Appartenance politique :
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
État civil :
Né le 15 novembre 1924
Décédé le 4 février 2004
Profession :
Administrateur de société
Département :
Savoie
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

DUMAS (Pierre)

Né le 15 novembre 1924 à Chambéry (Savoie)

Décédé le 4 février 2004 à Chambéry (Savoie)

Sénateur de la Savoie de 1986 à 1995

Né le 15 novembre 1924 à Chambéry, Pierre Dumas appartient à une famille très connue en Savoie et engagée dans la vie politique locale et nationale. Son père fut ainsi élu sénateur de la Savoie en 1946. Après avoir participé à la Résistance, dès 1940, alors qu'il n'était encore que lycéen, Pierre Dumas, titulaire d'une licence de droit à la Libération (Université de Grenoble), « monte » à la capitale pour intégrer l'Institut d'études politiques. Familier du boulevard Saint-Germain, il guide son père dans les méandres de Paris et l'accompagne au Palais du Luxembourg. Ce n'est donc pas sans émotion et nostalgie qu'il retournera dans cet hémicycle comme secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement au début des années 1960 puis comme sénateur à partir de 1986.

Pierre Dumas s'engage en politique très tôt en rejoignant, dès 1947, le Rassemblement du peuple français (RPF) du général de Gaulle. Il y devient le responsable des étudiants RPF et transforme cette antenne cadette en une formation militante active qui concurrence efficacement les étudiants communistes au Quartier Latin. De 1951 à 1952, il est attaché au cabinet du président du conseil municipal de Paris, Pierre de Gaulle. Le RPF ayant été mis en sommeil, Pierre Dumas abandonne provisoirement la vie politique pour découvrir le monde des affaires. En 1953, il est recruté comme directeur commercial des Cartonneries de La Rochette (Savoie). Il reste toutefois fidèle au gaullisme et, lors des législatives de janvier 1956, il se porte candidat républicain social dans son département. Il est battu mais se faire élire sous la même étiquette comme conseiller général du canton de Beaufort, en Savoie, en avril 1958. Le retour du Général au pouvoir, au printemps 1958, l'incite à s'engager sur le plan politique à l'échelle nationale. Il se présente aux législatives de novembre 1958 et est élu député UNR de Savoie dans la 3e circonscription, en battant au deuxième tour le député sortant Pierre Cot (et après s'être imposé de peu au premier tour face au candidat MRP Jean Blanc). Cette victoire conforte son implantation locale et le député gaulliste est élu maire de Chambéry en mars 1959. Il le restera jusqu'en mars 1977.

Vice-président de la commission de la production et des échanges à l'Assemblée nationale depuis juillet 1961, Pierre Dumas est nommé, en avril 1962, secrétaire d'Etat aux Travaux publics dans le gouvernement Pompidou. Dès le mois de mai, Pierre Dumas change de portefeuille et devient, le 16 mai, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé des relations avec le Parlement, fonction qu'il occupera jusqu'en avril 1967. Le poste est pour le moins exposé en cette période tendue qui voit le président de la République engager un rapport de forces avec le Sénat présidé par Gaston Monnerville. Pierre Dumas est le seul représentant du Gouvernement au Palais du Luxembourg et, comme sa présence est légalement indispensable, le secrétaire d'Etat ne peut s'absenter une seconde sous peine de voir la séance interrompue... Il est constamment réélu député gaulliste de la Savoie, en novembre 1962, en mars 1967, en juin 1968 et en octobre 1969 (élection partielle).

Président du Parc national de la Vanoise depuis 1963 (jusqu'en 1983) et député d'un département qui profite de l'essor des sports d'hiver à partir des années 1960, Pierre Dumas devient en avril 1967 secrétaire d'Etat chargé du tourisme. Il conforte durant la même période ses assises militantes en intégrant, en novembre 1967, le comité central de l'UDR, en avril 1970, le bureau politique du groupe UDR de l'Assemblée et, en octobre 1972, le secrétariat général de l'UDR comme chargé des problèmes des élus locaux. Le départ de Georges Pompidou de Matignon en juillet 1968 n'affecte pas la carrière gouvernementale de l'élu savoyard qui est appelé par Maurice Couve de Murville au poste de secrétaire d'Etat aux affaires sociales, poste toujours exposé puisqu'il s'agit de négocier l'application des accords de Grenelle dans un contexte monétaire délicat.

En 1962, Pierre Dumas devient président de la société française du tunnel routier du Fréjus (SFTRF), qui dépose la même année ses statuts. Il occupera le poste jusqu'en 2000. Il reprend le projet ancien de percement d'un tunnel routier sous le Fréjus, lancé avant lui par Edouard Herriot puis le général Cartier. La décision très parisienne en faveur du tunnel du Mont-Blanc ne ralentit pas ses ardeurs. Pour pallier le manque d'engagement de l'Etat, il sollicite les collectivités locales et les chambres de commerce. Jusqu'à sa nécessaire capitalisation de 1998 pour lui permettre de rembourser les colossaux emprunts de l'autoroute de Maurienne, la SFTRF restera la seule société autoroutière française au sein de laquelle l'Etat n'est pas majoritaire. Père du tunnel routier sous le Fréjus et de l'autoroute de Maurienne, Pierre Dumas est aussi à l'origine de plusieurs stations de ski comme La Norma et Le Corbier. Fervent militant de la liaison ferroviaire Lyon-Turin (projet de liaison par TGV entre deux grandes villes pour faire de l'espace alpin une zone de contact plus qu'une frontière), il est aussi adepte du transport multimodal (complémentarité rail-route) dans un double souci d'efficacité économique et de respect environnemental.

