M. le président. La parole est à M. Arnaud de Belenet, pour explication de vote.

M. Arnaud de Belenet. Monsieur le président, je voudrais faire part, à mon tour, de l’intention de vote, en liberté, des membres de mon groupe, en prenant soin de saluer au préalable la méthode et l’ambition portées par ce projet de loi pour une fonction publique digne des enjeux du XXIe siècle.

Comme l’a fait Michel Canevet, je tiens également à saluer, monsieur le secrétaire d’État, votre ouverture d’esprit, votre pleine maîtrise technique et le temps que vous avez consacré à nos débats, qui ont été d’une grande qualité. Le Sénat ne s’y est pas trompé, et il a su se saisir des possibilités offertes par cette démarche d’ouverture, l’ambition et la méthode. Dans la perspective de la commission mixte paritaire, le groupe La République En Marche fait le pari de cette intelligence et votera en faveur du texte tel qu’il est issu des travaux du Sénat.

Bien évidemment, le Sénat a fait entendre sa divergence avec une certaine opportunité, dont nous avons eu l’occasion de discuter, mais je crois que, sur le champ d’habilitation des ordonnances, les débats et les engagements pris par M. le secrétaire d’État devant nous laissent entrevoir un accord en commission mixte paritaire.

En matière de droit de grève, il me semble qu’une nouvelle rédaction, non seulement pour sécuriser juridiquement le dispositif, mais aussi, sans doute, pour l’ouvrir davantage au dialogue social, est tout à fait envisageable.

De la même manière, en matière de déontologie, nos débats ont montré qu’un consensus entre les deux chambres était proche. Nul doute, vu la teneur de nos échanges, que ce sujet est désormais partagé sur toutes les travées de la Haute Assemblée.

Bien sûr, il y aura encore quelques autres sujets de discussion. Je pense notamment au financement du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique, le FIPHFP, et de l’apprentissage. Néanmoins, je crois au succès collectif en commission mixte paritaire. C’est le signe tangible que nous voulons donner par un vote positif.

M. le président. La parole est à Mme Christine Lavarde, pour explication de vote.

Mme Christine Lavarde. En préalable, je voudrais remercier les rapporteurs et M. le secrétaire d’État de leur assiduité et de la qualité qui a prévalu pendant ces deux semaines de débat, alors même que l’examen de ce texte a été particulièrement haché (M. Loïc Hervé, rapporteur, acquiesce.), puisqu’il était un peu casé dans les trous de l’ordre du jour, ce qui ne se prête pas à une discussion continue et soutenue et n’a pas toujours facilité nos échanges.

Les réponses qui ont pu être apportées par nos deux rapporteurs montrent leur grande connaissance du fonctionnement des collectivités locales. C’est vraiment important. Sur ce thème, le Sénat a pu améliorer le texte en apportant un éclairage complémentaire à celui de l’Assemblée nationale.

Je voudrais dire au Gouvernement, qui s’apprête à préparer une ordonnance sur la base de l’article 22, que le Sénat a beaucoup travaillé sur ces sujets, comme vous avez pu le voir, puisque toutes les travées ont repris, notamment, les travaux de la commission d’enquête sénatoriale sur les mutations de la haute fonction publique. Il me semble donc judicieux de continuer à nous associer à vos travaux. Je pense que le président Delahaye, qui présidait cette commission d’enquête, partagera cette invitation.

Bien évidemment, le groupe Les Républicains votera le texte tel qu’il a été amendé au cours de ces deux semaines de travaux.

M. le président. La parole est à Mme le rapporteur.

Mme Catherine Di Folco, rapporteur. Nous arrivons au terme de nos débats, après ces six journées de séance.

Loïc Hervé et moi-même tenions, en tant que rapporteurs, à vous remercier, monsieur le secrétaire d’État, de votre écoute et à saluer votre expertise sur ce sujet très technique. Nous adressons également nos remerciements à l’ensemble des participants pour la rigueur et l’intérêt de ce débat, qui s’est toujours déroulé de manière respectueuse et constructive.

Le Sénat a réalisé un travail approfondi, malgré le caractère très serré du calendrier et l’engagement de la procédure accélérée.

Nous avions déjà adopté 154 amendements en commission. En séance, nous en avons adopté plus de 100, qui viennent du Gouvernement, mais également de plusieurs groupes politiques.

Beaucoup d’apports du Sénat font l’objet d’un consensus avec le Gouvernement.

Nous pouvons les citer : les fonctionnaires momentanément privés d’emploi, les FMPE ; l’amélioration des procédures disciplinaires ; l’introduction dans la fonction publique du congé de proche aidant ; la préservation du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale, présidé par Philippe Laurent ; l’extension des concours sur titres ; l’allégement de la formation des policiers municipaux venant de la police ou de la gendarmerie ; la reconnaissance du mérite collectif.

Évidemment, certains points de désaccord demeurent concernant le rôle des commissions administratives paritaires, l’intégration des agents handicapés dans la fonction publique et le financement de l’apprentissage dans la fonction publique territoriale.

