SEANCE DU 30 NOVEMBRE 2001


M. le président. « Art. 77. - I. - Les dépenses faites sur les crédits inscrits au chapitre 37-91 du budget des services généraux du Premier ministre sont examinées chaque année par une commission de vérification, chargée de s'assurer que les crédits sont utilisés conformément à la destination qui leur a été assignée par la loi de finances.
« Les services destinataires de ces crédits tiennent le compte d'emploi des fonds ainsi versés.
« II. - La commission est composée ainsi qu'il suit :
« - deux députés, dont le président de la commission, désignés par le président de l'Assemblée nationale ;
« - deux sénateurs désignés par le président du Sénat ;
« - deux membres nommés pour cinq ans, par décret, parmi les membres de la Cour des comptes, sur proposition de son premier président.
« III. - La commission prend connaissance de tous les documents, pièces et rapports susceptibles de justifier les dépenses considérées et l'emploi des fonds correspondants.
« Elle se fait représenter les registres, états, journaux, décisions et toutes pièces justificatives propres à l'éclairer au cours de ses travaux de vérification.
« Elle reçoit communication de l'état des dépenses se rattachant à des opérations en cours.
« Elle peut déléguer un de ses membres pour procéder à toutes enquêtes et investigations en vue de contrôler les faits retracés dans les documents comptables soumis à sa vérification.
« IV. - Les membres de la commission sont astreints au respect du secret de la défense nationale protégé en application des articles 413-9 et suivants du code pénal pour les faits, actes ou renseignements dont ils ont pu avoir connaissance à raison de leur mandat.
« Les travaux de la commission sont secrets, sous réserve du VI.
« Est puni des peines prévues à l'article 226-13 du code pénal le fait de divulguer ou publier, dans un délai de trente ans, une information relative aux travaux de la commission.
« V. - La commission doit avoir terminé ses travaux avant le 31 mars de l'année qui suit celle de l'exercice soumis à son contrôle.
« VI. - Les vérifications terminées, la commission établit un rapport sur les conditions d'emploi des crédits.
« Le rapport est remis par le président de la commission au Président de la République, au Premier ministre et aux présidents et rapporteurs généraux des commissions de l'Assemblée nationale et du Sénat chargées des finances.
« VII. - La commission dresse un procès verbal dans lequel elle constate que les dépenses réalisées sur les crédits visés au I sont couvertes par des pièces justificatives pour un montant égal.
« Le procès-verbal est remis par le président de la commission au Premier ministre et au ministre chargé du budget qui le transmet à la Cour des comptes.
« VIII. - L'article 42 de la loi n° 46-854 du 27 avril 1946 portant ouverture et annulation de crédits sur l'exercice 1946, l'article 6 de la loi n° 47-1496 du 13 août 1947 portant fixation des crédits applicables aux dépenses du budget ordinaire de l'exercice l947 (services civils) et le décret n° 47-2234 du 19 novembre 1947 portant création d'une commission de vérification des dépenses faites sur les crédits affectés au service de documentation extérieure et de contre-espionnage sont abrogés. »
Je suis saisi de six amendements présentés par M. Marc, au nom de la commission des finances.
L'amendement n° II-41 est ainsi libellé :
« Rédiger ainsi le II de l'article 77 :
« II. - La commission est composée ainsi qu'il suit :
« - deux députés, désignés par le président de l'Assemblée nationale pour la durée de leur mandat ;
« - deux sénateurs, désignés par le président du Sénat après chaque renouvellement triennal ;
« - le Premier président de la Cour des comptes.
« La commission est présidée par le Premier président de la Cour des comptes.
