M. le président. La parole est à M. Stéphane Ravier.

M. Stéphane Ravier. Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, après avoir œuvré récemment, avec vous, pour la création de 200 nouvelles brigades de gendarmerie dans le pays, je tenais à prendre la parole pour exprimer ma gratitude et ma reconnaissance aux membres des forces de l’ordre déployées sur tout le territoire national, en particulier sur le territoire marseillais.

Je tiens à saluer avec vous la mémoire d’Arnaud Blanc, gendarme du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), tué le 25 mars dans une opération contre l’orpaillage illégal en Guyane.

C’est dans cette même Amérique centrale et du Sud que l’extrême gauche dite française, ennemie de l’ordre et de l’autorité dans son propre pays, trouve ses meilleurs amis : les Chavez, Maduro, Castro, apôtres de l’effondrement économique, de la suppression des libertés fondamentales et de la répression policière sanglante.

En effet, il faut dire les choses, si nous subissons un tel niveau de violence envers les forces de l’ordre, n’en déplaise aux falsificateurs et aux menteurs, c’est principalement l’œuvre de la nouvelle union révolutionnaire des gauches,…

M. Jérôme Durain. Il n’y a personne d’extrême droite ?

M. Stéphane Ravier. … cette gauche des hémicycles qui légitime l’extrême gauche activiste et zadiste. À Paris, à Sainte-Soline, à Bordeaux, à Marseille, ils sont présents dans les rues et dans les facs, aux côtés de la racaille Antifa et autres Black Blocs.

Nous avons vu cet ancien dealer, devenu député, cracher verbalement sur la police, tandis que des agents assuraient sa sécurité et protégeaient son domicile jour et nuit. (M. Jérôme Durain sexclame.)

Nous avons entendu M. Mélenchon en appeler à la « rééducation des policiers ». Il est temps de rappeler à Fidel-Hugo Mélenchon que « la République, c’est eux ! » (M. Jérôme Durain sexclame.) Le Lider Maximo de l’islamo-gauchisme ferait mieux de se rééduquer lui-même et de rééduquer ses députés, qui hurlent aux prétendues violences policières, mais qui réintègrent l’un de leurs collègues qui frappe son épouse. M. Quatennens, on le sait, est pour que toute la France soit insoumise, sauf sa femme…

M. Jérôme Durain. Quel argument…

M. Stéphane Ravier. Pour que la République et la France, surtout, ne sombrent pas dans le chaos auquel rêve et œuvre la nébuleuse gauchiste, 6 700 policiers et 3 300 gendarmes ont été blessés en service en 2020.

Le seul racisme systémique qui existe dans notre pays…

M. Jérôme Durain. C’est le vôtre !

M. Stéphane Ravier. … est le racisme anti-flics vociféré par une certaine gauche et l’extrême gauche. Cette haine des forces de l’ordre est largement partagée dans les cités de la diversité, où la police est perçue non seulement comme les représentants de l’ordre, mais aussi comme les représentants de la France que la racaille déteste plus que tout.

Cette extrême gauche anarchiste anti-française embrigade les révoltés des causes sociales et du racisme anti-français pour en faire des soldats de la haine anti-flics.

Notre pays, qui a vibré à la mort héroïque d’Arnaud Beltrame, est l’écrin précieux d’un processus de civilisation qui nous a transmis l’idéal chevaleresque. Ce sont ces figures d’abnégation qui fédèrent le pays et continuent d’écrire le récit national. Comme le 24 mars 2018, je salue ici tous ceux qui sont prêts à sacrifier leur vie pour protéger la nôtre.

Cette proposition de résolution a le mérite d’identifier et de mettre face à face ceux qui se trouvent dans le camp de la Nation et ceux qui sont dans le camp de ses ennemis. Que chacun choisisse !

Pour ma part, face aux rouges et à leurs supplétifs (Rires sur les travées des groupes SER et CRCE.), je suis et je serai toujours dans le camp…

M. Jérôme Durain. Des bruns !

M. Stéphane Ravier. … des bleus ! (Exclamations sur les mêmes travées.)

M. le président. La parole est à Mme Nathalie Delattre.

Mme Nathalie Delattre. Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, je veux tenir ici une position sans équivoque : le groupe RDSE condamne sans détour tous les actes de violence commis notamment par des casseurs lors des manifestations qui ont eu lieu ces dernières semaines.

