Séance du 26 mai 1999







M. le président. L'article 33 bis a été supprimé par l'Assemblée nationale.
Mais, par amendement n° 58, MM. Gérard Larcher, Belot et Revet, au nom de la commission spéciale, proposent de le rétablir dans la rédaction suivante :
« L'article L. 122-4 du code de la voirie routière est ainsi rédigé :
« Art. L. 122-4. - Les autoroutes de liaison prévues au schéma directeur national autoroutier sont construites et exploitées sous le régime de la concession.
« La convention de concession et le cahier des charges sont approuvés par décret en Conseil d'Etat.
« Le cahier des charges définit notamment les modalités de perception des péages, y compris les tarifs de ceux-ci, les catégories de véhicules auxquels ils s'appliquent, ainsi que les conditions dans lesquelles il peut être recouru au télépéage. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Gérard Larcher, rapporteur. Cet amendement établit le principe selon lequel les autoroutes de liaison seront désormais construites sous le régime de la concession. Nous avions eu un long débat à ce sujet en première lecture.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Dominique Voynet, ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement. Avant de formuler cet avis, je souhaite faire écho à une phrase de M. Bellanger déplorant l'impossibilité pour les PDU d'être pris en compte dans les contrats de plan. Ce ne sera pas le cas pour ceux qui seront prêts. Lorsque seront présentés des projets d'une ampleur et d'une nature permettant de les retenir dans les contrats de plan, rien n'empêchera qu'ils soient effectivement retenus.
J'en viens à la salve des amendements n°s 58 à 66, qui visent à rétablir respectivement les articles 33 bis à 33 decies. Adoptés par le Sénat en première lecture, ces articles étaient relatifs à la réforme du financement des routes et des autoroutes et concernaient, notamment, les concessions d'autoroutes et les péages ainsi que les sociétés d'économie mixte concessionnaires d'autoroutes, les SEMCA.
Je me suis longuement exprimée en première lecture sur cette réforme. Pour les raisons évoquées alors, vous comprendrez que je confirme l'avis défavorable du Gouvernement sur cette série d'amendements.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 58, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'article 33 bis est rétabli dans cette rédaction.

Article 33 ter

M. le président. L'article 33 ter a été supprimé par l'Assemblée nationale.
Mais, par amendement n° 59, MM. Gérard Larcher, Belot et Revet, au nom de la commission spéciale, proposent de le rétablir dans la rédaction suivante :
« Après l'article L. 122-4 du code de la voirie routière, il est inséré un article L. 122-4-1 ainsi rédigé :
« Art. L. 122-4-1. - Les conventions de concession mentionnées à l'article L. 122-4 doivent, préalablement à leur conclusion, donner lieu à la publication d'un avis dans les conditions et selon les modalités prévues par les articles 11 et 15 de la directive n° 93/37/CEE, du 14 juin 1993.
« Cet avis indique, le cas échéant, les conditions dans lesquelles le pouvoir adjudicateur envisage de préciser ses intentions concernant les modalités de comparaison des offres dans le respect des règles de transparence et de concurrence. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Gérard Larcher, rapporteur. Il s'agit d'édicter des règles relatives à la publicité des avis concernant la conclusion des concessions d'autoroutes. Mais Mme la ministre nous a d'ores et déjà indiqué le sort qu'elle réservait à cet amendement et aux suivants.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 59, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'article 33 ter est rétabli dans cette rédaction.

Article 33 quater

M. le président. L'article 33 quater a été supprimé par l'Assemblée nationale.
Mais, par amendement n° 60, MM. Gérard Larcher, Belot et Revet, au nom de la commission spéciale, proposent de le rétablir dans la rédaction suivante :
« Après l'article L. 122-4 du code de la voirie routière, il est inséré un article L. 122-4-2 ainsi rédigé :
« Art. L. 122-4-2 . - Les concessions mentionnées à l'article L. 122-4 doivent être limitées dans leur durée. Celle-ci est déterminée en fonction des prestations demandées aux concessionnaires.
« Les concessions peuvent être prolongées selon les modalités prévues à l'article L. 122-4-1.
« Toutefois, les concessions mentionnées à l'article L. 122-4 peuvent être prolongées sans publicité préalable, ni appel d'offres, par avenant passé entre l'autorité concédante et le concessionnaire, dans les cas suivants :
« 1° Décision de l'Etat conduisant à changer les règles comptables ou fiscales propres aux sociétés concessionnaires d'autoroutes ;
« 2° Evolutions réglementaires, environnementales ou fiscales, entraînant un changement notable de l'équilibre du contrat ;
« 3° Evolution du trafic nécessitant une augmentation de la capacité de l'ouvrage par élargissement des chaussées, création de chaussées parallèles ou construction d'autoroutes parallèles proches ;
« 4° Evolution du trafic ou des besoins des usagers nécessitant de compléter les autoroutes du réseau concédé, par des bretelles, antennes ou barreaux autoroutiers, destinés à relier des autoroutes déjà concédées, à en améliorer l'accès ou à assurer la cohérence et l'homogénéité de l'exploitation du réseau existant ;
« 5° Modifications importantes dans le traitement des usagers, telles que le bouleversement des catégories tarifaires, un changement complet des techniques de péage ou l'équipement des autoroutes pour la conduite automatique.
« Dans tous les cas où l'autorité concédante décide de modifier par avenant le contrat de concession, elle doit négocier avec le concessionnaire la durée de la prolongation éventuelle, ainsi que les hausses tarifaires autorisées, de telle sorte que l'avantage économique en résultant pour lui équilibre strictement la contrainte ou la perte économique qui lui est imposée. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Gérard Larcher, rapporteur. Il s'agit de permettre la prorogation des concessions autoroutières par avenant, sous réserve que l'avantage économique qui résulte de cette prolongation équilibre la contrainte ou la perte économique que supporte le concessionnaire. Nous avions longuement débattu de ce sujet en première lecture, à l'occasion de l'examen d'amendements défendus par M. Oudin.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 60, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'article 33 quater est rétabli dans cette rédaction.

