consulats généraux, les conseillers du commerce extérieur de la France, et l'ensemble des autorités et administrations marocaines dans l'intérêt général des entreprises.

Le Maroc offre aujourd'hui des atouts de compétitivité et une lisibilité qui en font une place privilégiée pour de nouveaux relais de croissance. Dans ce contexte de forte attractivité et de vive concurrence internationale, les entreprises françaises doivent adapter leur positionnement, se faire conseiller et être accompagnées. Véritable partenaire de co-développement économique dans une relation gagnant-gagnant, ancrée dans son environnement au Maroc, en France ou à l'international, la CFCIM entend continuer à jouer ce rôle sur mesure. Elle s'attachera à poursuivre sa mission de facilitateur des échanges commerciaux au profit de nos pays.

Je vous remercie.


* ( 1 ) Membres du groupe interparlementaire d'amitié France-Maroc : M. Christian CAMBON, Président , M. David ASSOULINE, Vice-président, M. Ronan DANTEC, Vice-président, M. Alain GOURNAC, Vice-président, Mme Christiane KAMMERMANN, Vice-présidente, Mme Bariza KHIARI, Vice-présidente, Mme Hermeline MALHERBE, Vice-présidente, M. Hervé MARSEILLE, Vice-président, M. Dominique WATRIN, Vice-président, Mme Leila AÏCHI, M. Dominique BAILLY, Mme Annick BILLON, M. Michel BILLOUT, M. Jean-Pierre BOSINO, M. Michel BOUVARD, M. Olivier CADIC, M. Jean-Pierre CAFFET, M. Jean-Pierre CANTEGRIT, M. Pierre CHARON, M. Yvon COLLIN, M. François COMMEINHES, M. René DANESI, M. Vincent DELAHAYE, Mme Marie-Hélène DES ESGAULX, M. Jean-Léonce DUPONT, Mme Josette DURRIEU, M. Hubert FALCO, Mme Françoise FÉRAT, Mme Corinne FÉRET, M. François FORTASSIN, M. Jean-Paul FOURNIER, M. Christophe-André FRASSA, Mme Joëlle GARRIAUD-MAYLAM, M. Jacques GAUTIER, M. Jacques GENEST, Mme Catherine GÉNISSON, Mme Dominique GILLOT, M. Jean-Pierre GRAND, M. Daniel GREMILLET, M. François GROSDIDIER, M. Charles GUENÉ, M. Jean-Noël GUÉRINI, Mme Annie GUILLEMOT, M. Loïc HERVÉ, Mme Odette HERVIAUX, M. Philippe KALTENBACH, M. Roger KAROUTCHI, Mme Fabienne KELLER, M. Claude KERN, Mme Françoise LABORDE, Mme Élisabeth LAMURE, M. Jean-Yves LECONTE, M. Philippe LEROY, Mme Anne-Catherine LOISIER, M. Hervé MAUREY, Mme Michelle MEUNIER, M. Jacques MÉZARD, Mme Catherine MORIN-DESAILLY, M. Christian NAMY, M. Jackie PIERRE, M. Henri de RAINCOURT, M. Bruno RETAILLEAU, M. Bruno SIDO, M. Simon SUTOUR, M. Jean-Louis TOURENNE, M. Alain VASSELLE et M. Jean-Pierre VIAL

_________________________________________

N° GA 143 - Mars 2017

* 2 Voir le rapport n° GA 142 : « Le Maroc : le pays des défis » (décembre 2016)

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page