Très largement, nous condamnons toutes les attaques portées à l’encontre des policiers, des gendarmes et parfois même des pompiers et de notre sécurité civile sur notre territoire.

Tout le monde se souvient de l’hommage rendu aux forces de l’ordre pendant les manifestations contre le terrorisme en 2015. Nous étions déjà convaincus, avant ces drames, du courage et du dévouement de nos agents. Rien n’a changé depuis.

Cependant, j’observe, chez certains de nos concitoyens, un sentiment de colère, de plus en plus tranché, un rejet de l’État et de la collectivité.

J’aimerais toutefois redire à ceux qui doutent de l’intérêt de nos institutions qu’ils ne doivent pas oublier tous les services qu’elles nous rendent au quotidien.

Policiers et gendarmes s’inscrivent dans un ensemble de services publics qui va des hôpitaux aux établissements scolaires, en passant par les réseaux routiers ou les services d’assurance chômage notamment.

Ceux qui hurlent des slogans anti-police ont-ils conscience d’y englober le reste ? Ces slogans sont, à nos yeux, de même nature que les violences à l’égard des enseignants.

Le groupe RDSE s’est saisi du sujet de la violence à l’égard des institutions en défendant la proposition de loi visant à permettre aux différentes associations d’élus de se constituer partie civile pour soutenir pleinement, au pénal, un édile victime d’agression, que j’ai déposée.

Le rejet de toute autorité institutionnelle ne saurait être admis, en même temps qu’il doit nous interroger.

Vivre en société, c’est aussi se soumettre à la contrainte sociale. Pour reprendre une formule du juriste bordelais Léon Duguit, « une société ne pourrait exister s’il n’y avait pas de discipline sociale, si une règle ne défendait pas certaines choses et n’ordonnait pas certaines autres aux individus qui la composent ».

Je considère que la désobéissance civile n’est pas une option dans notre République et qu’elle est choquante quand elle est prônée par des élus, qui se devraient de la défendre. Elle est d’autant moins une option qu’elle est souvent sous-tendue par des idéologies douteuses, entre obscurantisme et complotisme. Nous n’y adhérons pas.

Dans son exposé des motifs, la proposition de résolution indique qu’il est « inacceptable et dangereux de renvoyer dos à dos forces de l’ordre et casseurs ». Évidemment !

Toutefois, ne pas accepter la comparaison n’implique pas de renoncer à toute observation critique.

Certaines images restent choquantes et peuvent mettre mal à l’aise. Il est possible d’être révolté face à l’incendie de la porte de la mairie de Bordeaux et de ne pas être absolument serein en voyant tourner en boucle des images de tirs de LBD et de jets de grenades.

Oui, nous pouvons être reconnaissants du travail quotidien des agents de police et de gendarmerie, tout en nous inquiétant de la dérive d’une poignée d’entre eux lorsque nous entendons certains enregistrements.

Cependant, s’inquiéter d’une augmentation, même marginale, des violences policières, c’est s’inquiéter, plus largement, de l’augmentation de la violence dans notre société.

Il nous faut donc nous préoccuper de la santé mentale de nos agents, de leur état d’épuisement, des situations auxquelles ils sont confrontés quotidiennement. Il nous faut aussi veiller à ce que notre police soit irréprochable et que chaque dérive soit sanctionnée avec la plus grande fermeté.

En notre qualité de parlementaires, nous devons les accompagner et les soutenir, par exemple en leur accordant les moyens nécessaires à l’exercice de leur métier dans des conditions décentes.

En conclusion, mes chers collègues, le groupe RDSE veut réaffirmer avec force sa gratitude et sa reconnaissance aux membres des forces de l’ordre. Aussi, ses membres voteront pour cette proposition de résolution. (Applaudissements sur les travées des groupes RDSE et Les Républicains. – M. Franck Menonville applaudit également.)

M. le président. La parole est à M. Olivier Paccaud. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Roger Karoutchi. Très bien !