Ces désaccords sont toutefois peu nombreux au regard de l’ampleur du texte. Nous avons déjà trouvé des compromis sur des sujets très compliqués, comme la prime de précarité ou les FMPE.

Au cours de ce débat, nous espérons avoir démontré, monsieur le secrétaire d’État, notre souhait d’aboutir en commission mixte paritaire, laquelle est prévue dès jeudi prochain. Là encore, un délai assez court nous est donné pour retravailler le sujet.

Pour terminer, Loïc Hervé et moi-même tenons à remercier le président Bas et les membres de la commission des lois de nous avoir fait confiance pour travailler sur ce sujet, qui est très technique, mais passionnant. À titre personnel, je remercie Loïc Hervé, parce que je crois que nous avons bien travaillé ensemble, dans la complémentarité. Enfin, je tiens à féliciter nos cinq administrateurs de l’énorme travail qu’ils ont produit en très peu de temps.

M. le président. La parole est à M. Claude Malhuret, pour explication de vote.

M. Claude Malhuret. Je voudrais à mon tour, après les orateurs qui se sont succédé, remercier tous ceux qui ont concouru à l’élaboration de ce texte, et, en premier lieu, M. le secrétaire d’État, qui a fait preuve d’écoute et a su nous apporter des précisions tout au long de l’examen de ce texte.

Je remercie les deux rapporteurs. Leur travail a été apprécié de l’ensemble de nos collègues.

Sur le fond, je suis en parfait accord avec ce que vient de résumer parfaitement Mme Catherine Di Folco sur les avancées que représente ce texte pour la modernisation nécessaire de la fonction publique. Je me félicite de l’accord majoritaire du Sénat sur les propositions du Gouvernement. Il reste un certain nombre de désaccords, mais également du chemin à parcourir. En la matière, le travail est sans cesse à remettre sur le métier.

Le groupe Les Indépendants est satisfait du texte tel qu’il ressort de l’examen du Sénat et le votera en l’état.

M. le président. Personne ne demande plus la parole ?…

Je mets aux voix, dans le texte de la commission, modifié, l’ensemble du projet de loi de transformation de la fonction publique.

(Le projet de loi est adopté.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d’État.

M. Olivier Dussopt, secrétaire dÉtat. Je voudrais simplement, en quelques mots, reprendre à mon compte beaucoup de ce qui a été dit dans ces explications de vote.

D’abord, je remercie l’ensemble des sénatrices et des sénateurs qui ont participé aux débats au cours de ces dernières journées. L’ambiance des débats a toujours été extrêmement respectueuse, extrêmement constructive, et c’est important à souligner, car cela facilite certainement la capacité des uns et des autres à se retrouver sur différentes positions.

Je remercie plus particulièrement les membres de la commission des lois, au premier rang desquels son président, M. Philippe Bas, dont j’ai apprécié la présence à nos côtés et l’implication.

Je remercie encore plus particulièrement les deux rapporteurs, Mme Catherine Di Folco et M. Loïc Hervé, du travail que nous avons pu conduire non seulement en séance, mais aussi à l’occasion d’échanges préparatoires, ce qui nous a permis de trouver un certain nombre de consensus. Surtout, nous savions un peu à l’avance, et c’est important pour la qualité des débats, quels seraient les points de désaccord ou d’opposition. Nous savons qu’ils existent et il importe de les assumer.

Je crois, madame la rapporteur, monsieur le rapporteur, que nous avons en partage la même expérience des collectivités locales, en tout cas d’employeurs territoriaux, et cela nous est certainement utile pour appréhender certaines dispositions, avec toute la subjectivité que cela implique. C’est aussi utile pour nous comprendre et pour savoir exactement de quoi nous parlons et comment nous envisageons les choses.

Il y a des convergences entre ce que souhaite le Gouvernement et ce que votre assemblée a voté. C’est la raison pour laquelle j’avais indiqué, lors de la discussion générale, que, sur plus de deux tiers des dispositions adoptées par la commission des lois, quelle qu’en soit l’origine, le Gouvernement portait un regard favorable et ne les remettrait pas en cause par le dépôt d’amendements. J’ai par la suite indiqué à plusieurs reprises que cette approbation, en tout cas ce regard favorable sur les dispositions adoptées par la commission des lois de votre assemblée, demeurerait tout au long de l’examen du texte, c’est-à-dire y compris dans le cadre de la préparation de la commission mixte paritaire. Ce n’est pas un engagement pour la séance ; c’est un engagement pour l’intégralité du débat.

Nous avons pu avancer sur un certain nombre de sujets. Je pense notamment à la question de la prime de précarité, où nous avons trouvé, je crois, une disposition équilibrée permettant aux uns et aux autres de se retrouver, tout en garantissant, et c’était le souhait absolu du Gouvernement, le bénéfice de cette prime aux trois versants, notamment à la fonction publique hospitalière.

