Appartenance politique :
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
État civil :
Né le 30 juillet 1908
Décédé le 17 septembre 1988
Profession :
Expert agricole
Département :
Corrèze
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

COUDERT (Jacques, Marie)

Né le 30 juillet 1908 au Raincy (Seine-et-Oise)

Décédé le 17 septembre 1988 à Meilhards (Corrèze)

Sénateur de la Corrèze de 1971 à 1980

Jacques Coudert naît dans la région parisienne, quelques années avant la Première guerre mondiale. Son père est avocat dans la capitale. La scolarité de Jacques Coudert se déroule d'abord dans des institutions privées à Paris et Neuilly-sur-Seine. Puis il s'oriente vers l'agronomie et l'étudie à Beauvais, dans un établissement privé d'enseignement supérieur. A 22 ans, il décide de s'installer comme exploitant agricole dans la petite commune corrézienne de Saint-Pardoux-le-Vieux, au lieu-dit « Le Loubeix ».

Sous l'Occupation, Jacques Coudert met très vite ses qualités au service de l'action clandestine. Nommé syndic régional, il s'efforce de freiner les livraisons de produits agricoles aux troupes allemandes et délivre, à partir de 1942, des certificats de complaisance pour permettre à des jeunes d'éviter le Service du travail obligatoire (STO). Il cache ensuite des résistants et maquisards recherchés par la Gestapo, comme le docteur André Belcour. Il est du reste plusieurs fois menacé par les troupes d'occupation, et est arrêté en mars 1943 avec son frère, avant d'être remis en liberté. Les risques pris par Jacques Coudert dans le cadre de son activité clandestine sont reconnus à la Libération, car il est décoré de la médaille de la Résistance, puis de la Légion d'honneur en 1946.

Comme beaucoup d'anciens résistants, Jacques Coudert s'investit dans la vie publique au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Il est élu maire de Saint-Pardoux-le-Vieux en 1945 et conserve ce mandat jusqu'en 1971. Vice-président du syndicat d'électrification des communes de la Diège en 1948, de la Mutualité sociale agricole en 1950 et de la Chambre d'agriculture de Corrèze en 1955, Jacques Coudert n'a pas pour autant abandonné ses attaches parisiennes. Il devient en effet expert agricole et forestier auprès de la Cour d'appel de Paris et du tribunal de grande instance de Paris en 1961, avant d'exercer la même activité auprès de la Cour de cassation à partir de 1962. Il siège à la Commission de développement économique régional (CODER) du Limousin dans la seconde moitié des années 1960.

Le maire de Saint-Pardoux-le-Vieux échoue aux élections législatives de novembre 1958, dans la 3e circonscription de Corrèze. Il y obtient 10,9% des suffrages exprimés au 1er tour. Le scrutin est en effet très disputé, puisqu'il oppose notamment l'ancien ministre de l'Economie du Front populaire, Charles Spinasse, au maire socialiste d'Ussel, Francis Var, et au maire radical de Meymac, Marcel Audy. La Corrèze est alors ancrée à gauche, les radicaux et socialistes s'opposant aux communistes.

La situation politique du département commence à changer avec les succès électoraux de Jean Charbonnel au sud, puis de Jacques Chirac au nord-ouest du département, en 1962 et 1967. Les sénatoriales du 26 septembre 1971 marquent une nouvelle étape dans cette conquête de la Corrèze par les gaullistes. Des deux sortants, seul le socialiste Marcel Champeix se représente, le radical Roger Courbatère préférant se retirer. Jacques Coudert figure en second sur la Liste pour le progrès économique et social, emmenée par le maire de Collonges, Charles Ceyrac. Avec 299 voix sur 657, Jacques Coudert arrive en tête du 1er tour, devant Charles Ceyrac (298 voix) et Marcel Champeix (282 voix). Ce dernier peut théoriquement compter sur une centaine de voix communistes pour le scrutin décisif. Il n'en obtient que 76, ce qui est assez pour permettre sa réélection (358 voix sur 669). Mais Jacques Coudert bénéficie lui aussi de voix communistes, puisqu'il est élu sénateur de la Corrèze avec 335 voix sur 669 : il a bénéficié d'un renfort de 36 suffrages entre les deux tours, alors qu'il ne disposait théoriquement d'aucune réserve de voix.

Jacques Coudert s'apparente au groupe de l'Union des démocrates pour la République (UDR), puis du Rassemblement pour la République (RPR) du Sénat. Il siège à la commission des affaires économiques et du Plan de la Haute assemblée de 1971 à 1980. Ce spécialiste des problèmes d'électrification en zone rurale est membre du Conseil supérieur d'EDF et de Gaz de France à partir de 1972.

Jacques Coudert prend très au sérieux son mandat parlementaire entre 1971 et 1980. Il ne conserve volontairement aucune autre responsabilité, hormis la présidence du syndicat intercommunal de la Diège et un siège de conseiller régional du Limousin après 1973. L'élu de Corrèze prend volontiers la parole en séances publiques sur des sujets qui concernent la vie quotidienne des Français, comme le démarchage et la vente à domicile (4 mai 1972) ou la protection des jardins familiaux (26 mai 1976). Il s'intéresse tout particulièrement aux problèmes agricoles. Sa commission le désigne comme rapporteur de la loi réglementant les professions d'expert agricole et foncier et d'expert forestier : il se félicite à cette occasion de ce que le titre d'expert ne pourra plus être attribué qu'à « des professionnels confirmés, réputés pour leur compétence, leur indépendance et leur impartialité » (14 juin 1972). Le 27 juin 1978, il intervient dans l'hémicycle du Palais du Luxembourg pour « souligner l'importance de l'état sanitaire du cheptel français pour le développement [des] exportations de bétail » : il souhaite au demeurant qu'une « coopération harmonieuse entre les vétérinaires et la profession agricole » s'établisse afin d'améliorer l'exécution des prophylaxies collectives.

L'ancien résistant qu'est Jacques Coudert regrette aussi, au nom du groupe du RPR, que les crédits affectés aux Anciens combattants « progressent moins rapidement que l'ensemble du budget de l'Etat » (séance publique du 8 décembre 1978). Ses votes lors des scrutins importants sont conformes à ceux de la majorité du groupe gaulliste du Sénat lorsqu'il approuve la création des régions (29 juin 1972) et le passage de l'âge de la majorité de 21 à 18 ans (28 juin 1974). Mais contrairement à beaucoup d'élus modérés ou UDR, il soutient la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (20 décembre 1974). Il se prononce également en faveur de la réforme du divorce (18 juin 1975).

Jacques Coudert ne sollicite pas le renouvellement de son mandat aux sénatoriales du 28 septembre 1980. Il a alors la satisfaction de voir Henri Belcour lui succéder comme sénateur RPR de la Corrèze et battre le sortant socialiste Marcel Champeix au second tour de scrutin.

Huit ans plus tard, lorsque Jacques Coudert disparaît, Jacques Chirac rend un hommage appuyé à « l'une des plus authentiques figures de la Haute-Corrèze », élu à « l'autorité paternelle, tantôt souriante, tantôt bourrue, mais toujours amicale et efficace ».

Elu le 26 septembre 1971
Fin de mandat le 1er octobre 1980 (ne se représente pas)

Membre de la commission des affaires économiques
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Jacques COUDERT

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