Article 33 quinquies

M. le président. L'article 33 quinquies a été supprimé par l'Assemblée nationale.
Mais, par amendement n° 61, MM. Gérard Larcher, Belot et Revet, au nom de la commission spéciale, proposent de le rétablir dans la rédaction suivante :
« I. - A compter du 1er janvier 2001, les sociétés d'autoroutes sont soumises au régime fiscal de droit commun, notamment en ce qui concerne la taxe sur la valeur ajoutée.
« II. - Les pertes de recettes résultant pour l'Etat de l'application des dispositions du I sont compensées par un relèvement, à due concurrence, de la taxe intérieure sur les produits pétroliers prévue à l'article 298 du code général des impôts. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Gérard Larcher, rapporteur. La Commission européenne a déclenché une procédure contre la France pour non-respect de la directive relative à la TVA.
Nous avions jugé souhaitable, en première lecture, que les sociétés d'autoroutes soient soumises à un régime fiscal de droit commun ; l'Assemblée nationale a cru bon de supprimer notre dispositif, et nous vous proposons de le rétablir.
M. Emmanuel Hamel. Affranchissons-nous du diktat de la Commission. Redevenons un peu plus libres !
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 61, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'article 33 quinquies est rétabli dans cette rédaction.

Article 33 sexies

M. le président. L'article 33 sexies a été supprimé par l'Assemblée nationale.
Mais, par amendement n° 62, MM. Gérard Larcher, Belot et Revet, au nom de la commission spéciale, proposent de le rétablir dans la rédaction suivante :
« Les sociétés d'économie mixte concessionnaires d'autoroutes, SEMCA, sont soumises au régime ordinaire des sociétés anonymes, notamment en ce qui concerne leurs règles financières et comptables.
« En particulier, elles doivent, avant le 1er janvier 2001 :
« 1° Supprimer leurs charges différées ainsi que les pratiques comptables correspondantes ;
« 2° Se recapitaliser au niveau nécessaire pour faire face à leurs engagements.
« En outre, les concessions des sociétés d'économie mixte concessionnaires d'autoroutes sont prolongées jusqu'au 31 décembre 2040, et les sociétés doivent avoir remboursé la totalité de leurs dettes, au plus tard trois ans avant. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Gérard Larcher, rapporteur. Je propose de rendre la liberté aux SEMCA, monsieur Hamel (sourires), en les soumettant au droit commun des sociétés anonymes. Je reconnais que c'est plus limité que l'ambition nationale ou la construction européenne, mais cela fait partie des réalités qu'il nous faut envisager en cette occasion. Voilà pourquoi je propose de rétablir cet article.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 62, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'article 33 sexies est rétabli dans cette rédaction.

Article 33 septies

M. le président. L'article 33 septies a été supprimé par l'Assemblée nationale.
Mais, par amendement n° 63, MM. Gérard Larcher, Belot et Revet, au nom de la commission spéciale, proposent de le rétablir dans la rédaction suivante :
« L'Etat et l'établissement public Autoroutes de France, ADF, peuvent ouvrir le capital des sociétés d'économie mixte concessionnaires d'autoroutes en vendant progressivement au public tout ou partie de leurs actions. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Gérard Larcher, rapporteur. Certains d'entre nous avaient, en première lecture, fait état de leur inquiétude face à la situation financière de l'établissement public Autoroutes de France, qui détient 45 % du capital des sociétés d'économie mixte, à parité avec l'Etat.
Nous avions proposé que l'Etat et Autoroute de France puissent ouvrir au public le capital des sociétés d'économie mixte concessionnaires d'autoroutes et nous vous proposons de rétablir cette disposition.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 63, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'article 33 septies est rétabli dans cette rédaction.