Son cursus honorum parfait connait trois accrocs entre 1969 et 1978. Au printemps 1969, il est écarté du gouvernement Chaban-Delmas car le nouveau Premier ministre, qui veut jouer l'ouverture, lui préfère un autre savoyard avec lequel Pierre Dumas est en rivalité : Joseph Fontanet. En avril 1973, Pierre Dumas est battu aux législatives en Savoie. L'ancien parlementaire ne renonce pas à la vie politique mais se replie sur trois domaines d'engagement : l'international, comme président de la délégation française au Conseil économique et social des Nations-Unies (il le restera jusqu'en 1978) ; le local, comme vice-président du Conseil régional de Rhône-Alpes (à partir de janvier 1974) et vice-président de l'association des maires de France (dès juin 1974) ; le professionnel, comme président de l'Office national des forêts (de juin 1973 à avril 1984). Le dernier accroc survient en 1977-78, quand Pierre Dumas perd la mairie de Chambéry en mars 1977 (au profit du socialiste Francis Ampe) puis est de nouveau battu au second tour des législatives de mars 1978 dans la 3e circonscription de Savoie. Pour beaucoup, sa carrière politique est alors terminée.

C'est mal connaître la détermination de l'intéressé. Il profite de la déception suscitée par les premiers revers socialistes dans un contexte de crise socio-économique aggravé pour rebondir localement. En mars 1982, il est élu conseiller général RPR de Savoie dans le canton de Chambéry-sud. C'est le début d'un processus de réimplantation. Le vice-président du Conseil général de Savoie prend sa revanche lors des municipales de mars 1983 qui lui permettent de retrouver la mairie de Chambéry. Il en profite pour prolonger ou entamer des projets d'aménagement urbain : réalisation de la zone industrielle de Bissy, de la zone commerciale de Chamnord, de la ZUP de la Croix-Rouge (bientôt appelée Chambéry-le-Haut), couverture de la Leysse, piétonisation de la place St-Léger, ouverture du chantier de la voie rapide urbaine et de l'espace Malraux. En mars 1986, Pierre Dumas est réélu conseiller régional de Rhône-Alpes (2e sur la liste UDF-RPR en Savoie) et vice-préside le Conseil régional de Rhône-Alpes. Le 28 septembre 1986, il est élu sénateur RPR de Savoie (ce qui l'oblige à démissionner de son mandat de conseiller général de Chambéry-sud en conformité avec la loi sur le cumul des mandats).

Au Sénat, il rejoint la commission des affaires économiques et du Plan ainsi que le groupe RPR. Il s'y montre très actif, multipliant les rapports, questions au Gouvernement et interventions. S'il manifeste comme attendu de l'intérêt pour l'organisation des XVIe Jeux Olympiques d'hiver à Albertville, il consacre l'essentiel de ses interventions aux questions relatives à l'aménagement du territoire, notamment dans les domaines du tourisme (sports d'hiver, hôtellerie) et des transports autoroutiers et ferroviaires dont il est un spécialiste reconnu. C'est dans le cadre de l'examen du projet de loi d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire, en 1993 et 1994, qu'il défend son projet de TGV Lyon-Turin. Il suit de près la création de l'Agence de l'environnement et participe aux discussions autour des groupements européens d'intérêt économique.

Au Sénat, Pierre Dumas approuve la loi du 1er décembre 1988 relative au revenu minimum d'insertion. Il s'oppose à la loi constitutionnelle du 25 juin 1992 ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne ». Il vote la loi du 22 juillet 1993 relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale.

Réélu en mars 1992 conseiller régional de Rhône-Alpes puis vice-président de l'assemblée régionale en charge des transports et communications, Pierre Dumas ne se représente pas aux sénatoriales du 24 septembre 1995. Il quitte le monde politique en 1998 mais continue de suivre certains de ces protégés comme Michel Barnier. Il meurt le 4 février 2004. A ses obsèques, un millier d'habitants de Chambéry lui rendent hommage. Le monde politique (à commencer par les savoyards Pierre Mazeaud, Maurice Herzog, Bernard Bosson, Hervé Gaymard), salue, unanime, les qualités humaines de cet homme visionnaire dans bien des domaines (infrastructures de transport alpin), profondément courtois, toujours à la recherche du consensus et soucieux d'être au service constant de sa ville, de son département, de sa région et de son pays. Pierre Dumas était chevalier de la Légion d'honneur et médaillé de la Résistance. Le conseil municipal de Chambéry décida, en 2005, de donner son nom à l'ancienne place Octogone et, la même année, une fondation Pierre Dumas fut créée à l'Institut de France.

Elu le 28 septembre 1986
Fin de mandat le 1er octobre 1995 (ne se représente pas)

Secrétaire d'État

Membre de la commission des affaires économiques
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Pierre DUMAS

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