SEANCE DU 8 NOVEMBRE 2000


M. le président. « Art. 3 sexies. - I. - Après l'article L. 444-5 du code du travail, il est inséré un article L. 444-6 ainsi rédigé :
« Art. L. 444-6 . - Tout salarié peut verser au compte épargne-temps mentionné à l'article L. 227-1, s'il existe, tout ou partie des primes qui lui sont attribuées en application d'un accord d'intéressement et, à l'issue de leur période d'indisponibilité, tout ou partie des sommes issues de la répartition de la réserve de participation prévue à l'article L. 442-4, ainsi que les sommes qu'il a versées dans un plan d'épargne d'entreprise et celles versées par l'entreprise en application de l'article L. 443-7.
« Lorsque des droits à congé rémunéré ont été accumulés en contrepartie du versement des sommes énumérées à l'alinéa précédent, les indemnités compensatrices correspondantes ne bénéficient pas de l'exonération de cotisations sociales prévues aux articles L. 441-4, L. 442-8 et L. 443-8. Elles sont également exonérées de l'impôt sur le revenu des bénéficiaires.
« L'accord d'intéressement précise les modalités selon lesquelles le choix du salarié s'effectuera lors de la répartition de l'intéressement. »
« II. - Au quatrième alinéa de l'article L. 227-1 du même code, les mots : "primes d'intéressement, dans les conditions définies à l'article 441-8" sont remplacés par les mots : "sommes versées dans les conditions définies à l'article L. 444-6".
« III. - L'article L. 441-8 du même code est abrogé. »
Par amendement n° 55, M. Ostermann, au nom de la commission des finances, propose de rédiger ainsi le premier alinéa du texte présenté par le I de cet article pour l'article L. 444-6 du code du travail :
« Si la convention ou l'accord instituant le compte épargne-temps mentionné à l'article L. 227-1 le prévoit, le salarié peut verser dans ledit compte tout ou partie des primes qui lui sont attribuées en application d'un accord d'intéressement, ainsi que, à l'issue de leur période d'indisponibilité, tout ou partie des sommes issues de la répartition de la réserve de participation prévue à l'article L. 442-4, les sommes qu'il a versées dans un plan d'épargne d'entreprise et celles versées par l'entreprise en application de l'article L. 443-7. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Joseph Ostermann, rapporteur. La commission des finances n'est pas favorable à la faculté donnée aux salariés de décider de manière unilatérale de l'affectation du produit de leur épargne salariale dans le compte épargne-temps. Dans la mesure où ce dernier résulte d'un accord ou d'une convention collective, il revient audit accord ou à ladite convention d'autoriser ces nouveaux modes d'alimentation du compte épargne-temps. La commission propose donc un amendement allant dans ce sens.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. François Patriat, secrétaire d'Etat. Le texte adopté à l'Assemblée nationale laisse aux salariés la totale initiative de placer les sommes issues de l'épargne salariale dans un compte épargne-temps.
La commission propose de conditionner cette possibilité au fait que l'accord instituant le CET l'ait prévue.
Cela limite la liberté des salariés mais en plus est conforme au texte régissant le compte épargne-temps, qui prévoit que l'accord détermine les sources d'alimentation des CET.
Le Gouvernement n'est pas opposé à cette proposition et s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 55, pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Par amendement n° 56, M. Ostermann, au nom de la commission des finances, propose, dans la dernière phrase du deuxième alinéa du texte présenté par le I de l'article 3 sexies pour l'article L. 444-6 du code du travail, de supprimer le mot : « également ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Joseph Ostermann, rapporteur. Amendement rédactionnel !
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. François Patriat, secrétaire d'Etat. Défavorable, monsieur le président, et je vais m'en expliquer car cet amendement purement rédactionnel n'est pas anodin.
Il me donne l'occasion de rappeler que les indemnités compensatrices versées à la sortie du compte épargne-temps ont un caractère salarial. Dans ces conditions - et c'est l'important - l'exonération d'impôt sur le revenu ne paraît pas cohérente avec l'assujettissement aux cotisations sociales, et il faudra sans doute s'interroger dans les prochaines étapes du débat parlementaire sur l'opportunité du maintien de cette phrase.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 56, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 3 sexies , modifié.

(L'article 3 sexies est adopté.)

Article 3 septies