Article 33 octies

M. le président. L'article 33 octies a été supprimé par l'Assemblée nationale.
Mais, par amendement n° 64, MM. Gérard Larcher, Belot et Revet, au nom de la commission spéciale, proposent de le rétablir dans la rédaction suivante :
« Les sections d'autoroutes de liaison dont la construction a été engagée sur fonds budgétaires peuvent être concédées et mises à péage par l'Etat, sous réserve de l'accord des régions et départements traversés, lorsqu'elles nécessitent des travaux de renforcement, de parachèvement, d'entretien, d'élargissement, la création de chaussées parallèles ou d'une autoroute parallèle proche.
« Les dispositions des deuxième et troisième alinéas de l'article L. 122-4 du code de la voirie routière sont applicables.
« Toutefois, pour les autoroutes qui ne nécessitent que des travaux de renforcement et d'entretien, le péage n'est perçu que sur les véhicules les plus lourds ou les plus volumineux.
« Dans ce cas, des décrets en Conseil d'Etat réservent l'usage de certaines sections d'autoroutes concédées ou de certains échangeurs aux utilisateurs titulaires d'abonnement et munis de dispositifs permettant d'acquitter le péage en mode automatique ou par télétransmission. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Gérard Larcher, rapporteur. Cet article tend à permettre, sous certaines conditions, une certaine généralisation du principe du péage autoroutier.
Au cours de la première lecture, le Sénat avait adopté cet article, qui ouvre la possibilité de soumettre au péage des autoroutes réalisées sur fonds budgétaires, dès lors qu'elles nécessitent des travaux de renforcement, d'entretien et d'élargissement, notamment.
Le texte prévoit, en outre, que le péage n'est perçu, s'agissant des autoroutes qui ne nécessitent que des travaux de renforcement et d'entretien, que sur les véhicules les plus lourds et les plus volumineux. Cette solution devrait permettre, madame la ministre, de favoriser le rééquilibrage entre les modes de transport tout en procédant à l'adaptation des autoroutes les plus pauvres de notre pays. L'exemple des sections reliant Saint-Etienne à Lyon illustre la différence de traitement qui existe entre nos autoroutes.
Le principe du péage autoroutier, dont la mise en oeuvre n'interviendra qu'après consultation des régions et des départements concernés, s'inscrit bien dans le cadre de la régulation entre les divers modes de transport que nous préconisons tous.
J'observe cependant que c'est toujours, paradoxalement, l'interurbain qui est affecté de péages, alors que le périurbain et l'intra-urbain ne le sont jamais, eux qui, pourtant, concentrent les problèmes de pollution et d'encombrement. Et l'interurbain, grevé de péages, représente aussi les secteurs les moins denses et les moins favorisés de notre territoire.
Au-delà de cet amendement, il serait temps d'engager un véritable débat de fond sur le péage. M. Daniel Hoeffel s'en souviendra, nous avions déjà pu, ici même, en décembre 1994, aborder cette question difficile, y compris politiquement. Mais nous l'avions fait, et le Sénat, courageusement, avait proposé que cette réflexion englobe le périurbain et l'intra-urbain.
Il est des réalités, madame la ministre, auxquelles nous ne pourrons pas échapper. D'ailleurs, un certain nombre de pays d'Europe du Nord ont engagé cette réflexion, notamment nos collègues parlementaires des Pays-Bas. Je voulais simplement le rappeler à cet instant de notre débat.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 64, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'article 33 octies est rétabli dans cette rédaction.

Article 33 nonies

M. le président. L'article 33 nonies a été supprimé par l'Assemblée nationale.
Mais, par amendement n° 65, MM. Gérard Larcher, Belot et Revet, au nom de la commission spéciale, proposent de le rétablir dans la rédaction suivante :
« Des conventions conclues entre l'Etat, Autoroutes de France et les sociétés d'économie mixte concessionnaires d'autoroutes précisent les modalités de mise en oeuvre du schéma directeur d'équipements et de services routiers. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Gérard Larcher, rapporteur. Cet article, que nous proposons de rétablir, prévoit que l'Etat, Autoroutes de France et les SEMCA concernées pourront préciser les modalités de mise en oeuvre du schéma directeur d'équipements et de services routiers par voie conventionnelle.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 65, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'article 33 nonies est rétabli dans cette rédaction.

Article 33 decies

M. le président. L'article 33 decies a été supprimé par l'Assemblée nationale.
Mais, par amendement n° 66, MM. Gérard Larcher, Belot et Revet, au nom de la commission spéciale, proposent de le rétablir dans la rédaction suivante :
« Les sociétés concessionnaires d'autoroutes peuvent conclure des conventions avec les départements traversés afin d'assurer, en commun, une meilleure intégration des liaisons autoroutières au réseau routier départemental et au milieu environnant, une meilleure desserte des échangeurs ou un renforcement des protections acoustiques et environnementales.
« A cet effet, les sociétés concessionnaires d'autoroutes apporteront leur soutien financier aux départements pour la réalisation de ces voiries de desserte et de ces aménagements. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Gérard Larcher, rapporteur. L'article 33 decies que nous proposons de rétablir prévoit que les sociétés concessionnaires d'autoroutes ont la faculté de conclure, avec les départements que leurs ouvrages traversent, des conventions tendant à permettre leur meilleure intégration au milieu environnant, une meilleure desserte des échangeurs ou un renforcement des protections acoustiques et environnementales.
Vous constatez donc ici les préoccupations environnementales qui sont les nôtres !
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 66, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'article 33 decies est rétabli dans cette rédaction.

Article 34 ter