« Sauf démission, il ne peut être mis fin aux fonctions de membre de la commission qu'en cas d'empêchement constaté par celle-ci. Les membres de la commission désignés en remplacement de ceux dont le mandat a pris fin avant son terme normal sont nommés pour la durée restant à courir dudit mandat. »
L'amendement n° II-42 est ainsi libellé :
« Après le II de l'article 77, insérer un paragraphe ainsi rédigé :
« II bis. - La désignation ou la nomination au sein de la commission ne sont effectives qu'après l'habilitation des personnes concernées à accéder aux informations classées très secret-défense, selon la procédure définie à l'article 8 du décret n° 98-608 du 17 juillet 1998 relatif à la protection des secrets de la défense nationale.
« Il en est de même pour les membres du secrétariat visé au II ter du présent article.
« Lors de la première réunion de la commission, ses membres prêtent serment de respecter les obligations de secret indiquées au IV du présent article. »
L'amendement n° II-43 est ainsi libellé :
« Après le II de l'article 77, insérer un paragraphe ainsi rédigé :
« II ter. - La commission établit son règlement intérieur. Elle désigne un secrétariat chargé de l'assister dans ses travaux. »
L'amendement n° II-44 est ainsi libellé :
« Rédiger ainsi le troisième alinéa du III de l'article 77 :
« Elle reçoit communication de l'état des dépenses réalisées au titre de chaque exercice budgétaire. »
L'amendement n° II-45 est ainsi libellé :
« Supprimer le dernier alinéa du III de l'article 77. »
L'amendement n° II-46 est ainsi libellé :
« Rédiger ainsi le VI de l'article 77 :
« Les vérifications terminées, le président de la commission se tient à la disposition du Président de la République, du Premier ministre et des présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat pour présenter les observations de la commission. »
La parole est à M. le rapporteur spécial, pour présenter ces six amendements.
M. François Marc, rapporteur spécial. Comme je l'ai indiqué tout à l'heure, la commission des finances s'est prononcée à l'unanimité en faveur de la réforme des fonds spéciaux. Néanmoins, elle a souhaité compléter cette réforme. Je présenterai à cette fin globalement ces six amendements, qui relèvent de la même logique - puisqu'il s'agit de ne pas mettre en péril l'action de nos services secrets - et qui ont été adoptés hier à l'unanimité par notre commission, laquelle s'était réunie spécialement à cet effet.
Quatre de ces amendements ont pour objet de renforcer la protection du secret.
L'amendement n° II-42 prévoit que les personnes nommées à la commission de vérification des fonds spéciaux devront être habilitées à accéder aux informations classées « très secret-défense » - je vous rappelle, mes chers collègues, que cette habilitation, qui est la plus élevée, est accordée par le Premier ministre - et prêter serment de respecter les obligations de secret prévues par le texte actuel.
Par ailleurs, les amendements n°s II-44 et II-45 tendent à encadrer plus strictement les possibilités de contrôle des dépenses de la commission, ainsi que ses pouvoirs d'enquête ou d'investigation
Enfin, l'amendement n° II-46 prévoit la suppression du rapport écrit sur les conditions d'emploi des crédits.
Le président de la commission se tiendra à la disposition du Président de la République, du Premier ministre et des présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat pour leur présenter, le cas échéant et à leur demande, ses observations.
Tels sont les objets des quatre amendements visant à mieux protéger le secret.
L'amendement n° II-41 tend quant à lui à modifier la composition de la commission. Celle-ci comporterait, s'il était adopté, cinq membres au lieu de six, la Cour des comptes étant alors représentée non par deux membres nommés par décret, mais par son Premier président, qui présiderait la commission. Cette dernière étant chargée d'effectuer un contrôle purement comptable, cette solution a semblé préférable à celle qui est prévue par le texte actuel, selon lequel la commission serait présidée, de droit, par l'un des deux députés.
Cet amendement précise, en outre, que les députés seront membres de la commission pour la durée de leur mandat, les sénateurs pour la période comprise entre deux renouvellements triennaux. Il reprend, à cet égard, les dispositions en vigueur s'agissant de la commission consultative du secret de la défense nationale.