M. Olivier Paccaud. « Sans bouclier, tu n’es rien. » Tout gladiateur, tout chevalier le sait bien.

Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, j’aimerais à mon tour rappeler combien la place des forces de l’ordre est cruciale dans nos sociétés démocratiques, combien nous leur sommes redevables. Cette place a quelque chose à voir avec ce qui est au fondement de nos sociétés civilisées : le contrat social, lequel ne serait qu’un vœu pieux s’il n’y avait une force à même de le rendre exécutoire, de contraindre, au besoin par la coercition physique, les individus qui refusent de le respecter. C’est parce que nous savons qu’il existe une force capable d’imposer le respect des lois que nous pouvons jouir paisiblement de nos existences.

La police apporte la force au droit. Elle arme l’ordre démocratique contre ceux qui voudraient s’y soustraire ou lui en substituer un autre, injuste et arbitraire. En somme, pour paraphraser Blaise Pascal, elle permet à ce qui est juste d’être fort. Sans police pour en assurer le respect, point de contrat social : le droit ne serait que de vaines taches d’encre sur d’insignifiantes pages de codes. Même s’il est imparfait, c’est donc tout notre ordre social démocratique qui repose sur l’existence de cette force permettant d’éviter la « guerre de tous contre tous », comme l’a si bien décrit Thomas Hobbes.

Que cela soit clair, manifester son soutien aux policiers et sa reconnaissance pour leur engagement ne revient pas à prendre parti contre la liberté de manifester. La rhétorique stérile qui voudrait dresser les manifestants contre les forces de l’ordre est inepte. Les unes sont là non pour entraver la liberté des autres, mais, au contraire, pour la garantir, notamment contre le noyautage des manifestations pacifiques par des perturbateurs qui y trouvent une couverture à leurs méfaits.

C’est ce dernier risque qui, de nos jours, met le plus en péril à la fois la sécurité des manifestants et l’intégrité des forces de l’ordre. Avant l’irruption des Black Blocs dans les cortèges syndicaux, tous les observateurs relevaient le faible nombre d’incidents et saluaient le bon déroulement des rassemblements, la coopération des organisateurs. C’est donc aux agresseurs de policiers, aux incendiaires de poubelles, aux briseurs de vitrines, aux lanceurs de pavés qu’il faut jeter la pierre. Ils sont les seuls fautifs des effusions de violence que l’on a observées de Sainte-Soline à Paris. La réprobation à leur endroit doit être unanime.

En effet, le droit de manifester n’est pas le droit à la chienlit. Qui pourrait en disconvenir ? Qui s’offusquera que la force doive rester à la loi ? Certainement pas nos devanciers ! Revenons à nos vieux textes. Jérôme Durain a cité la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Pour ma part, je citerai les constitutions de 1791, 1793 et 1848, qui consacrent le droit de manifester, mais en l’assortissant systématiquement d’une exigence : la non-violence. La seule liberté alors reconnue est celle de « s’assembler paisiblement et sans armes, en satisfaisant aux lois de police », dans le respect de « la liberté d’autrui et de la sécurité publique ».

Cette conciliation entre liberté et ordre public est un invariant dans notre tradition juridique. Elle structure la façon dont notre droit conçoit l’étendue et les limites de la liberté de manifester. Devrions-nous considérer avec mansuétude les violences des Black Blocs et pousser des cris d’orfraie lorsque la police intervient pour y mettre fin ? Quel triste enchantement a conduit certains esprits à cette inversion des coupables et des victimes, des fauteurs de troubles et des gardiens de la paix civile ?

Qu’est-il reproché à la police ? De riposter lorsque l’on s’en prend à elle ? De se défendre lorsqu’un millier de ses agents sont blessés, plus ou moins gravement, par des assauts pénalement et moralement inacceptables ? Lui en veut-on de ne pas abandonner nos rues à une poignée de casseurs ? De s’interposer lorsque des commerces sont saccagés ? D’escorter des pompiers venant éteindre des incendies ?