Madame la rapporteur, vous avez cité de très nombreux points de convergence. Je ne les reprendrai pas pour ne pas allonger les débats, mais je partage vos propos.

Je dirai simplement, en écho à votre intervention et à celle de Mme Lavarde, que j’ai pris l’engagement d’associer à l’élaboration des ordonnances que nous sollicitons non seulement les partenaires sociaux, mais également les parlementaires. Je pense que les rapporteurs et les principaux intervenants doivent être impliqués pour que les assemblées parlementaires ne découvrent pas les ordonnances au moment de leur publication ou, pire, au moment des débats de ratification.

Il reste un certain nombre de sujets de désaccord entre les positions de votre assemblée et celles exprimées par le Gouvernement ou par la majorité à l’Assemblée nationale. C’est le cas sur les questions du dialogue social, de l’apprentissage ou encore du handicap, pour prendre ces trois sujets, mais nous savons qu’il y en a d’autres, autour de la déontologie ou encore des périmètres d’ouverture ou d’élargissement des conditions de recrutement sur contrat.

Je forme le vœu, à mon tour, que le dialogue singulier qui va désormais s’ouvrir entre le Sénat et l’Assemblée nationale, d’abord avec les rapporteurs, puis à l’occasion de la réunion de la commission mixte paritaire soit fructueux. Nous y prendrons, au titre du Gouvernement, toute la part que nous pourrons y prendre, en apportant notre regard, notre conseil, s’il est sollicité, bref, tout ce qui pourra faciliter le consensus ou un terrain d’entente. En cela, les propos d’Arnaud de Belenet sont extrêmement révélateurs de l’état d’esprit qui est le nôtre à l’aube des travaux de la commission mixte paritaire.

Ce texte est important. À cet égard, il est assez essentiel que nous puissions trouver les plus grandes convergences possible. Je pense qu’il va modifier profondément les choses et la vie quotidienne des services et des agents. Je ne crois pas et je ne partage pas l’affirmation selon laquelle il y aurait une remise en cause du statut. Au contraire, je pense que c’est une modernisation.

À l’issue de nos travaux, nous devons garder en tête un objectif, qui est d’apporter les souplesses nécessaires aux administrations, aux employeurs, qu’ils soient élus locaux ou encadrants de l’État, et de nouveaux droits pour protéger collectivement et individuellement les agents. Tel est le cap que nous indique notre boussole, et je pense qu’il peut être partagé.

En tout cas, encore une fois, merci à toutes et à tous de votre implication ; merci à l’ensemble des collaborateurs du Sénat, que ce soit les collaborateurs de la commission des lois ou les collaborateurs de la séance, qui nous ont accompagnés tout au long de ces travaux, et à l’ensemble de celles et ceux qui participent à leur bonne tenue. Permettez-moi d’adresser des remerciements particuliers aux membres de mon cabinet, qui ont été présents à mes côtés, non seulement au cours du débat, mais également dans les dix-huit mois qu’a duré sa préparation, ainsi qu’aux services de l’État, notamment la DGFP, pour son concours précieux lors de l’élaboration de ce projet de loi. (Applaudissements.)

Explications de vote sur l'ensemble (début)
Dossier législatif : projet de loi de transformation de la fonction publique
 

6

Clôture de la session ordinaire de 2018-2019

M. le président. Mes chers collègues, aux termes du premier alinéa de l’article 28 de la Constitution, « le Parlement se réunit de plein droit en une session ordinaire qui commence le premier jour ouvrable d’octobre et prend fin le dernier jour ouvrable de juin ».

Je vais lever la dernière séance de la session ordinaire, qui sera close samedi 29 juin à minuit.

À partir du lundi 1er juillet, le Parlement sera réuni en session extraordinaire.

Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée au mardi 2 juillet 2019 :

À neuf heures trente :

Ouverture de la session extraordinaire de 2018-2019 ;

Trente-six questions orales.

À quatorze heures trente et le soir :

Projet de loi portant ratification de l’ordonnance n° 2019-207 du 20 mars 2019 relative aux voies réservées et à la police de la circulation pour les jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 (procédure accélérée ; texte de la commission n° 598, 2018-2019) ;

Proposition de loi, adoptée par l’Assemblée nationale, relative à l’interdiction des violences éducatives ordinaires (texte de la commission n° 602, 2018-2019).

Personne ne demande la parole ?…

La séance est levée.

(La séance est levée à seize heures vingt.)

 

nomination de membres de commissions

Le groupe Les Républicains a présenté une candidature pour la commission de laménagement du territoire et du développement durable et une candidature pour la commission des finances.

Aucune opposition ne sétant manifestée dans le délai dune heure prévu par larticle 8 du règlement, ces candidatures sont ratifiées.

Mme Esther Sittler est devenue membre de la commission de laménagement du territoire et du développement durable.

M. Jean Bizet est devenu membre de la commission des finances.

 

Direction des comptes rendus

ÉTIENNE BOULENGER