INAUGURATION DE LA FONTAINE MEDICIS

22 Septembre 2022

 

Messieurs les Présidents,

Monsieur le Questeur,

Monsieur le Maire du VIe arrondissement,

Cher Monsieur Déchelette, l’architecte qui a conduit le chantier de restauration,

Madame la Secrétaire générale de la Questure,

Chers collègues sénateurs,

Mesdames et Messieurs,

Cet évènement qui nous rassemble aujourd’hui ne pouvait se tenir dans de meilleures circonstances. Nous voici quelques jours après la 39ème édition des Journées européennes du Patrimoine dont je dois dire qu’elles ont été un franc succès pour le Sénat. En l’espace d’un week-end, près de 20 000 visiteurs se sont rendus au Palais du Luxembourg, ce qui en a fait l’un des sites les plus visités en Ile-de-France.

Cet engouement, nous le devons d’abord à la richesse et à la splendeur de notre institution ; également, à cette tradition d’accueil propre au Sénat, ainsi qu’à la qualité et à l’expérience de nos services, de la DAS à la communication en particulier, qui ont rendu très agréable la déambulation de chaque visiteur. C’était aussi le désir de découvrir un lieu politique qui ne ressemble pas tout à fait à d’autres.

Mesdames et Messieurs,

Le Patrimoine est par définition inestimable : il est un rappel à notre grandeur, culturelle et historique, il est un élément central du rayonnement de la France, du passé et du présent.

Le Patrimoine est un bien à protéger, conserver et parfois à réinventer. Il fait partie de l’ADN du Sénat au nom duquel nous investissons chaque année des millions d’euros de budget. La restauration de la Fontaine Médicis répond à cet effort ininterrompu.

La loi du 31 décembre 1913, que le Sénat a contribué à enrichir, demeure le socle fondamental de notre législation en matière de protection des monuments historiques. Depuis le Sénat n’a jamais cessé au travers de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication de s’emparer de ce sujet. Je pense au rapport de juillet dernier consacré à l’état du patrimoine religieux.

Et c’est un parlementaire, sénateur d’Eure-et-Loir, qui préside désormais la commission nationale de l'architecture et du patrimoine, Albéric de Montgolfier.

La Fontaine Médicis est devenue au fil du temps l’un des « emblèmes » de ce Jardin, parmi les plus beaux d’Europe. Elle marque d’abord l’empreinte - certains diront même un caprice - de la première « locataire » des lieux, Marie de Médicis, et de son goût pour l’art florentin. À l’époque, d’ailleurs, cette Fontaine se voulait une réplique de la Grotte de Buontalenti, en Italie, et fut baptiser la « Grotte du Luxembourg ». 

C’est bien plus tard, en 1799, que la Grotte devint une Fontaine, à l’issue de la première restauration du monument réalisée par Jean-François Chalgrin, architecte du Palais du Luxembourg.

Mais c’est à l’occasion des grands travaux de réaménagement de la ville de Paris, menés par le Baron Haussmann en 1860, que la Fontaine trouva son emplacement et son apparence actuels : le percement de la rue de Médicis nécessita en effet son déplacement d’une trentaine de mètres vers le Nord-Ouest.

Ce fut Alphonse de Gisors, architecte du Palais du Luxembourg, qui la sauva de la destruction en la faisant démonter puis remonter pierre par pierre. Au XXIème siècle, c’est à un autre architecte que nous avons fait appel, Monsieur Déchelette ici présent, qui fut appel, à restaurer ce lieu que le passage du temps et des hommes avait dégradé.

Ce chantier de la restauration a été engagé en 2019, sous la conduite de notre Questeur, Vincent Capo-Canellas, que je salue : un travail d’ampleur, eu égard à la fragilité de l’édifice, au risque récurrent de chutes de pierres, de la fragilité du support de la statue de Polyphème qui, je dois le dire, du propre aveu des compagnons ouvriers affectés au chantier, n’a pas été aussi bavard que ne le prétend la Mythologie grecque.

Ces travaux se sont déroulés en deux phases : la première, entre mai 2020 et février 2021, s’est concentrée sur l’édicule, à savoir le couronnement de la Fontaine ; la seconde phase, de février à septembre 2021, sur les bassins.

C’est une remarquable prouesse architecturale, aboutissement de milliers d’heure de travail et d’une patience infinie dont les seuls les maîtres de la restauration ont le secret.

Mesdames, Messieurs,

Merci d’être ici pour ce moment d’hommage à notre patrimoine éternel.

Lors de la présentation du projet de loi relative à la restauration des monuments historiques, André Malraux, alors ministre de la culture, déclarait le 6 décembre 1967 : « Tous les monuments que vous avez sauvés, ont subi une immense métamorphose. Ils sont devenus les jalons fraternels de l'immense rêve éveillé que poursuit la France depuis près de mille ans ».

Merci d’avoir contribuer grâce à la restauration de cette fontaine de Médicis à ce qu’ensemble nous poursuivions « ce rêve éveillé » que constitue l’Histoire de ce palais et de ce jardin.