Un dernier amendement, l'amendement n° II-43, tend à apporter quelques précisions techniques. Il prévoit que la commission établit son règlement intérieur et est assistée d'un secrétariat. Ce dernier point nous a paru particulièrement important, dans la mesure où le texte actuel ne reconnaît pas la possibilité, pour les membres de la commission, de recourir à des collaborateurs. Il convient de préciser que, aux termes de l'amendement n° II-42, les membres de ce secrétariat devront bien évidemment avoir eux aussi fait l'objet d'une habilitation leur permettant d'accéder à des informations classées « très secret-défense ».
Telles sont, mes chers collègues, les propositions de la commission des finances. Il s'agit de préserver la logique d'un dispositif présenté par le Gouvernement, tout en apportant quelques précisions destinées essentiellement à sauvegarder plus efficacement encore le secret indispensable qui doit entourer les opérations financées par les fonds spéciaux.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement sur l'ensemble de ces amendements ?
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat. L'amendement n° II-41 a pour objet à la fois de préciser la durée du mandat et les conditions de remplacement des membres de la commission prévue à l'article 77 et de désigner comme président de la commission le Premier président de la Cour des comptes. Comme je l'ai dit, ce n'est pas le texte qui a été adopté par l'Assemblée nationale, mais, sur ce point, je m'en remets à la sagesse de la Haute Assemblée.
L'amendement n° II-42 prévoit les règles d'habilitation au secret-défense. Comme je l'ai indiqué dans mon propos liminaire, la procédure qui est proposée me paraît plus lourde que celle qui est aujourd'hui prévue. Je ne suis pas sûre qu'il soit souhaitable d'étendre le champ des personnes habilitées. C'est pourquoi le Gouvernement émet un avis défavorable.
S'agissant de l'amendement n° II-43, il émet également un avis défavorable, par coordination avec l'amendement précédent.
En ce qui concerne l'amendement n° II-44, dont l'objet est de rattacher l'état des dépenses à chaque exercice budgétaire, le critère de rattachement étant la réalisation de la dépense plutôt que l'opération en cours, le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
S'agissant de l'amendement n° II-45, qui vise à supprimer la procédure d'enquête, et de l'amendement n° II-46, qui supprime l'obligation faite à la commission de produire un rapport, il s'en remet également à la sagesse du Sénat.
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° II-41.
M. Jean-Philippe Lachenaud. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Lachenaud.
M. Jean-Philippe Lachenaud. Je suis obligé de m'en tenir à la procédure qui consiste à examiner les amendements un par un. Cependant il faut bien le reconnaître, cette procédure est absurde puisque la commission des finances, dont je suis membre - mais en l'occurrence, j'exprimerai mon sentiment personnel et celui de mon groupe - a examiné globalement les amendements qui ont été présentés sur l'article 77 afin d'aboutir à un dispositif équilibré. Or, après avoir entendu la réponse du Gouvernement, je crains que nous n'aboutissions à un texte déséquilibré.
Lorsque nous avons travaillé sur ce dispositif, nous savions que nos positions risquaient de ne pas être approuvées par l'Assemblée nationale. Néanmoins, lors de la dernière réunion de la commission des finances du Sénat, nous étions parvenus à un accord, à l'unanimité, sur un texte équilibré et nous espérions que le Gouvernement soutiendrait nos propositions.
Or, je le précise d'entrée de jeu, il y a tout de même un bémol important : on ne sait pas ce que va faire l'Assemblée nationale et le Gouvernement vient d'émettre un avis défavorable sur deux des amendements présentés.
J'en reviens à l'amendement n° II-41. Nous avons examiné cette affaire avec beaucoup de réticence et d'hésitation, en raison de son histoire et parce qu'elle a pris un caractère médiatique, qui était loin de nous satisfaire. Cela étant, avec mon collègue François Trucy, nous l'avons examinée dans un double souci. Il s'agissait, d'abord, d'établir un vrai contrôle, qui soit spécifique et pas exclusivement parlementaire. C'est pourquoi nous avons conforté la place de la Cour des comptes au sein de la commission. Il s'agissait, ensuite, de préserver le sens de l'Etat, comme cela a été exprimé très vigoureusement par nombre de membres de la commission des finances, pour assurer la sécurité et le secret des opérations qui sont menées dans l'intérêt de la France. Telles sont les raisons pour lesquelles nous avons encadré le dispositif.
