État civil :
Né le 20 mai 1862
Décédé le 6 juin 1938
Profession :
Professeur
Département :
Seine
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 11 janvier 1920
Fin de mandat le 8 janvier 1927 ( Ne se représente pas )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

BERTHELOT (ANDRÉ, MARCEL), né le 20 mai 1862 à Paris, mort le 6 juin 1938 à Paris.

Député de la Seine de 1898 à 1902. Sénateur de la Seine de 1920 à 1927.

Fils du célèbre chimiste Marcellin Berthelot (voir ci-après) et frère de Philippe Berthelot qui fut secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères, André Berthelot, fit ses études aux lycées Saint-Louis et Henry IV à Paris puis à la Sorbonne. Reçu, en 1884,. à vingt-deux ans, à l'agrégation d'histoire et de géographie, il fut membre de l'Ecole française de Rome, chargé de mission en Italie et en Hollande, puis nommé, en 1886, maître de conférences et directeur adjoint à l'Ecole des hautes études où il enseigna l'histoire des religions grecques et romaines.

Il entra dans la vie politique en 1894, en se faisant élire conseiller municipal de Paris dans le quartier de la Monnaie et conseiller général de la Seine, mandats électifs qui lui furent renouvelés en 1896 et qu'il conserva jusqu'en 1898. Devenu secrétaire du Conseil municipal de Paris et du Conseil général de la Seine, il se consacra principalement à la question du chemin de fer métropolitain dont la construction fut décidée sur son rapport.

Il se présenta aux élections générales des 8 et 22 mai 1898, dans la 1re circonscription du 6e arrondissement de Paris, et fut élu, au deuxième tour de scrutin, par 3.731 voix contre 3.193 à M. Monteil, sur 7.048 votants. Il réclama dans son programme politique : « l'application intégrale du vieux programme républicain : révision par une Constituante, chambre unique, référendum, mandat impératif, séparation des Eglises et de l'Etat, suppression du budget des cultes, impôt progressif sur le capital ou le revenu remplaçant les impôts de consommation et les patentes, abolition immédiate de l'octroi ».

Elu sous l'étiquette de «républicain socialiste », il appartint au début de la législature au groupe socialiste, puis, lors de la dislocation de celui-ci, ne se fit inscrire à aucun groupe et vota généralement avec les radicaux-socialistes. Il fut membre de la Commission du suffrage universel et de la Commission du budget et de diverses Commissions spéciales.

Il déploya une très large activité en Commission et en séance publique.

Sa vaste culture lui permit de déposer des rapports sur les sujets les plus différents : Budget des protectorats (1899) ; distribution d'énergie (1899) ; budget spécial de l'Algérie (1899, 1901, 1902) ; affichage électoral (1900) ; budget des chemins de fer de l'exercice 1902 ; chemins de fer tunisiens (1902) ; territoires du sud de l'Algérie (1902), il prit part à de nombreuses discussions financières : à celle du projet de loi autorisant la ville de Paris à établir des taxes directes et indirectes en remplacement des droits d'octroi sur les boissons hygiéniques (1898) ; aux débats sur l'Exposition universelle de 1900 (1899) ; sur les affaires étrangères, la situation en Algérie et en Tunisie (1901) ; l'expédition de Chine (1901) ; la réforme de l'enseignement secondaire (1902).

Il fut battu au premier tour de scrutin, aux élections générales du 27 avril 1902 par M. Charles Benoist, rédacteur politique de la Revue des Deux Mondes, professeur à l'Ecole des sciences politiques, n'obtenant que 2.799 voix contre 4.316 à son adversaire, sur 8.087 votants. Il échoua également aux élections sénatoriales dans le département de la Seine en 1907 et en 1909.

Par contre les élections sénatoriales du 11 janvier 1920 lui furent favorables. Il fut élu, au deuxième tour de scrutin, par 588 voix sur 1.019 votants, parmi les candidats de la liste du bloc républicain national. A la Haute Assemblée il fit partie du groupe de la gauche démocratique radicale et radicale-socialiste.

Il appartint à la Commission des Affaires étrangères et à la Commission de politique générale des colonies et protectorats. Il présenta une proposition de loi sur l'énergie électrique (1920) et participa aux débats sur : les questions fiscales et financières (1920, 1921 et 1926), les habitations à bon marché (1920), l'énergie électrique (1920), l'aménagement du Rhône (1921), le droit à la retraite des fonctionnaires pourvus d'un mandat électif (1926), la caisse d'amortissement et la révision constitutionnelle (1926) ; mais son action se trouva paralysée par la déconfiture de la Banque industrielle de Chine dans laquelle il avait des intérêts (1923).

Il ne sollicita pas le renouvellement de son mandat de sénateur aux élections du 9 janvier 1927.

Administrateur du Touring Club de France, il était entré dans l'industrie comme collaborateur du financier belge Edouard Empain, avait été administrateur du Métropolitain (1902-1919), et président de la Société parisienne pour l'industrie des chemins de fer et tramways électriques. Il avait joué un rôle de premier plan dans l'organisation des transports et de l'électrification de la capitale, avait été le promoteur, en 1906, de la Société d'électricité de Paris et de la Société des ateliers électriques de Jeumont, enfin, avait fondé, en 1910 et 1911, la Compagnie de navigation Sud-Atlantique et la Banque industrielle de Chine.

Il n'abandonna jamais les études historiques ou scientifiques, au cours de ses diverses activités parlementaires et industrielles.

Il publia dans La Nation de nombreux articles sur l'histoire des quartiers de Paris, devint secrétaire général de la Grande Encyclopédie entreprise, en 1885, par Camille Dreyfus et sut mener à bien la publication de cette oeuvre, achevée. en 1901 et dans laquelle il écrivit, de nombreux articles. Il fut pendant un certain temps éditorialiste du journal Le Matin. Il publia une Histoire intérieure de Rome (1885), des Morceaux choisis des historiens grecs (1888). Il collabora aux tomes 1 et III de l'Histoire générale de l'Europe dirigée par Lavisse et Rambaud (1892-1894). Au point de vue géographique, il organisa, en 1901, la mission Blanchet pour l'étude du Sahara occidental, la mission chargée de l'étude du chemin de fer de l'Algérie au Tchad (1911), et publia L'Afrique saharienne et soudanaise, ce qu'en ont connu les Anciens (1927), et L'Asie centrale et sud-orientale d'après Ptolémée (1930). Cet universitaire parisien qui représenta Paris dans les assemblées, resta digne de son père, le savant Marcellin Berthelot, en mettant sa science au service des assemblées législatives de son pays, de l'expansion de celui-ci dans le monde et des recherches historiques et géographiques auxquelles il avait consacré sa vie.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de André BERTHELOT

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