État civil :
Né le 1er avril 1897
Décédé le 1er novembre 1954
Profession :
Fonctionnaire
Département :
Cher
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 10 janvier 1939
Fin de mandat le 21 octobre 1945

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1889-1940

BRETON (ANDRÉ, EMILE, ROBERT, dit ANDRÉ-JULES-LOUIS), né le 3 avril 1897 à Paris-13e, mort le 1er novembre 1954, à Paris-16e.

Député du Cher de 1928 à 1936. Sénateur du Cher de 1939 à 1945.

Fils du précédent, André-Jules-Louis Breton fait ses études secondaires au Lycée Charlemagne à Paris. Il attend d'avoir passé son baccalauréat pour s'engager aux armées. Il part au front en 1915 pour être versé sur sa demande dans les chars d'assaut introduits en France par son père. Il y gagne ses galons d'officier, est blessé au combat, et sa brillante conduite lui vaut la Croix de guerre avec palme et la Croix de chevalier de la Légion d'honneur.

Rendu à la vie civile, il entreprend des études juridiques retardées par la guerre -et les poursuit avec succès jusqu'au doctorat en droit. En 1920, il entre, en qualité de Chef-adjoint, au Cabinet de son père, alors Ministre de l'Hygiène. Puis, commence une carrière administrative, comme sous-préfet de Lesparre (Gironde). Il l'abandonne bientôt pour venir à Paris présider aux destinées du Salon des Arts ménagers, oeuvre de son père. Il en devient commissaire général en 1926 et crée la revue «  Arts ménagers », qui obtient un succès qui ne cesse de se démentir.

Il est attiré à son tour par la politique, et se présente aux élections générales législatives des 22 et 29 avril 1928 dans la deuxième circonscription de Bourges. Il est élu au deuxième tour de scrutin, par 9.535 voix, contre 8.838 à M. Cornavin, député sortant. Il s'inscrit au groupe républicain socialiste et socialiste français et est nommé membre de la Commission du commerce et de l'industrie, de la Commission de l'enseignement et des Beaux-arts, de celle du suffrage universel et de celle des travaux publics et des moyens de communications. Il devient également membre du conseil national des recherches scientifiques et industrielles et des inventions.

Il participe à de nombreux débats. C'est ainsi qu'on l'entend parler des Palais nationaux à propos du budget des beaux-arts de l'exercice 1929, de l'achat de matériel cinématographique à propos du budget de l'instruction publique de l'exercice 1930, et des habitations à bon marché à l'occasion du budget de la santé publique de l'exercice 1932. Il s'intéresse en outre au sucrage des vins, aux dégrèvements d'impôts, aux secours de chômage, à la viticulture et au commerce des vins, à l'outillage national, et tout spécialement aux brevets d'invention. Il interpelle à plusieurs reprises sur le caractère illégal de la composition du Gouvernement, sur la création de départements et sous-départements ministériels et sur leur répartition. Il réclame l'installation à la Chambre d'un système électrique de votation pour alléger les débats. Il dépose en même temps des propositions de loi sur la législation des maladies professionnelles, sur le point de départ de l'année financière, sur l'application des assurances sociales aux anciens combattants et victimes de la guerre, etc. Réélu aux élections générales des 1er et 8 mai 1932, au deuxième tour de scrutin, par 9.816 voix contre 7.489 à M. Cornavin, il conserve son siège à la Commission du suffrage universel et entre aux Commissions des finances et du règlement. Il est nommé rapporteur des propositions de résolution tendant à la nomination de Commissions d'enquête sur l'affaire Stavisky, sur les événements du 6 février 1934, et chargée de préparer une réforme de la constitution. Il rapporte également le budget des pensions. en 1933, 1934 et 1935, puis celui des P.T.T. et de la Caisse d'épargne en 1936. Il se fait entendre en outre sur le perfectionnement de l'outillage national, sur le rétablissement de l'équilibre budgétaire, sur le programme de travaux concernant la défense nationale, sur la réforme fiscale, sur l'assainissement du marché du blé, sur les pensions civiles et militaires, sur le statut organique de l'armée de l'air, sur l'exposition internationale de 1937 à Paris, sur la réforme électorale, etc... tandis qu'il dépose un grand nombre de propositions de loi et de rapports tendant à modifier le règlement de la Chambre.

