État civil :
Né le 21 janvier 1851
Décédé le 20 avril 1912
Profession :
Avocat
Département :
Rhône
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 28 janvier 1900
Fin de mandat le 2 janvier 1909 ( Ne se représente pas )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

REPIQUET (LÉON, ANTOINE), né le 21 janvier 1851 à Lyon (Rhône), mort le 20 avril 1912 à Lyon.

Sénateur du Rhône de 1900 à 1909.

La carrière de Léon Repiquet peut être considérée comme l'archétype de l'ascension du « notable » aux responsabilités politiques, en cette première avant-guerre où la lutte demeure âpre entre les conservateurs, fussent-ils libéraux, et les tenants d'un affermissement sans compromis de la République.

Reçu avocat à la Cour d'appel de Lyon dès 1872, Léon Repiquet entre au conseil de l'Ordre en 1895. Elu au conseil municipal d'Oullins en 1888, siège qui lui est reconduit en 1892, il accède cette même année au Conseil général du Rhône où il représente le canton de Saint-Genis-Laval jusqu'en 1901.

Le 28 janvier 1900, soutenu par son ami Antonin Gourju, lui-même élu dès le 2e tour, il est appelé au 3e tour de scrutin, par 364 voix sur 732 votants, à occuper Je dernier siège sénatorial restant à attribuer pour le département du Rhône, distançant de 17 voix le sénateur sortant Marius Thévenet, lequel avait pris, en tant que garde des Sceaux du second cabinet Tirard, une part très active à la répression des menées boulangistes. Sur l'insistance de ses amis républicains, Marius Thévenet, qui n'avait manqué son élection au 2e tour que d'une seule voix, faute de la prise en compte d'un bulletin litigieux, ayant déposé une requête contre les conditions d'élection de Léon Repiquet, celui-ci est invalidé à la très faible majorité de 127 voix contre 124, le 29 mars 1900, en conclusion d'un débat long et animé où s'affrontent républicains et conservateurs sous le couvert d'arguments juridiques. Le 29 avril suivant Léon Repiquet retrouve son fauteuil, dès le premier tour de scrutin, réunissant sur son nom 373 suffrages contre 361 à son rival, vérifiant ainsi l'inclination assez habituelle des électeurs à confirmer un choix désavoué en contentieux.

Au Palais du Luxembourg où il siège parmi ses collègues du centre gauche et de l'alliance républicaine et progressiste, curieusement, cet homme de prétoire préfère, aux effets de tribune, le labeur obscur des nombreuses commissions auxquelles le désigne la confiance de ses collègues (il se fait notamment une spécialité des rapports sur la substitution des ressources provenant de taxes spécifiques à celles tirées des droits d'octroi abolis). Reste que dans la grande affaire des débuts du siècle qui divise l'opinion : les rapports entre l'Eglise et l'Etat, la dévolution des biens des congrégations ou les séquelles de l'affaire Dreyfus, par exemple, sa fidélité à ses convictions profondes est sans équivoque. Ainsi, lors de la discussion sur la fameuse loi sur les « associations », soutiendra-t-il avec chaleur un amendement (qui sera d'ailleurs repoussé par la majorité républicaine du Sénat) tendant à porter de trois à six mois le délai consenti aux congrégations pour se mettre en règle avec la nouvelle législation projetée. Au demeurant, ses votes sont-ils le reflet fidèle de ses options : c'est pourquoi il se prononce : contre la demande d'affichage du discours prononcé par Waldeck - Rousseau, le 14 juin 1901 devant le Sénat et qui, à l'occasion de la discussion sur les « associations » définit précisément la philosophie du gouvernement en ce qui concerne les rapports entre l'Eglise et l'Etat ; contre la théorie des « biens sans maître » opposée à l'encontre de l'actif des congrégations ; contre l'ordre du jour favorable à Emile Combes, en conséquence des interpellations de ses amis Gourju et de Chamaillard, mettant en cause l'application à la Bretagne de la loi sur les associations ; contre la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, ou encore contre l'approbation donnée à Clemenceau concernant sa politique à l'égard de l'exercice des cultes, tandis qu'il appuie de ses suffrages les initiatives de ses collègues conservateurs opposées aux réformes soutenues par la majorité républicaine.

Toujours est-il que, soit par lassitude, soit que la vanité du combat de retardement qu'il a mené, l'ait désenchanté de l'action politique, il ne se représentera pas au renouvellement triennal de 1909. Il devait, du reste, s'éteindre trois ans plus tard à l'âge de 61 ans.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Léon REPIQUET

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