Nous voterons donc cet amendement tout en sachant que, à la fin du processus législatif, le dispositif sera peut-être dénaturé et complètement déséquilibré.
M. Maurice Blin. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Blin.
M. Maurice Blin. Je me félicite que, sur cette matière délicate, le Gouvernement ait adopté une position de sagesse. Il rend ainsi hommage à la qualité des travaux que la commission des finances et son rapporteur spécial ont conduits.
Je rejoins très volontiers la position que vient d'adopter notre collègue M. Lachenaud concernant ce qui me paraît en vérité constituer l'essentiel et devoir l'emporter sur tous les autres amendements que nous avons présentés et qui ont fait l'objet d'un avis unanime de la commission des finances. Je veux parler de l'amendement n° II-42. Madame le secrétaire d'Etat, je suis inquiet que, sur ce point, le Gouvernement semble avoir adopté, pour le moment tout au moins, une position extrêmement réservée.
Parlons clair : la formulation de cet amendement renvoie à quelque chose de très simple. Il s'agit de savoir si le pouvoir exécutif, c'est-à-dire éminemment le Premier ministre, aura, comme il me paraît indispensable, un droit de regard sur la qualité des parlementaires qui participeront à ce travail délicat, complexe et nouveau dans notre législation de contrôle des fonds secrets.
Puisqu'il s'agit d'une prérogative de l'exécutif, il ne faut ni la contester, ni l'entamer, ni la réduire. Il est indispensable que ceux qui, dans cet examen délicat, auront à rencontrer des parlementaires sachent, pour parler simple, qui ils ont en face d'eux. C'est le sens de l'habilitation.
Je reconnais que, en ce qui concerne le troisième alinéa de cet amendement n° II-42, il en est de même pour les membres du secrétariat visés au II ter du présent article. On peut en débattre et je serais tenté de penser qu'il convient que, eux aussi, soient soumis à cet examen préalable. Si cela ne pouvait pas être le cas, qu'au moins on maintienne le principe que les parlementaires qui auront à travailler dans une matière aussi neuve, aussi délicate et aussi grave pour l'intérêt du pays fassent préalablement l'objet d'un assentiment du pouvoir exécutif. J'aimerais, madame, que, sur ce point, vous nous donniez raison.
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à Mme le secrétaire d'Etat.
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat. Effectivement, s'est posée la question de la nature du contrôle qui devait s'exercer sur ces crédits, qui restent des fonds spéciaux. Deux possibilités étaient envisageables : soit l'extension d'un contrôle de nature administrative, qui existe dans un certain nombre de domaines - une loi de 1998 y a pourvu en matière de levée du secret-défense, par exemple -, soit un contrôle de nature très clairement parlementaire, ce qui va dans le sens d'une autre évolution que le Sénat a lui-même encouragée, notamment en réformant l'ordonnance organique de 1959.
C'est la deuxième solution qui a été retenue.
La commission s'est interrogée sur la manière dont ces parlementaires pourront effectivement travailler s'ils sont seuls à siéger au sein de cette commission. C'est la raison pour laquelle l'article 77 prévoit d'ores et déjà que deux membres de la Cour des comptes siégeront également au sein de cette commission, puisqu'il s'agit aussi d'un contrôle de nature comptable.
Dès lors, comment répondre à l'objection de M. Blin ? Comment s'assurer de la qualité des parlementaires qui siégeront au sein de cette commission ? Cette question est délicate pour le représentant de l'exécutif que je suis, parce que nous avons proposé, dans cet article 77, que les présidents des deux assemblées procèdent à ce choix. En effet, à nos yeux, il n'existe pas de meilleur juge de la qualité des parlementaires. Le contrôle de nature parlementaire ayant été retenu, la logique veut que l'exécutif n'exerce pas en aval un contrôle sur le choix du président de l'Assemblée nationale et du président du Sénat.
