Séance du 24 février 2000






RAPPEL AU RÈGLEMENT

M. Philippe Marini. Je demande la parole pour un rappel au règlement.
M. le président. La parole est à M. Marini.
M. Philippe Marini. Mon rappel au règlement se fonde sur l'article 29 du règlement.
A la suite du communiqué que vous avez publié hier, monsieur le président, je souhaite exprimer ma surprise à l'égard d'une décision, au moins provisoire, qui semble avoir été prise à l'Assemblée nationale et sur laquelle je m'interroge, il s'agit du report de l'examen de la proposition de loi de M. Fauchon, que le Sénat a adoptée le 27 janvier dernier et qui tend à préciser la définition des délits non intentionnels.
Chacun connaît ce débat.
Le texte dont il s'agit est relativement simple. Il peut sans doute être amélioré sur le plan juridique.
M. Charles Ceccaldi-Raynaud. Il le doit !
M. Philippe Marini. Tel est le rôle de la navette.
Le Gouvernement, par la voix de Mme le garde des sceaux, avait exprimé une attitude positive à l'égard des propositions qui avaient été formulées en séance publique et qui se sont traduites par un vote très clair.
Je veux donc exprimer à nouveau la surprise que beaucoup d'entre nous éprouvent à l'égard de la décision de l'Assemblée nationale. Nous ne voudrions pas qu'un tel report contredise les engagements qui ont été pris à tous les niveaux, jusqu'à celui du Premier ministre, pour clarifier enfin cette question, clarification qu'un très grand nombre d'élus locaux attendent sur le terrain. (Applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et Indépendants, de l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
M. Michel Dreyfus-Schmidt. Il faut d'autres choses que les dispositions de la proposition de loi Fauchon !
M. Daniel Vaillant, ministre des relations avec le Parlement. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Daniel Vaillant, ministre des relations avec le Parlement. Monsieur le sénateur, je note que votre rappel au règlement concerne l'ordre du jour de l'Assemblée nationale !
Comme je l'avais indiqué lors de la conférence des présidents du Sénat, à laquelle vous participez, le Gouvernement est favorable au principe de la redéfinition des délits non intentionnels. Il a donc inscrit cette proposition de loi sénatoriale à l'ordre du jour prioritaire de l'Assemblée nationale, qui devait l'examiner mardi prochain.
Hier matin, des questions nouvelles sur le dispositif envisagé ont été évoquées au sein d'un groupe important de la majorité à l'Assemblée nationale, qui a alors souhaité approfondir sa réflexion. La commission des lois devant se réunir l'après-midi, il est apparu plus sage de repousser la discussion en séance publique de quelques jours, comme cela arrive aussi parfois au Sénat, pour d'autres textes...
M. Claude Estier. Très bien !
M. Daniel Vaillant, ministre des relations avec le Parlement. Croyez bien que ce report ne peut en aucun cas être considéré comme un retrait définitif du texte, qui sera de nouveau inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale prochainement.
La navette parlementaire se poursuivra et permettra, comme Mme Guigou l'avait indiqué au Sénat le 27 janvier dernier, d'apporter une réponse précise au problème de la sanction pénale des fautes non intentionnelles.
Monsieur le sénateur, je vous remercie de me donner l'occasion de témoigner devant la Haute Assemblée de l'ouverture que le Gouvernement manifeste à l'égard des propositions de loi de la majorité sénatoriale et de l'intérêt qu'il porte à l'apport législatif du Sénat sur des questions juridiques parfois sensibles et délicates. (Applaudissements sur les travées socialistes.)
M. le président. Monsieur le ministre, votre réponse ne peut que nous faire plaisir. Elle nous conforte dans le sentiment qu'une institution comme la nôtre est nécessaire. (Applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et Indépendants, de l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
M. Michel Dreyfus-Schmidt. Nous ne l'avons jamais mise en cause, nous !
M. le président. Vous êtes par conséquent d'ardents défenseurs de cette institution, ce dont je ne doutais pas un seul instant !
Monsieur Marini, je vous donne acte de votre rappel au règlement.
Mes chers collègues, avant d'aborder le point suivant de l'ordre du jour, nous allons interrompre nos travaux quelques instants.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à seize heures dix, est reprise à seize heures vingt-cinq, sous la présidence de M. Gérard Larcher.)