2. L'impact mitigé de la dévaluation

Le changement de parité du franc CFA en janvier 1994 a constitué un choc important pour l'économie malienne. Si les populations urbaines ont subi une forte baisse de leur niveau de vie, les autorités ont adopté les mesures permettant au secteur rural de tirer parti d'un gain de compétitivité.

L'inflation pour l'année 1996 aura été de 3 % légèrement inférieure à l'objectif fixé par le FMI. Une pluviométrie satisfaisante a permis d'atteindre à nouveau l'autosuffisance alimentaire en céréales en 1996.

Au total, le solde commercial s'est amélioré, passant d'un déficit de 90 milliards CFA en 1993 à un déficit de 80 milliards CFA en 1994. Les importations maliennes ont augmenté en valeur, du fait de la dévaluation, mais se sont contractées en volume. Les échanges maliens se sont orientés vers la zone franc, et notamment la Côte d'Ivoire et le Sénégal (1er et 3e fournisseurs). Les trois principales sources de recettes d'exportation sont le coton, le bétail et l'or. La dévaluation du franc CFA a rendu sa compétitivité à la filière coton. Avec une production de 400 000 tonnes pour la saison 1995-96 et un bénéfice escompté de 30 millions de francs, le Mali est le premier producteur d'Afrique sub-saharienne de coton-fibre. Le coton représente 43 % des recettes d'exportation.

Lors de l'entretien accordé à la délégation, le ministre des Finances a précisé que si la dévaluation avait constitué un traumatisme, le moratoire qui avait été décidé sur les augmentations de prix de produits de base en avait limité les conséquences pour la population. Il a jugé globalement positive la dévaluation, qui a permis un retour des investissements étrangers, lesquels se heurtent désormais à la faiblesse du nombre de projets industriels à financer.

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