SEANCE DU 15 NOVEMBRE 2000


M. le président. « Art. 4 bis. - I. - L'article L. 213-1 du code de la sécurité sociale est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« En matière de contrôle, une union de recouvrement peut déléguer à une autre union ses compétences dans des conditions fixées par décret. »
« II. - Sous réserve des décisions juridictionnelles passées en force de chose jugée, sont validés sur le plan procédural les contrôles en cours ou clos et susceptibles de recours, dès lors qu'ils ont été effectués par des unions pour le recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales pour le compte d'autres unions pour le recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales. »
Par amendement n° 59 rectifié, M. Louis Boyer propose de compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :
« ... - A la fin du premier alinéa de l'article L. 722-10 du code rural, les mots : "à condition que les intéressés résident sur le territoire métropolitain" sont supprimés. »
La parole est à M. Louis Boyer.
M. Louis Boyer. Cet amendement vise à supprimer la condition de résidence pour l'assujettissement à l'assurance obligatoire des non-salariés agricoles, qu'il s'agisse de la maladie, de l'invalidité ou de la maternité. Cette suppression harmonise la législation agricole avec celle qui est relative aux non-salariés non agricoles et permet l'adaptation au secteur agricole de la cotisation particulière d'assurance maladie, maternité, invalidité et décès prévue à l'article L. 131-7-1 du code de la sécurité sociale. Celui-ci prévoit que des taux particuliers de cotisations d'assurance maladie, maternité, invalidité et décès sont applicables aux revenus d'activité et de remplacement perçus par les personnes qui ne remplissent pas les conditions de résidence fiscale et relèvent à titre obligatoire d'un régime français d'assurance maladie ou qui sont titulaires de la carte de séjour « retraité ».
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Charles Descours, rapporteur. Nous n'avons pas eu à examiner de DMOS ou de projet de loi de modernisation sanitaire, que vous nous avez annoncé depuis longtemps, madame le secrétaire d'Etat. Or cet amendement aurait plutôt trouvé sa place dans un tel texte.
Il s'agit peut-être d'un cavalier. Cependant, comme le Gouvernement est tombé dans ce travers à l'occasion de nombreux articles que nous examinerons tout à l'heure, je ne peux reprocher à M. Boyer de suivre le mauvais exemple donné par le Gouvernement. C'est pourquoi, sur le fond, j'émets un avis favorable.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ? Mme Dominique Gillot, secrétaire d'Etat. J'admire la souplesse de M. Descours ! (Sourires).
M. Jacques Oudin, rapporteur pour avis. C'est pour cela qu'il été nommé rapporteur. (Nouveaux sourires.)
Mme Dominique Gillot, secrétaire d'Etat. Je comprends bien votre amendement, monsieur le sénateur. Il s'agit d'assujettir au régime des travailleurs non-salariés agricoles les personnes exerçant une activité agricole en France mais résidant à l'étranger. C'est le problème des frontaliers, que l'on a souvent évoqué dans cette enceinte. Leur régime social serait ainsi identique à celui des travailleurs non salariés non agricoles exerçant leur activité en France mais résidant à l'étranger.
Il est vrai que votre amendement est sans rapport avec l'objet du présent projet de loi. Pour cette raison, je ne peux l'accepter, même s'il apporte une réponse à un vrai problème, que nous serons conduits à trancher bientôt.
M. Jean Delaneau, président de la commission des affaires sociales. Ah !
M. le président. Monsieur Louis Boyer, l'amendement n° 59 rectifié est-il maintenu ?
M. Louis Boyer. Je remercie Mme le secrétaire d'Etat et j'espère que je retrouverai cette disposition dans un prochain DMOS.
M. Jean Delaneau, président de la commission. Ça ? Vous êtes naïf, cher collègue !
M. Louis Boyer. Aussi, je retire mon amendement.
M. le président. L'amendement n° 59 rectifié est retiré.
Par amendement n° 60, M. Louis Boyer propose de compléter l'article 4 bis , par un paragraphe ainsi rédigé :
« ... - Le premier alinéa de l'article L. 724-7 du code rural est complété par une phrase ainsi rédigée : "Pour l'exercice de ce contrôle, une caisse de mutualité sociale agricole peut déléguer à une autre caisse de mutualité sociale agricole ses compétences dans des conditions fixées par décret.". »
La parole est à M. Louis Boyer.
M. Louis Boyer. Les caisses de MSA, mutualité sociale agricole, comme les URSSAF, les Unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales, sont limitées pour leur contrôle au ressort de leur circonscription. Toutefois, et cela est particulièrement vrai pour les entreprises forestières, des entreprises agricoles exercent leur activité sur plusieurs départements. Il convient donc de permettre, comme pour les URSSAF, que les caisses de MSA puissent déléguer leur pouvoir de contrôle à une autre caisse de MSA.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Charles Descours, rapporteur. J'ai été très sensible à la rigueur législative dont Mme le secrétaire d'Etat a fait preuve voilà un instant sur l'amendement qui a été retiré. Je lui rappellerai son propos lors de l'examen d'un certain nombre d'articles du projet de loi.
Cela étant dit, je suis très favorable au présent amendement. Il vise à mettre la MSA et les URSSAF sur le même plan. Je crois que, sur ce point, tout le monde est d'accord.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Dominique Gillot, secrétaire d'Etat. Pour ma part, je suis très sensible à la courtoisie de M. Louis Boyer.
M. Jean Delaneau, président de la commission des affaires sociales. Et vous n'avez pas tout vu ! (Sourires.)
Mme Dominique Gillot, secrétaire d'Etat. Monsieur Louis Boyer, le Gouvernement n'est pas défavorable à votre proposition. (Marques d'approbation sur le banc des commissions.)
M. Guy Fischer. Ah !
Mme Dominique Gillot, secrétaire d'Etat. Par conséquent, il s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. Charles Descours, rapporteur. M. Louis Boyer a de la chance ! (Sourires.)
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 60, accepté par la commission et sur lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. Jean Delaneau, président de la commission des affaires sociales. Ce sont les premiers petits pas que nous faisons ensemble !
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 4 bis, ainsi modifié.

(L'article 4 bis est adopté.)

Article 5