SEANCE DU 25 JUIN 2001


M. le président. « Art. 5. - Les organismes mentionnés à l'article L. 351-21 du code du travail sont autorisés à verser à l'Etat 1 067 143 120 EUR en 2001 et 1 219 592 137 EUR en 2002. »
Par amendement n° 1, M. Souvet, au nom de la commission, propose, au début de cet article, d'ajouter les mots : « Afin de contribuer au financement d'actions en faveur des demandeurs d'emploi relevant du régime de solidarité, ».
La parole est à M. Souvet, rapporteur.
M. Louis Souvet, rapporteur. Cet amendement vise à reprendre la rédaction du Sénat en première lecture. L'un de nos collègues estime que c'est un peu étrange. Il me semble au contraire que, quand des accords sont conclus, le minimum est de les respecter ; sinon où va-t-on ?
J'ai demandé tout à l'heure des précisions sur les modalités du versement de ces 15 milliards de francs par l'UNEDIC à l'Etat. Monsieur le secrétaire d'Etat, vous n'avez pas répondu, et je suppose que vous n'avez pas envie de le faire. Force est donc de constater que vous n'avez ni levé les ambiguïtés ni apaisé les craintes.
Le risque d'une affectation au financement des 35 heures, que beaucoup redoutent, demeure. En tout cas, le respect du choix exprimé par les partenaires sociaux d'une utilisation en faveur des chômeurs relevant du régime de solidarité n'est toujours pas garanti, alors que c'était pourtant l'une des bases des accords.
Rétablir le texte adopté par le Sénat en première lecture est le seul moyen d'éviter un détournement du prélèvement opéré sur l'UNEDIC.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Guy Hascoët, secrétaire d'Etat. Monsieur le rapporteur, c'est un point du débat sur lequel je voulais répondre. Comme je l'ai dit dans la discussion générale, nous sommes en désaccord sur la dynamique elle-même.
Dois-je le rappeler, le Gouvernement a décidé d'injecter des aides et de diminuer les charges salariales, en liaison avec une réduction du temps de travail dont on attendait des créations massives d'emplois.
Ce cercle vertueux existe, mais il est fragile, car le contexte économique peut varier. Il ne nous paraît donc pas normal, puisque l'Etat injecte depuis plusieurs années des dizaines de milliards de francs pour favoriser ce mécanisme, qu'à partir du moment où il y a des excédents les partenaires décident entre eux de se les approprier. Il faut au contraire qu'ils contribuent eux aussi par leur réflexion et concrètement à cette dynamique positive à l'égard des créations d'emplois et des personnes qui sont encore au chômage.
Je ne m'appesantirai pas davantage sur les partenaires sociaux, bien que ce qui touche à l'équilibre ait suscité bien des débats.
Finalement, le Gouvernement a largement réduit la somme en question puisque nous sommes passés de quelque 70 milliards de francs à 28 milliards de francs, comme j'ai eu l'occasion de m'en expliquer ici même il y a quinze jours.
En fait, nous sommes en désaccord sur le fond. Constatons-le. Le Gouvernement est donc défavorable à cet amendement.
M. Louis Souvet, rapporteur. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Souvet, rapporteur. Monsieur le secrétaire d'Etat, c'est vous qui êtes en désaccord avec les partenaires sociaux !
La première chose que vous faites, c'est de ne pas respecter l'accord conclu par les partenaires sociaux et contenant des précisions ! Si, demain, ils le dénonçaient pour cette raison, je ne sais pas ce que cela donnerait !
Votre propos me permet de penser que vous reconnaissez l'affectation de ces 15 milliards de francs aux 35 heures. (M. le secrétaire d'Etat fait un signe de dénégation.) Vous répondez par la négative, mais alors expliquez-nous que vous n'allez pas affecter cette somme aux 35 heures, et dites-le ici très clairement pour que les choses soient plus simples !
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° 1.
M. Jean Chérioux. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Chérioux.
M. Jean Chérioux. Le Gouvernement a bien des difficultés à financer les 35 heures et, de plus, il n'a pas de chance. Chaque fois qu'il trouve une solution, elle est soit refusée par le Conseil constitutionnel, soit difficile à mettre en oeuvre ! En conséquence, on tourne en rond pour essayer de trouver les milliards de francs nécessaires !
Comme l'a très justement souligné M. le rapporteur, il s'agit d'un accord conclu entre les partenaires sociaux ; je trouve donc extrêmement choquant - surtout de la part d'un gouvernement de gauche -, qu'il ne soit pas respecté. A quoi servent les syndicats ? Je vous le demande, monsieur le secrétaire d'Etat !
Le groupe du RPR, qui est respectueux de la politique contractuelle, suivra M. le rapporteur et votera l'amendement n° 1.
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 1, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 5, ainsi modifié.

(L'article 5 est adopté.)

TITRE II

FONDS DE RÉSERVE POUR LES RETRAITES

Article 6