État civil :
Né le 2 septembre 1845
Décédé le 26 août 1927
Profession :
Négociant
Département :
Nord
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 2 avril 1905
Elu le 7 janvier 1906
Elu le 11 janvier 1920
Fin de mandat le 5 janvier 1924 ( Ne se représente pas )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

TRYSTRAM (JEAN-BAPTISTE), né le 2 septembre 1845 à Dunkerque (Nord), mort le 26 août 1927 à Petite-Synthe (Nord).

Sénateur du Nord de 1905 à 1924.

Jean-Baptiste Trystram est né le 2 septembre 1845 à Dunkerque, qui est presque un fief familial, puisque son père, qui s'appelait aussi Jean-Baptiste Trystram, a été député de cette circonscription de 1876 à 1889, avec quelques interruptions, et sénateur du même arrondissement de 1892 à 1905. La renommée de la famille Trystram semble liée à celle du grand port du Nord, dont une des écluses porte d'ailleurs le nom.

Pour Jean-Baptiste Trystram fils, la voie est donc toute tracée. Négociant, il manifeste pour tout ce qui touche le commerce et conditionne l'essor économique en général une passion qu'il a héritée de son père. L'exemple qu'il a eu sous les yeux durant sa jeunesse lui permet de brûler les étapes : président de la chambre de commerce de Dunkerque en 1899, il devient rapidement administrateur de la compagnie des chemins de fer du Nord, membre du conseil d'administration de la société des ateliers et chantiers de France, puis administrateur de la Banque de France.

Seule lui manquait encore la consécration du Parlement. Son père démissionnant le 14 février 1905 de son mandat de sénateur, il se présente pour lui succéder. Si, au premier tour, il n'arrive qu'en troisième position avec 1.079 voix, il est élu au second par 1.296 voix sur 2.423 votants. Son premier mandat est très court puisque le siège est soumis à réélection en 1906. Le 7 janvier, Jean-Baptiste Trystram fils se représente, mais il n'obtient au premier tour que 1.144 voix, alors que la majorité requise est de 1.222. Au second tour, il est réélu par 1.300 voix sur 2.446 votants. Comme son père, il siège au groupe de la gauche démocratique. L'année 1905 est marquée par un débat qui fait date dans l'histoire parlementaire de la France : celui qui oppose partisans et adversaires de la séparation des Eglises et de l'Etat. Jean-Baptiste Trystram n'intervient pas dans la discussion, mais, le 6 décembre, il vote pour le projet de loi.

Ce n'est pas un habitué de la tribune du Sénat : jamais on ne l'entendra prendre parti dans les grandes querelles politiques. Comme son père, il se cantonnera dans les questions d'administration locale, tantôt déposant des pétitions au nom du syndicat agricole ou des greffiers des justices de paix de l'arrondissement de Dunkerque, tantôt présentant un rapport, au nom de la commission des chemins de fer, sur la création de lignes d'intérêt local à voie métrique. Survient la guerre de 1914. Jean-Baptiste Trystram est presque septuagénaire. C'est donc non à ses qualités de soldat que peut faire appel le pays, mais à son expérience d'administrateur. Si la Première Guerre mondiale impose à la France un effort militaire sans précédent, elle soulève des problèmes économiques graves. Une commission de onze membres est créée, chargée de l'étude de l'organisation économique du pays pendant et après la guerre. Le 27 mars 1917, par scrutin public, le Sénat élit ceux qui la composeront, dont Jean-Baptiste Trystram.

La guerre finie, il faut en effet relever la France de ses ruines. C'est au sénateur du Nord que revient l'honneur de rapporter, au nom de la commission de l'outillage national, le projet de loi tendant à l'adoption d'un programme d'extension du port de Dunkerque. Rappelant dans une intervention précise et mesurée ce que fut le drame de notre grand port sous les bombardements ennemis, il met l'accent sur la nécessité de voter des crédits pour réaliser le programme projeté : la création d'un avant-port, la construction d'une écluse à sas, l'extension des bassins à flot, la construction d'une gare maritime; la construction d'un engin de radoub, l'ouverture d'un canal raccordant directement les bassins à flot avec l'Aa, la création d'un établissement maritime dont la construction et l'exploitation seraient confiées à la Chambre de commerce de Dunkerque.

Jean-Baptiste Trystram, sans éloquence affectée, emporte l'adhésion du Sénat : après une brève discussion, il obtient et la déclaration d'urgence du projet et son adoption.

Le même jour - une des rares séances au cours desquelles il intervint, mais il faut croire que le sujet lui tenait à coeur ! - il rapporte un projet tendant à apporter au port de Saint-Malo- Saint-Servan bon nombre d'améliorations non moins indispensables : l'approfondissement de l'avant-port et du port de marée, la construction d'une écluse et différents travaux qui doivent permettre à ce port de faire face à un trafic supplémentaire d'un million de tonnes. Comme pour Dunkerque, le rapporteur sait être persuasif : le projet est voté.

Le 11 janvier 1920, Jean-Baptiste Trystram se représente aux élections sénatoriales. Il est réélu au premier tour, sans difficulté, par 1.608 voix sur 2.508 votants. Il siège à la commission de la marine et à la commission des questions minières, mais il a soixante-quinze ans et son activité se ralentit. Le 6 janvier 1924, il a la sagesse de ne pas solliciter le renouvellement de son mandat en raison de son âge et de son état de santé.

Il meurt trois ans plus tard, le 26 août 1927, à Petite-Synthe, dans le Nord.

Il était Chevalier de la Légion d'honneur.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jean-Baptiste TRYSTRAM

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