SYNTHÈSE DE LA DEUXIÈME SÉRIE DE RÉPONSES
AU PREMIER QUESTIONNAIRE


Les réponses postérieures à la première synthèse, d’origine semble-t-il exclusivement masculine, apparaissent beaucoup plus réservées sur l’intérêt d’une politique spécifique visant à accroître la place des femmes dans la vie publique. Si on y retrouve certains arguments développés dans la première série de réponses, l’idée dominante est une négation de l’analyse selon laquelle les femmes n’auraient pas dans la vie publique la place, et surtout le rôle, qu’elles sont en droit de revendiquer.

C’est ainsi que la marginalisation des femmes en matière de pouvoir est niée ou contestée ; il est observé qu’elles jouent un rôle important (certains disent considérable) dans de nombreux domaines, y compris politiques (assistantes de parlementaires, membres de cabinet ministériel...). D’ailleurs, est-il argumenté, la comparaison avec le mouvement féministe britannique montre que si la France n’a pas connu d’action revendicative virulente, voire violente, c’est très certainement parce que les attentes des femmes et leurs revendications spécifiques avaient été spontanément prises en considération par la société française.

Ceci est confirmé par le fait que, la société évoluant, les jeunes femmes trouvent aujourd’hui naturellement la place qu’elles souhaitent occuper dans la vie publique, sociale et économique. Et si elles ne sont pas très présentes en politique, c’est essentiellement parce que leurs goûts, sans doute d’origine culturelle -mais peu importe dès lors qu’il n’y a pas de discrimination-, ne les y portent pas.

Cette situation est donc voulue par les femmes elles-mêmes qui pourraient très facilement en décider autrement, ce que feront peut-être les jeunes générations. Ainsi, le fait que les filles préfèrent les Lettres aux Sciences n’est pas une raison suffisante pour adopter des mesures spécifiques.

Il n’empêche que ce conservatisme de l’opinion publique pourrait être indirectement combattu, notamment en favorisant une évolution vers un plus grand partage des responsabilités au sein de la famille et des entreprises, un enseignement moins différencié à l’école et, in fine seulement, une plus grande parité dans la vie politique. Mais pour cela, il faudrait revoir le code civil et les lois qui privilégient le rôle de mère (il est proposé la suppression des " privilèges maternels ").

Il est logique que ces positions conduisent leurs auteurs à rejeter toute forme d’intervention législative ou toute mesure visant à accroître artificiellement la place et le rôle des femmes (sinon pour favoriser l’égalité civile par la suppression des " privilèges maternels " ou rappeler la nécessité de prévoir des infrastructures pour la garde des enfants en bas âge). Le questionnaire a même été jugé tendancieux en ce qu’il postule qu’il y a des actions à mener, car cela présuppose l’inégalité de droit et même de fait récusée par les auteurs des réponses.

Les quotas sont la principale cible des internautes qui les jugent dégradants pour les femmes, discriminatoires pour les hommes, antidémocratiques et contraires aux principes de l’élection. Quelques-uns vont même jusqu’à soupçonner certaines femmes peu soucieuses de se réaliser dans des entreprises ouvertes à la concurrence technologique et commerciale, de poser ce type de revendication pour accéder au pouvoir sans passer par la compétition inhérente à tout parcours politique, ce qui dénote, observe un internaute, un sens certain de la politique.