Il subit un échec aux élections générales du 26 avril 1936, où n'ayant recueilli que 5.933 voix au premier tour de scrutin, il ne se représente pas au second. M. Cornavin lui succède.

Il est alors nommé directeur du Cabinet de M. Maurice Viollette, Ministre d'Etat dans les deux Ministères Léon Blum du 4 juin 1936 et du 13 mars 1938; il assume les mêmes fonctions auprès de M. Paul-Boncour, Ministre des Affaires étrangères et de M. Paul Ramadier, Ministre du Travail.

Mais aux élections sénatoriales du 23 octobre 1938 (renouvellement du 10 janvier 1939) il est élu sénateur du Cher, au deuxième tour de scrutin, par 352 voix sur 670 suffrages exprimés. Il s'inscrit au groupe de la gauche démocratique et entre à la Commission de l'enseignement, à celle de la législation civile et criminelle, à celle des comptes définitifs, à celle du règlement, et à celle des pétitions dont il devient secrétaire. Il se fait entendre sur le budget de l'éducation nationale de l'exercice 1940 et sur le fonctionnement des cours et tribunaux pendant la guerre, et il dépose en même temps un rapport sur la modification du règlement, et des propositions de résolution tendant l'une à assurer la protection des familles nombreuses par l'adoption de mesures de rationnement général, l'autre tendant à coordonner tous les services de la radiodiffusion française. Le 10 juillet 1940, à Vichy, il se prononce en faveur de l'attribution des pouvoirs constituants au Maréchal Pétain comme le plus grand nombre de ses collègues, et, face à des chambres condamnées au mutisme décide d'entrer dans la magistrature. Il est d'abord nommé juge au tribunal civil de la Seine, puis président du tribunal de sécurité sociale dont il est pendant dix années l'organisateur et l'animateur. C'est sans doute dans ces fonctions que sa bonté, sa bienveillance pour tous, son dévouement inlassable qui étaient le fondement de son caractère, eurent l'occasion de s'exercer pleinement. Créateur dès 1930 de l'oeuvre pour la sécurité et l'organisation des secours (S.O.S.) qui comprenait : le Comité de la sécurité contre l'incendie et le danger aérien, le Comité de la sécurité dans les transports et le Comité de la sécurité dans le travail, il développa ces organismes jusqu'à la perfection, organisant des expositions, publiant des ouvrages techniques et de propagande, créant enfin au début de 1954, dans le cadre de l'oeuvre S.O.S. le Comité national pour la prévention et la protection (C.N.P.P.). A la sécurité sociale, dont il bâtit les murs et les bureaux, il lui fut loisible de prodiguer son activité en faveur du droit social dont il se fit l'apôtre: Sécurité dans le travail, la maladie, la vieillisse, lutte contre tous les fléaux, toutes les misères, en un mot, justice sociales, telles étaient les fins auxquelles il consacrait le meilleur de lui-même. Nommé en 1954, conseiller à la Cour d'Appel de Paris, il ne put surmonter les fatigues dues à son labeur acharné. Il mourut prématurément, à 56 ans, dans son appartement parisien entouré de sa femme et de ses enfants, et de la sympathie de tous ceux qui avaient eu l'occasion de le connaître.

Mais son oeuvre généreuse persiste et se poursuit grâce à ceux qu'il sut former. Il était Commandeur de la Légion d'honneur.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958

BRETON (André-Jules-Louis)

Né le 3 avril 1897 à Paris

Décédé le 1er novembre 1954 à Paris

Député du Cher de 1928 à 1936

Sénateur du Cher de 1939 à 1945

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, pages 761 et 762)

André-Jules-Louis Breton se prononce en faveur de la réforme constitutionnelle du 10 juillet 1940.

Il entre ensuite dans la magistrature, d'abord au tribunal civil de la Seine, puis comme président du tribunal de sécurité sociale.

Nommé conseiller à la Cour d'appel de Paris en 1954, il meurt la même année.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de André BRETON

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