SEANCE DU 5 FEVRIER 2002


M. le président. « Art. 51. - I. - Pour les élections nécessaires à la mise en place du conseil des professions d'infirmier, masseur-kinésithérapeute, pédicure-podologue, orthophoniste et orthoptiste sont éligibles les membres de ces professions exercant à titre libéral et inscrits sur la liste dressée par le représentant de l'Etat dans le département de résidence professionnelle. Ces élections sont organisées par le représentant de l'Etat dans la région.
« II. - Les dispositions des articles 49 et 50 entrent en vigueur deux mois après que les présidents de toutes les instances du conseil auront été élus. Toutefois, celles de ces dispositions qui portent modification des articles L. 4311-24 et L. 4311-25 et abrogation des articles L. 4321-9, L. 4321-13 à L. 4321-19, L. 4321-22 et L. 4322-7 à L. 4322-16 du code de la santé publique entrent en vigueur dès la publication de la présente loi.
« III. - Les infirmiers et infirmières, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes et orthoptistes exerçant à titre libéral disposent d'un délai de six mois à compter de la date de la dernière élection des présidents du conseil mentionné à l'article L. 4391-1 du même code pour demander leur inscription au fichier de ce conseil.
« IV. - Dans un délai de trois ans à compter de la date de la dernière élection des présidents du conseil des professions d'infirmier, masseur-kinésithérapeute, pédicure-podologue, orthophoniste et orthoptiste, le Gouvernement présentera au Parlement un bilan de fonctionnement du conseil. »
L'amendement n° 165, présenté par M. Dériot, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
« Dans la première phrase du I de l'article 51, après les mots : "orthoptiste sont", insérer les mots : " électeurs et". »
La parole est à M. Dériot, rapporteur.
M. Gérard Dériot, rapporteur. Cet amendement vise à préciser la composition du corps électoral pour les prochaines élections au nouvel ordre. Seraient ainsi électeurs l'ensemble des professionnels inscrits sur les listes préfectorales.
Je rappelle qu'une telle inscription est rendue obligatoire par le présent projet de loi pour pouvoir exercer légalement sa profession. Une telle garantie nous paraît indispensable pour prévenir toute éventuelle contestation de la régularité de la composition du corps électoral, qui retarderait la mise en place du nouvel ordre.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Bernard Kouchner, ministre délégué. Favorable.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 165, accepté par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. L'amendement n° 166, présenté par M. Dériot, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
« I. - Dans la première phrase du I de l'article 51, supprimer les mots : "exerçant à titre libéral et".
« II. - En conséquence, dans le III de l'article 51, supprimer les mots : "exerçant à titre libéral". »
La parole est à M. Dériot, rapporteur.
M. Gérard Dériot, rapporteur. Il s'agit d'un amendement de coordination.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Bernard Kouchner, ministre délégué. Défavorable, avec un regret immense !
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 166, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.) M. le président. L'amendement n° 167, présenté par M. Dériot, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
« Dans la deuxième phrase du II de l'article 51, remplacer les références : "L. 4311-24 et L. 4311-25", par les références : "L. 4311-24, L. 4311-25, L. 4321-10, L. 4322-2, L. 4341-2 et L. 4342-2". »
La parole est à M. Dériot, rapporteur.
M. Gérard Dériot, rapporteur. Cet amendement vise à rendre applicables, dès la publication de la loi, les dispositions relatives à l'obligation pour les masseurs kinésithérapeutes, les pédicures-podologues, les orthophonistes et les orthoptistes de s'inscrire sur une liste préfectorale.
Une telle modification est indispensable si l'on souhaite, comme le prévoit le projet de loi, que ces listes préfectorales servent à déterminer les professionnels éligibles au nouvel ordre.
Or, si l'obligation de s'inscrire sur les listes n'intervient qu'après les élections à l'ordre, le risque est grand qu'un trop petit nombre de professionnels soit éligible. Cela entraverait à la mise en place de cette nouvelle structure dans de bonnes conditions.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Bernard Kouchner, ministre délégué. Je ne peux pas être favorable à cet amendement car, dans certaines des modifications que vous proposez, monsieur le rapporteur, figurent des dispositions relatives à l'inscription au fichier du conseil des professions d'infirmier, de masseur-kinésithérapeute, de pédicure-podologue, d'orthophoniste et d'orthoptiste. Or cette obligation ne pourra être remplie qu'après la mise en place de ce conseil. Tout cela est donc assez contradictoire.
M. Gérard Dériot, rapporteur. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Dériot, rapporteur.
M. Gérard Dériot, rapporteur. Je pense, au contraire, monsieur le ministre, que c'est très logique.
M. Bernard Kouchner, ministre délégué. Ah bon !
M. Gérard Dériot, rapporteur. Si l'on veut organiser un ordre dont les membres seraient élus, il faut bien savoir qui peut voter.
M. Gérard Braun. Eh oui !
M. Gérard Dériot, rapporteur. On ne peut le savoir que si l'on a la liste officielle des gens reconnus susceptibles de s'inscrire sur les listes préfectorales.
Monsieur le ministre, votre système reviendrait à faire voter des électeurs sans qu'ils soient inscrits sur les listes électorales. Pour notre part, nous proposons de dresser la liste des professionnels qui sont susceptibles de voter. A partir de là, on peut en effet organiser des élections pour créer le nouvel ordre. Cela me paraît très logique.
M. Bernard Kouchner, ministre délégué. A la réflexion, le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat. (Exclamations sur les travées de l'Union centriste.)
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° 167.
M. Jean Chérioux. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Chérioux.
M. Jean Chérioux. Je suis très heureux d'avoir entendu M. le ministre dire qu'il s'en remettait à la sagesse du Sénat, mais je n'ai pas très bien compris comment les choses se seraient passées si nous avions suivi l'avis initial du Gouvernement. Effectivement, comment peut-on organiser des élections sans avoir la liste des électeurs ? Les électeurs auraient-ils été cooptés par un organisme ? C'est quelque peu inquiétant sur le plan de la démocratie.
M. Bernard Kouchner, ministre délégué. Nous avons des listes !
M. Gérard Dériot, rapporteur. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Dériot, rapporteur.
M. Gérard Dériot, rapporteur. Monsieur le ministre, je comprends d'autant mieux que vous ayez eu la sagesse de vous en remettre à la sagesse du Sénat que l'ordre des kinésithérapeutes et l'ordre des pédicures-podologues...
M. Bernard Kouchner, ministre délégué. Je vous vois venir !...
M. Gérard Dériot, rapporteur. ... n'ont jamais vu le jour parce que vous n'aviez pas de liste pour organiser des élections. (Rires sur les travées de l'Union centriste.)
Nous ne pouvons qu'opter pour la rigueur.
M. Bernard Kouchner, ministre délégué. Voyons, monsieur le rapporteur, vous ne pouvez plus m'accuser, puisque j'ai tout compris !
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 167, pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Je mets aux voix l'article 51, modifié.

(L'article 51 est adopté.)

Article 52