SEANCE DU 21 JUIN 2001


M. le président. Je vais mettre aux voix l'ensemble de la proposition de loi.
M. Jacques Larché, président de la commission des lois. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le président de la commission.
M. Jacques Larché, président de la commission des lois. Je voudrais d'abord me féliciter du climat qui a présidé à notre travail ce matin, même si le propos de Mme le garde des sceaux m'est parfois apparu comme un peu sommaire. (Sourires.)
Mme Marylise Lebranchu, garde des sceaux. Je le reconnais ! (Nouveaux sourires.)
M. Jacques Larché, président de la commission des lois. J'y ai toutefois trouvé - en cherchant bien ! - un motif d'espérer, puisque vous nous avez dit, madame le garde des sceaux, que ces questions devaient faire l'objet d'un « travail ».
Il reste que vous ne vous donnez pas les moyens d'accomplir ce travail. Non que la chancellerie soit incapable de le mener à bien, mais le seul fait de demander à l'Assemblée nationale d'examiner à nouveau ce texte, le 28 juin, c'est-à-dire dans une semaine, laisse supposer qu'il n'y aura, en réalité, aucun travail.
Mme Marylise Lebranchu, garde des sceaux. Nous avons commencé !
M. Jacques Larché, président de la commission des lois. Vous avez commencé, mais vous n'aurez pas le temps de terminer. D'ici au 28 juin, rien ne progressera !
Nous avons attendu près de deux siècles pour modifier - et de manière ô combien pertinente - le statut du conjoint survivant grâce à des initiatives parlementaires, grâce à la conjonction de l'effort du Gouvernement et de notre propre effort.
Dès lors, ne croyez-vous pas qu'il serait tout de même plus expédient de vous laisser le temps des vacances ? Je ne sais si vous avez envie de consacrer vos vacances aux problèmes du droit des successions et du conjoint survivant (Sourires.) mais, en tout état de cause, demander à l'Assemblée nationale d'examiner ce texte en deuxième lecture le 28 juin reviendrait à lui appliquer une pseudo-procédure d'urgence, et cela ne permettrait pas au Parlement de faire du bon travail.
Or nous avons le souci, dans une affaire aussi importante, d'effectuer un travail de qualité, et j'ai cru comprendre, certes au prix d'une quasi-exégèse de vos propos (Nouveaux sourires.) , que vous y étiez prête.
L'Assemblée nationale a tant à faire d'ici à la fin de la session que vous trouverez certainement autre chose pour l'occuper le 28 juin ! (Nouveaux sourires.) Renvoyez donc ce texte aux jours heureux de la rentrée, ce qui nous permettra d'y travailler dans des conditions beaucoup plus satisfaisantes à tous égards !
M. le président. Madame le garde des sceaux, j'espère que l'appel du 21 juin sera entendu ! (Rires.)
Mme Marylise Lebranchu, garde des sceaux. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à Mme le garde des sceaux.
Mme Marylise Lebranchu, garde des sceaux. Je comprends parfaitement l'interrogation de M. le président Larché.
Je suis partagée entre l'envie de faire tout a minima pour que les textes passent dans le court laps de temps qui nous reste et le désir d'accomplir un travail a maxima à partir de ce qui a été fait au Sénat.
Je ne tranche pas aujourd'hui. Vous comprendrez bien qu'il appartient à l'ensemble du Gouvernement de régler ces difficiles problèmes de calendrier. Si je suis certaine qu'en approfondissant les choses nous ne parviendrons pas à terminer avant la fin de la législature, peut-être ne prendrai-je pas de risque.
Monsieur le président Larché, je prends note de toutes vos critiques. Convenez, de votre côté, que ma tâche n'est pas simple !
M. le président. La parole est à Mme Borvo pour explication de vote.
Mme Nicole Borvo. La discussion qui s'achève montre combien il est finalement complexe de revaloriser les droits du conjoint survivant.
Pour notre part, nous souhaitons en rester au principe qui sous-tendait le texte transmis par l'Assemblée nationale. Il est clair qu'il avait en effet le mérite de se limiter à régler ce problème - c'est urgent - tout en prenant clairement position en faveur du mariage plutôt que du lignage.
Plus ambigu, le texte tel que modifié par le Sénat nous pose quelques problèmes.
Par ailleurs, nous n'approuvons pas l'extension du champ de la proposition de loi. Cela ne signifie pas que les propositions de la commission - M. le rapporteur a beaucoup travaillé, et je ne vais pas le lui reprocher, bien au contraire - ne soient pas nécessaires, mais je crois qu'elles n'ont pas leur place dans ce texte de portée limitée.
Nous sommes donc dans une situation bien délicate, de sorte que, pour l'heure, je m'abstiendrai.
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'ensemble de la proposition de loi.

(La proposition de loi est adoptée.)

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