Ce que ses contempteurs reprochent à la police, c’est bel et bien de ne pas désarmer face à une violence qu’ils cautionnent peut-être dans le secret de leurs cœurs. Ils blâment la police de faire ce pour quoi elle a été instituée : préserver l’ordre républicain établi par les lois que notre société s’est prescrites au travers de ses institutions démocratiques. Ce faisant, ils répudient le contrat social qui nous lie.

C’est pourquoi nous devons, nous autres sénateurs, témoigner notre gratitude envers les défenseurs des droits que sont les policiers et leur redire notre confiance quand traîner la police dans la boue, la couvrir d’accusations infamantes est devenu le fonds de commerce médiatique d’une partie de la classe politique.

Non, nous n’accepterons pas que le bruit et la fureur soient des codicilles au contrat social.

Non, les CRS n’ont pas vocation à devenir de la chair à Black Blocs.

Non, nous ne laisserons pas la police être livrée à quelque vindicte que ce soit dans l’opinion publique.

Sans bouclier, nous sommes faibles. Toute démocratie le sait bien ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. le président. La parole est à M. Franck Menonville. (M. Bruno Belin applaudit.)

M. Franck Menonville. Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, nous avons assisté, ces dernières semaines, à un véritable déchaînement de violence dans notre pays. Des mairies ont été incendiées. De très nombreux parlementaires ont été la cible d’attaques, y compris dans leur domicile. On ne compte plus les devantures de magasins et les véhicules incendiés et détruits. Voilà l’image que nous livrons au monde.

Chaque jour de manifestations, les forces de l’ordre affrontent des individus armés, décidés à casser, à incendier, voire à tuer. Ce sont des cocktails Molotov, des boules de pétanque et des battes de base-ball qui ont été employés contre nos policiers et nos gendarmes le 26 mars dernier à Sainte-Soline – tout cela bien évidemment pour une manifestation non violente…

Force est de constater que l’ultragauche attaque aujourd’hui délibérément notre République et notre démocratie. La France doit cesser d’être la terre de jeu européenne de ces factions extrémistes. (Marques dapprobation sur des travées du groupe Les Républicains.) Les mouvements d’ultragauche doivent être démantelés. Il faut lutter contre la complaisance intellectuelle et politico-médiatique envers ces groupuscules.

La réponse pénale en cas d’agression contre un dépositaire de l’autorité publique doit absolument être renforcée dans notre pays, afin d’être enfin dissuasive.

Ceux-là mêmes qui avaient promis de transformer l’Assemblée nationale en zone à défendre (ZAD) ont empêché le débat démocratique par une guérilla indigne du Parlement et sont aujourd’hui dans la rue aux côtés des casseurs.

Les Français ont des opinions diverses. Il est un point sur lequel ils sont néanmoins accordés, c’est que la démocratie doit nous gouverner.

« Ce qui préserve de l’arbitraire, c’est l’observance des formes », disait Benjamin Constant. En tant que représentants de la Nation, il est de notre devoir de réaffirmer que la violence n’est pas un moyen d’expression légitime dans notre démocratie et dans notre République. Nous avons et nous aurons des désaccords : c’est normal. Les gouvernements feront toujours face à une opposition : c’est naturel et c’est là le principe de la démocratie. Il importe cependant que cette opposition s’exprime par la voie démocratique.

Alors que notre pays connaît des accès de violence, je veux rendre hommage, au nom du groupe Les Indépendants – République et Territoires, aux hommes et aux femmes qui dédient leur vie à la protection de nos concitoyens et de nos institutions. Ce sont eux qui protègent la France contre la délinquance et le terrorisme, eux qui sécuriseront les grands événements que notre pays s’apprête à accueillir, eux encore qui doivent faire face aujourd’hui à une violence encouragée par quelques irresponsables politiques. Prises pour cible par des révolutionnaires de salon, les forces de l’ordre le sont ensuite dans la rue.

Depuis le début des manifestations, on compte plusieurs centaines de blessés – il y en a eu 154 pour la seule journée de jeudi dernier.

Malgré l’intensité des tensions, malgré le risque qu’ils encourent, nos policiers et nos gendarmes continuent d’exercer leur métier avec un grand professionnalisme. Avec courage et sang-froid, ils font face à des individus qui cherchent en permanence à provoquer l’embrasement.

