Séance du 30 novembre 1998






QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Réciprocité et respect des accords bilatéraux en Côte d'Ivoire

387. - 28 novembre 1998. - M. Hubert Durand-Chastel attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur les conditions de délivrance des cartes de résident pour étrangers en Côte d'Ivoire, et ses conséquences pour la communauté française de ce pays. Un décret du 4 août 1998 du gouvernement ivoirien a, en effet, triplé le coût de la carte de résident des ressortissants étrangers, passant de 50 000 francs CFA à 150 000 francs CFA, soit 1 500 francs français. Bien que le ministre des affaires étrangères ivoirien ait indiqué que ces dispositions ne sont pas applicables aux ressortissants de la République française, et ce jusqu'aux réunions franco-ivoiriennes prévues à la mi-décembre 1998, les commissariats n'étant pas avisés exigent cette somme de nos compatriotes. Cela intervient dans un contexte où les Français sont contraints à renouveler tous les ans leur carte de résident, en contradiction avec les accords bilatéraux en vigueur. Ainsi, la convention conclue entre la République de Côte d'Ivoire et la République française sur la circulation des personnes, signée à Paris le 8 octobre 1976 (décret du 9 juin 1977), prévoit à l'article 6 qu'à l'issue de la première délivrance de carte de résident d'un an, les titulaires de ces cartes peuvent obtenir des cartes de résident valables trois ans renouvelables. Egalement, le décret du 29 mai 1990 portant application de la loi relative à l'entrée et au séjour des étrangers en Côte d'Ivoire (publiée au Journal officiel de la République de Côte d'Ivoire du 9 août 1990) stipule en son article 2 que pour les ressortissants de la République française ayant au moins un an de séjour en RCI, le renouvellement se fera tous les trois ans. Or, nos compatriotes ont dû renouveler leur carte de résident tous les ans. Au vu de ces faits préjudiciables à nos compatriotes, il lui demande s'il compte intervenir vigoureusement auprès du gouvernement ivoirien afin que la réciprocité soit respectée et que les accords bilatéraux soient enfin appliqués.

Réforme des heures complémentaires des enseignants

388. - 30 novembre 1998. - M. Bernard Murat attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la publication, par son cabinet, d'un document de cadrage relatif à la gestion des enseignants-chercheurs et des enseignants et à la reconnaissance de leurs fonctions. Ce document prévoit que le nombre d'heures complémentaires par enseignant serait ramené, sur une période de trois ans, à cinquante maximum par an. Ce document précise que les heures complémentaires n'ont pas vocation à être effectuées par des enseignants-chercheurs, sauf à permettre des ajustements à la marge. Elles doivent retrouver leur finalité qui est l'intervention de professionnels ou de personnalités extérieures dans les cursus professionnalisés. La démarche adoptée serait, dans un premier temps, de limiter les heures complémentaires afin de dégager les besoins ; puis, dans un second temps, d'envisager des créations de poste afin de couvrir ces besoins. Or, même s'il est certain qu'une intervention devient urgente en matière d'heures complémentaires, les besoins sont déjà appréciables et cette démarche risque de conduire à une dégradation des enseignements. Aussi, il lui demande s'il ne serait pas plus opportun d'inverser la procédure en créant d'abord des postes puis en limitant le nombre des heures complémentaires.

Suppression des ventes hors taxes

389. - 30 novembre 1998. - Mme Marie-Claude Beaudeau demande à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie de lui exposer les moyens envisagés de modifier la loi n° 92-677 du 17 juillet 1992, afin que la directive du Conseil des Communautés européennes (CEE) N.91-680 complétant le système commun de la taxe sur la valeur ajoutée et modifiant, en vue de la suppression des contrôles aux frontières, la directive (CEE) N.77-388 et la directive (CEE) N.92-12 relative au régime général, à la détention, à la circulation et au contrôle des produits soumis à accise, ne s'applique pas. Elle attire plus particulièrement son attention sur les effets négatifs de la suppression des ventes hors taxes menaçant 140 000 emplois en Europe, 14 000 en France, dont 3 700 sur le seul littoral calaisien.