Je ne suis pas certaine d'avoir répondu à toutes vos interrogations, mais j'espère que ces compléments d'information auront permis de vous éclairer.
M. François Marc, rappporteur spécial. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le rapporteur spécial.
M. François Marc, rapporteur spécial. Je reconnais que, plus les secrétariats sont développés et plus le risque de fuites existe. Il y a donc un doute sur ce point précis. A titre personnel, je prends en considération les arguments de Mme la secrétaire d'Etat.
Reste que je me dois en l'instant d'être le porte-parole de la commission, qui, je le précise à nouveau, a adopté ces amendements.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° II-41, pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° II-42.
M. Jean-Philippe Lachenaud. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Lachenaud.
M. Jean-Philippe Lachenaud. Si la procédure qui consiste à examiner les amendements un par un a des inconvénients, elle présente aussi un avantage : en effet, nous pouvons reprendre la parole sur chaque amendement. (Sourires.)
La commission des finances propose un dispositif très encadré, garantissant au maximum le secret des délibérations. C'est une des raisons majeures qui nous ont conduits à supprimer l'impression d'un rapport. Malheureusement, l'histoire montre, tant en France qu'à l'étranger, que lorsqu'il existe un document écrit il est bien rare qu'il n'y ait pas une fuite. En effet, on finit toujours par retrouver ce document entre des mains ou dans des organes de presse où il ne devrait pas se trouver.
Le fait que le dispositif soit équilibré nous conduit à soutenir cet amendement.
Le groupe du RPR le votera, souhaitant qu'il ne soit ni dénaturé ni trahi, et que l'avis unanime de la commission des finances soit suivi.
Madame la secrétaire d'Etat, nous avons considéré que le contrôle des crédits prendrait un caractère quelque peu spécifique, et il nous a semblé que la Cour des comptes apportait des garanties techniques.
Lorsque nous avons réformé l'ordonnance de 1959, nous avons développé le contrôle de la Cour des comptes. Mais étant originaire de ce corps, il est un peu délicat pour moi d'en dire plus.
La composition de la commission prévue dans l'amendement n° II-41 et les dispositions de l'amendement n° II-42 permettraient de disposer du support technique de la Cour des comptes, d'autant que, comme vous l'avez rappelé, madame la secrétaire d'Etat, il s'agit de comptes d'emplois, que nous n'avons pas tellement l'habitude de voir les uns et les autres : ce sont des comptes très spécifiques dans la mesure où la séparation de l'ordonnateur et du comptable n'est pas garantie.
Nous nous sommes dit - mais peut être avons-nous eu tort - que la procédure du secret défense, avec les sanctions, y compris pénales, très lourdes qu'elle induit en cas de non-respect, apporterait une certaine solennité au dispositif et ferait prendre conscience aux participants de la commission du caractère extrêmement délicat d'une matière dont l'efficacité de l'action doit être sauvegardée et dans laquelle les intérêts de la France peuvent être compromis.
Je comprends que le dispositif paraisse lourd ; il ne se veut pas désagréable à l'égard des futurs membres de cette commission ; il vise simplement à bien marquer les risques et les sanctions pour le cas, que je crois effectivement tout à fait rare - toutes les précautions auront en effet été prises - où il y aurait violation du secret.
Telle est la logique de l'amendement n° II-42, auquel nous tenons beaucoup.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° II-42, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° II-43, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° II-44, pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° II-45, pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° II-46, pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Je mets aux voix l'article 77, modifié.

(L'article 77 est adopté.)
M. le président. Nous avons achevé l'examen des dispositions du projet de loi de finances concernant les services généraux.

II. - SECRÉTARIAT GÉNÉRAL DE LA DÉFENSE NATIONALE