À la veille d’une nouvelle journée de mobilisation, je veux, au nom de mon groupe, leur dire qu’ils peuvent compter sur notre soutien. Nous exprimons, aujourd’hui encore, notre reconnaissance aux gardiens de l’ordre républicain.

Contrairement aux manifestants, la police et la gendarmerie ne sont les défenseurs d’aucune idéologie. Ils sont au service de tous les Français et de nos institutions républicaines.

Beaucoup de nos collègues s’étaient levés, à la suite de la question d’actualité au Gouvernement du président de notre groupe, Claude Malhuret, pour rendre hommage à nos forces de l’ordre. La proposition de résolution que nous examinons aujourd’hui fait donc partie des textes qui doivent nous réunir et réunir les républicains.

Le groupe Les Indépendants – République et Territoires en soutiendra donc bien évidemment l’adoption, à l’unanimité de ses membres.

Mes chers collègues, permettez-moi, pour conclure, de saluer l’initiative conjointe des présidents de groupe Bruno Retailleau et Hervé Marseille. (Applaudissements sur des travées des groupes UC et Les Républicains.)

M. le président. La parole est à M. Xavier Iacovelli.

M. Xavier Iacovelli. Monsieur le président, la proposition de résolution que nous examinons aujourd’hui est certainement révélatrice d’un climat social et politique que notre pays connaît depuis une vingtaine d’années. En effet, s’il y a bien un constat que nous partageons, c’est que les contestations auxquelles notre pays est confronté sont de plus en plus violentes.

Ces phénomènes de violences ne touchent pas que la France. Rappelez-vous ces scènes de guérillas et d’émeutes lors du G20 de Hambourg en 2017, avec trois jours de déferlement de violence et de haine. Rappelez-vous le G8 de Rostock, en 2007, où l’on a compté plus d’un millier de blessés, ou encore le G20 de Londres.

L’apparition des zones à défendre, les fameuses ZAD – en réalité, de véritables zones de non-droit – est également devenue un phénomène récurrent. De même, chez nos voisins, il y a eu, au mois de janvier 2023, à Lützerath, en Allemagne, de violents affrontements, au cours desquels les policiers ont essuyé des tirs d’engins pyrotechniques et des jets de projectiles, faisant plus de 70 blessés. Au cours de ce même mois de janvier, à Atlanta, des manifestations pour s’opposer à la construction d’une école de police se sont soldées par un mort et de nombreux blessés.

Cette mouvance internationaliste touche également la France.

Cette nouvelle génération d’activistes d’ultragauche, ou d’ultradroite, se structure au printemps 2006, lors de la mobilisation contre le contrat première embauche (CPE). Ces activistes méprisent les mobilisations institutionnelles. Ils méprisent les manifestations encadrées. Ils encouragent l’insurrection et profitent des contestations pour semer le chaos.

Plusieurs lieux de forte contestation sont devenus tristement célèbres : Sivens, où un jeune homme est décédé et 56 policiers et gendarmes ont été blessés ; Notre-Dame-des-Landes, où 108 gendarmes ont été blessés, 800 engins incendiaires saisis, plus de 50 kilos d’artifices et engins explosifs artisanaux et 10 armes blanches récupérés – cela en dit long sur la détermination de ces groupes d’ultragauche à mettre en péril la vie de ceux qui nous protègent !

Au printemps 2016, lors de la contestation contre la loi relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels, dite Travail, la mouvance a atteint un niveau de violence jusqu’alors inégalé.

Depuis, nous le voyons bien, du mouvement des « gilets jaunes » jusqu’à la mobilisation contre la réforme des retraites, l’ultragauche et l’ultradroite infiltrent toutes les revendications pour les radicaliser.

Nous pouvons observer que ces contestations entretiennent des liens entre elles, mais également avec des mouvances étrangères. Ainsi, à Sainte-Soline, les forces de l’ordre ont également été confrontées à des éléments radicaux venant d’Italie, d’Allemagne ou encore de Belgique.

