SEANCE DU 16 NOVEMBRE 2000


M. le président. Par amendement n° 56 rectifié, MM. Murat, Fournier, André, Giraud, Gournac, Leclerc et Vasselle proposent d'insérer, avant l'article 28, un article additionnel ainsi rédigé :
« Le premier alinéa de l'article L. 6154-3 du code de la santé publique est ainsi rédigé :
« Le praticien exerçant une activité libérale choisit de percevoir ses honoraires directement ou par l'intermédiaire de l'administration hospitalière. »
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle. L'article L. 6154-3 du code de la santé publique prévoit que les honoraires perçus par les praticiens qui exercent à titre libéral dans les établissements de santé sont obligatoirement perçus par l'administration hospitalière.
Ce dispositif, d'une part, constitue une mesure de défiance à l'égard du corps médical hospitalier et, d'autre part, occasionne une surcharge de travail pour les services hospitaliers, qui sont déjà sous-dotés en personnel.
C'est pourquoi cet amendement vise à revenir au système antérieur : il donne la possibilité aux praticiens qui exercent à titre libéral dans les établissements de santé de choisir de percevoir leurs honoraires directement ou par l'intermédiaire de l'administration hospitalière.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Charles Descours, rapporteur de la commission des affaires sociales pour les équilibres financiers généraux et l'assurance maladie. Quand cette disposition, destinée à empêcher les praticiens hospitaliers de percevoir directement leurs honoraires, a été proposée, lors de la discussion du projet de loi portant création de la CMU, nous nous y sommes opposés, pour la simple raison qu'en général les caisses ferment à dix-sept heures dans les hôpitaux et que, souvent, les praticiens hospitaliers poursuivent leur activité libérale après cette heure-là.
Nous n'avons pas été suivis alors. Nous sommes donc très favorables à cet amendement.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Dominique Gillot, secrétaire d'Etat. La disposition que vous souhaitez modifier, monsieur le sénateur, est issue de l'article 54 de la loi portant création d'une couverture maladie universelle. Celui-ci dispose que les praticiens hospitaliers exerçant leur droit statutaire à exercer une activité libérale à l'hôpital perçoivent leurs honoraires par l'intermédiaire de l'administration hospitalière.
Cette disposition répond, d'ailleurs, à une observation de la Cour des comptes. Elle a été voulue par le Parlement en 1999 et est destinée à assurer une transparence complète de l'activité libérale exercée dans les hôpitaux. Ce n'est pas du tout une mesure de méfiance, encore moins de mésestime à l'égard des médecins.
Cette disposition est en cours d'application. J'ai eu l'occasion de constater, lors de la conférence des directeurs de CHU et de CHG à laquelle j'ai assisté, que ces derniers sont tout à fait en mesure de la mettre en place.
De plus, si elle était sans incidence sur l'équilibre des comptes de la sécurité sociale, la modification que vous souhaitez introduire constituerait sans aucun doute un cavalier qui n'a pas sa place dans ce projet de loi.
M. Jean Delaneau, président de la commission des affaires sociales. Le Gouvernement en a proposé un fameux, hier !
Mme Dominique Gillot, secrétaire d'Etat. Je ne puis donc qu'émettre un avis défavorable sur cet amendement.
M. Charles Descours, rapporteur. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Descours, rapporteur.
M. Charles Descours, rapporteur. Le Gouvernement, lui-même, a introduit bien des cavaliers dans ce projet de loi. Je ne dis pas que le Conseil constitutionnel, devant qui nous intenterons un recours, n'annulerait pas celui-ci, mais il en annulera bien d'autres !
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 56 rectifié, accepté par la commission et repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, avant l'article 28.
Par amendement n° 57 rectifié bis, MM. Murat, Fournier et Vasselle proposent d'insérer, avant l'article 28, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - L'article 5 de la loi n° 99-223 du 23 mars 1999 relative à la protection de la santé des sportifs et à la lutte contre le dopage est complété par deux alinéas ainsi rédigés :
« La consultation médicale nécessaire pour établir ce certificat médical est prise en charge intégralement par la sécurité sociale.
« Lorsque le patient est âgé de moins de 16 ans, ce certificat médical peut être délivré par le médecin scolaire. »
« II. - Les pertes de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale de l'application du I ci-dessus sont compensées à due concurrence par la création de taxes additionnelles aux droits visés aux articles 403, 575 et 575 A du code général des impôts. »
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle. La loi de 1999 a imposé l'établissement d'un certificat médical pour obtenir la première délivrance d'une licence sportive. Cela entraîne des frais supplémentaires, parfois très onéreux, pour les familles modestes, qui n'ont pas toujours de couverture complémentaire suffisante.
Cet amendement consiste donc à garantir la gratuité de la délivrance de ce certificat et ainsi une égalité d'accès à la pratique du sport au sein des fédérations.
Pour les enfants, ce certificat pourrait être délivré par le médecin scolaire.
Je pense que, sur cette initiative, nous devrions pouvoir dégager un large consensus.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Charles Descours, rapporteur. Je suis désolé de dire à M. Vasselle que la commission des affaires sociales ne voit pas pourquoi ce serait la sécurité sociale qui paierait pour un acte qui est exigé par les fédérations.
S'il accepte de modifier son amendement en disant que ce sont les fédérations qui paieront, la commission donnera un avis favorable ; dans le cas contraire, elle donnera un avis défavorable, mais elle souhaiterait plutôt que M. Vasselle retire sa proposition.
M. le président. Maintenez-vous l'amendement, monsieur Vasselle ?
M. Alain Vasselle. Je vais peut-être le modifier dans le sens proposé par M. le rapporteur.
M. Charles Descours, rapporteur. Je ne suis pas sûr que les fédérations soient d'accord.
M. Alain Vasselle. Dans ce cas, je le retire ; nous reprendrons cette initiative à un moment plus opportun.
M. le président. L'amendement n° 57 rectifié bis est retiré.

Article additionnel avant l'article 28
ou après l'article 31