D’ailleurs, selon la préfète des Deux-Sèvres, « tout porte à croire que les activistes violents visaient davantage les forces de l’ordre pour elles-mêmes et, à travers elles, les institutions républicaines ».

Personne, et surtout pas les organisateurs, ne pouvait alors ignorer la violence qui se déchaînerait lors du rassemblement qu’ils avaient préparé.

Le directeur général de la gendarmerie nationale a indiqué que les éléments radicaux avaient pour objectif de « mettre en échec la capacité des gendarmes à maintenir l’ordre public et à assurer la protection des institutions ».

Je le dis avec gravité, mes chers collègues, on ne peut que regretter la duplicité de certains membres de notre Parlement. (Marques dapprobation sur des travées du groupe Les Républicains.) Ces élus portent une lourde responsabilité, par leur attitude, leurs propos et leur silence.

M. Xavier Iacovelli. En participant à ces manifestations interdites, en ne condamnant pas clairement les violences à l’encontre de nos forces de l’ordre, ces élus jouent un jeu dangereux. Comme le dit un slogan simple qu’ils utilisent souvent, ils cherchent à obtenir par la rue ce qu’ils n’obtiendraient pas par les urnes.

Derrière cette idéologie, il y a une réalité qui cautionne la violence physique, la violence verbale et la violence morale.

Si le groupe RDPI salue et votera pour cette proposition de résolution exprimant la gratitude et la reconnaissance du Sénat aux forces de l’ordre, je tiens à rappeler que le renforcement des moyens, l’amélioration des conditions de travail et la revalorisation des carrières sont la meilleure preuve de gratitude et de reconnaissance que l’État puisse fournir aux forces de sécurité intérieure.

Le premier quinquennat du Président Macron a été marqué par un renforcement considérable des moyens alloués au ministère de l’intérieur, avec, je le rappelle, 10 milliards d’euros de budget supplémentaires, 10 000 policiers et gendarmes recrutés, le renouvellement de la moitié du parc automobile, le paiement de plusieurs millions d’heures supplémentaires cumulées non rétribuées durant plusieurs années. L’année 2023 est la première année de mise en œuvre des mesures prévues par la loi du 24 janvier 2023 d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur, la fameuse Lopmi.

Ce texte prévoit un renforcement et un effort budgétaire inédit, de 15 milliards d’euros, entre 2023 et 2027, ce qui permettra notamment le doublement de la présence des forces de l’ordre sur le terrain d’ici à 2030. À cette fin, le ministère de l’intérieur bénéficiera de 8 500 créations d’emploi d’ici à 2027 – en plus des 10 000 emplois que nous avons créés lors du précédent quinquennat. Rien que cette année, les effectifs des forces de l’ordre seront augmentés de 2 857 emplois à temps plein. Ces nouveaux gendarmes et policiers armeront prioritairement les 200 nouvelles brigades qui doivent être créées d’ici à 2027, notamment en milieu rural.

Je pense également à la poursuite de la revalorisation des carrières, des compétences et des métiers dans la police nationale.

Plusieurs mesures sont par ailleurs prévues pour renforcer l’accompagnement social des personnels et de leurs familles : amélioration des aides aux blessés et de l’aide à la reconstruction par le sport, densification du réseau de psychologues cliniciens ou encore mise en place de nouvelles aides à la garde d’enfant en horaires atypiques et décalés.

Mes chers collègues, c’est par toutes ces mesures et par le vote de la Lopmi qui est intervenu dans cet hémicycle que nous apportons un soutien concret, plein et entier aux forces de l’ordre.

Au nom du groupe RDPI, nous exprimerons clairement notre pleine reconnaissance et notre gratitude aux forces de l’ordre en votant cette proposition de résolution. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI, ainsi que sur des travées des groupes UC et Les Républicains.)

M. le président. La parole est à M. François Bonhomme. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. François Bonhomme. Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, jusqu’à la mi-mars, à l’appel de l’intersyndicale, les manifestations contre la réforme des retraites se déroulaient un peu partout sur le territoire de manière organisée et pacifique. Manifestants, Gouvernement ou médias se félicitaient du bon déroulement de cet exercice d’un droit démocratique.

Pourtant, le 16 mars dernier, la décision de la Première ministre de recourir au 49.3 a été le point de départ de violences urbaines, qui ont ensuite émaillé toutes les manifestations, notamment celle du 23 mars ou encore celle du 5 avril dernier.

Nous avons assisté, le 25 mars dernier, dans un autre contexte, à un déchaînement de violence à Sainte-Soline, alors même que la manifestation était interdite sur le site des retenues d’eau.

Le bilan de ces mois d’affrontements est lourd : près de 2 000 interpellations, plusieurs centaines d’atteinte à des institutions de la République, plus de 1 300 policiers, gendarmes ou pompiers blessés, 2 500 incendies sur la voie publique, dont certains menaçant certains immeubles et leurs habitants. Ainsi, un drame a été évité de peu à Paris, où des personnes, notamment des enfants, ont dû être évacuées par nos forces de sécurité.

Face à ce chaos, elles ont fait preuve d’un grand sang-froid pour assurer malgré tout leur mission de protection des biens et des personnes. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons leur rendre hommage et leur apporter tout notre soutien aujourd’hui.

Il s’est pourtant trouvé plusieurs élus, membres de diverses associations prétendument humanitaires, pour se livrer à une mise en cause indécente des policiers et des gendarmes, les accusant de brutalité et de violence à l’égard des manifestants. Nous avons assisté ici même à un renversement des valeurs, les agresseurs devenant les agressés.

Nos forces de l’ordre ont dû contenir les assauts répétés de certains indignés professionnels, qui ont été qualifiés de « simples promeneurs ». Depuis quand les personnes qui souhaitent manifester ou protester doivent-elles s’équiper de cocktails Molotov, de boules de pétanque, de marteaux, de battes de base-ball, de manches de pioche ou de pavés ?

À Sainte-Soline, cet arsenal qualifié de « festif » était complété par des bombonnes de gaz, des aérosols, des bidons d’essence ou encore des mortiers d’artifices. Certains étaient manifestement venus dans l’intention de « taper du flic », encouragés par des slogans stupides comme « la police tue ». Les fourgons en feu de la gendarmerie ne laissaient pas de place au doute quant à leur détermination à en découdre.

Mes chers collègues, il y a là une complaisance et même une fascination pour la violence que je ne m’explique pas. Elle vient en particulier de certains mouvements d’extrême gauche, comme les Black Blocks, qui rêvent d’insurrection et de grand soir. Leur objectif : attaquer et détruire la société capitaliste et ses institutions républicaines, jugées intrinsèquement bourgeoises.

Nos services de renseignement ont confirmé une stratégie d’infiltration des mouvements sociaux, mise en œuvre par l’ultragauche dès la mi-mars, afin de faire basculer des manifestations pacifiques en soirées d’émeute contre tout symbole de l’État et, en premier lieu, contre ces représentants de l’ordre républicain que sont les policiers et les gendarmes.

Cette violence n’a rien de symbolique. Les vitrines des banques, des assurances, des McDonald’s ou encore des grandes enseignes de commerce en ont elles aussi fait les frais. Pour cette mouvance, le recours à la violence doit susciter un processus dit insurrectionnel, prélude indispensable à la révolution. À défaut, c’est un moyen d’abattre nos institutions actuelles au profit d’une vaporeuse VIe République.

Nous avons constaté l’impossibilité pour cette mouvance, qui se dit pourtant démocrate, de condamner clairement les violences exercées contre nos forces de l’ordre. Nous l’avons vu à Sainte-Soline : elle invoque le droit de manifester, mais, pour elle, la propriété, que l’article II de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 cite parmi les « droits naturels et imprescriptibles », n’existe tout simplement pas.

Si les forces de police ont dû être mobilisées, c’est aussi pour protéger l’outil de production de nos agriculteurs. Nous devons l’avoir à l’esprit pour remettre les choses à l’endroit, au nom des valeurs qui doivent nous réunir.

Dans ce contexte de violence contre nos institutions, que peuvent faire les parlementaires pour soutenir nos forces de l’ordre ? Récemment, le secrétaire général du syndicat Alliance a demandé une nouvelle loi anti-casseurs,…